Vous ne savez pas lire le cyrillique ? Pas grave, ici, tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est que vous vous trouvez sur le terrain d'un ancien goulag. Un camp de travail, quoi. Mais du Goulag, le présent lieu n'a gardé que sa grandeur et ses bâtiments -les blocs- séparés les uns des autres. A l'origine, il existait six blocs répartis sur plusieurs héctares. Aujourd'hui il n'y en a plus que quatre, et un immense jardin. Et justement, le jardin, c'est l'endroit où vous vous situez actuellement. Un jardin blanc à perte de vue, juste à l'orée du Bloc C. Le salon de ce dernier donne directement sur les terrasses, sorte de prolongement du bâtiment, mais à l'extérieur. Avec ses canapés, ses outdoor fireplaces, sa partie couverte pour profiter même lorsqu'il neige, et puis plus loin, ses serres pour profiter d'une forme de végétations qui ne saurait survivre en extérieur, une bulle exotique en pleine toundra, son immense jacuzzi naturel, aménagé depuis les sources chaudes, pour se baigner dans une eau bouillonnante cerclée de neige, et puis cette toundra, justement, vaste espace blanc immaculé, où vous pourrez profiter des joies des scooters des neiges mis à disposition, ou encore des luges, tout en veillant à ne pas vous payez un arbre à l'approche de la forêt avoisinante. Elle est bien loin l'ambiance camp de travail... Quoique, on a conservé la statue de Staline pour le clin d'oeil à nos amis soviets... hum.
Le bloc C, le bloc le plus éloigné du centre météo, et donc, par conséquent, du village. Le bloc perdu en pleine nature, le plus calme et tranquille, celui donnant directement sur les jardins, sur la nature à perte de vue, sans aucun obstacle de béton. Juste le blanc, le blanc, le blanc et encore le blanc. Et la forêt, au bout. Un bloc qui respire la sérénité aussi, et surtout, parce qu'il est le fief du Roi et de la Reine. Pas seulement, puisque c'est également celui des fous, mais, un peu à l'écart, et plus vaste tout en étant moins occupé, il est LE bloc de l'isolement tranquille. Deux suites, celle du couple royal et celle des fous, un jardin d'hiver dans lequel se prélasser pendant des heures, et surtout un immense salon, donnant directement sur les terrasses et le parc au-delà. Un salon traversant le bloc de part en part, et offrant suffisamment d'espace et de divertissement, pour que la totalité des candidats de l'échiquier s'y retrouve en même temps, et y soient tous plus qu'à leur aise. Et puisque seules neuf personnes, au grand maximum, peuvent y avoir accès au même moment, ça vous laisse imaginer l'espace octroyé à chaque pièce maîtresse. Les blocs communiquent entre eux par un réseau de souterrains réaménagés, eux aussi, ou bien par l'extérieur, dans la neige, en empruntant un scooter ou des raquettes. Au choix.
A trois cent mètre du Bloc C se trouve le Bloc B, fief des Tours, des sportifs, et des maniaques de la propreté. Non pas que chaque bloc ait un thème, mais disons que celui-ci regroupe tout de même certaines des salles les plus affectionnées par les musclors et fashionistas. En effet, si le rez-de-chaussée est occupé par tout ce qui a rapport aux vêtements, que ce soit la buanderie en elle-même, armée d'une artillerie flambant neuve de machines en tout genre, et d'un dressing où Gollum y perdrait son Précieux, et que le premier étage abrite les chambres, à savoir la grande suite des Tours, et la plus petite chambre des “amis”, ceux qui payent, le sous-sol, lui, est consacré au culte du corps. Parce que oui, hein, on le sait bien qu'avec quelques kilos de plus vous seriez bien moins télévisuellement attractifs, et si on vous a pris dans l'émission, c'est un peu aussi pour ça, on ne va pas se mentir. Aussi, pour conserver cette bonne forme dans un milieu pour le moins hostile, tout le sous-sol a été mis à votre disposition. Une grande piscine pour commencer, couverte et chauffée, indispensable en Sibérie, mais aussi un espace SPA pour s'entretenir et se dorloter, et dans une pièce attenante, une salle de sport avec tout le matériel qui puisse exister, et peut être, aussi, celui qui n'existe pas encore. Parce qu'on est comme ça, nous !
Le Bloc A est le Bloc le plus proche du bas peuple en terme de proximité. Donnant directement sur la zone neutre, il fait office d'entrée chez les Pièces Maîtresses. Une grande porte avec portrait de Staline gravés dans l'acier trempé -qu'on a conservé, une fois encore, pour le clin d'oeil, donnant sur l'entrée typique de l'endroit, avec de quoi suspendre ses peaux de bêtes et autres moonboots et raquettes. La seule différence avec les autres entrées ? Celle-ci est, bien évidemment, beaucoup plus luxueuse que les autres, et dans celle-ci, il n'est pas rare de trouver Ezequiel attendant patiemment qu'un pion ose franchir les portes sans permission express du Grand Maître pour son rituel de tabassage en règle, hebdomadaire. Cela dit, une fois Zézé franchit, vous aurez accès à la cuisine et la grande salle à manger au rez-de-chaussée, à la très grande suite des Cavaliers à l'étage, ainsi que la chambre du favori de la Reine toujours au même étage. Mais si vous descendez dans les fondations du bloc, vous risquez d'y découvrir l'improbable. Plus improbable que tout le reste. En effet, après la descente d'un escalier raide, c'est, ni plus, ni moins, qu'un casino qui vous y attend. Machines à sous, évidemment, mais aussi table de poker, table de blackjack, roulettes (russes, of course) et cette traditionnelle ambiance enfumée et alcoolisée. Mises réelles ou fictives, mais... vous êtes riches, non ?
C'est au milieu de ce labyrinthe de couloirs pas franchement engageant que vous trouverez les fameux casiers où vous serez invités à stocker toute votre vie. C'est sous le plafond haut à poutres rouillées apparentes et les murs en brique poussiéreux, que vous trouverez, sagement alignés, les casiers. Individuel, portant votre prénom et fermant par un cadenas, c'est là, derrière sa porte en acier blanc rouillé, que vous rangerez vos effets personnels. Journal de bord, clichés accumulés depuis le début de l'émission, souvenirs concrets, mais aussi des effets personnels réchappés de votre vie d'avant, la photo de vos parents, votre Ipod et son incomparable playlist, etc... Ceci dit, les casiers, à l'image de ceux des collèges américains, possèdent des fentes sur le haut de la porte, permettant d'y glisser post-it, lettres, billets doux, ou autres petits messages aptes à s'y faufiler. Cette pièce se trouve dans la même zone du goulag que le plateau, la zone neutre, accessible à tous, que vous soyez pion ou pièce maîtresse. L'endroit semble oublié et désolé d'extérieur, voir même carrément lugubre, mais comme tout, ici, le délabré s'avère cosy, et outre les casiers hors d'âge, on trouve des banquettes confortables, des lustres imitations Louis XV pendent du plafond haut de trois mètres donnant un certain charme aux lieux, et sur chaque casier, un prénom, un cadenas, et une clef, la votre. Ne la laissez pas trainer.
Au sein de ce même labyrinthe de couloirs et de culs de sac, vous trouverez un lieu de la plus haute importance. Du coup, on vous conseille de repérer un peu le chemin à l'avance, parce que lorsque vous serez convoqué en pleine nuit, et que vous devrez déambuler dans les sinistres couloirs lampe torche à la main, vous serez bien content de connaître, plus ou moins, la route à suivre. On vous aide, c'est à droite, puis à gauche, puis encore à gauche, puis prenez l'escalier sur la droite, ensuite, c'est tout droit sur 100 mètres, puis encore à droite, à droite, à droite, et à gauche; descendez l'escalier en face de vous, et tournez à gauche, puis à droite, puis tout droit, puis... ha non, cul de sac... rebroussez chemin, et prenez à gauche, puis à gauche, puis à droite, et là, vous devriez, probablement, vous trouver devant une porte en acier à tête d'Ezéquiel en relief. Ca annonce la couleur. Normal, vous voici devant la "cabane" du bookmaker. Entrez, mais... veillez a informer quelqu'un d'où vous vous rendez au préalable, on ne sait jamais. Car c'est un peu le QG d'Ezequiel. Qui ? Mais si, vous savez, ce Fondateur qui ne parle que rarement, et dont le regard vous paralyse. Alors entrez, pénétrez dans son antre sombre en acier, ciment et briques rouges sang. Pas sûr qu'elles étaient de cette couleur à l'origine. Il n'y a rien à voir, juste quelques chaises pour patienter, un escalier en béton qui mène à l'étage supérieur, et dans le fond, dans l'ombre, un comptoir grillagé derrière lequel vous pourrez éventuellement deviner le fondateur. Mais pour cela, il vous faudra sonner la cloche qui trône sur le comptoir comme dans les grands hôtels. Un coup de clochette, et Ezequiel vous apparaît. Oserez-vous ? Un conseil, si vous ne faite que passer pour vous rendre au buzzer, passez vite et discrètement. C'est plus sage.
On vous avait dit que cette partie du Goulag était à l'abandon. Mais ce que vous avez vu jusqu'à présent, la zone neutre où se trouvent le plateau, les casiers et le buzzer, c'est de la rigolade comparé à la zone qui s'étend au-delà, le vrai bloc D dans tout son abandon, tel que la Production a trouvé l'ensemble à son arrivée. Ca vous donne une vague idée du travail opéré par leurs soins et en un temps record. C'est bien simple, il n'y a que la moitié du bâtiment qui ait été partiellement réhabilité. L'autre moitié, en ruine, est en grande partie à ciel ouvert, les murs en briques bouffés par la végétation et la neige. Plus de porte aux entrées, plus de vitre aux fenêtres, des escaliers qui ne mènent plus nulle part, l'étage supérieur ayant, par moment, disparu, et à l'inverse, des portes qui donnent sur le vide, lorsque, une fois en haut, vous tombez sur une pièce qui n'existe plus. Un labyrinthe encore plus complexe que celui initialement prévu par les architectes, et à l'air libre puisque les toits ont disparus depuis bien longtemps. Vous pouvez aller vous y promener sans crainte, les ruines ont été testées, elles sont solides. Cela dit, faites attention, tout de même, aux chutes éventuelles. La zone est solide, certes, mais passablement accidenté. Maladroits, manchots et suicidaires s'abstenir. Merci.
A quelques pas de la station météorologique, on trouve cette bâtisse de dimensions très modeste comparé à l'observatoire. Il s'agit de la station de radio qui permettait à Oïmiakon de communiquer avec la première grande ville, à plus de 300 kilomètres, et avec la capitale. Mais pas seulement. Deux heures par jour, le soir, la station se transformait en réelle source de divertissement, la seule dans cette zone où l'électricité est aussi aléatoire que le temps. Une courte émission animée par des locaux, s'attardant très rapidement sur les nouvelles régionales et nationales, avant de laisser place à la musique. De la musique diffusée dans tous le village pour être entendue de chaque foyer, juste avant d'aller se coucher. Cette station, aujourd'hui, se trouve hors de votre portée. Si vous pouvez entrer dans les locaux vétustes où les tables sont en formica, les chaises bancales, et les affiches aux murs d'un autre temps, d'une autre époque, vous ne pouvez pas accéder au sein des saints : le studio d'enregistrement. Il se trouve à l'étage, après un escalier qui grince, et un néon "on air" rouge sang. La première porte vous est ouverte, mais au-delà, derrière cette vitre si sale qu'elle ne laisse rien entrevoir de ce qui s'y passe, vous n'êtes plus à votre place. C'est la zone d'action du Grand Maître et de ses sbires. La porte est fermée à clef, et comme je viens de le dire, la grande vitre ne vous laisse rien voir. Tout ce que vous pourrez faire, c'est entendre. Entendre ce qu'on voudra vous faire entendre, une B.O dont vous n'êtes absolument pas les maîtres. Vous pouvez, toutefois, commander une chanson particulière à l'Anonyme, la dédicacer à quelqu'un ou quelqu'une, anonymement ou non, mais le reste du temps, les ondes appartiennent à DJ GM, sa bande-son et ses indices. Restez attentifs.
Le centre météorologique est un très vaste bâtiment tout en hauteur, réservé, jadis, à l'étude et le calculs des températures en milieu hostile. Car, depuis le milieu du siècle dernier, le village dans lequel vous vous trouvez détient le titre absolument pas convoité de “village le plus froid du monde” avec un pic de -75° en plein hiver. Le gouvernement soviétique avait donc trouvé judicieux d'installer un centre d'études en périphérie du village, à quelques mètres du goulag. C'était les grandes heures du village, peuplé de scientifiques et de gardiens. Ce n'est plus le cas, à présent, puisque ces mêmes températures ont fini par chasser tout ce petit monde, et seul le village et ses quelques habitants ont su résister. Le centre météo, lui, est resté presque en l'état dans lequel nous l'avons trouvé. L'architecture était si intéressante que nous n'y avons pas touché. Lorsque vous entrez par la double-porte principale ornée de son inscription en cyrillique, vous arrivez dans une vaste pièce de quelques cent mètres carrés avec des escaliers de partout. Sur la droite, sur la gauche, grimpant à des mezzanines qui elles-mêmes supportent d'autres escaliers, et ainsi de suite jusqu'au sommet, quelques trois étages au-dessus, dévoilant un plafond en dôme révélant, si on y prête attention, à d'autres étages supplémentaire, visible depuis l'ouverture centrale dans le dôme. Et au milieu de cette construction atypique, une ambiance de squatte. Il s'agit du seul bâtiment chauffé par la Production, il y a donc de fortes chances pour que vous y passiez le plus clair de votre temps. Au rez-de-chaussée, dès que vous arrivez, après le sas dans lequel vous pourrez déposer vos manteaux, raquettes, et autres, vous trouverez le réfectoire, un ensemble dépareillé de tables longues ou carrées, de six ou quatre, sous l'imposant lustre descendant du dôme à plus de huit mètres. En face, une large porte surmontée d'une lucarne en vitraux, donne sur la cuisine du réfectoire. Une cuisine un peu vieillotte mais fonctionnelle, et suffisamment grande pour qu'on puisse y cuisiner à plusieurs. Trois frigo, deux gazinières, et deux fours, et comme partout, des fenêtres constituées de vitraux baignant la pièce d'une lumière doucement et chaleureusement colorée.
A l'étage au-dessus, après un escalier à la rampe en bois sculpté, et après avoir avancé légèrement le long de la mezzanine surplombant le réfectoire, une double-porte surmontée, elle aussi, d'une lucarne en vitraux, vous conduira au salon commun. Une vaste pièce doté d'un mur en courbe dont les vitraux partent du sol et montent jusqu'au plafond. Dans cette aura chaleureuse, des canapés et des fauteuils ont été déposés un peu partout. Au centre, bien évidemment, formant un cercle autour d'une table basse sur laquelle vous trouverez un échiquier, rappel, évidemment, mais pas seulement, puisqu'il s'agit d'un véritable jeu. Mais pas seulement. Des fauteuils, aussi, faisant face à une cheminée qui sera gérée par vous, augmentant un peu plus la chaleur du salon si vous le souhaitez. Dans l'ambiance squatte, toujours, les canapés et fauteuils sortent de différents styles, et même de différentes époques, voir même de siècles différents. Récup, encore, pour les jeux "de société" de grand-maman. Petit chevaux, dames, jeu de l'oie, badgammon, autant de divertissements dont tout le monde a oublié les règles, mais vous pouvez inventer les vôtres. Et bien évidemment, des tables d'appoints sur lesquelles ne manqueront pas de s'accumuler les livres après quelques jours. Mais rangez-les, bordel !
Au même étage que le salon, et juste en face, en grimpant par l'escalier de gauche à la place de celui de droite -à moins que vous ne préfériez faire le tour complet de la mezzanine, c'est possible aussi- vous trouverez une autre double porte surmontée d'une lucarne, donnant sur une pièce aux mêmes proportions que le salon, et à la même configuration. Sauf qu'ici, les grands vitraux se trouvent occultés par des étoffes diverses, suspendus un peu à l'arrache. Des draps, des couvertures, des rideaux, cloués, noués dans un enchevêtrement de matières et de motifs divers et variés. On s'en fout, c'est pas fait pour être beau -même si finalement, ça l'est un peu- mais pour être pratique et empêcher la lumière du jour de filtrer. Cette pièce doit être plongée dans la pénombre, puisqu'il s'agit de la salle de projection. Sur le mur de droite, un grand écran a été tendu, bouffant la moitié du mur, tandis que face à lui ont été fixé des vieux fauteuils de cinéma, rouges et en velours, certains plus ternes que d'autres. Quatre rangées de fauteuils, et puis une autre rangée, derrière, une rangée de chaises pliables, bien moins confortables, en cas de forte affluence. Tout au fond, le vidéo-projecteur, le seul détail un peu luxe au milieu de cet océan de récup. Un vidéo-projecteur dans lequel a été stocké, au préalable, tous les films possibles et imaginables, dans toutes les langues, et systématiquement sous-titrés en anglais, même lorsque le film est anglais, histoire de facilité la compréhension pour tous. Et à l'entrée, une vieille machine à pop-corn en état de marche, et une grande armoire dans laquelle vous trouverez des couvertures à utiliser lorsque l'envie de cocooning est trop forte.
Un étage plus haut, encore, en passant par l'un des escaliers situé sur la mezzanine, soit après la porte du salon, soit après celle de la salle de projection, vous trouverez une nouvelle mezzanine, elle aussi donnant sur le réfectoire, deux étages plus bas. Ca commence à faire haut. Suffisamment haut pour que des cordes aient été tirées d'un bout à l'autre de la mezzanine, traversant en diagonale certains angles, et permettant d'y suspendre son linge fraichement lavé, et encore humide. Parce que ce n'est pas dehors que vous parviendrez à faire sécher quoique ce soit. Sur cette mezzanine, on trouve également une poulie permettant de monter et descendre le seau suspendu à une corde, afin de transporter plus facilement certaines choses depuis la cuisine jusqu'aux étages supérieurs. Surtout celui-ci, puisque la porte faisant face à la poulie n'est autre que l'entrée du bar. Un bar façon bric-à-brac, dont les deux fenêtres en vitrail sont plus petites à cet étage. La pièce n'est pas très grande, ni très haute de plafond. Un haut bar se trouve dans un angle, tandis que dans ce même angle, juste derrière le bar, deux meubles perpendiculaire l'un à l'autre, offre un large éventail de bouteilles d'alcool. Face au bar, des tabourets hauts dépareillés, et sur le bar, une plante en plastique bien fausse. Dans un coin, un jukebox, dans un autre, un jeu de fléchettes. Dans l'angle faisant face au bar, un canapé trois places, dans lequel s'affaler. Et au centre, deux tables rondes et deux chaises. Et puis... rien d'autre. Il n'y a pas de place pour plus.
Depuis la mezzanine du bar, grimpez quelques marches pour atteindre le palier le plus haut de ce même étage. Sur ce palier, un piano droit, une guitare sèche et un canapé abandonné, jouxtant une double porte, totalement semblable aux autres. C'est celle de la bibliothèque. Une bibliothèque qui existait déjà du temps du centre météorologique en activité, mais ne vous attendez à rien d'ostentatoire. Il s'agit d'une pièce étroite, comparativement au reste, et sur deux étages. Un escalier de bois en colimaçon mène à une très étroite galerie faisant tout le tour de la pièce. Et du sol jusqu'au plafond, des rayonnages, et encore des rayonnages. A l'étage inférieur, vous trouverez un canapé au tissu à motif fleuri très anglais, coussins, plaids, et une table basse jonchée d'ouvrages empilés et d'une lampe de chevet. Ici, ne vous attendez pas à une classement par ordre alphabétique, tout n'est qu'anarchie sans classification. Il faudra fouiller. Par contre, on trouve de tout, et surtout dans toutes les langues. A l'entrée, un charriot en acier croule sous d'autres livres en attente d'être rangés. Pas de fenêtre, ici, mais à l'orée du plafond, au dernier étage de cette bibliothèque, une frise de pavés de verre multicolores, offrant cette même luminosité colorée que dans toutes les pièces du centre météo. Douce et chaleureuse.
A l'étage du bar et de l'entrée de la bibliothèque, vous trouverez un renfoncement donnant sur un escalier droit. Un escalier disparaissant derrière le mur, et faisant un premier arrêt sur un palier. Il y a bien une porte, mais elle est fermée à clef. Aussi, la seule option est de continuer à grimper. Si vous avez une petite notion des distances, et si vous parvenez à vous repérerez dans l'espace, alors vous devez savoir que vous vous rapprocher de plus en plus du dôme. Et, en effet, lorsque vous passez l'arche saluant la fin de l'escalier, elle-aussi surmontée d'une lucarne en vitraux, vous y êtes, sur le dôme, ou tout du moins à sa base. D'ailleurs, des échelles s'alignent sur sa paroi en acier vert clair arrondie, menant jusqu'au une très étroite surface plane suivant le pourtour du trou. La rambarde empêchera les chutes éventuelles, mais ne vous penchez pas trop, sinon vous finiriez écrasé quelques que quatre étages en-dessous, sur l'une des tables du réfectoire. Et évitez, aussi, de jouer avec le câble du lustre traversant le trou pour aller éclairer les étages inférieurs, c'est pas drôle. A la place, redescendez du dôme, et grimper cet escalier qui serpente le long des quatre murs, et semble ne jamais s'achever. Ici, une fois passé le dôme, l'espace est plus étroit, et continue de se rétrécir plus on gagne le sommet. Et le sommet, vous l'atteignez en passant une porte simple, toujours surmontée d'une lucarne, après une infinité de marche. Bienvenue dans l'observatoire. Une vaste pièce ronde, sous un dôme de verre. Ici, en plus d'observer le temps, on étudiait surtout les étoiles, comme vous pouvez vous en douter face à cette énorme lunette trouant le verre et pointant son nez vers les cieux. Une lunette en cuivre brillant, et totalement fonctionnelle. Installez-vous dans le fauteuil en bois, et plantez votre oeil dans l'objectif. Nulle part au monde, vous ne trouverez ciel puis dégagé. Tant et si bien que vous pouvez observer les étoiles à l'oeil nu. D'ailleurs, sur un des côtés de la verrière, une passerelle en acier à été installée. On y accède par l'échelle en fer, et on ne s'étonne pas que la construction, fixée directement au verre, tangue légèrement. Des énormes coussins et des plaids recouvre la surface de quatre mètres carrés, sur laquelle on s'allonge ou on s'assoie puisqu'on ne peut vraiment se tenir debout. On s'allonge, et on observe le ciel. Outre cette passerelle, vous trouverez des divans et des fauteuils longeant le dôme de verre, à l'exception de l'ouverture dans le sol, ouverture de quelques mètres carrés donnant sur le dôme inférieur, donnant lui-même sur les étages du dessous. C'est d'ici que vient la lumière du jour débordant sur tout le centre. Evitez d'y jeter des trucs, ça non plus c'est pas drôle.
Le carrefour, l'endroit où toutes les routes convergent. Situé à 500 mètres du village, il se divise en cinq routes distinctes, chacune indiquée par un panneau en cyrillique. Oui, on sait que vous ne comprenez rien, c'est bien pour ça qu'il va vous falloir tester chacune d'entre elle pour savoir où elles mènent. La première, c'est celle dont vous venez, celle relativement large, filant droit à travers les arbres pour mener au village, 500m, dans la neige, plus loin. Et puis, vous avez celle en face de vous, portant de drôles d'indication. Allez-y, avancez. Après 300 mètres dans la neige, vous tomberez sur ce grand pont enjambant une rivière gelée. Suffisamment étroit pour qu'une voiture peine a y circuler sans frotter contre l'une des rambardes en fer travaillé, jalonné de lampadaire tous les quatre pilier, le pont fait plus de 200 mètres de long et se traverse avec précaution. Sa surface a été étudiée pour que la neige ne s'y entasse pas, ce qui ne l'empêche pas de s'avérer très glissante. La rivière en dessous, sera, durant une grande partie de votre séjour, gelée, mais ne vous y aventurez pas pour autant, la surface n'a rien de solide et la fine couche de glace ne ferait que céder sous votre poids. L'hypothermie, ça vous dit ? Le pont, vous devrez l'emprunter tous les jours, puisqu'il s'agit du seul accès au centre météo et à la zone neutre. Après la traversée des 200 mètres de pont, il vous faudra encore marcher pendant une petite centaine de mètres sur une route mieux entretenue pour atteindre centre météo et goulag. Et oui, si vous avez bien calculez, vous venez de constater qu'il vous faudra parcourir plus d'un kilomètre sous la neige pour rallier la zone neutre depuis le village, et inversement. Chouette, hein ?
Au carrefour, la route de gauche porte un nom presque aussi barbare que tous les autres panneaux. Testez, vous verrez bien. Après quelques deux cents mètres de route dégagée dans la neige, vous atteignez la forêt. Certes, le village se situe en pleine forêt, mais le paysage a tout de même été aménagé par l'Homme. Ici, ce n'est pas le cas, vous voilà à l'orée de la véritable forêt sibérienne, des pins et des sapins à perte de vue, grimpant sur de légers monts, redescendant en pente douce, sur un terrain des plus accidentés. Vous trouverez bien quelques sentiers aménagés, mais il est facile de se perdre, alors essayez de rester dans les chemins tracés. Mais avant ça, avant les balades et les sentiers, juste à la fin de la route menant à la forêt, une zone partiellement déboisée, peuplée de troncs et de souches. Sur la gauche, dans une fabrication faite rapidement de planches, une réserve abrite du bois de chauffage prêt à l'utilisation. Car, comme vous le savez déjà, vos habitations ne sont pas chauffées par la Production, ce sera donc à vous d'entretenir le feu de cheminée, et pour se fournir en bois, c'est ici. Mais, attention, si la Production a prévu une réserve déjà fournie, ce bois n'est pas éternel, et une fois le stock épuisé (soit après deux semaines si vous vous montrez raisonnables et pas trop frileux), ce sera à vous de remplir les stock. Pour ça, une dizaine d'arbre a été abattue, et la hache plantée dans un tronc, vous permettra de réduire tout ça en bois de chauffe. Vous verrez, ce n'est pas très compliqué.
Retour au carrefour. Sur votre droite, deux routes qui partent dans la même direction, puis se sépare. Prenez celle qui se trouve le plus en face, et avancer sur la neige tassée. Il vous faudra une ballade d'un peu moins d'un kilomètre pour atteindre le petit lac perdu en pleine nature. Au milieu de l'été, on peut y tremper un orteil -lorsqu'on est pas frileux- mais l'été se résumant à une seule et unique semaine durant une période que vous ne connaîtrez pas, habituez-vous à le voir gelé en permanence. Peu profond, l'eau n'a que faire des écarts, infimes, de températures, et reste presque perpétuellement figée dans la glace. C'est la raison pour laquelle, en plus des bancs enneigés bordant le lac, vous trouverez une petite maisonnette aux allures de chalet. A l'intérieur, des banquettes et des rayonnages. Les banquettes pour enfiler ce que vous trouverez dans les rayonnages. Et dans les rayonnages, des patins pour aller danser sur la glace. Il y a toutes les tailles des candidats, mais encore une fois, il s'agit de récup, n'espérez pas tomber sur des patins flambant neufs, ils ont déjà servis, beaucoup servis. Ce qui ne vous empêchera pas de patiner en toute sécurité. Enfin... ça, ça dépend aussi de votre aptitude à ce sport, hein.
En prenant la route la plus à droite, au carrefour, c'est une toute autre destination qui vous attend. Après quelques cinq cent mètres, vous tomberez sur une autre étendue d'eau. Le lac, encore, me direz-vous ? Presque, puisqu'il s'agit de la même source, sauf que... observez bien la surface. Non seulement elle n'est pas gelée, mais en plus elle est carrément fumante. Il s'agit d'une source chaude. La seule de Sibérie. Vaste et limpide, c'est comme une tâche bleu clair dans cet océan de blanc. Car oui, source chaude ne veut pas dire absence de neige, bien au contraire. La neige ne commence à fondre qu'à quelques centimètres de l'eau, aussi vous devrez marcher pieds nus dans le froid avant d'atteindre la surface. Mais vous oublierez vite cette sensation une fois dans l'eau. Elle oscille entre 30 et 35° degré, et permet, dit-on, d'y faire cuire un oeuf. Alors, grimpez sur le ponton en bois recouvert de neige, et déposez vos affaires sur la corde à linge en hauteur, avant de vous glisser dans l'eau. Dans un premier temps, la source est peu profonde, et la roche sous vos pieds forme une assise naturelle contre laquelle on peut se prélasser façon jacuzzi. Mais une fois dépassé cette protection de pierre, vous gagnerez en profondeur, et pourrez librement nager. La zone est très vaste, profitez donc de cette piscine olympique naturelle.
Dans cette petite maison commune de deux étages, toute en bois, trois binômes seront logés. Passé les trois marches en grosses pierres, vous pénétrez dans l'entrée minuscule dans laquelle les portes manteaux s'accumulent, ainsi que six paires de ski de fond, et des raquettes. Ensuite, passez la double porte pour accéder au salon de la maison. Deux canapés, une cheminée, une table basse et des rangements ouverts dans les murs, où vous trouverez tout ce qui peut vous être un peu utile, lampe torche, couvertures supplémentaires, quelques livres, des serviettes... Sur la droite, deux portes, la première mène à la minuscule salle de bain avec douche précaire au ballon d'eau chaude très restreint -non, clairement pas assez pour six-, un lavabo, et une fenêtre donnant sur la neige, et la deuxième donnant sur la toute aussi petite cuisine. Pas de four, pas de micro-onde, pas de frigo non plus, juste des placards en bois, deux plaques de cuisson, et des casseroles, des tasses, des bols... Une cuisine pour le thé, pour le café, et éventuellement quelques tartines si le grille-pain hors d'âge daigne fonctionner. Sur la gauche dans le salon, deux autres portes. La première renferme un tout petit dressing peuplé de vêtements chauds, et de ceux que contenaient vos valises. Des vêtements typiques et artisanaux, de fabrication mongole. Bottes fourrées, chapka... L'autre porte conduit à la première chambre. Petite, comme toute les autres, contenant un lit double contre le mur en bois, recouvert, en plus des couvertures, d'une peau d'ours, un petit poêle sur la droite, et un coffre en bois sculpté. Rien d'autre. Dans le salon, toujours, un escalier tellement vertical et étroit qu'il s'apparente plus à une échelle, mène à l'étage supérieur. Deux chambres ici. L'une comportant des lits jumeaux superposés, un poêle, un fauteuil et un coffre, le tout dans une pièce qui semble, du coup, un peu plus grande, et l'autre possédant un lit double, recouvert d'une peau, comme toutes les autres, un poêle également, et un coffre. Rien de plus. Toutefois, malgré son caractère précaire, la bâtisse à quelque chose de chaleureux et apaisant. Un foyer.
A quelques mètres de la maison aux volets blancs, vous trouverez cette autre construction en bois, similaire aux maisonnettes, bien que plus petite en terme de surface. Il s'agit de la réserve. C'est ici que les habitants stockent les aliments et produits de première nécessité. Il faut savoir que la ville la plus proche se trouve à 300 kilomètres, ainsi que le premier magasin. Alors, le ravitaillement ne se fait qu'une fois toutes les deux semaines, et tous les stocks sont rangés ici même. Vous, vous n'aurez pas à attendre deux semaines puisque la réserve se rempli miraculeusement toutes les semaines, dans la nuit du dimanche au lundi. Toutefois, si les stocks se trouvent épuisés avant cette date, vous devrez vous débrouiller. Cela dit, vous ne devriez pas avoir à subir ce genre de déconvenue. Dans un espace de vingt mètres carrés, s'entassent, sur des étagères interminables, dont les plus hautes s'atteignent via une échelle en bois, aliments, fruits et légumes frais, viande fraiche également, pain, café instantané, chocolat en poudre, conserves diverses et variées, mais aussi des piles, des lampes torches de rechange, des raquettes aussi, des couvertures encore et toujours, et dehors, dans un placard fermé, les produit devant rester au frais. L'eau, le lait (que vous aurez préalablement produit), le fromage, le beurre, etc... Dehors, oui, parce qu'il n'existe pas frigo plus puissant. Et toujours dehors, un distributeur de cigarettes. Il est cassé, et distribue les paquets sans demander d'argent, mais la Production veille au grain, et chaque paquet de marque russe, hein, vous sera facturé. Bonne chance.
Au centre du village, vous ne pourrez pas la rater, cette magnifique construction en bois. Alors que tout est passablement grossier, n'ayant pour but que d'être utile et chaud, ici, c'est une véritable oeuvre d'art de bois. L'église orthodoxe dans son architecture typique, tourelles et dôme en forme de toupies, multiples. Sauf que, l'intégralité de la structure est en bois, totalement en bois, jusqu'au moindre petit détails, jusqu'aux tuiles... De taille très imposante pour le lieux, vous y accédez après quelques marches de bois, elles aussi. Un premier vestibule permet de bloquer le froid, et de se délester de sa chapka, par respect. N'oubliez pas de refermer la porte principale avant de pousser la seconde, et de pénétrez dans le coeur de l'église. Haute de plusieurs étages, elle n'en comporte, pourtant, qu'un seul, le rez-de-chaussée. Le parquet grince sous les pieds, mais qu'importe, vous n'y prêterez pas grande attention. Autour de vous s'aligne des rangées de bancs en bois sombre, menant jusqu'à un autel en bois rehaussé d'une étoffe dorée et pourpre. Et derrière, un pan complet de mur décoré à la main, représentant le saint sépulcre en couleur et feuille d'or. Au centre de l'église, comme tombant des cieux, un grand lustre doré. Et partout autour, des icônes et encore des icônes. Peu de fenêtre, si bien que sans la taille impressionnante du bâtiment, le tout serait sombre et étouffant. Ici, cela semble confiné, certes, mais rassurant. Un bâtiment improbable qui rappelle bien l'importance de la religion jusque dans le far west russe.
Encore et toujours un foyer commun. Cette maison en bois façon chalet possède la particularité d'un porche abritant une petite terrasse de bois sur laquelle on trouve deux vieux rocking-chairs pour aller se balancer dans le froid. On entre par la cuisine, un peu plus grande que les autres, puisqu'en plus des traditionnelles deux plaques de cuisson et des jolis placards à rideaux, on trouve une table et quatre chaise contre un mur, et les habituels rangements pour se débarrasser de ses manteaux, de ses raquettes, de ses skis. Une petite cuisine dans laquelle, je le rappelle, vous ne pourrez prétendre à autre chose qu'un café, un thé, et éventuellement des tartines grillées si le grille-pain fonctionne encore. Passez la porte du fond et vous voilà dans le salon commun au foyer. Un canapé en cuir, deux fauteuils en tissu à motif dépareillé, entourant une grosse cheminée. Derrière le canapé, tournant le dos à ce dernier, un bureau face à une fenêtre donnant sur le reste du village. Face à la porte de la cuisine, deux autres portes. La première pour la petite salle de bain avec juste une douche et un lavabo (rappelons que le ballon d'eau chaude n'est pas suffisant pour six personnes), et quelques rangements pour les serviettes. Et la deuxième donnant sur le dressing, composé de vêtements chauds et de ceux contenus dans vos valises respectives. Les vêtements fournis par la Production sont issu de la fabrication artisanale mongole. Parfait pour le climat. Vous y trouverez aussi des couvertures supplémentaires, ainsi que des lampes torches et de quoi stocker un peu de bois. En empruntant l'escalier juste à côté de la porte de la cuisine, vous grimpez jusqu'aux chambres. Deux chambres. Une à lit double, et une à deux lits simples. Chaque chambre compte la même chose, un coffre en bois et un poêle. Quel luxe ! Mais encore une fois, malgré le caractère précaire de l'ensemble, la maison est chaleureuse et conviviale. Votre chez vous.
Au centre du village, une maisonnette possède de plus grandes fenêtres que les autres. Forcément, le froid, on s'en fout un peu, là. Cette petite bâtisse de plein pied est réservée au lavage de vos vêtements, et autres. A l'intérieur, trois vieilles machines hors d'âge s'alignent contre le mur de droite. D'un orange passablement dégueulasse, elles font autant de bruit qu'un réacteur en fusion. Elles sont payantes, évidemment, et chaque lavage vous sera facturé en fin de semaine. Toutefois, si vous souhaitez économiser un peu votre monnaie, il vous reste l'option du bac. Le bac, c'est ce grand lavoir contre le mur qui fait face à la porte. Il faudra y transporter votre eau, et savonner à la main, mais au moins, ça, c'est gratuit. Contre le mur de gauche, un vieux canapé pour patienter, mais attention, il n'y a pas de chauffage, ici, aussi prévoyez quelques couvertures et conservez votre manteau. Quant à la lessive et l'adoucissant, vous trouverez tout ce qu'il vous faut dans le placard, à côté du canapé. Pas des grandes marques, évidemment, mais suffisamment efficace. Cela dit, puisque tout est en cyrillique, nous espérons que vous saurez vous y retrouver, et pas tout mélanger... Ce serait dommage.
Comme dans presque chaque maison, trois binômes seront logé dans ce chalet, qui fera office de foyer commun. La porte d'entrée donne accès au sas vous permettant de vous dévêtir avant d'entrer dans la maison à proprement parlé, d'y déposer, raquettes, manteaux, grosse bottes. D'ailleurs, dans cette entrée, vous trouverez deux portes, la première donnant sur le petit dressing où vous trouverez des vêtements issus de l'artisanat mongole offerts par la Production, et ceux tirés de vos valises respectives, ainsi que des couvertures, des lampes torches et la boîte a pharmacie. L'autre porte donne sur le salon commun constitué d'une grosse cheminée entourée de deux vieux canapés, d'un fauteuil et d'un rocking-chair. Dans ce salon, également une table et une cuisine ouverte. Petite cuisine, avec rien de plus qu'un évier, deux plaques de cuisson, un vieux grille-pain et des placards en bois abritant casseroles, tasses, etc... Toujours dans le salon, un escalier étroit menant à l'étage supérieur composé de deux chambres et d'une salle de bain. Une chambre à lit double, et une autre à lit jumeaux superposés. Et dans chaque chambre, un poêle et un coffre en bois. La toute petite salle de bain ne compte qu'une petite douche au ballon d'eau chaude prévu pour maximum 4 personnes, un lavabo, et une fenêtre. C'est tout. Sur le palier, une échelle grimpe au grenier. Un grenier qui n'est autre que la troisième et dernière chambre, plus vaste que les autres, mais où la station debout se limite au centre de la pièce. Un lit double, un poêle, un coffre, comme dans toutes les autres, mais avec un peu plus d'espace. Et toujours, malgré ce sentiment de précarité, une ambiance chaleureuse et conviviale dans tout le foyer.
Un peu à l'écart de la grande route du village, vous voyez ce petit assemblement de planches ? Deux grosses planches partant du sol enneigé et remontant jusqu'à ce qu'elle se rejoignent en un triangle d'un peu moins de deux mètres, et au milieu, une porte en bois n'atteignant pas le sommet, voilà ce à quoi se résume les toilettes. Oui, les toilettes. Car comme vous avez pu le remarquer, des toilettes, il n'y en a nulle part. Ni dans les maisons, ni dans le centre météo. Les seules toilettes disponibles pour les pions sont celles-ci. Trois planches et une porte. Et à l'intérieur, des toilettes sèches. Une assise en bois, et dans la cuvette, des copeaux de bois. On y fait ses besoins, et une fois terminé, on recouvre le tout de plusieurs louches de copeaux que vous trouverez dans le seau, juste à côté de vous. Evidemment, il ne faudra pas oublier de vider la fosse, de temps en temps, afin d'éviter qu'elle déborde. Et pour ce faire, il suffit de sortir des toilettes, de les contourner, et d'ouvrir la trappe, tout en bas du mur du fond. Alors, vous pourrez vider le contenu dans le bac recouvert d'une bache à votre droite. D'ici quelques temps, le tout servira de compost. Très sain et sans odeur, on n'a pas encore trouvé plus écologique que ça.
Un peu à l'écart de la route principale, dans une des petites ruelles qui partent en rayons, vous trouverez l'étable. Oui, oui, carrément. Vous vous en doutiez, n'est-ce pas ? Dès le première jour en voyant une vache passer dans le "jardin" de votre maisonnée, vous aviez comme un doute. Oui, ici les vaches vont et viennent en liberté, comme les chiens, et pourtant, comme les chiens, elles ont une résidence bien à elles. L'étable. Un bâtiment de bois à deux étages. Au rez-de-chaussée l'étable en elle-même, où se trouvent -généralement- les vaches, et au-dessus la grange à foin, accessible par une échelle depuis l'extérieur, où se trouvent entreposées les mottes de foin et la paille. Dans les box, en-dessous, vous trouverez de quoi nourrir les vaches. Des aliments composés, des céréales et des graines oléagineuses à mélanger au foin. En tout une dizaine de vaches, desquelles vous devrez prendre soin, car ce sont ces mêmes vaches qui vous fourniront en lait. Et oui, pour obtenir de quoi allonger votre café ou préparer votre chocolat chaud, il vous faudra traire une ou deux vaches. C'est la vie. Et à l'extérieur, dans la cour, vous trouverez le puits, celui qui vous servira pour tout, y compris pour abreuver les vaches, à l'intérieur de l'étable. Et de l'autre côté de la cour, un autre bâtiment de bois abritant la tannerie. C'est la que les villageois fabriquent leurs peaux. Par pitié, n'entreprenez pas de tuer une vache pour vous y essayer, vous y trouverez des peaux déjà prête à l'usage, et c'est bien suffisant. Bon courage !
Des petits coeurs troués dans les volets. Charmant, n'est-ce pas ? Une maison de taille standard, celui du village. On y accède directement par l'entrée où l'on dépose manteaux, bottes, raquettes, avant de gagner le salon, une porte plus loin. Un salon commun avec l'habituelle et indispensable cheminée, entourée de deux canapés et un rocking-chair, un salon qui donne directement sur la cuisine, séparée uniquement par une arche sans porte. Une petite cuisine avec le strict minimum, juste deux plaques de cuisson pour l'eau du café et du thé, un vieux grille-pain hors d'âge, et des placards pour ranger les casseroles, les bols, les tasses. En face de cette arche, dans le salon, deux autres portes. Deux chambres, toutes deux comportant un lit double, un poêle et un coffre en bois. Y a pas la place de mettre autre chose. Dans le salon, toujours, un escalier raide et étroit menant à un palier avec trois autre porte. Une chambre, composée d'un lit simple, d'un poêle, d'un coffre et d'un fauteuil. Puis la salle de bain, petite, avec uniquement une douche et un lavabo (rappelons que le ballon d'eau chaude est prévu pour maximum quatre personnes). Et la dernière porte pour le dressing, une petite pièce où sont rangé les vêtements chauds de confection artisanale mongol, offert par la Production, et vos effets personnels, ceux de vos valises. Ainsi que, bien évidemment, des couvertures supplémentaires, des serviettes, des lampes torches, etc... Et toujours, malgré la précarité du lieux, une ambiance chaleureuse qui en fera votre foyer.
Vous n'allez pas nous faire croire que vous n'aviez pas remarqué ces chiens qui se promènent librement dans le village, quand même ? Vous pensiez qu'ils sortaient d'où, sérieusement ? Ce sont les chiens de traineaux des villageois, passablement dressés, encore faut-il savoir les prendre. Toutefois, il s'agit d'une dizaine de huskys et de samoyèdes dont vous devrez vous occuper quotidiennement. Plus d'une dizaine, puisqu'on compte, désormais, une portée de petits huskys et une autre de samoyèdes. Le chenil se trouve à l'entrée du village, et en impose par sa taille. Aussi vaste qu'une maisonnette, mais sur un seul et unique étage, vous trouverez nourriture et fortifiant dans des paquet de 10 kilos, sur des étagères à droite. Juste en-dessous, un gros bac servant de gamelle pour tous, tandis que de plus petites sont entassées à côté des paquets. Elles servent pour les chiots en sevrage. Au sol, de la paille, dont vous trouverez un gros ballot sur la gauche, histoire de pouvoir changer les litières régulièrement. Quelques gros oreillers aussi, éparpillés ça et là. Un poêle, également, pour maintenir un peu de chaleur dans cette grande pièce. Oh, et n'essayez pas d'enfermer les chiens à l'intérieur, plusieurs trappes sont prévues pour leur assurer totale liberté, d'où leurs vagabondages à travers le village, et plus loin encore. Mais rassurez-vous, ils reviennent toujours au chenil. Sur la gauche du chenil, justement, une grange sert au stockage des attelages. Trois traineaux en bois, typiques de la région. Vous pourrez bien évidemment vous en servir, si seulement vous parvenez à gérer les chiens... N'est pas Musher qui veut...
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