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after the end, it's still the end ? 06 août 2012

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Loxias
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:34

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« Son nom de famille, jeune homme ? » Son nom de famille ? Mais bordel de merde, j’en sais rien ! « Vous comprenez bien que je ne suis déjà pas habilitée à vous fournir ce type d’information, que je suis éventuellement prête à consentir un effort pour... » blablablaaaa ! Son regard blasé et son index qui étire son chewing-gum hors de sa bouche achèvent de contredire l’intégralité du contenu de son discours. Elle n’est prête à consentir rien du tout, oui, elle n’a qu’une envie, me virer de devant son comptoir pour retourner à son écran de télé, que je devine dans le reflet du miroir derrière elle, dans lequel s’agitent un homme et une femme fortement hispanisant. « Ecoutez, Consuelo ! » je tente, à bout d’argument, en m’abattant de lassitude sur son comptoir. « Surveillez vos manières, je vous prie ! Ce n’est pas parce que j’ai les cheveux noirs et le type méditerranéen que vous pouvez m’affubler de sobriquets de la sorte. Je m’appelle Carmen ! » Et mon front s’écrase une nouvelle fois sur le comptoir. « Vous dites que cette jeune femme est de vos amies, mais vous ne connaissez pas son nom de famille, avouez que c’est étrange ! D’autant que j’ai reçu des consignes très strictes. Paraît-il qu’il s’agit du gratin, voyez-vous. Faut montrez patte blanche, oui, oui, oui ! » Ok, s’il vous plait, quelqu’un, tuez-moi ! « Je sais tout ça, Carmen, je loge aussi dans cet hôtel, voyez ma clef ? » j’insiste une dernière fois en agitant le pass électronique sous son nez. « Et je dépends du même gratin... Enfin, ce sont les mêmes personnes qui payent à la fin. Bref... Regardez-moi... Là, oui. Est-ce que ce visage vous dit quelque chose ? » je tente, au désespoir, en lui offrant ma tronche en gros plan. Visiblement non, puisqu’elle m’inspecte en plissant les yeux, avant d’avancer : « Le fils à Gordon Ramsey ? Y a un air au niveau des cheveux... » Et mon front rencontre une nouvelle fois le bois du comptoir. « Ok, on va reprendre très lentement... Vous avez un programme télé ? » Oui !!!! MIRACLE !!! Elle fouille dans son bordel pour en tirer un TV-Mag qu’elle me tend avec méfiance. Je la remercie d’un sourire, et cherche la page de ce soir, dimanche 5 août. Enfin, techniquement d’hier soir, vu que la nuit est bien avancée. ET VOILA ! De l’index je tapote l’encadré mastoc qui annonce la finale de Fake Lover. « Vous voyez là ? C’est moi ! » je lui tire la même tronche que sur la photo officielle -passablement ratée, si vous voulez mon avis- bouche entrouverte, regard qui fait peur, menton baissé, sourcils froncé, et je pousse même le vice jusqu’à tirer sur le col de mon tee-shirt -oui, je me suis changé. J’ai même pris une douche depuis le prime-. « Ha bah oui, c’est vous. » HALLELUJA !! « Et là, à côté, c’est qui ? » je l’interroge en tapotant mon index sur la photo suivante. « La petite dame. » Conclue-t-elle avant de remballer son magazine. « Donc...? » Je l’incite à poursuivre. « Donc... ? Rien ! Vous avez vot’ tête dans le magazine, ça ne vous autorise pas aller visiter la chambre d’une petite dame en pleine nuit. La notoriété vous est montée au ciboulot, jeune homme. Qu’est-ce qui m’dit que vous faites pas tout ça juste pour la violer, comme l’autre là, le politique français avec que des initiales... SKD ! » demande-t-elle en agitant son index accusateur sous mon nez. « Parce qu’elle serait consentante, bon sang !! Mais c’est pas la question ! S’il vous plait, Carmen, je la connais, elle ne va pas fermé l’oeil de la nuit, faut que j’aille lui parler ! Accompagnez-moi, si vous voulez, vous n’aurez qu’à vérifier... » Elle semble peser le pour et le contre, et l’espace d’une seconde je me dis qu’elle va finir par appeler la sécurité. Mais contre toutes attentes, elle se lève de son siège, et contourne le comptoir en trainant sa charge pondérale. « Y a quoi dans l’sac ? » me demande-t-elle en me précédant vers la rangée d'ascenseurs rutilants. « C’est pas une bombe, j’espère ? » elle jette un regard suspect sur mon sac plastique, tout en appuyant sur le bouton d’appel. « Si je vous dis que non, vous ne me croirez pas, pas vrai ? » C’est pour ça que je lui tends le sachet, qu’elle inspecte en montant dans la cabine d’où s’échappe une légère mélodie agaçante. Elle hoche la tête, satisfaite, et me rend mon bien, avant d’appuyer sur le bouton du huitième étage. Un étage au-dessus du mien. Du coup, je me demande où est logé Jamie ? Au sixième ? J’ai les mains moites, la gorge sèche, mais j’emboite le pas à Carmen lorsqu’elle quitte l'ascenseur et me drive au travers du méandre de couloirs tapissés de moquette épaisse et volontairement classe. Luxe, Calme et Volupté. J’observe les numéros de portes défiler très lentement, à croire que les chambres à cet étage sont considérablement plus vastes que celles de l’étage inférieur, avant que Carmen ne s’immobilise devant la porte numéro 876. « Aaaah... » commence-t-elle en jetant un coup d’oeil au panneau “do not disturb” qui pendouille à la poignée. Mais je ne lui laisse pas le temps de finir, et mon poing cogne à trois reprises contre la porte. J’vais quand même pas me laisser bloquer par un vulgaire morceau de carton après être parvenu à apprivoiser cerbère, quand même ? Cerbère qui me lance un regard courroucé. Regard qui me force à reculer légèrement, les deux mains dans le dos, le sachet tapant l’arrière de mes genoux, dans une attitude d’innocence incarnée. Lorsque la porte s’entrouvre, l’hispanique enrobée fait volte-face entre surprise et tremblements. « Nora, Carmen. Carmen, Nora. » j’entame les présentations histoire de rompre le silence gêné. J’avance d’un pas, mais la concierge bloque toujours l’accès. Ha oui, c’est vrai. « Nora, tu veux bien dire à Carmen que je ne suis pas un dangereux psychopathe et accessoirement m’autoriser à entrer ? » S’il te plait... Je la supplie d’un regard fatigué, avant d’offrir un sourire à la vieille matrone. Parce que, malgré tout, j’aime bien sa façon de protéger Nora.
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:35

A la façon dont on m’a larguée dans l’arène, dans la fosse aux lions, on vient me récupérer. Après les tourments, en plein néant. Une fois le combat terminé, une fois l‘épreuve passée, une fois que je ressors partiellement vivante, survivante, de tout cela. C’est bien la peine. Je saurais retrouver la sortie seule maintenant, c’est inutile. Je me pince les lèvres et avise d’un œil presque méprisant le grand gaillard en costard noir, lunette noir, dans le genre super austère, façon Men in black qui s‘approche. La tension et la pression envolée, je me permets de le dévisager. L’archétype du videur de boite qui se ramène et me dit que c’est l’heure d‘une voix grave et peu rassurante. Là, je relève les yeux, armée de mon bout de carton, intriguée, l’interrogeant du regard avec un sourcil arqué. Et là, aucune réponse. Evidemment, cela aurait été trop demandé. L’heure de quoi ? Partir ? Oui, oui c’est-ce que je comptais faire. Aussi, je pivote sur les talons et aligne un pas en avant lorsqu’il me rattrape par le bras en m’indiquant l’autre direction. « Euh… pourtant, ils sont tous passés par là » je lui fais, confuse. Ils ? Mes parents, mes frangins, certains candidats, enfin ex-candidats. Tous. Il secoue sensiblement la tête façon muet, ce qui commence très légèrement à m’agacer. C’est dans leur formation ça ? Non parce que limite nous pouvons toujours discuter tout ça, ou au moins, qu’il se serve de sa salive pour me répondre. Juste ça. J’aime pas être plongée dans l’ignorance. J’aime pas ne pas savoir. Et là, je suis limite forcée de le suivre jusqu’à l’extérieur. A peine je pose un pied sur la surface goudronnée que des cris s’élèvent. Encore du bruit, toujours plus de bruit. J’ai l’impression d’être dans un rêve, en plein rêve, dans une réalité alternée ou parallèle. Ces gens sont restés là pour moi ? A attendre que je sorte ? C’est ridicule, j’ai presque envie de rire. Pas de manière mesquine ou quoi. Juste que… disons que je n’ai pas encore inventé le remède contre le SIDA ou guéris la chorée de Huntington ou n’importe quelle maladie orpheline pour mériter tout ça. Non, je me suis contentée de signer un contrat pour intégrer un jeu de téléréalité. Et, je l’ai gagné. Rien de révolutionnaire, rien d’exceptionnel qui mérite autant de considération et d‘acclamation. Cependant, je souris, et adresse des signes de mains timides par respect. Ils se sont déplacés pour moi, je leur dois au moins ça. Je monte dans une voiture aux vitres teintées. Et, je commence à sérieusement angoisser. Où m’emmène-t-on ? Normalement, c’est terminé, je dois rentrer chez moi ? Non, je veux rentrer chez moi. Et chez moi c’est pas par là, pas ici. La voiture démarre. Je n’ose même pas demander au chauffeur, même gabarit que l’autre abruti j’associe le même esprit. Je me mets à triturer mes mains et regarder par la fenêtre le paysage Irlandais. Le vrai, non plus l’erroné. Il est différent, animé, mouvant. Les rues, les gens, les passants, les vitrines, les autres voitures… Mes prunelles s’illuminent d’une lueur que je ne saurais qualifier. Je me fait l’effet d’une enfant qui sort pour la première fois de chez elle. Le genre que l’on préserve de tout, contre tout, et qui découvre ce qui l’entoure. Quoique, dans mon cas, redécouvre. Je m’approche de la vitre, demeure silencieuse, j’apprécie la chose jusqu’à ce que se dessine un hôtel absolument hors de prix. Ca se voit à sa gueule, à son architecture, à… potentiellement tout. La voiture s’arrête, la seconde d’après, la porte s’ouvre. Je vais loger… là. Mes prunelles descendent l’hôtel plusieurs fois. Je pose alors des questions, beaucoup, un flot intarissable auxquelles on ne prend la peine de répondre. Je ne comprends pas. Rien même. On me regarde et me demande d’avancer. Rassurez moi, on ne va pas me fliquer comme ça durant des jours n’est-ce pas ? On va finir par me foutre la paix, pas vrai ? Je pourrais sortir sans être accompagnée de videurs de boite ou d’une bagnole aux vitres fumées. Non parce que reprendre les transports communs, le vélo, c’est tout ce qui me manque et ce dont j’ai envie. Reprendre une vie normale. La plus normale et simple possible. Comme avant… Je monte les quelques marches, débouche dans l’hôtel. Une nana m’accueille, me souris. Enfin ! Je souris à mon tour, rassurée. Les cyborgs sont derrière moi, tout va bien maintenant. J’ai retrouvé la civilisation ! Elle me guide dans l’ascenseur en m’expliquant tout. Enfin bis ! Huitième étage, chambre 876. J’acquiesce, elle m’amène jusqu’à la porte et me remet le pass électronique. Je la remercie avant d’entrer dans la chambre. Je me laisse tomber derrière la porte, ce qui a pour effet de la refermer dans un claquement sourd. Je soupire en lâchant tout ce que j’ai entre les bras. Soit, le « chèque ». Je me laisse glisser contre la porte jusqu’au sol. Je détaille la pièce. Trop luxueuse, trop grande, trop… trop. Je m’attèle à détacher mes talons pour m’occuper les mains alors que le souvenir du prime me revient en tête. Une partie, la fin… Celle où mes doigts ont quitté les siens, celle où il a disparu la seconde d’après… Et, de nouvelles questions surgissent. Ils sont tous où maintenant ? Partis ? Ou ici, dans cet hôtel ? Que font-ils ? Eux aussi sont seuls dans leur chambre ? Eux aussi s’ennuient ? Comment être seul après avoir vécu trois mois en colocation, ils ne se rendent pas compte… Je déglutis avant de finir par arracher ma chaussure de mon pied pour la laisser gésir au sol. Je me lève, j’ai envie de rien. Les chocolats sur la petite table me retournent l’estomac. Dormir. J’aligne les pas jusqu’au lit. Immense. Il pourrait contenir trois Nora, quatre Valentina et trois AJ. Minimum. J’exagère à peine. Une fois en face, je le jauge, et soudainement m’écroule dessus sans crier gare. Je me recroqueville. Les minutes passent, peut être plus, je ferme les yeux, les ouvre, m’assoupis, me réveille, braque mes prunelles vers le plafond, ferme les yeux, les ouvre… encore et encore. Inlassablement sans réellement tomber dans un sommeil profond et réparateur. Et c’est lorsque j’entame de me caler sur le ventre que l’on frappe violement à la porte. Je sursaute. Une fois. Je me tâte à aller ouvrir. Deux fois. La flemme, pas envie. Depuis quand les employés frappent aux portes de la sorte ? Trois fois. Eh bien justement Nora, c’est bien parce que s’en est pas… Debout ! Je ballarde mes pieds hors du lit, rajuste ma robe, m’approche de la porte, pose une main sur la poignet avant de l’actionner. J’entrouvre doucement avant de l’ouvrir complètement pour apercevoir la réceptionniste et… Loxias. Là, je ne sais pas ce que je ressens: soulagement, colère, ou tristesse. Encore un mélange ? Je reste muette. La réceptionniste se dresse devant comme un chien de garde, lui faisant barrage, ca m’étonne, je laisse ma surprise transparaitre sur mes traits. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Mes prunelles vrillent vers le brun lorsqu’il me demande de calmer mon garde-fou. « Euh, je… Carmen, vous, eh bien… » je commence malaisée parce que son attitude me laisse perplexe. Depuis que je suis sortie du plateau, on me traite comme la fille du Président des Etats-Unis, c‘est grave sérieusement.  « …je le connais » je finis par terminer. Puis, j’appuie mes propos d’un sourire surfait parce que je ne suis pas sûre d’avoir l’air très crédible là. Pour cela d’ailleurs qu’elle nous jauge du regard, à tour de rôle, d’un œil sceptique prête à déceler le mensonge. Et, elle finit par disposer. Après quoi, je percute qu’il faudrait peut être le laisser passer maintenant. Oui, bien Nora. Aussi, je me décale en entrainant la porte avec moi pour le laisser entrer. Je la lâche, elle se referme. A nouveau, je m’adosse contre celle-ci, les mains dans le dos. « Je, t’ai cherché » je finis par lancer avant qu’un silence de plomb ne prenne racine. Bien sûr qu’il a saisi ce que je lui dis.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:35

Mal à l’aise, mon poids passant d’un pied sur l’autre sans discontinuer, j’attends qu’elle prenne la parole, qu’elle dise quoique ce soit, n’importe quoi susceptible de rassurer la vieille Carmen, afin que celle-ci cesse de m’observer avec suspicion. Mais Nora tarde, Nora s’attarde, me contemplant comme si elle ne parvenait à remettre un prénom sur mon visage. Ou qu’elle y parvenait trop bien, justement. « …je le connais » finit-elle par conclure, me faisait l’effet d’être un visiteur importun, vieille connaissance du collège ou lycée, le genre amoureux transis qu’on n’a pas spécialement envie de revoir. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, probablement à pas grand chose, mais pas à cette distance froide qui me glace et m’indispose. Je ne suis pas le seul à la remarquer, puisque Carmen semble peu encline à nous quitter. Je ne l’ai quitté que quelques heures, et j’ai pourtant l’impression, à son attitude, que cela fait des jours, des années, peut être même des siècles. J’ai peut être eu tort, peut être, mais j’ai fait ce que j’avais à faire, ce que, sur le moment, ma conscience me dictait. Je n’ai pas souhaité lui faire le moindre mal, mais comme à mon habitude, j’ai faillit. J’ai du rater un échange de regard entre Nora et Carmen, puisque cette dernière se décide, finalement, à faire place nette, se dandinant dans son tailleur trop ajusté et ses chaussures orthopédiques, sur la moquette trop épaisse, avant de s’immobiliser à l’angle du couloir pour, à l’aide de son majeur et de son index au niveau de ses yeux, me signifier qu’elle me garde à l’oeil. Je soupire légèrement, puis l’observe disparaître. Je ne suis pas dupe, je l’imagine tapie dans un recoin, prête à intervenir à la moindre protestation Norienne. Mais entretemps, la dite Nora s’est décalée, m’offrant un passage jusqu’à l’intérieur de sa chambre. J’hésite un instant, parce qu’il y a une différence, il y a un monde entre imaginer et vivre, projeter et réaliser. Dans ma tête, tout était prévu, dans ma tête, tout semblait extrêmement bien rôdé, mais finalement, je constate que je ne sais qu’une seule chose : je sais que je ne sais rien. J’avise mon sac plastique dans ma main d’autre, et me trouve bien minable. C’est pas comme ça que ça doit se passer. Mais comment alors ? Je n’ai aucun exemple, aucune expérience. Alors, en ébauchant un pas en direction de la chambre, je tends le bras vers un vase, ornement floral du couloir, pour en extraire une orchidée, il me semble, convaincu que cela m’aidera peut être. J’entre, dépassant Nora, osant à peine lui jeter un regard, de peur qu’elle cherche à le décrypter, à l’analyser, comme elle ne a prit l’habitude depuis des semaines. Mais le temps n’est plus à cet exercice, ici on ne trouve ni micro, ni caméra, et c’est d’ailleurs ce que cherche mon oeil endoctriné, lorsqu’il parcours la chambre rapidement. La porte se referme, et avec elle mes éventuelles tentatives de fuite, ma lâcheté. Je dois lui parler, elle le sait, j’ai quelque chose à lui dire depuis 19h30. « Je t’ai cherché » me lance-t-elle. « Je t’ai trouvé. » je lui réponds en pivotant pour lui faire face. Alors je la détaille, de sa coiffure défaite à sa robe froissée. Vient-elle à peine de rentrer, ou n’a-t-elle pas prit le temps de se changer ? Je sais que, d’ordinaire, il y a une fête après la finale, en l’honneur du gagnant, c’est pour ça que j’ai tant tardé, m’imaginant qu’elle y serait obligatoirement. « C’était pas le moment, c’était... c’était ton moment. » je tente de lui expliquer, mal à l’aise, frottant ma main libre contre mon jean pour en atténuer la moiteur. « Je sais qu’on vient de passer trois mois dans une émission retransmise en direct, mais c’est différent lorsque tu as les caméras braquées sur toi, les cadreurs, les animateurs, le public, la foule oppressante, c’est différent lorsque tu as conscience de chaque regard posé sur toi... J’pouvais pas, et puis... Je ne leur appartiens pas, tu comprends ? Le finaliste leur appartenait, la gagnante leur appartenait, mais pas le reste, pas toi, pas moi, pas ça... » je tente, en nous désignant tour à tour d’un index hésitant, et la distance qui nous sépare encore l’un de l’autre. « J’voulais tout recommencer du début, parce que... » j’sais pas. Ça m’a semblé judicieux. Peut être que ça ne l’est pas, finalement. Ma main libre s’enfonce dans mes cheveux, à présent, les rabattant en arrière maintenant qu’ils sont délesté du gel imposé par le coiffeur-slash-gay-slash-de la production, et qu’ils me retombent systématiquement dans les yeux. « Alors j’ai réfléchi à comment ça se passe dans la vraie vie, sauf que j’en ai aucune idée, j’ai jamais été confronté à ce genre de situation, et ma lamentable culture cinématographique a tendance à me renvoyer une image faussée, voir carrément cliché de... » je pivote sur moi-même, observant le sol comme s’il détenait un pouvoir particulier, et puis finalement, je relève la tête, pas vraiment plus assuré, pas vraiment plus à l’aise. « J’voulais faire les choses dans l’ordre, cette fois, mais à trois heures du matin, y a pas de resto d’ouvert, ni même de fleuristes, encore moins chevaux et de calèche, et puis... C’est con une calèche, c’est tout pourri, j’veux dire qu’on voit ça qu’à la télé, et encore la réaction normale c’est de se coller un index au fond de la gorge et... » Ta gueule, putain ! Ferme ta gueule une bonne fois pour toute, ou viens-en au fait ! Je m’immobilise, finalement, tentant de calmer mon agitation, qu’elle soit orale ou physique, et je relève les yeux pour la fixer... Enfin. « Bonsoir, je m’appelle Lior. Ça c’est un bouquet de fleurs. » je commence en lui tendant ma pauvre orchidée. « Si, si, avec un peu d’imagination, c’est un superbe bouquet. Et voici notre diner en tête à tête. » j’annonce en allant poser le sachet plastique sur la table centrale, pour en extraire des chips, des sandwichs Sodebo, des canettes et quelques barres de céréales en guise de dessert, tout ce que je suis parvenu à trouver à trois heures du matin à la seule supérette du coin ouvert en continue. « Repas gastronomique, trois étoiles au Michelin. » Je sors même une bougie d’anniversaire en forme de “2” que j’allume façon chandelle. « Et j’espère que t’es du style a coucher au premier rendez-vous, parce que ça fait trois semaines que je me retiens. » d’ailleurs, si on pouvait sauter la phase diner pour aller directement à la phase je t’enlève ta culotte, ça m’arrangerait. C’est pas que je sois du genre pressé, mais Ramadan oblige, dans une heure, j’aurais plus le droit de la toucher.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:36

Je me sens soudainement lourde, mal aisée, je ne comprends pas pourquoi c’est comme ça. Ca ne devrait pas être comme ça. Je déglutis discrètement. Je lève le visage, mes prunelles arpentent la distance qui nous sépare avant de se poser sur lui, son dos. Trop loin. Mon cœur s’emballe, comme toujours, presque aussi fort si ce n’est plus que d’habitude. Je soupire doucement. Il est là, il est là, je me répète comme si j’avais du mal à réaliser, comme si j’étais plongée dans rêve, comme si tout ceci n’était qu’irréel et chimère. Je peux m’approcher ? Je peux le toucher ? Je ne sais plus trop où j’en suis mais… il est là. Et fatalement il ne parle pas. Je pensais qu’il était parti, je pensais que je ne le reverrais probablement jamais maintenant le jeu terminé. Je le pensais loin maintenant. Et, je m’apprêtais à… je ne sais pas, exploser ou imploser je ne sais plus quelle action mon corps est capable de réaliser. Peut être les deux en même temps, qui sait. Exploser, imploser, encore. Et encore. Certainement faire semblant d’oublier, faire semblant de refouler pour offrir des imitations très réussies de sourires et de rires, également. Mais non, il est là. Devant moi. Et moi, je suis là, comme une conne, à le regarder, contempler sans pouvoir rien dire, sans parvenir à agir. Toutes mes élucubrations précédentes s’effondrent, et je ne sais plus quoi penser ou à quoi me raccrocher présentement. J’en ai marre d’avoir mal mais j’ai besoin d’avoir mal, je dois avoir mal, parce que la douleur c’est lui, et j’ai besoin de lui. Parce que mon cœur le veut lui. Parce que mon esprit le veut lui et pas un autre. Parce que… je l’aime lui. Et pas un autre. Aussitôt, mon palpitant se serre. Tout est lié, l’esprit, le corps, le cœur, tout. Je finis par rompre le silence. Je veux qu’il se retourne, je veux que tu te retournes, que tu me fasses face. Tu avais quelque chose à me dire, tu voulais me dire quelque chose. Depuis, les heures ont filé, mon esprit a cherché sans trouver… Je t’écoute. Sa voix s’élève, ses prunelles croisent les miennes une demi-seconde à peine. Il me parle d’un moment qui m’appartient. Mais que vaut ce moment s’il n’est pas partagé avec les bonnes personnes ? Celles qui comptent le plus ? « J’aurais, juste voulu que tu sois là… » je minaude d‘une petite voix. Oui, juste ça. Mais je suis personne pour exiger ça, c’est ça ? De toute façon, je ne t’en veux pas. Je n’ai pas à t’imposer quoique ce soit. Il poursuit. Un flot de paroles qui ont de l’écho. Il dissocie. Je comprends, et pourtant je me sens encore plus conne. Je baisse légèrement la tête, les yeux détaillant le sol. Il a raison. Je relève les yeux lorsque son index nous pointe à tour de rôle. Recommencer. Il continue de m’expliquer. Son malaise se mélange au mien, et j’aimerais briser ça parce que ça ne devrait pas être là, parce que ça n’a rien à faire là. Quoi dire pour que cela s’évapore ? La vraie vie. Clichés. Sa voix se perd. Un silence, léger. Il reprend. Faire les choses dans l’ordre. Il parle de calèche et chevaux, de niaiserie et, là, oui là un sourire étire mes lèvres. Un sourire que je ne saurais trop décrire: quelque peu amusé, touchée par l’espèce de timidité ou que sais-je d’autre. On est dans la même situation, le même cas, même malaise, même envie. Ca s’impose à moi, alors que j’aurais du le savoir, ne jamais en douter. Je suis conne, c’est pas nouveau. Et, c’est-ce qui me décide à me défaire de mon mur dans lequel je commençais à m’encastrer. J’avise un pas dans sa direction, décidée. Je m’arrête net lorsque sa voix se charge des présentations. Une fleur. Je penche sensiblement la tête sur un côté en la contemplant. Une nouvelle esquisse aux lèvres, je m’avance, je tends le bras, mes doigts se ferment sur le ‘bouquet’. Je continue d’avancer, encore, encore un peu et j’enroule mes bras autour de son cou. Spontanément. « Et moi, je m’appelle Nora... » je lui souffle à l’oreille, mais tu le sais déjà. Mon corps retrouve son contact, s’apaise. « Ca, c’est ce qui t’étais destiné » j’ajoute en reprenant plus ou moins ses mots, resserrant légèrement ma prise. Normalement, en principe, et le voilà restitué en bonne et plus ou moins due forme. Ça, c’est l’étreinte. Ca, c’est l’accueil. Parce que ca aurait du être comme ça. Puis, je me détache lorsqu’il me parle de notre diner. Je recule quelque peu pour le laisser atteindre la table et y disposer ledit diner. En le voyant sortir canettes, sandwichs, barres de céréales, bougie, j’ai envie de rire. Parce que je crois que je n’aurais pu demander ou vouloir mieux. Originalité. Audace. Simplicité. Je préfère ça, de loin à un truc pompeux, à un truc qui ne nous ressemble pas. Là, c’est parfait. Ma gêne commence à s’éclipser, je le sens. Aussi, je m’approche de la table, tire le briquet qui dépasse de sa poche pour allumer la petite bougie. « Quatre » je rectifie, lui jetant un regard de biais, un sourire mutin aux lèvres. Après quoi, je bénie le ciel de n’avoir pensé à ouvrir l’un des sandwichs pour l’enfourner, y’aurait eu moyen de m’étouffer avec la bouchée. Malgré tout, ça n’empêche pas mes joues de prendre une légère teinte rosée que j’essaie de dissimuler et mes mains s’agiter à faire semblant de bien réajuster les choses sur la table avec un air pseudo-détaché. Ca passe. C’est une vraie question ou juste pour détendre l’atmosphère ? Je me ressaisis, je me ressaisis. Je finis même par échapper un rire. « Y’a peut être, probablement, éventuellement, potentiellement moyen de faire exception s’il y’a de bons arguments » je lance sur un ton le plus dégagé possible, limite détaché en haussant les épaules d’un air qui s’inscrit dans le mouvement que j’essaie de lui donner. Et, j’échappe un rire à nouveau avant de jeter un coup d’œil en sa direction. « Hm, d’ailleurs Loxiaaa-Lior… » je me corrige rapidement. Lior, Lior, Lior, imprime, imprime, imprime. « depuis quand manges-tu du porc ? » je lui fais presque intriguée en pivotant sur les talons, me calant dos contre la table, les deux sachets en mains et lisant à voix haute. « Jambon-crudités, Jambon-emmental » Les typiques sodebos en somme. Oui, n’est-il pas musulman ? Ou alors, c’est une erreur d’inattention. Faut dire qu’à pareil heure, le choix doit être bien restreint où qu’il soit allé dégoter ça.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:37

Elle n’est pas dans son rôle, elle ne suis pas le fil directeur du scénario, de mon scénario. J’ai envie de lui hurler “couper” et de laisser retentir mes directives, car rien ne convient, ni les déplacements et mouvements en tous genre, ni les paroles. T’es pas dedans, Nora, et tu mets ton partenaire en difficulté. Oscar de la scène la plus foirée ! Je pensais qu’elle aurait compris ce qui m'amenait ici, je pensais qu’elle aurait saisi depuis bien longtemps, depuis la première seconde du Prime, en fait. Tout le reste n’était que contre-temps, j’avais des choses à faire, des dispositions à prendre, des discussions à terminer. Elle n’était pas secondaire, elle était juste la finalité. L’aboutissement. Qu’importe les chemins de traverse que j’emprunterais, ils menaient tous au même endroit : à ça. À ce moment-là, qui ne devait en rien ressembler à ce monologue confus et pathétique auquel je m’adonne à défaut de savoir exactement quoi faire. Dans les films, c’est toujours l’instant où une musique bientôt culte retenti, et où les silences deviennent sensuels et exaltants. Ici, rien de tout ça, juste un silence suffocant que je tente de combler à mauvais escient. J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de mon cerveau entre les ascenseurs et ici, je suis incapable du moindre comportement cohérent et adulte. A la place de quoi je passe pour un autiste séquestré depuis sa naissance qui ne découvre que maintenant les relations humaines et les interactions qui en dépendent. Mes seules références sont des films niais dont mon épouse s’avère friande et où de riches héritiers épousent des prostituées à base de fraises et de champagne. J’ai plus le level d’un Aladdin, voyez-vous, voleur, menteur, avec les yeux plus gros que le ventre, mais j’ai pas de génie, ni de tapis volant, pas même de petit singe à chapeau. A la place, j’ai juste une fleur, volée, et un pic-nique, acheté. J’ai pas les moyens de lui offrir tout ce dont je viens de parler, et je n’en aurais même pas l’idée. C’est pas elle, c’est pas moi... C’est pas nous. Même si j’ai encore du mal avec le concept du “nous”, je dois bien avouer qu’il existe, et qu’il est présent depuis un moment déjà, sous le regard de téléspectateurs qui auront su le percevoir avant nous. Et nous, c’est carrément une marque de fabrique. Nous c’est un appareil photo en guise de présentations, des nombres premiers en guise de séduction, c’est un arbre en guise de maison, des regards en guise d’explications, et des mots en guise d’évasion. Alors comment suis-je censé faire, maintenant, sans mon arbre, sans toute cette tension qui me forçait à agir sans réfléchir, à agir sans parler ? J’ai tous les droits, à présent, et voilà que je doute de moi, bégayant, cherchant des mots, des explications qui ne viennent pas. Le jeu est terminé, je n’ai plus de garde-fou, plus de frontière, plus de barrière, elles n’ont plus d’existence, elles n’ont plus droit de présence. Et pourtant, j’en viens à les regretter, elles me dirigeaient, me balisaient, maintenant je suis en roue libre avec l’impression de faire du sur-place. Je dois tout reprendre de zéro, et c’est la symbolique que revêt mon geste lorsque je lui offre cette fleur et mon prénom, mon véritable prénom. Peu importe comment elle choisira de m’appeler, j’avais besoin de le dire, de le prononcer pour que tout ça confère à la réalité. Elle me répond par le sien, de prénom, celui que je connais déjà puisqu’elle n’a fait qu’être elle-même, sans mensonge, sans omission, contrairement à moi, depuis la première fois, jusqu’à ce jour. Ses pas s’approchent, ses bras se tendent, et finalement la scène oscarisée se met en place, un poil retardé, un poil saccadée, un poil désacralisée, mais je m’en fous, je retrouve enfin un peu de ce calme qui me faisait défaut. Un calme d’apparence, puisque mon agitation devient autre, mais certains points d’interrogation s’effacent au profit d’autres, moins importants, moins imposants, moins déterminants. Je me suis déjà lancé dans la suite de ma réplique, annonçant le diner, lorsqu’elle s’accroche à mon cou, m’offrant, m’avouant ce qui aurait du se passer. Ma voix se meurt un peu sur la fin, j’ai presque envie de lâcher le sac plastique entre mes mains, ça ne rime plus à rien. Je suis sur le point de le faire, et d’enchainer directement avec la scène finale du film, celle durant laquelle toutes les femmes chialent et tous les mecs soupirent d’exaspération, lorsque Nora se décroche, laissant mon corps fébrile, fiévreux, désemparé, désoeuvré. J’suis censé faire quoi, là, les bras ballants, l’âme en peine ? Visiblement, elle attend la suite, curieuse de savoir ce que cache mon sac. Rien de très féérique, quelques sandwiches, des chips, des canettes et des barres céréalières que j’étale sur la table en présentant le tout comme le diner gastronomique du siècle. J’ai même pensé à la petite chandelle qui irait bien s’il ne s’agissait pas d’une bouge d’anniversaire passablement pitoyable. Elle n’en prend pas ombrage, poussant le vice jusqu’à augmenter le nombre d’étoiles du guide Michelin. Et maintenant ? Je veux dire, c’est quoi la suite ? Est-ce qu’on est censé faire comme si rien n’avait existé, comme si on ne partait pas avec un handicap, comme si...? J’en sais rien, et à défaut, je sors la première connerie qui me passe par la tête, sans penser aux conséquences, sans penser à l’interprétation qu’elle en fera. Le rougissement de ses joues me ramène une semaine en arrière, deux semaines en arrière, peut être trois... Et j’ai l’impression d’être de nouveau chez moi. Voilà, Nora... C’est pas la distante froide de tout à l’heure, ni l’approche radicale d’il y a quelques instants, c’est Nora, hésitante, rougissante, charmante. Et son rire fini par emplir la pièce, provoquant ma propre gêne face à mes propos. Mais on s’en fout, la gêne ayant rythmé notre quotidien pendant plus d’un mois, j’y suis habitué, je le tolère, il me réconforte, et me porte. Me porte à ses côtés, prêt à la saisir, à la cueillir, à la chérir, juste avant qu’elle ne me bloque l’accès à ses bras en s’emparant des deux sandwiches. Non, mais, sérieusement, elle le fait exprès ou quoi ? Il s’agit d’une punition pour l’avoir laissé en plan en prime time ? Elle prononce mon prénom, enfin mes prénoms, mais je l’écoute à peine, bien trop occupé à soupirer comme un con. Ce n’est qu’au mot “porc” que je lui accorde toute mon attention, alors qu’elle me tend les deux emballages affichant l’indication “ham”. J’y crois pas ! J’ai fait ça ?! Je lui ôte les sandwiches des mains pour vérifier ses dires, avant de me frapper le front avec, un sachet contre chaque tempes, des fois que ça parvienne à m’assommer jusqu’à demain, 22h. Ça marche pas, alors je fini par lui rendre les deux interdits pour m’emparer du paquet de chips derrière elle. « Goût Bacon, tu crois que ça veut dire que...? » Carton plein, Loxias ! Adossé à la table, tout comme elle, Adossé à la table, tout contre elle, je m’emploie à décrypter le liste des composants en anglais, ce qui s’avère être un exercice compliqué, finalement. Alors, ne sachant pas s’il y a réellement du bacon dans la fabrication des chips, je finis par reposer le paquet. « J’prends pas de risque. J’préfère passer directement au dessert. » j’avoue, avant d’étendre mon bras derrière elle, survolant les barres chocolatées, avant de l’attraper, elle, par la taille, lui faisant quitter sa table pour venir se loger entre mes deux jambes, face à moi. « Ce dessert-là. » Je souffle, mes deux bras glissant autour de sa taille, mes mains venant se nouer dans son dos. « Mais avant de passer à une quelconque phase de dégustation, on va définir quelques règles de base. Petit un, tu as le droit de faire absolument tout ce que tu veux, manger, dormir, jou...er, etc, dans ce périmètre-là... » dis-je, en désignant du menton l’espace où elle se trouve, entre mes bras et mes jambes. « Sors pas de ce périmètre, Nora... Jamais ! » j’insiste pour la touche dramatique et anxiogène de la scène. « Petit deux, j’insiste pour être là le jour où tu comptes remettre ce chèque de deux mètres à ton banquier. » j’annonce en désignant le gros carton adossé au mur, luttant pour ne pas rire. « Et si on pouvait prendre le métro, ou le bus pour s’y rendre, j’avoue que ce serait hanouka ! » j’espère qu’elle a conscience qu’il ne s’agit pas d’un réel chèque, et qu’elle n’avait absolument pas besoin de le trimballer jusqu’ici avec elle. Je suppose que l’argent a déjà été versé sur son compte, à l’heure qu’il est, comme les cachets que nous recevront tous en tant que “salariés de la télé-réalité”. Oui, il est loin le temps du bénévolat contre un peu de paillettes, maintenant on a un statut salarial, et on cotise même pour une mutuelle. « Et petit trois... Faut qu’on parle, je crois... Nora, regarde-moi... » l’amusement a quitté ma voix, ne reste plus qu’une sévérité, un sérieux qui teinte bientôt l’air qui nous entoure. « T’as des questions, j’ai des réponses qui plairont ou pas, mais qui entraineront de nouvelles questions, notamment une seule de mon côté, savoir si t’es d’accord avec ça... » mes lèvres se posent sur son front. J’aime pas l’air qu’elle a. Ça ne me réjouie pas, mais ai-je le choix ? « Je t’ai quitté y a deux heures, tu dois bien te douter que... » que rien n’a changé en profondeur, même si la surface est devenue limpide. Mais même ça, j’arrive pas à le dire, j’arrive pas à le définir par des mots, par des phrases. « Je ne serais jamais totalement à toi, Nora, parce qu’une part de moi reste et restera avec elle... Mais je peux te promettre que ce qui est à toi, personne d’autre ne l’aura... » J’sais pas si c’est suffisant, et j’ai conscience des efforts auxquels elle consent, auxquels elle devra consentir si elle accepte de me suivre. J’ai conscience de mal choisir mon moment, mais j’ai besoin de savoir, d’être sûr, avant le dernier palier qu’il nous reste à franchir.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:39

Il se met à scruter les emballages mais je suis catégorique. Non, non, mon grand, les regarder de la sorte n’y changera rien. Je suis formelle, le pronostic est sans appel. Ils sont condamnés. Condamnés à ne pas être mangé et encore moins par toi. J’affiche une mine faussement atterrée avec un hochement de tête solennel, les bras croisés sur ma poitrine, le rire tiraillant mes côtes. Je rêve, c’est moi, où on retrouve un peu de cette simplicité qui s’était perdue ces dernières semaines malgré « ça » ? Oui, cette chose que j’appelle encore « ça » parce que c’est l’habitude, parce que mettre un mot dessus c’est la figer, c’est la concrétiser, c’est l’imposer. Et, dans le fond, c’est pas l’envie qui manque mais… D’un autre côté, cette simplicité revenue malgré tout me laisse penser que… Non, passons. Je secoue légèrement la tête avant de reposer mes prunelles sur lui qui me tend les deux sandwichs et me parle de gout bacon. Là, j’éclate de rire en guise de réponse parce que pour quelqu’un qui suit un régime alimentaire particulier et pourtant simple, il les cumule. Franchement, il doit éviter un seul aliment, et il trouve le moyen de se l’imposer, trois fois plutôt qu’une. Mon rire sonne un peu moqueur. Mais la moqueuse gentille hein. Puis, j’affiche un sourire hilare, presque imbécile, alors qu’il se fout à décrypter les ingrédients. Sauf que, ouais, gout bacon, y’a pas à tortiller, tu peux pas manger, c’est tout. Quoique. Je me penche légèrement en sa direction pour jeter un coup d’œil sur le paquet. « Hm, il doit y’avoir des traces ou alors le gout est reproduit chimiquement, je ne sais pas » je lui expose ma théorie, pensive, tandis que mes doigts retrouvent déjà leur vieille habitude que d’aller effleurer sa peau, le dos de sa main. Et, contre toute attente, il se ravise. Ne pas prendre de risque, qu’il dit. J’acquiesce. « Ceci dit, si tu as faim, et il faut que tu manges, on peut toujours appeler le… » je commence avant de sentir ses doigts se refermer sur ma taille et son bras dans mon dos. Mon corps réagit, mon corps frémit. Oh, ce dessert là... Un sourire étire mes lèvres, la seconde d’après, je me retrouve debout, devant lui. « …room-service » je termine tout de même.  « Mais le dessert c‘est meilleur » je lui fais dans un souffle, laissant son torse accueillir mon corps, magnétique. Et je passe mes bras autour de son cou, nouant mes mains derrière sa nuque. Je m’apprête à réduire la maigre distance entre nos lèvres lorsqu’il me parle de règles. Je recule sensiblement et arque un sourcil, perplexe. C’est là que ça se gâte ? Il m’accorde un droit, pas des moindres. Un putain de droit même. Non, c’est pas encore. Cependant, mon scepticisme ne déloge pas. Vraiment tout ce que je veux ? Je scrute son visage, ses yeux. Lui aussi à l’air formel. Hm, j’ai un doute, il n’y’a aucune contrepartie ? J’échappe un rire à sa supplique surjouée. « Ce n’est pas mon intention ! » je réponds tout aussi théâtrale, laissant mes traits se déformer pour afficher la mine de la tragédienne de base. J’y suis, j’y reste. Oui, ca me semble être un bon crédo. On adhère. Le chèque ? Ah oui, le chèque. Il se retient de rire, je le vois ! Il croit quoi que j’ai pas compris que c’était un chèque en carton ! Dans tout les sens que l’on peut donner à l’expression d’ailleurs, soit. Aussi, je jette un regard en direction du coin où j’ai largué la chose. « C’était pour me défendre des men in black muets qui m’ont trainée jusqu’ici, au cas où quoi, tu comprends » je rétorque en prenant un air dégagé, presque désabusé, haussant les épaules, avant d’afficher un sourire amusé en coin des lèvres. « Mais si ca peut te faire plaisir hein » j’ajoute limite en sifflotant. « Quoique ma mère le voulait en souvenir ou que sais-je, et pas sûre qu’elle lâche l’affaire » Non, sans déconner en plus. Ma mère elle collectionne tout ce qu’elle trouve. Et après, elle leur donne le titre de « souvenir » en se disant que ca lui fera plaisir de revoir cette chose parce qu’elle ose croire que ca lui rappellera un truc. Enfin, dans ce cas là, je veux bien croire à tout ça. Bref. Je secoue la tête. Bien que, pas besoin, parce que son petit trois me ramène bien vite à la réalité, peut être même à la… fatalité ? Mes traits se durcissent, mon sourire s’affaisse et disparait. J’ai même l’impression que mon rythme cardiaque s’est accéléré dans ma poitrine. Ce doit être l’effet du: faut qu’on parle. Et sa voix nettement plus sérieuse. Non, c’est bien l’effet des deux combinés. Un effet assimilable à une douche froide sur un corps chaud, fiévreux. Ou à un renversement de vapeur sec et soudain. D’autant plus que cette élocution n’annonce jamais rien de bon. Alors je me permets de déglutir. Et, comment dire, on était bien là non… Des bouffées de peur, angoisses, ressurgissent, aux aguets, prêtes à m’assiéger au moindre signe de faiblesse de ma part, à la moindre fissure. Par ailleurs, je ne me rends même pas compte que j’ai baissé les yeux lorsqu’il me demande de le regarder. Euh, oui, attend, deux secondes… Je l’écoute, et je sais que j’affiche un air craintif et je sais que mes yeux trahissent, traduisent, mon appréhension. Si bien que ses lèvres échouent sur mon front. Je ferme les yeux un court instant. J’ai comme l’impression qu’il n’y’a pas le choix, que c’est un passage obligé. Sois forte. Ou disons, un peu moins faible. Sa voix me parvient à nouveau mais s’éteint en laissant le relai à mon cerveau. Me douter que tu n’as pas… enfin, oui j’ai compris. Mon regard fuit. Tu sais que je n’aurais jamais demandé ça, que je ne le demande pas, je n’aurais jamais, je… J’avais presque oublié que notre situation était compliquée. Presque. Je comprends dès lors que durant cette après-midi où nous avons été séparé et isolé, il a du recevoir sa visite. Et, presque subitement, un coup de baguette, tout devient plus clair. Sa présence ici, là, maintenant l’est… Il poursuit. J’accuse un hochement de tête avant de relever les yeux vers lui. Je suis consciente qu’on ne peut tout avoir dans la vie, que tout n’est pas simple, je ne suis pas capricieuse. Je sais qu’il faut savoir faire des concessions, savoir arrondir les angles. Etre adulte comme dirait l’autre. La situation est délicate, je le sais, je le sais… Et présentement, je ne peux faire preuve que de compréhension, discernement. Mon choix est dualiste et simple: prendre la chose et l’accepter telle qu’elle avec sa bizarrerie et tout ce qui peut la qualifier en sachant pertinemment que c’est la meilleure solution ou la refuser. On revient de loin, de tellement loin. On revient de l’impossible même. C’est même inespéré quand j’y pense. Je ne vais pas faire la mijaurée ou des simagrées que je ne suis pas en mesure d’être ou faire vu ma situation, vu mes aspirations. Je dois me focaliser sur le plus important, ce qui compte réellement pour moi. Je sais ce que c’est… Je laisse filer une minute, peut être deux ou trois. Le temps de l’introspection, le temps de la réflexion. Puis, décidée, mes iris accrochent les siens. « Je veux seulement… être avec toi » Uniquement toi. Je réponds à tout cela d’une petite voix. Et, je suis prête à faire les efforts nécessaires pour cela, peut être même à sacrifier un bon nombre de chose pour cela. Aussi ridicule et niais que cela puisse paraitre, je m‘en fous. « … alors j’accepte les conditions, règles, toutes… » j’ajoute alors que mon visage revient lentement vers le sien. « Petit un… » je souffle à quelques infimes millimètres de sa bouche, il connait la suite, un fin sourire passe sur mes lèvres avant qu’elles ne se déposent contre les siennes, resserrant mon étreinte autour de son cou. Ses lèvres, son corps, son parfum… Putain, j’ai l’impression de revivre ou vivre encore plus fort.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:40

Fake Lover, ça change une vie. Quand je l’ai dit, évidemment que je le pensais, mais peut être n’avais-je encore cette conscience accrue qui me pousse à reformuler maintenant. Ça change pas simplement une vie, ça la bouleverse, ça la piétine, ça se fout de ta gueule en dansant sur les ruines de ta vie passée, ça fout le feu, ça inonde, ça réduit tout au concept d’obscurantisme, et puis, ça te regarde te dépêtrer avec le reste, ça te contemple tenter de te relever et récupérer les morceaux. Certains décident de quitter leurs études pour devenir buzzeur professionnel, d’autres se recyclent dans l’acteur studio de seconde zone, d’autres encore enchainent les télé-réalité pour ne jamais cesser d’être médiatisés... Moi... Moi, je me contente de changer de chambre, avec tout ce que cela signifie, avec tout ce que cela entraine. Une escalade de quelques degrés, de quelques mètres supplémentaires au-dessus du vide, et pourtant, mes pieds bien ancrés au sol, pour la première fois depuis plusieurs semaines. Ça ne veut pas dire que, brusquement, par magie, tout devient clair, s’éclaire, s’anime et s’assemble telles les pièces d’un puzzle pour 4-5 ans. C’est plus compliqué que ça, ça demande plus de sacrifices, et beaucoup de compromis, mais puisque tout le reste gît, piétiné, c’est à moi de décider. Vivre dans l’éclat passé de ce qui fut et qui n’est plus ? Ou bien, m’offrir une paire de couilles toutes neuves à 7950€, et accepter de tout recommencer, repartir à zéro avec mon passé et ce qu’il comporte, et mon avenir et ce dont il ne peut vraisemblablement plus se priver ? C’est ce que je voulais lui dire, à quelques secondes du prime, juste avant que les lumières nous éblouissent et la musique nous assourdissent. Mais finalement, c’est mieux, tellement mieux. Ce n’était pas le moment, ça n’aurait jamais pu l’être. Je préfère celui-là, aussi hésitant et maladroit qu’il puisse être, il est à nous, rien qu’à nous, sans caméra, sans micro, sans spectateurs prêts à commenter chacun de nos gestes, chacun de nos mots, sur un net qui nous ferait défaut. A en croire le briefing que j’ai reçu d’une attachée de presse censé retenir et contenir ma fuite d’après prime, je suis un personnage public, maintenant, j’appartiens au domaine public, j’appartiens aux gens, aux spectateurs, aux votants... Sauf qu’ils n’ont rien compris. J’ai signé pour trois mois, j’ai signé juste pour ça. Maintenant, je récupère mon titre de propriété, et ce qui arrivera après ça, n’appartiendra qu’à moi, et rien qu’à moi. À moi, à l’image de ce corps au contact du mien, de ce corps captif du mien, de ce corps auquel j’interdis tout mouvement, définissant un périmètre qu’il ne doit pas franchir, un périmètre de liberté aux confins de sa captivité. Cette règle ne semble pas lui poser de problème, la suivante non plus, le gros chèque en carton lui tirant même un sourire... La prochaine, en revanche... J’ai gardé la règle la plus sujette à controverse pour la fin, simplement parce que c’est de cette condition que découlera tout le reste. J’ai conscience de l’énormité de ma demande, de son caractère dérangeant et blessant. Je lui avoue ne pas pouvoir être à elle totalement, puisque j’appartiens déjà à une autre, une autre qui, si elle n’est plus la femme qui partagera mes nuits, reste et restera la femme de ma vie, ma femme. Une femme que j’aime malgré tout, une femme sans laquelle je ne serais pas moi, je ne serais pas celui qui se tient là, et qui s’offre en partie à une autre. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, j’en sais rien, mais pour l’instant, ce demain, je veux qu’il commence contre son corps à elle, entre ses bras, sa joue contre mon épaule, sa chevelure répandue sur mon torse. J’veux pas réfléchir plus loin, je peux pas réfléchir plus loin, parce que ce demain se trouve suspendu à ses lèvres, risquant, à tout moment, de basculer du possible à l’impossible, sur un simple mot. Un Non, ou un Oui. Mes bras ne quittent pas sa taille, mes mains jointes dans son dos empêche toute fuite, mais un simple “non” libérera l’étau. Je veux qu’elle dise oui, mais quelle femme dirait oui à un tel avenir sans avenir, un avenir sans toutes ces promesses informulées, mariage, enfants, pavillon de banlieue ? Je ne peux rien lui offrir de cela, parce que je suis déjà marié, parce que je ne compte absolument pas divorcer... Les secondes s’étirent, les minutes défilent, et le temps s’étiole. J’ai l’impression de manquer d’air, accroché à sa décision, suspendu au-dessus d’un vide indistinct, mes pieds battant l’air en quête d’un soutient. Je voulais sans savoir, je voulais sans pouvoir. Maintenant je peux, si seulement elle veut... Si seulement elle veut. Et ce qu’elle veut, je l’apprends dès que ses yeux se relèvent, dès que son regard accroche le mien et apaise mes tourments. Elle n’a pas besoin de dire un mot pour que je comprenne, mais elle le fait quand même. Mes lèvres échappent un soupir de soulagement, mais... « T’es sûre ? T’as pas besoin d’un peu plus de temps de reflex... » la réponse est non, puisqu’elle m’impose le silence, sa bouche contre ma bouche, son souffle dans mon souffle. Ça occulte tout le reste, ça démembre toutes les pensées les plus culpabilisantes, ça aliène, comme au premier jour, comme au dernier, la légitimité n’a rien ôté au caractère urgent, tranchant, suffocant de son étreinte dans la mienne. Mes bras se resserrent, mes bras l’enserrent, et je reprends vie contre ses lèvres. Mes mains progressent, s’accrochent et chahutent une coiffure encore trop disciplinée, assujettissent un cou que j’entraine à ployer vers l’arrière, tandis que mes lèvres y tente une percée, sur sa gorge, sur son épaule, à l’orée de sa nuque. J’y laisse trainer mes lèvres fatiguée de l’avoir trop longtemps cherché, ma bouche éreintée de l’avoir si longtemps désiré. Je me fraie un chemin jusqu’à son oreille, pour y glisser un « Il me faudra ton nom de famille, aussi, pour ma prochaine visite nocturne... » avant d’en accrocher le lobe doucement, et de repartir m’épancher contre sa bouche. « En fait... » dis-je en m’en détachant finalement. « Pour bien faire... » je poursuis en observant mon index s’arranger pour débarrasser une épaule de cette manche trop encombrante. « Faudrait que tu demandes à Cerbère de te donner un deuxième pass... A moins que tu ne préfères que je reste dans une chambre déjà occupée par une blonde ? » C’est bas, n’est-ce pas ? Mais sachant que je suis occupé à dégrafer la centaine de putain de boutons dans le dos de sa robe, j’imagine qu’elle se montrera plus conciliante. « Et pour parfaire le tout... » je chuchote en déposant mes lèvres au coin de sa bouche. « Tu pourrais attraper une barre de céréales derrière moi, l’ouvrir et me la coller dans la bouche ? J’ai les mains un peu prises, là. » La bouche aussi, mais paraît-il qu’il faut savoir faire des sacrifices. D’autant que cette robe prend des airs de ceinture de chasteté version intégrale, je risque d’avoir les mains occupées pendant un moment encore. A moins que je passe par en-dessous ? Je me recule légèrement, prenant en considération cette éventualité, laissant mes mains remonter le long de ses jambes en emportant le tissu, avant de bloquer au niveau de la ceinture. Alors je me recule à nouveau, attrapant mon menton à deux mains sous la force de la réflexion intense, penchant la tête légèrement d’un côté, puis de l’autre. « Y avait un mode d’emploi fourni avec ? » je lui demande très sérieusement, mes doigts venant la débarrasser de sa ceinture qui, en tombant, entraine tout le reste avec elle, spontanément, inopinément, inattendu, inespéré, sa robe venant s’échouer à ses pieds, tandis que je glisse un « Abracadabraa... » en écartant les mains de surprise. Voilà qui devient intéressant...
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:41

Guitry ne blaguait pas quand il disait que ce dont on est sûr concernant notre avenir, c’est qu’il n’est jamais conforme à nos prévisions… Qui aurait cru que désormais, dans ma vie, il y’aurait plus que l’amour que je porte à mes frangins ou à mes parents, plus que l’amour que je porte à la science. Plus que tout ça. Plus que ce qui faisait ma vie et la rythmait. Qui aurait cru qu’en faisant une émission de téléréalité sur un coup de tête je finirais comme ça, finirais éprise. Eprise d’un homme marié, un homme dont la situation est complexe. Qui aurait cru que ma vie allait basculer suite à cette même émission, qu’elle allait changer ou se voir bouleversée ? Qui aurait cru que ma vie ne serait plus la même en sortant du nid ? Qui aurait cru qu’elle allait se compliquer ? Que j’allais devoir faire face à des choix cruciaux, des dilemmes cornéliens ? Que j’allais devoir composer, faire des compromis ? Qui aurait cru qu’en une émission, qu’en trois mois, j’allais vivre et ressentir ce que certains vivent et ressentent en une vie entière ? Certainement pas moi. Mes prévisions à moi étaient simples. Et, j’ose dire que ma vie était toute tracée, la suite du moins. J’avais prévu de ressortir de là et reprendre ma vie, continuer mon bout de chemin jusqu‘à atteindre mes objectifs. Mais non, il en est autrement. Ceci dit, mes objectifs n’ont pas changé, d’autres s’y sont ajoutés, nuance. D’une autre nature cependant. Donc oui, cette aventure n’a pas sensiblement mais bien profondément changé ma vie, l‘existence que j‘avais. Les bases, ses fondations, ses piliers, et… mes certitudes… Et, l’élément perturbateur de tout ces changements se tient juste devant moi, contre moi… (…) J’entends pas les mots qui sortent de sa bouche que la mienne retrouve la sienne l’intimant au silence. On a déjà beaucoup trop réfléchis Loxias, j’ai passé près de trois semaines à réfléchir, chaque jours de ces foutues semaines, chaque infimes heures, minutes et secondes de ces foutus jours qui composent ces foutues semaines. Tu en as fais de même, et ca ne nous a jamais mené bien loin. Souviens toi, rappelle toi… Seulement à plus de tourments, plus de torture intérieure, plus de torture physique, plus d’éviction, plus d’impasses, plus de dérives, plus de tout… Alors, aux oubliettes la réflexion. Je sais ce que je veux. Je me cantonne à ça, uniquement ça. Et, le reste suivra. Il sera obligé de suivre parce que je ferais tout pour qu’il en soit ainsi et pas autrement… Les yeux fermés, son corps devient mon repère spatial, je m’appuie contre lui, presse mon corps contre le sien avec la même envie, le même besoin cuisant et urgent si ce n’est peut être plus désormais que la légitimité est établie. Maintenant que j’ai le droit, maintenant que je peux. Maintenant que je peux faire totale abstraction d’une conscience qui, je sais, n’essaiera pas de venir s’interposer et séparer. Et, quand bien même, ca ne changera rien. Absolument rien… Cette pensée me plait, cette pensée m’apaise. Je peux me laisser aller à potentiellement tout ce qui traverse mon corps, tout ce qui l’aliène et l’attise pourvu qu’il le veuille. Simplement ça. Seulement ça. Si lui aussi en a envie. Alors oui, j’ai l’impression d’être délestée de ces mêmes chaines rouillées des cachots de la Dame Geyla. Elles se sont brisées et ont libéré mes poignets, mon corps, mon esprit… Je goute à la liberté doucement, délicatement, pas trop vite. Sans aucune brusquerie, non, aucune... Il ne faut pas, surtout pas, voilà, doucement, attention… elle m’est précieuse, elle m’est fragile, faites attention en la maniant. Je ne veux pas qu’elle m’échappe, qu’elle s’envole. Je veux pouvoir l’apprécier. Je veux la sentir glisser sur ma peau, s’infiltrer dans mon épiderme, parcourir mes veines, pulser dans mes veines, m’enivrer… Mes lèvres se pressent d’autant plus contre les siennes alors que l’étau se referme autour de moi. Le bout de mes doigts effleurent, caressent, sa nuque, sa peau, disparaissent entre ses mèches ébènes, s’accrochent. Tandis que ses mains colonisent et asservissent. Je cède à mon assaillant, mes lèvres se détachent, entrouvertes elles laissent échapper un léger soupir, la respiration irrégulière, alors que ma tête suit le mouvement intimé, vers l’arrière, lui offrant mon cou, ma gorge. Mon cerveau rapidement anesthésié, mon corps attisé, mes sens éveillés, j’en veux inévitablement plus. Un frisson nait à chaque contact de ses lèvres sur ma peau virant fiévreuse, mes mains glissent jusqu’à son torse en même temps que mon visage revient progressivement vers lui alors que ses lèvres parviennent près de ma nuque, mon oreille. Il me murmure un quelque chose qui met son temps à atteindre mon cerveau. « Collins… » je finis par souffler lorsque ses dents taquinent ma peau et avant que son souffle ne se mêle, à nouveau, au mien dans un effet boomerang. Nora Collins, simplement. Mes doigts accrochent sensiblement le tissu de son t-shirt lorsqu’il finit par se reculer légèrement, reprenant la parole, me laissant là fébrile et, presque désorientée, mais surtout prise dans une bouffée de je-ne-sais-trop-quoi contre laquelle je me débats présentement. Je m’éclaircis discrètement la voix, tentant de recouvrir contenance, après avoir rouvert les yeux. Mes prunelles suivent les siennes jusqu’à mon épaule, et à son image je l’observe la dénuder avant de les reporter presque machinalement sur son visage. Il me parle de Cerbère, d’un pass, d’une blonde. Etrangement, je percute vite là. J’arque un sourcil en le dévisageant presque sévèrement, presque on a dit. Non, cette partie là de toi est à moi si je ne m’abuse. Aussi, sache que je me permettrais de sortir la carte de la jalousie ou la possessivité. Peut être même un peu des deux à la fois. Je fronce les sourcils, et affiche une mine faussement contrariée afin de dissimuler mon amusement. Ouais, même si je sens ses doigts dans mon dos à galérer avec les boutons. Bien fait ! Je n‘en reste pas moins…faible… La honte. « Je m’occupe de te dégoter la clé des enfers Orphée » je rétorque un fin sourire prenant possession de mes lèvres. Compte sur moi. D’ailleurs, façon de parler, parce que je ne suis plus très sûre d’y être, au royaume des Enfers. Non, ou alors, il me plait cet Enfer. Hadès a refait la déco ou un truc du genre. En fait, je ne sais plus trop où je suis. Néanmoins, ca ne semble pas être le Paradis non plus. Le climat y est plus doux, à coup sûr là-bas. Sa voix, ses lèvres, me tirent de ces quelques pensées. J’échappe un rire, plus fort que moi. Une barre de céréale, sérieusement. « Attend… » je marmonne en tendant les bras entre les siens attelés à me débarrasser de ma robe. J’y vais à tâtons sur la table, pressée contre lui, mes doigts cherchent, mes mains arpentent chaque parcelle de bois qu’il m’est possible d’atteindre jusqu’à toucher le saint graal. J’ouvre l’emballage, le retirant en même temps que je sens l’étoffe de ma robe effleurer mes jambes, remontant jusqu’à ma taille. Un nouveau rire s’échappe à le voir galérer autant, réfléchir autant. L’aider ? Même pas ça me vient en tête. « Heureusement qu’on est pas pressé hein… » je lui lance, taquine, avant de croquer dans la barre de céréale entre mes doigts et la présenter à ses lèvres. Puis, finalement la foutre dans sa bouche parce qu’il n’a pas l’air très enclin à le faire de lui-même. « Loxias, mâche » je lui rappelle, sait-on jamais que sous le coup de l’intense réflexion qu’il mène, il en oublie de mâcher et avale sec. Il s’exécute. Je réitère autant de fois que nécessaire. Un mode d’emploi qu’il dit. Je fais mine de réfléchir à mon tour, mon index libre venant tapoter régulièrement mes lèvres. « Hm, je ne me souviens plus, demande au gars qui m’a habillée, il saura pour sûr lui » je lui réponds mutine avec cette expression espiègle et l‘innocence feinte qui va avec, me balançant d’une jambe sur l’autre histoire de parfaire le tableau. Entre temps, je déleste une nouvelle barre de son emballage pour la lui donner à manger. Une petite vengeance inconsciente, oui, oui, inconsciente… Et, ouais, non, c’était une nana. Jamais, je n’aurais laissé un inconnu poser les mains sur moi, même pour ça. Question de pudeur, j’imagine. Soit. « Aie ! C’était mon doigt ! » je m’exclame soudainement lorsque ses dents agressent mon index. Puis, lorsque je vois ses mains s’approcher de la ceinture, je me dis que c’est la fin. De mon corps recouvert. La seconde d’après, elle jonche à mes pieds. J’arbore un air faussement effaré en la regardant, une main contre ma bouche. Puis reporte mon attention sur lui, m’apercevant alors qu’il me contemple d’une manière qui me mettrait presque mal à l’aise, d’une manière qui me fait monter le rouge aux joues, d’une manière qui ne me facilite pas la tâche en ce qui concerne de m’assumer dans cette tenue -si on peut appeler ça ainsi- face à lui. Pourtant oui, on a passé trois mois épiés par des caméras -que j‘évitais lorsqu‘il s‘agissait de me changer soit-, il a certainement eu plus d’une occasion que de me voir me trimballer en maillot, que-sais-je mais présentement, c’est différent. Totalement différent. Autre contexte. Autre ambiance. Autre sens et portée. « Ne me regarde pas comme ça ! » je m’exclame frisant l’ahurissement que la pudeur mêlée à la timidité étreint en pivotant sur les talons, croisant mes bras sur contre ma poitrine encore couverte et mon ventre. On dirait pas comme ça mais j’essaie de dissimuler un max de surface possible. Et, je laisse filer plusieurs minutes avant de jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule, vers lui. « C’est bon ? » je tâte le terrain avec un sourire mutin. C’est pas tout ça mais je commence à avoir froid, un peu, et… je veux ses bras. Aussi je n’attends pas sa réponse et finis par revenir vers lui, mon sourire ne délogeant pas. « Je peux ? » je demande en le désignant d’un coup de menton. C’est mon tour, je le décrète. Je reprends une expression moins enfantine, plus sérieuse, en me penchant vers lui, mes lèvres près de son oreille. « J’ai déjà fait une fois, je saurais le refaire une seconde fois… » je lui murmure presque mystique avant que mes doigts ne se calent entre sa peau et son jean au niveau de sa taille, tirant très furtivement dessus, avant de s’engouffrer sous son t-shirt. Mes doigts sur son ventre remontent délicatement, presque lascivement, vers son torse, entrainant dans leur ascension le tissu tandis que mes lèvres entament le mouvement inverse dans son cou. Mes doigts, mes lèvres, frôlent, attisent, effleurent, découvrent, parcourent, cherchent à assouvir, s’y essaient tant bien que mal. Et moi, je contrôle ma respiration, je m’y évertue, je contrôle… contrôle cette respiration qui s’entrecoupe, se saccade; contrôle les battements de mon palpitant qui ne cessent de s‘accélérer. Vain… Je cherche à faire succomber et c’est moi qui succombe en premier ou est prête d’une minute à l’autre à le faire. Mauvaise. Prise à mon propre piège. Peut être même plus chamboulée qu’il ne doit l’être. Cela dit, ca n’arrête pas mes mains qui dénudent, mes lèvres obligées de plier pour pouvoir en venir à bout. « Tu m’aides… » je souffle presque imperceptiblement, d’une voix qui trahit le chaos naissant en moi, le désir cuisant en moi. Evidemment, je parle de ses bras. Même bras qui se lèvent sans résistance pour abattre une barrière. Je lâche son t-shirt qui s’en va rejoindre ma robe. Un partout ? J’évite d’arborer l’air d’une gamine en plein vingt-cinq décembre avant de retourner entre ses bras. « Je, j'ai…envie de toi » au cas où tu ne l’aurais pas encore assez remarqué, mais je le lui murmure à l’oreille quand même parce que, parce que mes lèvres ont agit d’elles mêmes, spontanément instinctivement. Parce que je veux qu’il sache et pas seulement qu’il devine quand bien même mes gestes, nos gestes, nos regards sont suffisamment explicites.



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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:42

L’enfer, c’est les autres, disait l’autre. L’enfer, c’est surtout moi, ça l’a toujours été. L’enfer de mes choix, de mes envies, de mes désirs, toujours trop puissants, trop contraignants, impossibles. Comme si le plaisir résidait dans la difficulté, et l’ennui et l’indifférence dans toute forme de simplicité. Comme si la force d’attraction était inversement proportionnelle à la facilité d'accession. Je convoite ce qui n’est pas à moi, ce qui ne devrait pas l’être et qui, pourtant, invariablement, le devient. J’ai pas le droit de la désirer, comme à l’époque je n’avais pas eu le droit de désirer Swann, mais je ne contrôle rien, je ne décide de rien, si ce n’est de mes veines tentatives de lutte et de résistance, qui finissent, invariablement, par s’échouer à mes pieds, sacrifier sur l’autel de mes envies. Des envies lancinantes, obsédantes, des envies qui se résument à une et une seule : elle. Tellement imposante qu’on me l’offre, non pas elle, mais l’autre. Une interdiction qu’on lève pour mettre fin à une torture que je m’impose, une interdiction qu’on lève parce qu’on m’aime... Parce qu’on m’aime trop. Et moi qui me trouve dans l’incapacité d’y renoncer, parce que le choix ne m’appartient plus, parce que le choix ne m’a jamais appartenu. Parce que la volonté n’a de limite que la fatalité, et que cette fatalité semble s’être imposée, pour finir par m’assiéger. L’enfer, à présent, n’est plus dans la frustration et l'écartèlement, l’enfer c’est la conscience de la maigreur de mon offrande, celle que je tends, timidement, devant moi, prônant l’indulgence, espérant la délivrance. Une offrande tellement ridicule et improbable, que j’espère, plus que ne m’attends, à ce qu’elle me prenne en pitié et daigne l’accepter. L’enfer, finalement, c’est toujours moi, constatant qu’elle prend les miettes à condition que ce soit des miettes de moi. Qu’ai-je fait ? Que t’ai-je fait pour que tu acceptes ça de moi ? Comprends-tu qu’il n’y aura ni marche nuptiale, ni présentations aux parents ? Comprends-tu que je te force à anéantir tous tes rêves d’enfant ? Que je suis entrain de te proposer un avenir bancal juste mon confort personnel, juste pour n’avoir à renoncer ni à toi, ni à elle ? Comment peux-tu accepter ça, Nora ? Je ne comprends pas, je ne sais pas. J’aimerais la forcer à réfléchir, l’obliger à y songer, sérieusement, une nuit, un jour, une semaine, autant de temps qu’il lui sera nécessaire pour qu’elle ne prenne pas une telle décision à la légère. Mais son esprit, comme son corps, semblent peu enclin à laisser libre court à cette bonne résolution. Et mon corps, contre le sien, annihile toute réflexion pour ne laisser place qu’à l’imagination. Une imagination que j’ai refoulé pendant de longue semaine, une imagination qui n’a fait que croître et galoper, m’imposant la courbe d’une hanche, l’axe d’une nuque glissant et s’enfonçant vers des contrées inexplorées. Son corps est devenu sujet de fantasmes. Rien de profane, juste du sacré, comme un peintre explorant sa toile, la découvrant au gré des esquisses qu’il y trace. Un angle, un trait, une ombre, et soudain c’est un corps qui se révèle. Je connais ses formes, pour les avoir imaginé, me les être représenté bien des fois... À présent j’ai besoin de les voir, j’ai besoin de sa peau sans obstacles, j’ai besoin de la désacraliser, de profaner le sacré, pour qu’enfin elle soit mienne, un peu d’enfer dans son paradis trop éclatant, trop brillant, trop aveuglant, qui m’attire encore et toujours, me rendant hésitant, incohérent, me forçant à quitter la route, un coup de volant qui ne fini pas en accident, qui se contente de dévier ma route, de m’indiquer un nouvel itinéraire qui n’aura rien d’éphémère, ni de temporaire. Une route nouvelle, pas plus attrayante, juste différente, indispensable, incontournable. Une nouvelle destination peut être ? Une usurpation. Elle me parle d’enfer, et j’ai l’impression, une fraction de seconde, qu’elle m’a découvert, que je ne suis pas le Paradis qu’elle s’imagine, mais bien son enfer... Un héros charmeur, un héros enjôleur, mais un héros trop faible pour résister à une simple envie. Est-ce qu’elle le sait ? Est-ce qu’elle le sent ? Après tout, je m’en fous, j’ai plus aucune conscience sur l’instant. Plus aucune volonté autre que celle de la découvrir, dans tout les sens que revêt ce verbe. Découvrir son âme, découvrir sa peau, découvrir son corps. Et le visiter, encore et encore, pour que plus jamais ma trace ne s’efface. Et cette robe qui me résiste et m’agace, et ce tissu que je conçois comme une menace. Tout n’est plus que jeu et provocation. L’un s’occupant de l’autre, l’un agaçant l’autre. Son évocation d’autres mains sur son corps, et son index entre mes lèvres que je mords. Vengeance personnelle, reflex de Pavlov, chaque mauvais comportement obtiendra une pulsion douloureuse en réponse. Elle m’informe qu’il s’agissait de son doigt, je soulève un sourcil pour lui signifier que je le savais déjà. J’essaye de prendre mon temps, je m’y efforce vraiment, mais j’attends ça depuis tellement longtemps. Alors, lorsque sa robe échoue sur le sol, je dois me faire violence pour ne pas la dépouiller du reste sur le champ. Mes mains s’immobilisent, de peur d’aller trop vite, et mon regard prend le relais, savourant, se délectant de ce qu’il avait imaginé sans voir. Et ce n’est que lorsque sa voix s’exclame, trouant le silence emprunt de solennité, que je prends conscience de sa gêne face à ce regard que j’impose sur ce corps que j’expose. Elle est belle. En a-t-elle seulement conscience ? Pas cette beauté figée et idéalisée, une autre, quelque chose de sacré, quelque chose de divin, quelque chose de magnétique et inopportun. Elle se tourne, cachant ce qui ne l’a déjà été que trop, et c’est la courbe de ses reins qui devient sujet de contemplation. Une épaule, une cuisse, sa colonne, et cette cascade chatoyante qui vient jouer entre ses omoplates. Je voudrais toucher, sans oser. J’attends le signal, l’autorisation, le regard qui me dira qu’elle s’est habituée au mien. Une autorisation qui survient sous forme d’une question anodine et charmante, avant qu’elle vienne trouver refuge entre mes bras, s’y cacher et s’échapper à ma vue. Elle veut jouer, c’est son tour, elle me le fait comprendre en pointant la différence de taille entre elle et moi : moi, je suis toujours couvert de pied en cap. Elle veut jouer, et elle n’en est pas à son coup d’essai. Elle me le rappelle, douloureusement, car pour moi ce souvenir reste synonyme de déclic, celui qui m’avait réveillé, celui qui m’avait violenté. J’veux pas revivre ça, je veux profiter sans culpabilité, mais j’appréhende les réflexes inconscients. Pourtant, ses mains sur ma peau, achèvent de me rassurer. Elles caressent, échauffent, attisent, elles apprivoisent, enchantent et colonisent. Sous ses doigts mes pensées deviennent dociles, sous ses lèvres ma peau devient fragile. Je chavire, un peu, beaucoup, je ferme les yeux et c’est presque pire. Je les rouvre et tout se teinte de désir. Un voile opaque sur ma rétine, un nuage fiévreux sur ma peau, et mon souffle qui n’en finit plus de se confondre avec les battements anachroniques de mon palpitant. Je tente de déglutir, et mon esprit cherche à reprendre ses droits. Tout est conflictuel, un combat entre ma volonté et ma crainte, mon désir et mon assurance feinte. Je n’ai jamais été touché par une femme autre que le mienne, et au delà de ce désir sous tension qui croît en moi, il y a cette forme d’appréhension qui se débat. Je la refrène, je la ravale, je la chasse en gardant les yeux ouverts et rivés à elle. Elle, elle, elle, elle et seulement elle. Ses lèvres s’échappent, ses lèvres quémandent un peu d’aide. « Tu l’as déjà fait une fois, tu sauras le refaire une seconde fois... » je réponds, la singeant, la plagiant, me moquant ouvertement de sa témérité et de son audace, n’oubliant pas de lever les bras, tout de même, ma propre soumission se foutant de ma propre audace. Mon tee-shirt rencontre le sol, et sa dentelle ma peau nue. Sa voix hésite à mon oreille. Elle a envie de moi. J’ose un sourire et réprime un soupir. « Je te rassure, ça ne se voit presque pas... » Sa fébrilité me rassure, et mes mots et mes gestes s’assurent. Ma moquerie s’accroit. Je ne réponds pas, parce qu’elle n’a pas besoin de ça, elle le sait déjà. Alors, mes gestes remplacent mes mots, et, bientôt, c’est tout mon corps qui parle à ma place, mes mains agrippant sa taille, mon bassin repoussant le sien, le forçant à reculer vers ce lit que je discerne au-delà d’elle. Un lit qu’on ne tarde pas à atteindre et, ses mollets contre le sommier, il me suffit d’une légère impulsion sur son épaule pour une perte d’équilibre efficace, une chute amortie par le matelas aux draps froissés, une chute que je m’empresse de rejoindre, progressant jusqu’à elle tel un prédateur sur une proie offerte, mes lèvres se posant sur chaque centimètre de peau à proximité, sa hanche, son ventre, la pente d’un sein, sa gorge, et finalement ses lèvres. Lentement, doucement, tendrement, parce que j’ai tout mon temps, parce que j’ai attendu trop longtemps pour brûler les étapes en oubliant d’apprécier, de savourer, parce que j’ai autant besoin de l’apprivoiser que de m’apprivoiser. Je découvre ou redécouvre, devinant, hésitant, tâtonnant, parce que je reprends tout de zéro, débutant à nouveau. Alors mes doigts s’attardent sur sa peau, mon regard suivant leur progression. Rien d’autre que mon souffle saccadé rythmant la progression de cet index audacieux, cet index qui, d’une simple caresse, découvre une épaule, avant de suivre la courbe de cette dentelle indésirable et fascinante, qui se soulève, qui oscille, m’invitant à poursuivre, découvrant toujours plus, forçant l’apparition d’une vague de désir, puissante, indomptable, enserrant ma gorge, comprimant mes poumons, initiant la combustion de mes organes et accessoirement ce qui se planque encore sous ma ceinture. Une ceinture que je sens tirailler, une ceinture que je sens osciller, une ceinture qui j’imagine prendre vie spontanément, de son propre chef, avant de comprendre que ce sont les doigts de Nora qui agissent. Un sein libéré de son carcan de dentelle, elle tente de rétablir l’équilibre, un équilibre que je bafoue de manière éhontée, en venant en picorer le galbe, galvanisé par ce sentiment de proche liberté, une liberté qui n’a d’autre signification que l’assouvissement de mon désir, de son désir, de ce désir bien trop palpable à présent. Un désir qui... Oh ! Le jean à moitié délesté, je me redresse, échappant à ses mains, échappant à sa faim... « Je... Heu...» Merde ! Un éclair de lucidité et c’est le drame. « J’ai rien prévu... » je chuchote, piteux, témoignant à la fois de inexpérience en matière de sexe en-dehors des liens du mariage, et de mon peu d’espoir de voir la nuit s’achever de cette manière face à ma proposition. Malgré tout, je me redresse encore un peu, cherchant à couvrir du regard l’intégralité de la suite, ou du moins de ce que je peux en voir. Et je jure que, pendant l’espace d’une seconde, même le sachet plastique sur la table m’a semblé être une solution envisageable. Et quant à la Bible dans le tiroir de la table de chevet, elle en prône une autre qui ne sera pas prise en considération. Qu’est-ce que je suis con !
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:46

Je l’ai dis. Je le lui ai dis, il sait mais il savait déjà de toute façon, n‘est-ce pas… On s’en fout. Je me pince légèrement les lèvres avant d’oser un regard en sa direction. Je tourne sensiblement la tête, le bout de mon nez effleurant sa joue en passant, mes prunelles cherchant les siennes. J’aperçois une esquisse trônant sur ses lèvres. Je ne saisis pas. Ca le fait rire ? Qu’y’a-t-il de drôle la dedans ? Aussi étonnant que cela puisse paraitre, je ne cherche pas à comprendre. A la place, le bout de mes doigts s’en va contre sa bouche dans un mouvement inconscient, téméraire. Comme fascinée, hypnotisée, je me retrouve à presser doucement mes doigts contre ses lèvres. Je me retrouve à en redessiner lentement les contours, la forme, d’une caresse délicate. Je me retrouve à en apprécier l’arrondi, la douceur, d’un touché qui diffère de celui de mes lèvres. Un touché qui occulte leur saveur. Un touché différent mais tout aussi plaisant. Il souffle sur mes doigts. Un fin sourire prend possession des miennes, de lèvres. Amusée, sa moquerie ne m’échappe pas si bien que mes doigts s’en vont pincer sa peau plus bas, au niveau de sa taille, taquine. Une seconde file et c’est la mienne qui se retrouve captive de son emprise soudaine. Son corps repousse le mien, son bassin contre le mien m’indique la direction, et mes pieds bougent, mes jambes s’activent. Je recule, recule, recule, alignant des petits pas frénétiques et rapides, jusqu’à ce que le bord du lit me stoppe net dans ma progression. Je relève les yeux au moment où l’équilibre me fait défaut. Dans un reflexe conditionné, je retiens une inspiration, ferme les yeux comme craintive, et attend de retrouver contact avec quelconque support pour tenter de tout réactualiser par la suite. Sauf qu’à peine mon dos chute contre le matelas que mon esprit est renvoyé six milles pieds sous terre, dans les airs, du fait de ces douces et avides tentatrices qui se posent sur ma peau, l’attisent à nouveau, la picore ou la dévore je ne sais plus trop, me faisant perdre une conscience accrue de tout ce qui m’entoure. Alors j’échappe un soupir lorsque son souffle caresse ma hanche, lorsque son souffle taquine mon ventre, lorsque son souffle chatouille mes entrailles, lorsque son souffle atteint ma poitrine, lorsque son souffle échoue sur ma gorge et il en réprime un lorsque ses lèvres s’emparent les miennes. Mon palpitant est sous tension. Une tension qui l’opprime, qui le malmène, qui le brusque, l’accélère et le retient. Une tension qui se difflue, se répand. Une tension qui maintient tout mes muscles, mon corps en suspend. En suspend dans une insoutenable pression. Elle pulse dans mes veines, bat dans mes tempes, et embaume la pièce. Je suffoque à force d’inspirations rares, essentiellement maitrisées et surtout maigres. Et, j’aimerais me montrer brusque pour m’en libérer, pour recouvrir mes pleines capacités ou au moins une partie. Mais, à la place, je me fais masochiste et la savoure, cette tension. J’y prend part, et m’en délecte. Progressivement, lentement, je me laisse apprivoiser, je me plais à m’avancer vers cet inconnu qui me tend la main, à cet inconnu qui tente de m’approcher, je me laisse charmer par cette aura enjôleuse, je me laisse séduire par cette aura dévastatrice, qui cherche la mienne, qui exalte et enivre la mienne, qui se mêle à la mienne. Mes mains investissent son dos, à plat, elles glissent, caressent, froissent, s‘agrippent tandis que les siennes trainent, s’attardent, sur ma peau fiévreuse, fragile, fébrile. Loxias prend son temps, mon désir croit. Loxias ne brusque rien, mon désir me noie. Une inspiration saccadée donne vie à ma poitrine qui s’élève hésitante, tremblante au contact de ses doigts. Il découvre, expose, dénude. Je frémis. L’envie, le désir, se mélangent pour ne former plus qu’un. Parce que l’union fait la force. Parce qu’à deux on est plus fort. Ils s’imposent, assiègent, agissent comme en pays conquis. Ils deviennent une entité puissante et ravageuse presque destructrice. Elle ne permet aucune complainte, aucune résistance ou espoir de mutinerie. Rien. Je la sens, cette entité, se disséminer, s’éparpiller, dans tout mon corps, pour couvrir le maximum de surface, de terrain, pour ne laisser aucune parcelle de mon épiderme, aucune goute de sang dans mes veines, à l’écart de ce siège victorieux. Il n’y’a plus qu’elle. Uniquement elle. Elle qui s’immisce, elle qui se déverse par rafales, elle qui colonise, qui hurle son triomphe. Je veux qu’il me possède, je veux qu’il me fasse sienne… J’ouvre les yeux brusquement, tombant comme nez à nez avec le plafond de la suite. Je déglutis difficilement. Et mes mains s’activent, mes doigts agités s’affairent à dénouer sa ceinture pour rétablir le semblant d’équilibre qu’il vient de rompre en s’offrant la vue sur une nouvelle parcelle de mon corps. C’est comme l’Univers qui se régule, se contrebalance, et s’harmonise. Un constant jeu d’équilibre précaire, et intangible. Aussi, je m’attaque au bouton, une simple pression de mon index et mon pouce, il cède. Ce soucis d’équilibre me pousse à poser mes mains sur ses hanches, agripper le jean, le faire glisser lentement pour l’en délester. Et, sans que je ne puisse anticiper, un frisson me déchire l’échine lorsque ses lèvres s’en repaissent de cette précédente vue, de ma peau, ma poitrine. Je me mords la lèvre et tente de le rapprocher de moi lorsqu’il s’échappe, lorsque son corps entier m’échappe. Je ne comprends pas. Mes bras regagnent mollement le lit. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Sa voix s’élève, il balbutie. Je ne comprends pas. Ma gorge se serre, mes bras reviennent automatiquement contre mon corps fiévreux, se referment sur ma poitrine à moitié nue avant de détourner le regard, ma joue contre la soie. Je ferme les yeux et supplie silencieusement. Pas ça… s’il te plait pas ça… Je me concentre sur ma respiration anarchique, pour la calmer, pour éviter de laisser s’infiltrer ces pensées indésirables. Je me raisonne, ce n’est pas ce que je pense, non, c‘est pas ça… Le silence s’étire et il finit par s’expliquer. Rien prévu ? J’ai presque envie de le baffer vu la frayeur qu’il m’a faite. Je soupire doucement, rassurée. « Tu vas finir par me faire crever de frustration… » je l’informe dans un souffle en replaçant la dentelle à sa place initiale avant de reporter mon attention sur lui. Je me ressaisis. Je dissipe ce qui a pu me faire douter. Je le jauge du regard tandis que le sien balaie la pièce, je le descends du regard, le contemple avec une certaine avidité que l‘insatiabilité anime et ronge. Il est beau… Mon esprit embrumé sème le trouble et j’en viens à me demander ce qui me retient, et la réponse m’explose en pleine gueule histoire que je n’oublie pas, plus. Evidemment que je sais. Peu prévoyant… Et, la seconde suivante, je me redresse furtivement, m’accroche à son cou, et j’y mets toute la force dont je dispose afin de nous faire pivoter, et basculer. Je me retrouve sur lui, assise sur son bassin, plaçant mes mains de part et d’autre de sa tête, mon visage lui étant parallèle, et mes cheveux pendouillant dans le vide. « Je pense qu’une confrontation avec Cerbère s’impose Loxias… » je murmure d’une voix que je rends suave, plantant presque intensément mes iris dans les siennes. Je n’ai pas envie de lui laisser le choix, et je joue de sensualité pour finir de l’en convaincre. Ultime argument féminin pour faire plier dont j‘use, peu fair-play. « … sauf si tu estimes que c’est amplement suffisant pour ce soir » je termine dans un souffle près de son oreille avant d’en attraper doucement le lobe entre mes dents, puis accrocher l’azur de ses prunelles, une esquisse malicieuse en coin des lèvres.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:46

« Et n’oubliez pas... Sortez couvert ! » cette putain de réplique, une réplique entendue mille fois, une réplique frisant l’overdose à mes tympans, à mon cerveau, me revient comme une gifle en pleine figure, un camouflet, une main qui s’échappe d’un gant, un gant qui me fouette la joue. Pourquoi ne m’est-elle pas revenue plus tôt, lorsque j'achetais des sandwiches au porc et des chips au bacon ? Ma préparation laisse à désirer, mais préparation est une véritable calamité. Elle ne le sait pas encore, pour l’instant je n’ai fais qu’échapper à son corps et formuler une esquisse de phrase, un sujet, un bégaiement, et ni verbe, ni complément. J’observe son corps, paralysé par l’envie, j’observe son corps tandis qu’elle le recouvre à nouveau. Elle suffoque, mais le désir lui fait défaut, elle suffoque sous la vague de panique qui s’en vient l’assiégé. Crétin, je n’ai pas su m’exprimer. Alors j’échappe une explication voilée, sibylline, avant de grimacer en l’observant ranger son sein sous la feutrine. Je boude. Elle m’accuse de sa frustration, preuve, s’il n’en faut, qu’elle n’a aucune conscience de la mienne, celle qui me dissèque les boyaux. La fébrilité qui agite mes veines, l’excitation qui me secoue avec peine, me force à détacher mon regard de ce corps hors de portée, pour le laisser glisser sur la pièce dans son intégralité, comme si une solution recevable allait se présenter à moi, s’offrir à moi en une fraction de seconde. Mais il n’y a rien. Rien. Dans un élan d’espoir naïf, je m’étire jusqu’à la table de chevet, fouillant son tiroir sans le voir, dénichant une Bible que j’observe d’un oeil torve, peu enclin à sourire de l’ironie de ma trouvaille, avant de lâcher l’épais volume sur le matelas, le forçant à rebondir plusieurs fois. Honnis soit l’Irlande et son puritanisme exacerbé. Je jette un dernier regard accusateur à l’ouvrage, comme s’il était responsable de cette situation, puis c’est tout le corps de Nora qui récupère mon attention. Ses bras autour de mon cou, sa poitrine pressée contre mon torse, son ventre se soulevant ostensiblement contre ma peau, je me demande si elle a bien compris ce que je viens de lui dire, ou s’il s’agit d’une sorte de punition visant à m’attiser jusqu’à la combustion, puis à me laisser brûler seul, en se délectant du spectacle des flammes léchant mon corps. En une fraction de seconde, toujours pas de solution, mais son corps surplombant le mien me force à m’interroger sur la véritable nécessité de tout ce... NON ! Mes paupières se plissent et ma tête se secoue légèrement. La pointe de ses cheveux taquinant ma peau, elle me parle de Cerbère comme d’une solution. C’est certain qu’une simple pensée à cette femme et c’est toute mon excitation qui se barre en courant... et en hurlant. Mais il me faudra plus que ça pour annihiler le pouvoir de sa voix volontairement trainante et basse, de son regard fiévreux et chargé de désir, de ses lèvres prédatrices et sciemment dévastatrice. Elle sait ce qu’elle fait, elle sait ce qu’elle veut, et sa proposition, outre un affront, est un terrible aveu. Amplement suffisant pour ce soir ? Oeil pour oeil, dent pour dent, le revers de mes doigts viennent jouer, tel un harpiste, contre ses côtes, cajolant cette peau incendiée, incendiaire, la mine impassible, mes mains remontent, mes bras encerclent, et bientôt son buste entier se retrouve en tendre captivité. Suffisant ? Mes paumes parcourent son dos. Amplement ? Mon buste se redresse juste assez pour voler un chaste baiser. Suffisant ? Oui, suffisant pour détourner son attention de mes doigts qui s’agitent, déclipent, et s’écartent façon révélation du prestidigitateur, tandis que la pression sur sa poitrine se relâche délivrant ce qui n’aurait jamais du être recouvert à nouveau. « Oups... Vieux réflexe... » je me justifie sans chercher à masquer ma satisfaction. À mon tour de jouer, ramenant mes mains, mes bras, sous les siens, mes doigts parcourant rapidement son ventre, pour s’immiscer sous la dentelle relâchée... « Suffisant, hein ? » je questionne à mon tour, alors que mes mains découvrent, que mes mains recouvrent, que mes mains savourent, et que mes lèvres viennent recueillir ce souffle qui s’échappe des siennes, entrouvertes. « Où tu as vu que tu pouvais jouer à ça avec moi ? » je demande, en reculant légèrement, trop légèrement pour que mes lèvres ne frôlent pas les siennes en questionnant, la voix rauque, involontairement, j’en suis au point où je me piège moi-même. Il faut que je me surveille, sinon... Sinon, c’est une main qui quitte sa poitrine pour glisser contre son ventre, s’attardant à peine sur son nombril, filant droit vers cette autre zone de dentelle qui m’inspire et m’attire. Cette autre zone que je frôle, que je survole, punissant, attisant en même temps. L’attisant elle, m’attisant moi, m’agaçant, m’énervant, ne faisant qu’enfler un peu plus la douleur dans mon jean. MERDE ! Sans prévenir, sans réfléchir, sans me laisser le temps de changer d’avis, de faiblir, je l’écarte de moi, la repoussant, sans ménagement, contre les draps, avant de me redresser sur mes avant-bras, la respiration chaotique, l’esprit en état critique. Un coup d’oeil à l’écran digital du réveil m’informe qu’il me reste moins d’une heure. C’est pas le moment de prendre son temps... « Commence pas sans moi ! » je menace, moqueur, en quittant les draps froissés, pour m’aventurer vers la porte d’entrée, puis me raviser. Je reviens sur mes pas, marche arrière, un doigt entre les lèvres, sourcils froncés. « Tu devrais peut être prévenir Cerbère, juste histoire de... » j’hésite en désignant le téléphone du menton, peu enclin à lui avouer que je viens de visualiser Carmen façon catcheur, m’infliger une clé de bras. J’hausse les épaules, l’air de rien, et disparais à nouveau. La main sur la poignée, je l’entends décrocher le combiné, avant de me raviser à nouveau. « Le pass... » je me justifie en réapparaissant, récupérant le précieux sur la table de chevet, et volant ses lèvres au passage, incapable de résister à leur proximité. Et tant pis si la voix de Carmen me parvient étouffée par le combiné, tant pis si je l’entends s’agacer, tant pis si elle menace de raccrocher, j’aurais été dans l’incapacité de m’en décrocher si Nora ne m’avait pas repoussé, m’arrachant à elle avec une volonté inespérée. J’échappe un rire en me mangeant le mur, et quelques secondes plus tard je me retrouve à rattacher les boutons dans le couloir. Je trottine en tentant d’ignorer la douleur infligée plus bas, trépigne devant l’ascenseur qui n’arrive pas, martèle le bouton au rythme de cette affreuse mélodie qui s’abat sur moi, et lorsque les portes s’ouvrent, je dois dire que je ne m’attendais pas à ce spectacle là. Carmen et toute sa charge pondérale se trouve devant moi, l’air revêche, ses sourcils se rejoignant pour n’en former plus qu’un seul, et les poings sur les hanches, elle me lance : « Quelle taille ? » Je suis censé répondre quoi à ça, moi ? C’est pas taille unique, ces trucs-là ? « J’sais pas... » je balbutie, fermant un oeil, de peur de m’en manger une. Au lieu de quoi, elle soupire, et les traits de son visage s’assouplissent. J’crois que, sans le vouloir, j’viens de marquer des points. Même si j’comprends ni comment, ni pourquoi. « Montrez-moi... » commence-t-elle, avant de poursuivre précipitamment en me voyant reculer jusqu’à ce que mon dos nu rencontre l’acier des portes d’ascenseur. « Avec vos mains !! Montrez-moi avec vos mains. » et comme pour illustrer son propos, ses mains parallèles s’approchent et s’écartent, comme dans un applaudissement silencieux et ralentis. Hors de question ! Il est hors de question que je lui montre, même comme ça ! Je sens mes joues s’échauffer tandis que bégaie un faible « Donnez-moi toutes les tailles, j’aviserais à ce moment-là... » J’crois que je ne la regarde même pas, j’ose pas. Je ne relève la tête que lorsque j’entends ses pas s’éloigner. Pour patienter, toujours contre l’ascenseur adossé, j’essaye d’appliquer sa technique, cherchant à définir une longueur en approchant et reculant mes mains, jusqu’à me faire surprendre par une femme de chambre, statique, qui m’observe avec inquiétude. Je range mes mains, l’air de rien, et tente un sourire ponctué d’un signe de tête. J’hésite à lui lancer un “c’est calme, aujourd’hui.” complètement hors sujet, mais le retour de Carmen me sauve d’un énième acte ridicule. Elle me cale, sans aucune discrétion, quatre boîtes, sur les bras, puis m’offre un « Dieu vous regarde ! » en appelant l’ascenseur pour moi. Ça sonne comme une menace, ça ressemble à une menace, ça sent la menace, et pourtant c’est tout naturellement que je lui rétorque un « Inch’ Allah. » juste avant que les portes ne se referment sur moi. Ça me ferait chier qu’Il se détourne de moi. Les bras chargés, je cavale dans les couloirs, m’explosant l’orteil sur un meuble d’angle, et ne prenant même pas le temps d’hurler à ma mort. La fébrilité me fait rater plusieurs fois la fente du pass, jurer, et recommencer. Lorsqu’enfin la porte s’ouvre, j’ai l’impression qu’une heure, un jour, une semaine ou même un mois complet s’est écoulé depuis la dernière fois où je l’ai passé, et jamais l’immensité d’une suite ne m’a semblé aussi inutilement démesuré. J’avise Nora sur les draps où je lâche mon tribut, mon regard se promenant sur son corps à moitié couvert d’inutiles petites choses satinées. « Heureusement qu’on est pas pressé… » j’accuse, à mon tour, sa culotte en ligne de mire. Elle n’a pas eu tout le loisir de se dévêtir ? Faut vraiment tout faire soi-même ! Mais, avant ça... Posant mon fessier sur le matelas, j’entreprends la lecture du verso de la première boîte à portée de doigts. Est-ce qu’au moins c’est fourni avec un mode d’emploi ?
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:48

Loxias ne semble pas très enclin à retenter un face à face avec la réceptionniste si bien qu’il secoue la tête vers la négative. Je me pince les lèvres et tire d’autres cartes de mon jeu, provocation, sensualité, en espérant le faire céder, accepter. Histoire d’éviter l’incohérence, je me retiens d’afficher une petite moue suppliante. Celle qui pourtant abat n’importe quelle résistance. Aussi, je m’apprête même à reculer pour donner suite à mes paroles précédentes, croiser les bras sur ma poitrine en signe de résignation. Tant pis, après avoir sauté le repas et le dessert, ne reste plus que le café noir sur la liste. Cependant, entre temps, ses doigts viennent ébranler mes côtes. Et, en réponse à son regard impassible, je serre les dents pour, à mon tour, ne rien laisser transparaitre. Mes traits s’exécutent difficilement, péniblement, mes lèvres tressaillent sensiblement alors que ses doigts continuent de remonter sur ma peau brulante. Mes prunelles émeraudes ne délogent pas. Elles dardent presque les siennes. Ses bras m’enserrent. Non, je ne craquerai pas. Je me mords l’intérieur de la joue en sentant ses mains coloniser mon dos. Je ne sais pas pourquoi je me fais autant violence, peut être simplement, pour ne pas lui donner satisfaction. Et, je crois que ça m’amuse. Ses doigts frôlent la dentelle, son attache, mes lèvres s’étirent en un fin sourire et je fais non, imperceptiblement, de la tête. Non, tu rêves, ca ne marche pas comme ça. La seconde d’après, ses lèvres se déposent furtivement contre les miennes. Pas meilleur remède, elles font l’effet d’un sédatif sur cette pulsion qu’est d’essayer de lui résister, de le défier. Elles ont un effet analgésique pour ce qui est de supprimer cette pensée absurde de ma mémoire. Je ferme les yeux, presse mes lèvres contre les siennes et ne me recule que lorsque je comprends mon erreur, que je comprends le leurre. Naïve. Ma poitrine gainée se relâche sans que je ne puisse rien y faire. La dentelle ne tient plus que grâce aux bretelles accrochées à mes frêles épaules. Ouais, ouais, vieux réflexe, ou plutôt envie irrépressible. Je le regarde d’un air pseudo réprobateur qui disparait dans la foulée lorsque ses paumes glissent et osent. La dentelle vient s’écraser sur le dos de mes mains à plat sur le lit, et les siennes, de mains, recouvrent mes seins. Un soupir d’une intensité élevée aux précédents s’échappe d’entre mes lèvres entrouvertes. Mes bras frémissent, j’en suis à entendre et percevoir chaque infime battement effréné de mon palpitant, je ferme les yeux alors que je sens son souffle s’approcher de mon visage, ma bouche. Je déglutis en proie à mes envies. Il est fort à ce petit jeu là mais je note, néanmoins, le timbre changeant de sa voix. Je ne suis pas la seule dans cet état là. Après quoi, il va même jusqu’à pousser le vice, mes bras tanguent. Je ne saurais dire combien de temps ils tiendront avant que je ne m’écroule sur lui. Et, dans le fond, il l’aura bien cherché. Moi aussi… Parce que oui, là, je suis à deux doigts, vraiment près, de craquer, de m’offrir à mon désir. Je ne sais d’où me vient cette force morale soudaine. Sa peau frôle, à nouveau, la mienne, ses doigts sur mon ventre, mon nombril, encore plus bas… Ma gorge se noue, je plisse les yeux plus fort, ma tête bascule vers avant dans un signe de presque abattement. Il souhaite me faire payer mon affront précédent, et je dois dire que ça marche. Ses doigts en arrivent à effleurer, survoler, l’unique zone qui lui est encore dissimulée. Ma poitrine, mes poumons se compressent. Mes lèvres laissent filer un léger gémissement… La seconde d’après, mon corps retrouve le lit presque violemment. Mes membres paralysés, mon esprit engourdi par ce désir colonisateur et brulant, j’ai du mal à me ressaisir immédiatement. Je reste allongée, sur le ventre, sur les draps. Du coin de l’œil, je le vois qui s’agite, je le vois qui saute hors du lit en me lançant une réplique qui m’arrache un rire. « Eh bien, dépêche toi… » je lui balance en guise de réponse, une ébauche de sourire aux lèvres. Il avise la poignée d’un mouvement de bras avant de revenir sur ses pas. J’arque un sourcil. « Loxias, ton pantalon » je lui rappelle, accompagné d’un signe de tête vers le jean qui traine encore à ses pieds. Alors que lui évoque de prévenir Cerbère. Son hésitation, intimidation, me fait rire. Et, en effet, ce serait plus prudent des fois qu’elle s’imagine des trucs et laisse la sécurité se charger du reste. Aussi, je me redresse, et m’approche de la table de chevet pour décrocher le combiné. J’appuie sur une seule touche qui me met en lien direct avec Carmen. J’entends Loxias revenir sur ses pas, encore. Je lui lance un regard du genre: t’es encore là toi ! J’acquiesce ensuite frénétiquement en l’entendant me parler du pass tandis que l’autre oreille est occupée à écouter les paroles de la réceptionniste. J’ouvre la bouche pour formuler ma demande à Cerbère lorsqu’elle accueille celle de Loxias à la place. Je souris contre ses lèvres. Ma main libre se dépose sur sa joue. Nos lèvres se rencontrent un milliard de fois. Amusée, je ne cesse d’attirer son visage, à plusieurs reprises, vers moi avant de finalement le repousser en entendant la voix de l’hispanique s’agacer et avant de ne plus pouvoir m’en séparer. J’articule silencieusement un « va ! » La porte claque. Une fois seule je me rends compte à quel point ma demande me fout mal à l’aise. Alors, d’une voix hésitante, malaisée, me mettant même à balbutier, bégayer, je parviens à formuler mon souhait. La vieille s’insurge. Je ferme un œil sur deux, la laissant me hurler dans l’oreille. « Oui, je suis sûre… Je… mais, non, c’est… vous ne… écoutez-moi… non, mais… enfin Car- …» j’essaie de répondre alors qu’elle me coupe sans arrêt. « Certaine ! » je finis scander, limite hurler pour tenter une percée dans son flot de paroles parasites, alors qu’elle me pose la même question depuis, au moins, cinq minutes. Inflexible et résignée. Carmen comprend, Carmen soupir et me lâche un « bien » sec avant de raccrocher. Je soupire à mon tour avant de me laisser tomber sur le lit. Son côté protecteur me fait sourire. Je tends mes bras vers le plafond, je ferme un œil sur deux. J’attends, j‘attends… La minute d’après, je me cale debout sur le lit. Mes prunelles balaient la pièce comme pour s’assurer qu’il n’y’a vraiment plus aucune caméra. Et je me fous à sauter sur le lit avec une expression gamine au visage, un bras barrant ma poitrine. Puis, c’est seulement lorsque j’entends du bruit dans le couloir, peut importe son origine, me faisant réintégrer l’espace-temps que je saute précipitamment de celui-ci, que je me rue vers la salle de bain pour vérifier ma dentition. Bien que n’ayant rien avaler autre qu’une coupe de champagne et un bout de barre céréale de la soirée, ca devrait aller. Je fais face à mon reflet dans le miroir une demi-seconde. Je tournoie et grimace avant d’échapper un rire, pour ensuite foncer et me jeter sur le lit avec douceur infinie. Sur le dos, je choppe une jambe, puis l’autres, les inspectant à tour de rôle, vérifiant que mon épilation de l’après-midi est encore intacte, que mes heures de souffrance n’ont pas été vaines, que mes jambes sont toujours nickels. Plusieurs minutes filent, on galère à ouvrir la porte. Enfin non, Loxias galère à l’ouvrir. Je me cale sur le ventre, les mains jointes sous ma joue, lorsqu’enfin il passe la porte. Il se ramène avec un millier de boite. J’arque un sourcil perplexe. « Tu comptes faire des stocks » je lance railleuse, un fin sourire aux lèvres. Il me plagie, je lève les yeux au ciel. « Non, je t’attendais » je rétorque avec raison. Oui, n’était-ce pas lui qui me menaçait de ne surtout rien commencer sans lui ? Faut savoir hein. Après quoi, Loxias s’installe dos à moi, au bord du lit. J’ai un instant de bug. Il fout quoi au juste là ? Je me pince les lèvres perplexe avant de me redresser. Je m’avance lentement en sa direction, dans son dos. « Tu fais quoi ? » je demande passant mes bras autour de son torse, mes jambes suivant le mouvement pour s’aligner aux siennes et contre les siennes, le menton sur son épaule. Il scrute avec attention le dos de la boite comme il l’avait fait pour le paquet de chips précédemment. Mes doigts s’en vont ouvrir le carton en suspension entre ses mains, et ils en retirent un. De mon autre main, je vire la boite, d’une tape brusque, qu’il tient. Encore ouverte, son contenu se répand au sol. On s’en fout, il n’en faut qu’un. Dès lors, je me recule, au centre du lit, mes jambes ramenées contre moi que j’entoure d’un bras, tandis que l’autre présente toujours le préservatif entre deux doigts. « Tu, viens ? » je fais d’une voix quelque peu hésitante, frémissante, imprégnée d’innocence. Le cœur battant, le sérieux reprenant ses droits.


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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:48

“Le préservatif doit être placé sur le pénis en érection avant tout contact entre le pénis et le corps du partenaire afin d'aider à prévenir la transmission des maladies sexuellement transmissibles et les risques de grossesse.” Non, sans déconner ? C’est un mode d’emploi, ça ? Ou bien un extrait de “sex for dumb” ? Oh, y a même des petits dessins, comme pour un meuble Ikea... C’est pratique. J’espère qu’à la différence du fournisseur Suédois, il ne me restera pas un élément dans les mains à la fin du montage. Phase un : “Ouvrir l'emballage à la main (ne pas utiliser d'objets tranchants: ciseaux, couteaux...). Attention à ne pas abîmer le latex avec les ongles.” Hum... Je vérifie mes ongles, inspectant leur longueur, et poussant le vice jusqu’à passer la pulpe de mon pouce dessus, pour m’assurer l’absence totale de caractère tranchant. En même temps, je les ronge, je vois mal comment je pourrais m’en servir comme cutter. Phase 2 : “Appliquer le préservatif sur le pénis en érection en pinçant le réservoir au bout du préservatif pour en chasser l'air.” D’un coup d’oeil, je check l’état de mon pantalon bien moins douloureux depuis ma visite à Cerbère. Cela dit, je pense que ça ne va pas me prendre très longtemps pour retrouver ma forme... Ça fait quand même plus de trois mois, maintenant, j’ai même peur de retrouver la forme vraiment trop rapidement, et de ne rien pouvoir faire pour la retenir. Et là, un milliard de questions déferlent sur moi. Est-ce que ce bout de latex va gêner mon plaisir ? Et le sien ? Est-ce c’est vraiment fiable ? Ça ne risque pas de produire un bruit genre couinement, à force ? Nora paralysent ces questionnements stériles, en s’approchant de moi, en s’emmêlant à moi, en s’alignant sur moi. Ses bras font rapidement le tour de mon torse, et son menton se pose sur mon épaule, en même temps que je vois apparaître ses longues jambes aux côtés des miennes. Comme un chat en demande de caresses, mon front, puis mon nez, viennent glisser contre cette joue toute proche, avant que mes lèvres ne s’y déposent et semblent vouloir y demeurer. Mais mon attention revient rapidement vers la boîte, conscient de n’avoir plus beaucoup de temps, je ne veux pas en perdre à cette tendresse que je serais en droit de lui prodiguer plus tard, bien après le lever du soleil... Enfin, du moins, j’imagine ! Faut pas déconner non plus. Mais alors que j’attaque la lecture de la phase trois m’indiquant comment dérouler au mieux le préservatif sur mon membre en érection, mon oeil se trouve attiré par ce bras qui se tend, et cette main qui ouvre et fouille la boîte, pour s’emparer d’un carré brillant. Je n’ai rien le temps de voir venir, ni même de prévenir, que la boîte s’écrase au sol, répandant son contenu sur le tapis hors de prix. Je m’interroge encore sur sa maladresse, lorsque sa voix me parvient, depuis mon dos, son timbre me faisant comprendre qu’il n’en s’agissait pas d’une. Volontaire, téméraire, elle semble décidée à prendre les choses en mains. Et il me suffit de me retourner pour la contempler dans toute son innocente et hésitante détermination. Les jambes repliées, ses genoux s’écrasant contre sa poitrine, elle m’observe avec un mélange de désir et d’anxiété, le préservatif se balançant au bout de ses doigts. Je comprends le message, et grimpe à genoux sur le matelas, mais... « Comment tu sais que c’est cette taille ? » je lui demande, très sérieusement, en m’approchant, à quatre pattes, avançant encore et toujours, l’obligeant à reculer, à s’allonger, à s’écarter... enfin, du moins ses jambes, entre lesquelles je m’installe, pour ne plus jamais en bouger. Je n’ai pas vérifié la taille sur la boîte, tout ce qui m’intéressait était le mode d’emploi. Ce pourrait-il que ça craque, si c’est trop serré, ou que ça parte, si c’est trop lâche ? Je n’y connais rien, si elle ne l’avait pas encore remarqué, je n’en ai jamais utilisé. Quel besoin lui aurais-je trouvé, alors que toute ma vie sexuelle, j’ai été marié ? Je préfèrerais m’en passer, très franchement, mais ce n’est pas à l’ordre du jour, pour le moment. Je dois chasser de mes pensées tout ces parasites peu sensuels qui maintiennent ma forme hors de portée. Pourtant, il me suffit de goûter à nouveau ses lèvres, pour que tout ceci appartiennent au passé. Tout revient, le rythme cardiaque hésitant, la respiration balbutiante, les doigts frivoles et cavalant... Mes mains glissent le long de ses jambes, mes lèvres glissent le long de son cou, je suis partout, elle est si vaste. J’aimerais avoir plus de bras, plus de mains, plus de doigts, être sur tous les fronts à la fois, pour lui plaire, mais avant tout pour me satisfaire. Parce que je n’ai jamais assez d’elle, je n’ai jamais assez touché, assez goûté, assez savouré. Lorsque je me trouve à un endroit, il y en a toujours un autre pour m’appeler, m’attirer et me séquestrer. Son cou, sa gorge, sa poitrine offerte, je n’ai de cesse de tout découvrir, de tout tester. Comme un gamin dans un magasin de bonbons, je ne sais plus à quel sein me vouer. Gauche ? Droite ? Je n’ai que deux bras. Ma bouche s’occupe, ma main fait patienter, et puis je glisse à nouveau, sur son ventre, en suivant l’axe tout tracé, cette ligne naturelle que je goûte de la pointe de ma langue, avant d’honorer de mes baisers. Je voue un culte à ce corps que je m’approprie, me délectant de cette ligne de frisson que je fais naître sous mon souffle. Il n’y a plus qu’elle, elle est tout mon champ de vision, mon périmètre, mon territoire, je prends vie et évolue dans cet écosystème qui devient tout pour moi. Il n’y a plus d’univers, ni de galaxie, encore moins de terre, et de pays. Au-delà de son corps, il n’y a plus rien. Au-delà de la courbe de ses seins, de la courbe de ses reins, il n’y absolument plus rien. Elle est ma planète, et, visiblement, elle subit un réchauffement climatique sans précédent. La fin est proche, l’apocalypse est pour demain. Mes doigts débarquent sur sa dentelle en même temps que ma bouche. Hésitante, elle reste à l’orée, baisant la peau diaphane se trouvant à proximité. Et mon regard glisse jusqu’à elle, tandis que ma bouche s’empare d’une cuisse, parsemant, trainant, goutant, sans jamais parvenir à se satisfaire, à se rassasier. Mes bras encerclent son bassin, la maintenant captive, tandis que mes doigts n’en finissent plus de pianoter la dentelle, juste le début, ce ventre chaud que je sens tressaillir sous mes paumes, incendier les lignes de ma main, les redessiner à coup de flammes. Cette peau qui n’en finit plus de grésiller, à mesure que mes lèvres descendent le long de sa cuisse, parsemant de baiser le chemin jusqu’au lieu de convoitises. Les miennes de convoitises, assurément. J’ai renié plusieurs serments par m’arrimer à ses hanches, et déposer ma bouche, sur son entre-jambes. Délicatement, tendrement, avec ce respect réservé au culte des idoles. Mes lèvres s’attardent, mes doigts s’accrochent, ma bouche gagne du temps, mes mains les pressent. Et, contre ses hanches, la dentelle finit par glisser. Mes mains ont gagné. Une fois debout, puisque je me suis redressé, le sous-vêtement au bout des doigts, il ne me reste plus qu’à contempler. Contempler ce corps nu et frémissant, ce corps nu et terriblement excitant. Mon oeuvre, ma muse...
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:49

Je le regarde s’approcher de moi, et paradoxalement, mon bras se resserre autour de mes jambes. Une réaction que je ne saisis pas, une réaction que la nervosité anime parce que ca approche, parce que c’est bientôt, parce qu‘il y‘a toujours ce moment d‘hésitation palpable, d‘anxiété manifeste… Il me demande pour la taille. Comment lui dire que contrairement à lui c’est la première chose que j’ai regardé lorsque mes yeux se sont posés sur la boite ? Comment lui dire que mon attention s’est, en tout premier, arrêté un court instant sur l’écriteau: medium. Que ma prévoyance est légèrement supérieure à la sienne sur ce coup là ? Je desserre mon étreinte autour de mes jambes et recule, recule… « Je n’en ai aucune idée… » je lui souffle en prenant son visage entre mes paumes en m‘allongeant presque prudemment, l‘entrainant avec moi. Un souffle, une réponse qui se traduit par un: fais moi confiance. Parce qu’au pire ce sera bon. Parce qu’au pire, Carmen nous a fourni en boites. Je comprends qu’il n’en a alors jamais usé, et je comprends également mon rôle à jouer, plus tard… Il scelle ses lèvres aux miennes. J’entrouvre les miennes et force les siennes de ma langue qui s’en va chercher la sienne. Mes bras encerclent son torse, mes jambes s’engourdissent et s’alourdissent sous son touché. J’accueille sa bouche dans mon cou, je tourne la tête sur le côté inoccupé pour lui offrir toute la surface possible. J’ai l’impression que tout s’accélère, que mon esprit n’arrive plus à suivre, qu‘il tourne au ralenti. Mes soupirs se succèdent sur une cadence effrénée et s’entrechoquent. Il m’envahit. Je ferme les yeux. Je sens ses mains, ses doigts, partout, partout… Ses lèvres, son souffle, sa peau, partout, sur tout mon corps, toute ma peau, mon épiderme, chaque infime parcelle… Il m’envahit… Mes soupirs s’allongent et s’amplifient, mon enveloppe frémit. Il n’y’a plus que lui, seulement lui, uniquement lui. Mes yeux clos ne voient que lui, mon esprit ne s’imagine plus que lui, mon corps endolori ne perçoit, sent, plus que lui. Il fait tanguer la dentelle, ses doigts s’y déposent, je frisonne. J’ai chaud, trop chaud. Je me cambre légèrement en sentant ses bras encercler sur mon bassin. Ses lèvres parcourant ma cuisse, j‘étouffe. Ses lèvres sur la dentelle, je suffoque. J’échappe un gémissement, mes doigts se refermant sur le drap, agressant ma lèvre inférieure de mes dents. Et malgré cela, je ne veux pas que ça s’arrête. Au contraire, l’insatiabilité me pousse à désirer toujours plus, à lui en demander encore plus, à le désirer encore plus. J’ai besoin de suffoquer pour mieux respirer. J’ai besoin de mourir pour mieux renaitre. J’ai besoin de brûler pour mieux… Cercle vicieux, pernicieux. Sois tu consommes, sois tu te consumes. J’ai fais mon choix. Et, je ne sais plus à quel moment il se détache, ni à quel moment mon dernier sous-vêtement glisse sur mes jambes fébriles avant qu’il ne m’en déleste complètement… Et je prends conscience quelques minutes après. Une conscience chétive et précaire. Entièrement nue sous ses yeux, sous ses prunelles, je sens qu’elles me détaillent et me contemplent avec l‘intensité que leur confère l‘avidité qui l’attise. Je les sens brulantes sur ma peau à chaud, je les sens cuisante sur peau en lambeaux. Ma respiration me fait défaut, anarchique et saccadée, j’essaie vainement de la contrôler, de maitriser le flot qui défonce et déforme mes poumons. Ma poitrine se soulève frénétiquement, douloureusement, tentant de contenir les reliquats de ce qu’il vient de me faire subir, de m‘offrir. Une minute file, peut être plus, je n’en sais rien, et mon corps s’anime enfin. Quelque peu calmé, encore fiévreux et gourd, je me redresse sensiblement mais suffisamment pour accrocher sa nuque de mes mains tremblantes et le ramener à moi. Contre moi, encore et toujours. Je ne veux pas qu’il se détache, je veux constamment pouvoir sentir son corps comprimer le mien, ses lèvres sur ma peau, mon cœur friser l’arrêt à chaque contact, ma respiration s’ébranler à chaque baiser. Aussi, mon souffle retrouve rapidement le sien, s’y mêle, mon corps entamant un mouvement pour se retrouver, à nouveau, sur lui. Consciente de la tâche qu’il me reste à accomplir, cette fois-ci jusqu’au bout je l’espère, pour pouvoir enfin accéder à ce que l’on se refuse depuis bien trop longtemps maintenant. Je me relève quelque peu dans une position quasi-identique à la précédente. Je croise son regard chargé, lourd, emplit d’envie. Je me penche vers lui, mes cheveux se rabattant dans le mouvement, mes lèvres effleurent les siennes avant de disparaitre pour aller s’épancher dans son cou qu‘elles butinent, picorent, dévorent... Son cou que je fais mien, que je marque et colonise. J’enserre ses hanches entre mes cuisses pour le garder captif d’une étreinte fragile, d‘une envie fébrile, d’un désir indocile. Mes mains glissent, à plat, sur son torse, son ventre mais ne s’attardent, filant directement jusqu’à son pantalon. Et, pour la seconde fois, mes doigts s’activent à relâcher la pression exercée par le bouton. Et ceux qui suivent explosent sous la tension. Déterminée à m’en débarrasser, je ne lui laisse aucune possibilité de contester ou résister, je vire ses mains de mon périmètre d’action, et m’assure que mes lèvres nourrissent et intensifient son appétit sans jamais le rassasier pour qu‘il vienne en redemander, quémander. L’étau fébrile sur son bassin ne se relâche que pour laisser complètement filer le tissu découvrant hanches, cuisses, genoux, tibias, chevilles… Mes iris s’attardent, mes iris s’en délectent. Je reviens vers lui, prédatrice, féline, ma bouche se dépose sur son ventre et entame une infernale ascension, se trainant, emportant mes cheveux dans son sillage. Elle remonte lentement, lascivement. Je l’oblige à relever la tête, vers arrière, pour me céder l’accès, contraint de m’offrir sa gorge dont je prends impunément possession. Mon souffle chaud bute contre sa peau, ricoche, et mes mains s’en vont taquiner l’ultime étoffe et ce qu’elle dissimule. Alors mes doigts, frôlent, attisent, effleurent, caressent voluptueusement avant d’accrocher le tissu et le retirer dans la foulée. Je lui vole un baiser, pendant qu’une main cherche à tâtons le petit sachet brillant. Une fois dans ma main, mes dents meurtrissent délicatement sa lèvre inférieure avant de m’en défaire difficilement. Je me redresse assise sur ses cuisses, je passe nerveusement une main dans mes cheveux. Je reprends un maigre contrôle de mon esprit, mes traits se déforment sous l’infime concentration. Et, mes doigts que l’impatience guette s’agitent, déchirent précautionneusement, ouvrent, pincent, posent, déroulent… Ce n’est seulement là que mon corps, dans son entièreté, dans sa nudité, se presse contre le sien, je noue mes mains derrière sa nuque avant que nous pivotions d’un commun accord. Mon dos retrouve doucement les draps froissés, nos visages se font face à nouveau, son torse écrase ma poitrine, une de mes jambes remonte lentement contre la sienne et mes prunelles sondent les siennes, silencieusement. Un silence ponctué par nos souffles chaotiques et capricieux. Une paume sur sa joue, mes doigts agrippant délicatement son visage, tandis que le bout de ceux-ci caressent sa peau bouillante. J’hoche imperceptiblement la tête vers l’affirmative en réponse à une question muette, je donne une autorisation tacite. Et, j’amène ses lèvres contre les miennes, fermant les yeux…


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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:50

J’aimerais l’observer comme ça, pendant des heures, la contempler dans sa nudité, et noter chaque courbe, chaque creux, chaque vallon, j’aimerais aller tirer les rideaux, juste pour pouvoir me délecter du travail du jour sur ses courbes, créant de nouvelles zones d’ombres, de nouveaux chemins lumineux. J’aimerais y faire jouer mes doigts, en ombre chinoise, sans jamais la toucher, me contentant de la contempler. Je pourrais y passer des heures, des jours, des mois, me satisfaisant de sa simple splendeur. Mais j’ai pas des heures devant moi, et si le soleil venait à aller danser sur sa peau, cela signifierait qu’il sera trop tard pour mes doigts. Je suis pressé par le temps, pressé par ce renflement, dans mon pantalon, qui témoigne de désir moins chaste que celui-là. Un désir vibrant, cinglant, pour ce corps immobile, lascif, uniquement animé par les frissons qu’il subit rétroactivement, par cette respiration qui le fait onduler, subtilement. Et puis, il reprend vie sous mes yeux, les paupières oscillantes, les lèvres silencieuses, et ce bras qui se dresse, qui se tend, qui m’agrippe et me prend, me ramène à elle avec cette facilité déconcertante propre aux sirènes, hypnotisante. Mon corps retrouve le sien, l’assiégeant, le paralysant, le recouvrant, une captivité qu’elle cherche et qu’elle attise. Mon regard ne tarde pas à s’ancrer au sien, tandis que mes lèvres font de même sur les siennes. C’est comme un milliard de fils s’extrayant de ma peau, tirant sur mon épiderme pour aller s’insinuer sous le sien, accrochant nerfs, tendons, afin qu’on ne fasse plus qu’un, d’une manière plus spirituelle que charnelle. J’ai à peine le temps de comprendre ce qui m’arrive que les liens se resserrent, et que son corps pivote sous le mien, m’obligeant à fléchir, à me laisser entrainer, jusqu’à me gésir dos contre le matelas, la demoiselle sur moi. Dans un réflexe instinctif et craintif, j’enroule mes bras autour de son dos, de reins. Je ne veux pas qu’elle s’échappe, je ne veux pas qu’elle m’échappe, je ne veux pas qu’elle tire sur les liens, qu’elle les arrache et me laisse sans attache. J’veux qu’elle reste, je veux... Mais elle se redresse, légèrement, m’observant de son regard fiévreux, nerveux. Mes mains glissent de son dos à ses hanches, puis ses cuisses, attendant le verdict, la délibération de sa bouche sur ma bouche, de ses lèvres dans mon cou, de ses lèvres contre ma gorge. Est-ce qu’elle sent ma respiration courte, chaotique ? Je ne parviens même plus à sceller mes lèvres qui demeurent entrouvertes, laissant échapper ce souffle chaud, saturé d’envie, que je ne contrôle, ni ne cherche à réfréner. Sa bouche glisse, ses cheveux balayent mon torse, m'infligeant mille tourments. Je souffre en silence, captif, passif. Ses cuisses se resserrent, m’enserrent, et mon pantalon n’en fini plus de gémir. Ou bien est-ce moi ? D’où s’échappe cette plainte incontrôlée, incontrôlable ? Je ferme les yeux. Il est déjà difficile de sentir, je ne peux pourrais supporter de voir aussi. Ses doigts arrivent à la source de ma douleur, et s’occupe de la libération des otages. Ma main descend, ma main s’accroche à ses doigts, ma main cherche désespérément un contact qu’elle me refuse, virant, rejetant, tout ce qui n’est pas elle ou ce bout de tissu entre elle et moi. Je n’offre aucune résistance, et j’observe le tissu bleu nuit quitter mes hanches, mes cuisses, glisser encore et toujours, jusqu’à finir au sol, avec tout le reste, sa culotte, mes capotes... Moins visuelle, ou plus submergée par l’envie, elle n’accorde que quelques secondes à la contemplation, avant de revenir goûter. Reprenant le même chemin qu’à l’aller, en sens inverse sur l’autoroute, elle remonte jusqu’à moi, jusqu’à mon cou qu’elle parasite, ma gorge qu’elle visite, tandis qu’une main redescend, une main caressante, une main entrainante, une main qui me force à me mordre la lèvre pour ne pas trop me faire entendre. Condamné à la paralysie, je ne fais plus que subir mon anatomie, succombant un peu plus à chaque caresse. Et puis, brusquement, la libération. L’étau chaud et protecteur n’est plus qu’un vague souvenir, et je ne saurais même plus apte à définir si j’aime ça ou pas. Rapidement, sa bouche annihile toute pensée, et j’encadre son visage de mes paumes comme s’il s’agissait là, de mon seul et dernier apport en oxygène. Aide-moi à respirer, je t’en prie. Mon coeur piétiné, mes poumons éreintés, mes organes déployés... Achève-moi ! Mais elle s’échappe à nouveau, tirant ma lèvre inférieure en se redressant. Elle s’installe loin de moi, sur moi, mais tellement loin de moi, que je ne comprends pas. Je me redresse sur les coudes, attentif au moindre de ses gestes, et ça me revient. Le carré argenté entre ses doigts... Je l’observe faire, perplexe, je la vois ouvrir, sortir, et agir. Ma lèvre se coince entre mes dents, et tout ce à quoi je pense c’est “comme un gant”. Pensée vite parasitée et dégagée par le reste, né de son corps s’étendant sur le mien, revenant se loger entre mes bras qu’il fut insensé de quitter, même un instant, même pour ça. Dans un ballet savamment orchestré, son corps ramène le mien contre le sien, sur le sien, elle pivote, je pivote, et la Bible échoue sur le sol en un bruit sourd. J’y jette à peine un coup d’oeil, rien à foutre. Sa jambe remonte paresseusement, caressant, jusqu’à mes reins, et d’une main, délicate, amoureuse, je défais les mèches qui lui barrent le front. Cet instant est précieux, il est somptueux, car dans un instant, elle sera mienne, dans un instant je serais en elle, dans un instant elle sera un extension de moi-même, un bout de moi... le meilleur, selon moi. Alors, alors avant ça, je veux la voir, imprimer ce moment sur mes rétines, derrière mes paupières, pour ne jamais oublier, ne jamais parvenir à occulter cet instant, sur un fil, funambule au dessus du vide, cet instant où on se jette ensemble. Tous les deux sur la plus haute branche, je lui prends la main et mes doigts enlaçant les siens, s’emmêlant aux siens, l’invite à sauter avec moi. J’en profite pour reprendre mon souffle, chercher une respiration qui me permettra de l’embrasser, plutôt que de me contenter de respirer dans son souffle, et la tendresse reprend ses droits... Mes lèvres venant honorer, délicatement, une joue, une pommette, le coin d’une bouche, avant que mon regard ne s’insinue dans le sien, posant la question tacite, celle qui n’a pas besoin d’être prononcée lorsque tout notre corps parle de lui-même, chassant les mots à coup de muscles tendus, membres tremblotant, et prunelles voilées. Elle hoche la tête, imperceptiblement, mais suffisamment pour que l’intégralité de mon être comprenne. Mes lèvres s’unissent aux siennes, tandis qu’un bras, une main vient s’immiscer entre nos corps enchevêtrés, pour m’aider, me guider, jusqu’à elle, en elle, jusqu’aux tréfonds de son être, de son âme. Et doucement, lentement, presque maladroitement, je la fais mienne. Degré par degré, chacun d’entre eux ponctué d’un soupir de plus en plus prononcé, je la colonise, je l’envahie, je l’amène à aimer cet ennemi. Et puis je m’immobilise, savourant cette sensation nouvelle de son corps emprisonnant le mien, l’acculant, l’enserrant entre ses reins. Mes lèvres trainent le long de sa joue, et à défaut d’autre chose, je me contente de soupirer à son oreille, tentant de réfréner les assauts de mon palpitant et l’affliction de mes organes vitaux. Je m’accorde une seconde ou deux, puis je me redresse légèrement sur mes avant-bras, surplombant son visage vers lequel je ploie, mon nez rencontrant le sien, mon front caressant le sien, à chaque va et vient que je lui impose, que je lui inflige, lentement, doucement, savourant pleinement. J’ai attendu ça trop longtemps pour ne pas m’offrir le luxe de réaliser complètement ce qui est entrain de se produire. Mon corps tendu dans le sien, je glisse sur mes genoux, ramenant son bassin contre le mien, l’accrochant à deux mains, avant d’en laisser naviguer une sur son ventre, entre ses seins, jusqu’à sa gorge, sa nuque qu’elle accroche pour ramener tout son buste jusqu’à moi, dans la chaleur suffocante de mes bras, l'étreignant comme si ma vie en dépendait. Et peut être que ma vie en dépend ? J’sais plus, je sais plus rien, à part mon bassin qui se meut dans le sien. Une main dans sa nuque, remontant, chahutant ses cheveux, l’autre dans la cambrure de ses reins, lui indiquant le rythme, et mes lèvres dans son cou, trainant jusqu’à son épaulant, mon front s’y échouant de temps à autre, juste un instant, pour subir... Subir la déferlante de plaisir qui m’assiège, qui me submerge, et que je tente de juguler, de réprimer. Pas maintenant, pas encore, laissez-moi du temps, encore un instant... Pour gagner un peu de ce temps, mon drôle de souffle contre sa bouche, j’immobilise ses reins, et collant mon front au sien, j’attends, j’attends que la vague reflue, que la marée se calme d’elle même. Blottis sur l’onde, j’empêche la vague salée de déborder. Je patiente dans ses entrailles, en profitant pour gagner ses lèvres, les rencontrant un million de fois, incapable de m’en séparer, ou encore de lui offrir autre chose que ça. Parce que je n’ai plus de souffle, parce que ma respiration est une vaste blague, parce que même comme ça, il m’arrive de manquer d’air, et de lâcher un léger rire en m’échappant de sa bouche avide, capricieuse, asphyxiante. La pression retombée légèrement, c’est Nora, à nouveau, que j’étends. Ses cuisses enserrant mon bassin, mon visage au-dessus du sien, poussant sur mes avant-bras, je m’en vais savourer la peau moite de son cou, reprenant mes coups de reins assassins. La vague, immense, impérieuse, déchirant, ne met pas une minute à repointer le bout de son plaisir. Mes lèvres, lourdes, encombrantes, ne sont plus capables du moindre mouvement. Elles trainent là, impuissantes, contre son épaule où s’écrasent souffles sonores et gémissements rauques. Le crépitement dans mon bas-ventre ne me laisse pas de marche de manoeuvre. À présent je ne fais plus que subir, perdant le contrôle de chaque partie de mon anatomie, hormis cette force qui me pousse encore et toujours d’aller et venir, de ne pas ralentir, de ne plus jamais ralentir. Je saccage, je ravage, guidé par sa voix, guidé par ce feu en moi, qui prend, qui s’étend, qui gagne du terrain... Mes intestins, mes poumons, ma gorge, un feu nourri, un brasier gigantesque. Tout explose en moi, l’un après l’autre, et bientôt je suffoque, ma gorge cherchant désespérément un peu d’air, alors que tout ce qui atteint mes poumons est chaud, bien trop chaud. Mes membres s’engourdissent, s’alourdissent, uniquement animés par ces décharges qui m’assaillent et m’agitent. Je ne suis plus que pulsions électriques, et c’est tout mon corps qui en tremble, mettant ses dernières forces, ses dernières résistances dans cet acte à la fois vain et divin, la menant, elle, moi, nous, au paroxysme de cette union. Je la sens se cambrer, je me sens me raidir et pourtant, je ne veux pas en finir. J’en veux encore, encore plus, je veux que ce moment, cet instant dure éternellement, même si je dois en crever d’épuisement face à cette intensité que mon corps ne saura contenir. La boule enfle en moi, elle enfle et progresse, anéantissant tout le reste. Je ne vais pas tenir, je ne vais pas tenir. Rassemblant mes dernières forces, j’imprime encore un mouvement, et je sens le tsunami venir. Un dernier mouvement et tout explose, tout implose, m’aveuglant derrière mes paupières closes, mon bas ventre en feu, les flammes léchant l’intégralité de ma peau, j’accroche sa main, et je me raidis, je me crispe, chaque muscle, même le plus infime, subissant ces vagues de plaisirs successifs, comme des échos du précédent “Big One”. Je pousse un dernier gémissement, un râle instinctif, que j’étouffe contre sa peau, en cherchant refuge dans son cou. À nu, en nage, l’épiderme à vif, je camoufle mon besoin égoïste, de sa peau, de ses bras, de ses doigts, de son parfum sucré, brut, essence même de son être, que je recueille du bout des lèvres, élixir puissant, apaisant, tandis que je demeure en elle... Je ne peux me résoudre à me retirer. Pas encore, pas maintenant, laissez-moi encore un peu de temps. Je sais qu’après ça, je n’aurais de cesse de compter les secondes, les minutes qui me séparent d’une nouvelle union tellement naturelle que tout le reste me semble dénué de sens, grotesque, absurde. Comme si, finalement, j’étais né pour vivre entre ses reins. Mes lèvres m’échappent, mes lèvres s’animent d’elle-même, et contre son oreille, dans un souffle privé de souffle, je murmure faiblement « Me quitte pas... Jamais... » qui traduit si mal le maelström d’émotions qui me submergent et m'ensevelissent. Un autre en aurait profité pour lui glisser un “je t’aime”, mais pas moi... Parce que je ne me contente pas de l’aimer. L’aimer c’est réducteur, l’aimer c’est pas assez... L’aimer c’est tellement pas assez...
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:51

Certaine, c’était la réponse que j’avais hurlé au téléphone à une Carmen qui ne voulait comprendre mes envies indomptables, mon désir inassouvi, mon besoin irrépressible de lui… Comment le pourrait-elle après tout. Comment pourrait-elle comprendre l’incendie qui git en moi, l’incendie qu’il ne cesse de raviver, d’attiser. Comment pourrait-elle comprendre le chaos qui règne ne moi, qu’il crée en moi à chaque fois qu’il s’approche, à chaque fois me touche, à chaque fois que ses prunelles se posent sur moi… Comment pourrait-elle comprendre les ravages que font sa voix, ses sourires, sur moi. Comment pourrait-elle comprendre cette attirance alchimique et magnétique ? Ces filaments enjôleurs, puissants, aliénants, qui me relient à lui, qui m’attachent et m’arriment à lui ? Sans cesse, constamment, interminablement. Comment pourrait-elle comprendre cette équation complexe que nous sommes alors que nous même n‘avons trouvé de solution ? Comment pourrait-elle comprendre tout cela alors qu’elle n’est pas moi ? Comment pourrait-elle comprendre tout cela alors qu’elle ne le vit pas ? Non, elle ne peut pas. Jamais. Elle ne peut qu’essayer d’imaginer mais elle ne semble pas être dans ce délire là. Et moi, je le veux lui, pas un autre. Seulement lui. Aussi, ma réponse n’a en rien changé, si ce n’est qu’elle s’est enracinée d’autant plus fort, plus solidement, que je le lui aurais hurlé encore plus fort s’il n’avait pas paralysé mon corps, mes muscles, ma gorge, ma voix, de ses mains, de ses lèvres. Alors, j’hoche la tête, bien que mon corps bouillonnant contre le sien en réponse aurait été amplement suffisant. Je frémis sous la tendresse de ses caresses. Je crois même qu’un fin sourire attendri étire mes lèvres. Je le contemple et n’arrive à m’arracher de cette vue mais une fois l’accord donné, l’appréhension levée, je ne peux qu’essayer de me laisser aller à cette suite passionnée, assoiffée. Puis, lentement, doucement, il prend possession de moi, de mon corps, mon être, mon âme… mes lèvres fébriles se détachent de quelques millimètres échappant plusieurs soupirs successifs, saccadés, entrecoupés. Mes mains accrochent délicatement ses bras, mes doigts resserrent ma prise, de plus en plus, à mesure qu’il me colonise, qu’il se fait maitre des lieux. Mon cou s’allonge, vers l’arrière, je cède, mes lèvres s’entrouvrent, je cède… je lui cède cette enveloppe désirée, ce cœur malmené, cette essence convoitée, ces inspirations butées et heurtées. Tout. Et cette facilité avec laquelle j‘en viens à tout lui donner, lui offrir, sonne déconcertante… Je gémis légèrement, il s’immobilise. La tension redescend mollement, peu, pas du tout. La rythme de ma respiration s’accélère sensiblement, ma poitrine se soulève frénétiquement contre son torse, bloquée par son torse, en quête d’oxygène pour emplir mes poumons vidés, compressés. Son souffle vient effleurer mon oreille, mon épiderme à chaud, provoquant un doux frisson, c’est alors que mes jambes s’animent paresseusement pour aller enserrer indolemment ses hanches. Je me délecte de ce léger flottement, j’en savoure le poids et sa signification. J’idolâtre ce court sursis, cette union parfaite et momentanément immuable. Et, malgré ce désir volcanique qui régente et règne, qui défonce mes côtes, qui endommage et détériore mes organes suite à cette volontaire intrusion, je voudrais rester ainsi indéfiniment, éternellement… Parce qu’on s’y fait à la douleur, parce qu’on l’apprivoise, parce qu’elle finit par s’ancrer en nous, elle fait partie de nous, et on en arrive à la taquiner, à en jouer, et se jouer d‘elle. Parce que le chaos n’est plus si impressionnant que ça, parce que sa vue ne nous ébranle pas, plus. On sourit même face à l’absurdité des ruines, on se délecte des vestiges et en demande plus. Toujours plus… Alors, lorsque son ventre se détache quelque peu du mien mon palpitant s’affole, j’ouvre soudainement les yeux et je me raccroche brusquement à sa peau. Mes prunelles trahissent la supplique que j’aimerais formuler: pars pas, s’il te plait. Ne me laisse pas… Et je réalise bien vite que ça n’était en aucun cas son intention, bien au contraire. Cependant, je relève quelque peu le menton pour aller furtivement prendre ses lèvres avant de réintégrer les draps, apaisée. Son bassin s’anime contre le mien, entame une danse lente, enivrante. Nos nez se frôlent, nos fronts s’effleurent régulièrement contrairement à ce souffle qui fuit mes lèvres par intermittences et qui s’écrase contre les siennes. Je passe mes bras sous les siens pour aller déposer mes paumes sur ses épaules que j’agrippe afin de ne pas le perdre, afin de consumer encore plus cette étreinte brulante, cuisante, me mettant ensuite à calquer le rythme de ses mouvements voluptueux qu‘il impose, de cette harmonie charnelle qu’il installe, et instaure. Je referme les yeux, me laissant aller à lui, contre lui, tout en le laissant venir à moi, en moi… Lui accordant cette confiance aveugle que, dans le fond, je lui ai toujours donnée. Et, je me sens trainer, glisser, contre sur l’étoffe soyeuse du lit, raccrochant ce qui doit l’être tandis que mon corps accueille et se cambre sur le passage de l’assaillant. Je frissonne, je soupire le cœur martelant contre cette poitrine à deux doigts exploser. Cette barrière qui se fragilise, se désintègre sous ses paumes à plat sur moi. Sa main parvient jusqu’à ma gorge qui ploie, mon pouls qui trésaille sous ses doigts. Ma nuque captive entraine mon buste dans sa capture. Je n’ai plus aucune envie de résister, ou de lui résister, je n’ai plus aucune volonté pour cela, ni même l’envie à cela, et, de toute façon, aucun esprit ou conscience qui puisse ordonner cela. Le contact de sa peau m’embrase à nouveau et neutralise ses pensées qui n’ont rien à foutre là. Je repars dans cette douce inconscience, cette accueillante oscillation. Ses bras qui se resserrent, lacèrent ma peau, la marque à nouveau et j’entoure son cou de mes bras tremblants, mes doigts glissent sur sa nuque et remontent dans ses cheveux qu’ils agrippent fébrilement. Passablement maitresse de la situation, mon corps se met à onduler contre le sien exécutant une valse lascive et sensuelle guidée, orientée par ses mains ses mes reins, mon souffle chaotique allant s’infiltrer dans son oreille, raisonner dans sa boite crânienne. Et, j’essaie de lui plaire, j’essaie de le satisfaire. Animée par ce souhait, ma ferveur croit et ravive résolument mon ardeur. Rapidement, je suffoque sous l’ambiante moiteur. Je cherche à m’épancher dans l’air supérieur mais tout ce qui me parvient n’est que chaleur, tiédeur. Mes cuisses tressaillent contre les siennes. Mon corps s’habitue à la frénésie de cet échange, il savoure, il resserre inexorablement les liens, et mon bassin presse d’autant plus le sien lorsqu’il sent une vague de plaisir le submerger, le posséder, l‘ébranler. A nouveau, un gémissement s’échappe de ma bouche, exprimant ouvertement l’assaut assassin qu’il subit. Même gémissement que je m’en vais réprimer en meurtrissant mes lèvres, la tête tombant en arrière, dans le vide. Je tente de percer ses défenses d’une avidité que je suis en proie de regretter. Tiraillée entre patience et impatience. Le débat fait rage en moi, l’émeute violente et indisciplinée. Mon envie hurle, mon désir s’insurge, et mon corps tempère vainement, cède honteusement, et obtempère impétueusement. Et, finalement, c’est Loxias qui calme le jeu, réfrénant mon bassin en s’agrippant à mes hanches. Je laisse sciemment filer un long soupir témoignant d’un palpable soulagement. La respiration hésitante et bégayante, mon front regagne le sien, mes lèvres trouvent les siennes une fois, deux fois, trois fois, plusieurs fois si bien qu’un sourire se peint sur mon visage embrumé et fiévreux avant de retrouver sa bouche encore et toujours. La seconde d’après, Loxias reprend les choses en main, mon corps retrouve le matelas, mes jambes s’attèlent à le faire prisonnier, à le rapprocher de mon corps qui se fait geôlier. Son visage réintègre également mon champ de vision, mes doigts s’élèvent pour frôler sa joue, ses lèvres qui finissent par disparaitre dans mon cou. Et, soudainement, il reprend, assenant violent et premier coup de rein, mes muscles se figent subitement, de manière synchronisée, mes traits se crispent, alors qu’une plainte, un gémissement bruyant, s’échappe de mes lèvres entrouvertes. La suite y est semblable, intense, longue, ample. Ma respiration n’est plus, mon cœur chancèle et faibli dangereusement. J’entends ma propre voix chevrotante, inexistante, soupirer, gémir son prénom. Je n’ai plus l’impression de maitriser mon corps. J’en perd le contrôle, non pas de ses réactions que je ne dompte déjà plus mais de ses agissements. Je n’en suis plus maitresse. Il agit seul, comme une entité qui ne répond plus à rien sauf à ses instincts primaires, solitaires, isolés. Une entité sur laquelle ni ma conscience ou mon subconscient ne peuvent avoir de prise ou d‘emprise. Et, il s’anime comme un pantomime, commandite l’action de mes bras qui entourent le torse de cet amant conquérant. L’étau se referme sur lui, à l’en étouffer, à l’en faire imploser, à mesure qu’il me ravage de l’intérieur de ces mouvements agiles et rapides. Rythme déchainé et incontrôlé, souffles heurtés, plaisir exacerbé… C’est fort, trop fort, plus fort que ce qu’il m’a jamais été donné de vivre, subir je ne sais plus trop. Je me prends la totalité d’une puissante passion, d’un désir insondable, abyssal, en pleine face. Je ne sais pas comment contenir tout ce qui m’assaille, tout ce qui me prend et m’empoigne et m’oppresse. Je fais comment ? Je réprime et jugule comment ? Je fais quoi ? Comment ? Je fais quoi… Aide moi, montre moi… Mes gémissements s’enchainent, s’allongent, s’amplifient. Je suis perdue, en proie à toutes ces émotions, mes paupières se plissent jusqu’à m’en donner mal à tête, mes dents s’enfoncent dans ma lèvre jusqu‘à en faire perler le rouge sous cette fragile pellicule d‘épiderme, mes doigts, mes ongles, meurtrissent son dos, cette peau à vif sans aucun ménagement, le prenant pour responsable de ce qui m’assiège et m‘éprend. Je suffoque, je suffoque… Incapable du moindre mouvement, je le laisse tout dévaster, piller, saccager, impuissante. Une impuissante étrangement plaisante et rassurante voire apaisante. Paradoxal. Et, je le laisse tout prendre et ne rien laisser. Je le laisse m’envahir et tout détruire. Mon corps vibre sous le sien, le sien tremble sur le mien et il m’entraine vers la fin. Cette fin où mon dos se cambre, où le sien se raidit, où nos muscles se tendent, s‘alourdissent et s‘engourdissent. Il m’amène encore et toujours, se fraie un chemin jusqu’à atteindre ce point de non-retour. Ce stade où nos désirs culminent, culminent, s’entremêlent, s’enchevêtrent avant d’exploser brutalement, férocement. Ce désir dont les débris s’abattent impitoyablement sur nous. Et, déferle sur moi tout ce qui est réprimé depuis de jours voire des mois. Je m‘enflamme, je brule, je me consume. Je lâche un ultime gémissement qui crève les airs et flotte un instant dans le silence régnant, mes doigts scellent ma marque dans son dos, sur son épiderme galvanisée avant que tout en moi se relâche mollement. Je manque une inspiration, un battement… C’est la fin. J’ai du mal à réaliser. Je veux recommencer pourtant épuisée, éreintée. Je n’arrive plus à bouger, à penser, ni même à respirer. Toujours en moi, il se réfugie dans mon cou, mes bras qui se referment sur lui, protecteurs et possessifs. Je ne sais plus si je suis vivante ou morte, ou encore dans un état second en suspension. Je m’en fous. Je sais que je suis là, avec lui, et ca me suffit. C’est tout ce qui compte. Je tourne la tête en sa direction avant que nos peaux se confrontent encore. Sa voix étouffée, rauque, me demande ne jamais le quitter. Mon cerveau met du temps à réagir, à tout actualiser. Puis, le revers de ma main caresse tendrement sa joue avant de se faufiler sous son menton pour croiser ses prunelles azur. « Jamais… » je lui souffle avant tendre le cou jusqu’à ses lèvres et y déposer délicatement les miennes. Jamais tant que tu voudras de moi, jamais tant que tu me gardes près de toi…



Dernière édition par Nora le Dim 21 Oct - 0:52, édité 1 fois
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:51

Je ne parviens plus à bouger, le moindre mouvement m’est devenu impossible, impensable, inimaginable. C’est comme si mon corps, électrocuté, subissait encore les tremblements réflexes, du courant à haute dose le traversant sous forme de reliquats. Au-delà de ça, il n’y a plus rien. Mon corps est mort, et ce souffle qui s’échappe d’entre mes lèvres c’est comme un message de l’au-delà. L’au-delà où je me trouve, terre de coton, terre d’anesthésie, je ne sens plus rien d’autre que ce cataclysme qui rugit toujours au fond de mes entrailles... Un rugissement de contentement, un rugissement ensommeillé. La bête, contente, s’endort doucement, sans disparaitre pour autant. Elle est là, elle y reste, elle y restera. Ma voix me surprend, je ne pensais pas être apte à parler, être apte à armer les muscles de ma bouche, de ma langue, encore moins de former une pensée cohérente, et laisser mon cerveau la conduire jusqu’à mes lèvres. Pas vraiment une phrase, plutôt une demande, un ordre, privé de sujet, et à double négation, traduisant sans mal mon état d’esprit, mon état d’âme. Tourmenté, égaré, déboussolé, ma seule variable fixe, au milieu de ce magma déstabilisant, c’est elle. Sans elle, je suis à peu près certain d’y laisser ma raison, d’y perdre mon âme. Du moins, c’est l’impression que j’en ai après ce cataclysme de ressentis, cette vague de fond de plaisir. Les émotions, les sensations me laissent à plat, à vif, meurtris, exalté, et mon besoin d’elle s’avère être à la hauteur de cette déferlante qui ne peut pas être trompeuse. Comment pourrait-elle l’être ? Incapable du moindre mouvement, c’est elle qui vient chercher mon regard, glissant une main sous mon menton pour me forcer à relever la tête. Sa main danse, sa main caresse, sa main ordonne, et je me demande comment elle fait pour parvenir à bouger. Ses prunelles occultent toutes pensées, mon regard s’accroche à ses lèvres, et je la vois, avant de l’entendre, prononcer un “jamais” qui remet mon coeur en mouvement. Et peut être un peu mon corps aussi, puisque lorsqu’elle fait l’effort de tendre le cou pour déposer ses lèvres sur les miennes, mon bras me fait la surprise de se mouvoir, venant déposer une paume sur cette joue délicatement féminine. La pointe de mes doigts y glisse tandis que mes lèvres s’attardent, retrouvant un peu du goût de ce paradis que dont j’ai trop vite été expulsé. C’est pas grave, c’est très bien ici, aussi, mais après avoir touché à ça... Ses lèvres s’échappent, je tente de les rattraper, et ce léger mouvement, cet infime mouvement, me rappelle que je suis toujours en elle, et me tire un soupir incontrôlé. J’échappe un rire léger, et la quitte dans un baiser. Le plus discrètement du monde, je tente de m’échapper de ma prison de latex. Ce qui s’avère plus compliqué que prévu, et force un grognement contre ses lèvres. « Ca prend longtemps, un test HIV ? » je demande dans un murmure contrarié, avant de quitter ses bras pour m’étendre sur le dos, et me débarrasser complètement de cette petite chose encombrante et passablement répugnante. Sans déconner, c’est quoi ça, un petit sac souvenir ? Un dogy bag ? Je vise la poubelle, tire et marque. Mais je ne m’attarde pas sur ce petit exploit, préférant m’en aller reprendre vie entre ses bras. Parce que c’est bien de ça qu’il s’agit, non ? Une reprise de conscience à la fois mentale et physique, mon esprit sortant de sa torpeur, et mes membres m’obéissant à nouveau. Mon épiderme aussi, malheureusement, et tandis que je roule sur le dos pour retourner auprès d’elle, je sens ce qui m’avait échappé jusqu’à présent. Le picotement cuisant des draps frottant ma peau, me tirant une grimace suivie d’une expression de surprise. Le visage au creux de son cou, appuyé sur mon flanc, j’ose aller promener un revers de main timide et hésitant sur mon dos, accrochant légères boursouflures et gonflements naissants zébrant mon dos. J’ai son âme en braille sur ma peau en lambeaux. Et mon épiderme qui se réveille, rend à cette marque sa douleur d’origine, étrangement plaisante, endoloris mais quelque part apaisante. « Tu fais ça souvent ? » je demande en récupérant ses lèvres, mon corps retournant couvrir le sien, lui épargnant l’asphyxie en me surélevant de mes bras tendus encadrant son visage. « La scarification de tes amants ? » je poursuis, un sourire aux lèvres en retournant picorer les siennes. « C’est un rite de passage, un truc comme ça ? » je la questionne, mais l’empêche de parler, capturant ses lèvres sitôt que les miennes ont terminé de s’agiter. « C’est bon, haute tolérance à la douleur, j’suis accepté ? » Non, évidemment que non, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle se laisse faire de la sorte, que ses lèvres encore rouges de désir m’accueillent à chaque fois, et se font capricieuses dès que je m’éloigne ne serait-ce qu’un peu. Et ça en est tellement plaisant, que je m’attarde loin de sa bouche, juste pour la voir quémander, s’impatienter, m’ordonner de cette moue absolument irrésistible. Sauf que cette fois, je n’y reviens pas. A la place, je me redresse complètement, quittant son corps, quittant ses bras, allant m’asseoir sur le bord du lit, entrainant le drap au passage. J’ébauche un sourire, me lève et tire un coup sec sur le drap qui gisait, une seconde auparavant, sous mes courbes préférées : les siennes. La soie sur les épaules, je m’éloigne du lit, fouillant le sol du regard, à la recherche de ce jean dont elle m’a délesté plus tôt. Je le trouve à ses pieds, enfin ceux du lit, me baisse, le ramasse, et entreprends d’en fouiller les poches à la recherche de mon paquet de cigarettes. Je le trouve, l’attrape, et relâche le vêtement sur le sol, puis me tourne sur la brune toujours immobile sur le lit, lui lançant un regard chargé de perplexité au passage. « Tu attends quoi ? » je l’interroge avec sérieux, mes bras s’écartant légèrement pour lui aménager un espace entre le drap et moi, ou plutôt pour lui indiquer cet espace qui lui est acquis de droit. « Me quitte pas. » je lui rappelle pernicieux, calculateur, en l’accueillant entre mes bras, refermant sur nous le drap. Et puis je l’entraine, guidant nos pas jusqu’à la baie vitrée, dont j’écarte les rideaux afin d’y accéder, déverrouiller, ouvrir, pousser, faire glisser, et nous offrir enfin l’accès à cette large terrasse, surplombant un Dublin encore passablement endormi. Et le ciel, d’un noir d’encre, m’offre un dernier sursit. Son corps contre le mien, je la conduis vers cette table ornée de deux chaises censée accueillir les déjeuners et diners apportés en chambre, parce qu’ils n’y a qu’ici, qu’au 8ème étages, qu’on peut bénéficier d’une terrasse, et parce que lorsqu’on se trouve ici, au 8ème étage, on n’a aucune raison de vouloir en sortir. Je me pose sur une chaise, et contrainte de suivre le mouvement, engoncée dans notre nem géant, elle échoue indubitablement sur une de mes cuisses. « Ca va ? T’as pas froid ? » je m’inquiète, dans un murmure, en sortant un bras de ma prison de soie, pour venir lui frotter doucement le dos, la cigarette éteinte au bout des doigts. Je dépose mes lèvres dans son cou, avant de les laisser envahir par la nicotine, que j’allume d’une main, avant d’inspirer une bouffée, et de la lui tendre... Alors, une image me revient, la même, quelques semaines en arrière, seul le décor change, et la suite de luxe se transforme en cachots sordides, mais nous sommes là, immuables, imperturbables, points fixes dans un univers en mouvement... « C’est comme ça que ça a commencé... » je souffle en récupérant la cigarette. « La boucle est bouclée. » je finis par conclure en laissant la fumée s'échapper vers la nuit.
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:52

Mon cœur a du mal a retrouver son calme, une fréquence un peu moins chaotique de celle qui l’anime présentement. Et, je me sens atrocement lourde, gourde. Comme si du plomb s’était substitué au sang dans mes veines, coulant d’une manière excessivement et ridiculement lente jusqu’à en ralentir tout mes mouvements, mon cerveau et ses directives. Aussi, lorsque mes bras s’agitent mollement pour l’entourer ou lorsque mes doigts s’attèlent à relever son visage, l’instant me parait démesurément long et ralenti. Et, j’ai l’impression de tirer sur mes dernières forces pour parvenir à me mouvoir, d’user de mes toutes dernières ressources vitales pour exaucer mes dernières volontés. Mon corps s’enfonce inexorablement dans ce matelas, ces draps, qui le soutiennent et le supportent. Et, je laisse les dernières flammes terminer détruire ce qui ne l’est pas encore, ce qui tient de manière précaire. Je les laisse terminer le travail qu’elles ont commencé car toute tâche mérite d’être menée à bien. Encore une fois, je subis. Je m’enfonce dans la léthargie, m‘enlise dans la catalepsie. A la façon dont j’ai laissé le flux tout assiéger, je laisse le reflux de cette vague torrentielle revenir calmement, doucement, vers son emplacement initial. Je laisse également mon envie et mon désir, apaisés, se délecter du brasier, du feu de joie ou que-sais-je… Je les laisse contempler les cendres virevolter dans les airs avant de s’écraser. J’ose faire tanguer cela en reprenant ses lèvres. Douces, chaudes. Une réelle chaleur qui réchauffe plus qu’elle ne brule ou n’embrase. Mais une chaleur qui reste étouffante, suffocante et avant d’y laisser mon dernier souffle, je me détache délicatement tandis que ses doigts sur ma joue tracent un nouveau sillon sur ma peau à vif. Il tente de les en empêcher dans un mouvement et, étrangement, j’en subis quelques répercussions. Mon cœur s’ébranle, un soupir s’échappe, et je me souviens qu’il est encore captif ou qu’il me garde captive, je ne sais pas trop. Néanmoins, un sourire amusé nait sur mes lèvres en réponse à son rire avant qu’il ne finisse par les récupérer. Je sens qu’il défait son emprise, et, comme dans un réflexe instinctif et automatiquement en réaction à cela, je presse d’autant plus mes lèvres contre les siennes. Il grogne contre ma bouche en galérant avec ce que je soupçonne être le préservatif, je souris contre la sienne. Puis, il s’écroule sur le lit, à mon côté, et j’en fais de même, les yeux rivés vers le plafond de la suite. C’est alors qu’il évoque le test de dépistage du VIH. « Non, une simple prise de sang et dans les 24h tu as les résultats. » je lui réponds simplement avant de vriller mon attention sur lui. Entre temps, je me retiens d’éclater de rire en le voyant aviser puis atteindre la poubelle. « Pourquoi, tu comptes ne plus rien laisser s’immiscer entre nous ? » Pas même un bout de latex ! Je lui lance taquine, retrouvant bien trop rapidement mon humour passablement pourri, voire complètement, lui offrant une blague -si on peut appeler cela ainsi- absolument foireuse, de mon cru. Ca faisait longtemps tiens. Je ne me lésine pas sur la luminosité du sourire qui prend possession de mes lèvres. Oui, quitte à y être autant y aller jusqu’au bout. Une seconde file, un ange passe, et Loxias revient loger son visage dans mon cou, et je pose doucement ma tête contre la sienne, fermant les yeux, dans un élan de tendresse, à moins que l’on appelle cela: la complicité. A voir. Il me tire de ces quelques pensées en me demandant si je fais souvent ça. Souvent quoi ? C’est quoi ça ? J’ouvre les yeux. J’arque un sourcil perplexe en lâchant un « hein » hébété mais surtout étouffé par ses lèvres qui s’écrasent à nouveau contre les miennes et son corps regagnant le mien. J’entoure son torse de mes bras, laissant une main pianoter jusqu’à sa nuque et s’engouffrer dans ses mèches ébènes. Puis, il se redresse sur les mains et j’affiche presque une moue contrariée. J’entends scarification des amants sortir de sa bouche, j’échappe un rire, mes lèvres allant chercher les siennes autant que les siennes le font. « Non… » je commence entrecoupé d’un nouveau et furtif baiser. Rite de passage ? Mais qu’est-ce qu’il dit… « …tu en as l’entière… » nouveau baiser qui m’intime au silence. C’est que ca me frustrerait presque de ne pouvoir en placer une. Presque. EXCLUSIVITE LOXIAS ! Exclusivité ! Je me passe de la fin en tendant, encore une fois, le cou en sa direction m’attendant à ce que ses lèvres s’unissent, de nouveau, aux miennes. Mais non. Je coince ma lèvre inférieure entre mes dents, affichant une petite moue, mais rien à faire. Il s’échappe et je m’entends lâcher un grognement insatisfait. Cependant, il ne se garde pas seulement de garder ses lèvres, sa bouche, hors de ma portée, non, c’est tout son corps qui s’exécute et qui me fuit. En même temps que la soie qui s’en va caresser mon corps avant de disparaitre de sous lui. Je lève le regard vers un Loxias qui s’en fait une toge. Je le regarde déambuler, aligner les pas, faire le tour du lit. A vrai dire, j’ai lâché le stade de la simple « fixette » y’a un moment, et me fous, comme déjà bien longtemps, à le contempler. J’ai encore envie de lui dire qu’il est beau mais je me retiens. Je me plais, dans mon silence, à simplement apprécier. Je le suis des yeux, passive, lascive, sur le lit, en attente aussi. Oui, j’attends de voir, passablement intriguée, ce qu’il s’apprête à faire. La réponse ? Rien de spécial. Si ce n’est tirer ses clopes de son jean échoué au sol. Je soupire doucement en me retournant d’un élan las pour me retrouver sur le ventre, les mains sous l’une de mes joues. Ses prunelles finissent par accrocher les miennes, les interrogeant. J’affiche un air hagard, traduisant un: qu’est-ce qu’il y’a ? presque insolent. Mais une douce et provocatrice insolence. Ce que j’attends mon grand ? Beaucoup et rien à la fois. Mais surtout beaucoup de toi avec moi, près de moi, voire contre moi et, là, t’es juste trop loin. Beaucoup trop même. J’avise la distance. Un monde, un univers, sans déconner. Ses bras s’écartent et m’invitent à réduire cet écart. Un sourire étire mes lèvres. Et dans la seconde, je me redresse, glisse jusqu’au bord du lit, avant de reposer pied au sol et me blottir contre lui. J’entoure sa taille de mes bras avant d’aligner une série de pas, à reculons, sous sa direction. Je sens ses mains s’agiter, j’entends une porte qui coulisse, et un air frais qui s’engouffre et agite mes cheveux. Je frisonne légèrement sous le contact chaud-froid. Rapidement, on atteint la table au centre de la terrasse. Mes yeux la balayent pour la découvrir, avant de m’installer sur l’une de ses cuisses. Mon attention se porte sur le ciel encore obscur, sur les toits, sur le paysage Dublinois. Ca faisait tellement longtemps ça aussi que ca fait presque bizarre. Bizarre de se dire qu’on est plus dans le nid… Je cligne des yeux en réintégrant l’espace-temps et je secoue la tête vers la négative, une esquisse aux lèvres, lorsqu’il me demande si j’ai froid. « Non, pas contre toi, non » je murmure néanmoins, en me calant contre lui, mon flanc contre son torse avant d’aller déposer un baiser sur sa joue alors que sa main frotte mon dos. Un frisson, né du contact de ses lèvres sur ma peau, plus tard, je vois des volutes de fumée s’échapper d’entre ses lèvres entrouvertes. Je regarde distraitement le nuage danser puis s’évaporer dans les airs. Et, il me la tend, je la coince entre mes lèvres, tire dessus puis je lève sensiblement le cou vers le ciel, et expirer la fumée en formant nonchalamment une série de cercles argentés. Puis, comme une gosse de quatre ans, fière de son exploit, je tourne le visage vers Loxias, un sourire idiot aux lèvres. « Un jour, j’te ferais des cœurs » je fais avec solennité, ponctuant le tout d’un hochement de tête avant que ma stupidité ne me revienne en écho. « …et non, je ne suis absolument pas mièvre, même pas niaise » j’ajoute catégorique en croisant les bras sur ma poitrine, plongeant mes prunelles émeraudes dans les siennes avec un pouvoir de persuasion d’une gamine de, bah, toujours quatre ans. Une insistance qui vise à l’en convaincre -ou me convaincre moi je sais plus trop- et qu’il approuve mes dires, forcément. Après quoi, fatalement, je finis par échapper un rire face à ma propre connerie. Le vent souffle sensiblement agitant et balayant, virant ce qui doit l’être. Je me recale contre Loxias dont la voix vient briser ce léger silence. A nouveau, mes prunelles se reportent sur son visage. Une expression intriguée passe sur mon visage avant de comprendre de quoi il me parle. Mon cerveau opère un retour en arrière rapide, remontant la cassette jusqu’au commencement. Un sourire se peint sur mon visage à ce souvenir. Et, c’est presque religieux comme silence qui suit cette parole disons nostalgique et chargée d’un je-ne-sais-trop-quoi qui rend la lourde de sens et signification. Même atmosphère que je romps de mon tact éternel et mon humour vaseux. Le pire étant que c‘est volontaire. « Hm…ouais, enfin, juste avant ça tu m’avais plaquée contre un mur après m’avoir hurlé dessus aussi » J’en sifflote presque, un sourire amusé aux lèvres. Donc pour que la boucle soit bouclée… non je plaisante. Et, je passe un bras autour de son cou, me rapprochant sensiblement de lui, posant ma tête sur ce bras calé sur son épaule avant de me réinscrire dans le silence. Ses lèvres échappent de nouvelles volutes que mes doigts s’amusent à chahuter lorsque quelque chose ne revienne tourmenter mon esprit. Parce que ce qui me tracasse se refoule mais ne s’efface. « Dis Loxias… » je commence légèrement hésitante, soudainement plus sérieuse. « Je… » poursuis incertaine, fermant une demi-seconde les paupières pour trouver la force de continuer. « …suis sensée faire quoi, agir comment, vis-à-vis de… » j’enchaine mon pied tapotant frénétiquement, régulièrement, nerveusement, le sol. Et non, tu ne l’appelleras, ni ne la désigneras par « elle » comme si c’était une entité désincarnée. « …Swann… » je finis par souffler. Parce que oui, ce n’est pas comme si je ne la connaissais pas, pas comme si nous n’avions pas passé du temps ensemble, pas comme si nous n’avions pas commencé à sympathiser et s’apprécier elle et moi, pas comme si maintenant tout a changé et basculé… Pas comme si je n’avais pas ses sentiments là pour lui, pas comme s’ils n’étaient pas partagés, pas comme si je n’étais pas là assise, nue, contre son mari après avoir passé la nuit avec lui… Pas comme si ma gorge était entrain de se nouer, mes entrailles se retourner, à ces toutes pensées, toute cette culpabilité… Alors oui, et maintenant, je fais quoi, moi dans tout ça… Je ne regrette pas tout ça parce qu‘égoïstement je t’aime toi, et ce mot là est tellement faible face à ce que je ressens pour toi que s'en est risible, je te veux toi mais je fais quoi par rapport à… elle.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:53

Huitième étage, en suspension au-dessus du vide. Huitième étage, si loin de la terre, si loin du sol... Un peu comme sur la branche, sur notre branche, celle qui nous séparait de la réalité et de ses tourments, celle qui nous faisait accéder à un univers chimérique, temporaire, fictif, mais Ô combien nécessaire. Une échappée belle en plein milieu d’un univers carcérale, en plein milieu d’une prison de haute sécurité, désirée, tolérée, encensée. Une cage dorée de laquelle nous avions besoin de nous évader. Et une cage dorée se succédant à une autre, nous nous retrouvons, à nouveau, les deux pieds dans le vide, collé l’un à l’autre, la brise matinale soufflant dans les feuillages absents. A l’abris des regards et des gens, la frustration apaisée pour un temps, je profite de cet instant privilégié, inespéré, dont j’ai si longtemps imaginé les moindres détails. Ça n’a absolument rien à voir avec la scène que j’avais en tête, ou plutôt les milliards de scènes que j’avais en tête, mais la fin est identique, si ce n’est plus délectable puisque, inscrite dans le réel, elle n’en devient que plus tangible, plus concrète, plus criante de vérité. Dans quel autre scénario, Nora se serait plu à m’informer qu’un jour, elle m’offrirait des coeurs avec ses volutes de cigarettes ? Dans aucun ! Non, j’vous assure, même mon esprit prolifique et pour le moins excentrique, de l’aurais jamais dépeint dans ce rôle candide et... mièvre. Ben si, désolée mon chat, mais c’est bien l’adjectif qui te convient le mieux sur l’instant. Evidemment, elle s’emploie à contredire, rapidement, presque immédiatement, mes pensées intrinsèques, m’informant qu’elle n’est ni mièvre, ni niaise. « Un peu quand même ? » je rétorque, le point d’interrogation ne servant qu’à modérer mon affirmation et m’éviter un coup de coude -bien placé- dans une partie anatomiquement à découvert. « Cela dit, je te rassure, c’est contrebalancé par le côté audacieux de ton affirmation... » je poursuis, très sérieux, un peu trop d’ailleurs pour paraitre totalement crédible, je le crains. « Je demande à voir ! Sans déconner ! » parce que si elle parvient à faire un truc pareil alors que je suis incapable de sortir un simple cercle, je me verrais dans l’obligation de lui offrir un truc du même level, et à part le portrait d’un ancien président américain en sculpture sur citron, j’ai pas grand chose en stock. En attendant, je récupère la cigarette, et je tente, à mon tour des petits cercles. Mais tout ce qui me vient, c’est un chien avec une trompe et une patte atrophiée -à moins que la trompe soit sa quatrième patte, mais dans ce cas, elle lui sortirait du museau et ce serait quand même une patte atrophiée-, et le souvenir de ce qui fut et qui, bizarrement, se répète à nouveau. J’aurais du me douter qu’une fille qui me pique ma cigarette dès le premier rendez-vous n’amène jamais rien de bon... ou, au contraire, amène du tellement bon que ça réduit tout le reste à l’état de ruines ridicules. Parce qu’après quelque chose de cette intensité, c’est comme si tout le reste n’avait jamais existé, comme si je n’avais jamais existé, comme si j’avais vécu sous anesthésie et me réveillais d’un long coma. Une remontée douce, ou brutale, d’un échange de cigarette à un autre. Mais elle se plait à me rappeler que le premier échange différait légèrement de celui-ci, la première fois je l’avais au préalable collé contre un mur après lui avoir hurlé dessus. Ceci dit, c’est elle qui avait hurlé la première. « Alors que là, je t’ai collé contre un matelas, et c’est toi qui a fini par crier. » je lance, l’air de rien, en formant un ananas de fumée... ou une banane ? « Sensiblement différent, en effet. » Oui, je me moque, mais je me moque intérieurement, du coup, c’est moins grave. La preuve, elle vient même se lover un peu plus contre moi, et mon bras qui se resserre autour de sa taille, ou encore mes lèvres qui viennent s’échouer doucement contre son front, sont autant d’indices tendant à prouver ma totale acceptation de ce mouvement, allant même jusqu’à en accentuer la promiscuité. Le temps s’égraine, et je m’en moque. Qu’importe les secondes, les minutes, les heures qui défilent, maintenant que tout est à sa place, et elle entre mes bras, Dublin pourrait bien être entrain de cramer que je parviendrais à trouver le panorama charmant. Pour la toute première fois de ma vie, je n’ai pas peur. L’inquiétude a déserté mes veines, elle n’est plus, et je profite de chaque instant sans trembler pour le suivant, sans penser, ni m’invectiver à savourer à tout prix de peur que cela ne se reproduise plus avant longtemps. Ça se reproduira. Souvent. Très souvent. Tout le temps. Le seule rsique étant que je me lasse, mais ça non plus, ça n’arrivera pas. Et puis, brusquement, sa voix troue la nuit, prononçant mon prénom avec appréhension, hésitation. Mon regard accroche le sien, et lui pose la question. Vu l’air qu’elle affiche, je me doute que je ne vais pas en apprécier la raison, mais fermer les yeux et me boucher les oreilles, ou autre type de fuite vers l’avant n’ont jamais été des solutions envisageables à mon sens. J’ai toujours fait front. Cette nuit encore. Elle hésite, commence, s’interrompt, ferme les yeux, puis se lance à nouveau, formulant cette interrogation qui lui brûle les lèvres. Elle me question sur l’attitude, le comportement à adopter vis-à-vis de... Elle n’achève pas. Je pourrais le faire à sa place, mais je ne le fais pas. Il faut qu’elle prononce le prénom, il faut qu’elle prononce son prénom, afin qu’elle ne soit plus vécu comme un obstacle, une rivale, ou encore une victime. C’est un individu, une personne tout à fait normale qui fera partie de son quotidien si elle tient à faire partie du mien. Son pied tape nerveusement le sol, et mon seul acte d’entraide sera de plaquer une main sur sa cuisse, caressante, apaisante, calmant les soubresauts de sa nervosité. Et puis son prénom tombe, enfin l’un de ses nombreux prénoms, trouant le silence, et bizarrement, désamorçant quelque chose en moi. Une sorte de bombe d’appréhension gonflant en moi depuis des heures, depuis que je sais, depuis que je dois lui dire... On aurait du avoir cette conversation il y a longtemps, bien plus tôt dans la nuit, mais... On a choisi de parer au plus pressé, et maintenant, on a certaines zones d’ombre à évoquer. La cigarette entre les lèvres, ma paume remonte le long de son cou offert, puis sur sa joue, sans que je ne la quitte des yeux. « Tu veux faire quoi ? » j’interroge, de manière malaisée, la cigarette me contraignant à maintenir les lèvres partiellement closes. « T’as l’intention de sortir de cette chambre avant qu’on t’en chasse ? Parce que moi, c’est pas dans mes projets. Alors, agir vis-à-vis de Yonati, tu pourras t’en occuper plus tard, quand ce sera à l’ordre du jour, non ? » Non. Je sais exactement ce que je suis entrain de faire, je recule pour mieux sauter, et ça ne me plait pas, même pas à moi. Pourquoi éviter encore et encore ? Surtout qu’on ne va pas pouvoir rester enfermé, pas réellement, pas tout le temps, et le face à face pourrait avoir lieu plus tôt que prévu... Alors quoi ? J’espère quoi ? Je soupire, avant de lui tendre la fin de la cigarette, et me force à répondre. « Elle n’ignore rien, tu t’en doutes bien, et je ne serais pas ici si elle n’avait pas donné son accord, si elle ne m’avait... » c’est tellement plus compliqué que ça, tellement plus... Mais ça ne la concerne pas, ça c’est entre Yonati et moi. Tout ce qu’elle a besoin de savoir c’est que je suis auprès d’elle à présent, et qu’elle a toute légitimité. « Mais il y a une différence entre savoir et en être témoin oculaire, une différence entre souhaiter et voir se réaliser... Je l’aime toujours, et je l’aimerais toute ma vie... d’une manière différente, d’une manière transformée, mais avec autant d’intensité, certainement due au nombre des années... et, même si je sais que ça va arriver, je ne suis pas certain de parvenir à très bien vivre de la voir dans les bras de quelqu’un, et... Je ne vais pas en arriver à regretter, pas du tout, c’est pas ce que je veux dire, comment j’pourrais regretter ça ? J’dis juste que, aussi injuste que ça puisse l’être pour toi, oui, je serais sûrement amené à jalouser cet hypothétique mec... Alors, j’imagine, peut être à tort, qu’il en ira de même pour elle. Tu sais, c’est pas évident de voir, d’accepter quelqu’un à la place qui a été tienne pendant sept ans, même si... » Même si, même si... J’arrive plus à construire une phrase correcte, cette discussion me dérange, elle casse mon moment parfait, je... « On peut parler d’autre chose, s’il te plait ? » j’implore, finalement, lui ôtant la cigarette des lèvres, la jetant par-dessus la balustrade, tout en collant mon front contre le sien. « Si on parlait du test HIV, plutôt ? Tu sais que si on décolle maintenant, en roulant vite on peut y être dans cinq minutes. Le temps qu’ils nous prennent, ça fait du 4h50... Hop, hop, hop, une petite piqure, tu sentiras rien, ça fait pas mal, et puis si t’es courageuse, j’t’offrirais une glace. Bon, ensuite on attend 24h, ce qui nous donne, 4h50 plus 24, égal... Hum... Bah 4h50... Je laisse une fourchette de deux ou trois minutes pour se féliciter d’être en bonne santé, ce qui, en soi, est plutôt cool, tu l’admettras, hein ?... donc ça nous amène aux alentours de 4h53, demain, ce qui me laisse sept minutes pour te faire l’amour... Avec une bonne préparation, c’est tout à fait jouable, t’en penses quoi ? » Mon nez caresse le sien, un sourire moqueur s'étendent sur mes lèvres, juste avant que je ne les dépose sur les siennes, m’adonnant à une surenchère de sensualité par pur sadisme totalement assumé. « M’enfin, si tu préfères attendre, je comprendrais... Hein... » je finis par lâcher, en même temps que sa bouche dans un léger haussement d’épaules. « C’est pas comme si on était pressé... » un regard de biais, je tente de garder mon sérieux le plus longtemps possible, avant de laisser filer un sourire, ponctué d’un baiser sur ses lèvres éreintées. Ma main s’en va glisser dans ses cheveux, dégageant certaines mèches de son visage, cajolant plus que cherchant à se rendre utile, et mon sérieux, mon véritable sérieux, reprend le dessus. « T’es fatiguée, Chamsi ? » pas vraiment une question, plutôt une affirmation que je murmure, parlant tout bas pour ne pas déranger sa quiétude. « On va rentrer se coucher, t’as eu une soirée plus qu’agitée. » C’est le moins que l’on puisse dire. En quelques heures, elle a quitté le nid et gagné Fake Lover, sans parler du reste. Alors, sans un mot supplémentaire, mon bras réintègre les draps, et s’en va glisser sous les plis de ses genoux. Je n’ai plus, alors, qu’à me lever, la porter et l’entrainer jusqu’à l’intérieur de la suite, par la baie vitrée restée ouverte que je referme du pied. Il me suffit, ensuite, de la déposer sur le matelas, pour que l’envie, le besoin irrépressible, me prenne de me joindre à elle, de ne pas quitter son corps une seule seconde, et d’oublier tout ce que j’avais, encore, l’intention de faire. Tant pis, je le ferais depuis le lit. Aussi, ce n’est qu’après m’être allongé contre elle, son corps reposant dans l’étreinte du mien, et après avoir remonté drap et plaid sur elle, que je me saisi du combiné et me contenter d’y scander un simple : « Carmen, j’ai faim. » En trente minutes, c’est jouable ?
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:53

« La faute à qui ? » je rétorque en lui jetant un coup d’œil de biais avec ce fin, très fin, sourire aux lèvres qui démantèle toutes mes tentatives de demi-accusation et mon air réprobateur. Cependant, je continue de le jauger du regard ce qui le pousse en explications ou, plutôt justifications, faut dire que j’ai l’upper-hand de la situation là. Oui, oui, totalement même, c’est qu’il est complètement à ma merci. Un coup de coude, ou que sais-je encore, et s’en est terminé. Son sérieux me fait sourire et il m’annonce qu’il souhaite voir ça. J’échappe un rire. « Hm, je vais m’entrainer alors » Je suis certaine que cela ne peut pas être si compliqué. Non, il suffit de savoir positionner ses lèvres et… ouais, toute une technique. Je laisse ça pour plus tard. En attendant, je le regarde s’essayer à l’exercice. Je ne commente pas, je préfère attendre de voir une amélioration dans la technique mais surtout le résultat. Aller Loxias, tu peux le faire ! Go, go, go ! On en arrive à parler de notre tout premier échange dans les cachots. Un souvenir sensiblement différent de la scène qui se déroule, que l’on est entrain d’inscrire dans le film de nos vies, de notre existence. Et, je ne manque pas de le lui faire remarquer. J’échappe un rire en l’entendant avant que mes prunelles ne se posent sur l’amas de fumée qui vient de s’échapper d’entre ses lèvres. Un dessin, une forme…abstrait. A combien de tentatives il en est là ? « T’es vraiment mauvais » je constate en prenant un air détaché, sur les bords désinvolte et surtout taquin. Voire provocateur. « … mais bien plus plaisant » je lui murmure ensuite, et malgré la moquerie, je m’en vais contre lui, son bras raffermissant sa prise autour de ma taille, et après ses lèvres sur mon front, je tends le cou pour déposer les miennes à la commissure des siennes. « Et non, c’est pas vrai j’ai pas crié… » j’ajoute dans un souffle, certainement de mauvaise foi. A vrai dire, je ne me souviens plus très bien de ce que j’ai pu faire ou pas tant j‘étais, disons, occupée à autre chose… Et, j’affiche un sourire. Un sourire légèrement béat, voire de l’imbécile heureux. Parce que oui, je crois bien être heureuse, là, maintenant, tout de suite, avec lui, dans ses bras. Je n’ai même aucun doute la dessus. Je crois aussi que j’ai le droit de l’être et que je peux l’être. Je ne saurais dire si ce que je ressens sont les symptômes de cette maladie que l’on appelle amour, ou celle du bonheur. Le vrai. Mais qu’est-ce qui est bonheur et qu’est-ce qui ne l’est pas ? Ou alors un mélange des deux ? Quand est-ce que tu sais que t’es heureux ? Et quand est-ce que tu peux dire que tu ne l’es pas ? J’ai l’impression de revenir deux, peut être trois, semaines en arrière, sur ce pont en compagnie d’Evan. Avec les mêmes questions, la même réflexion mais pas avec les mêmes réponses parce qu’il n’y’en a pas, parce qu’il n’aura pas de réponse universelle seulement celle que je voudrais bien donner. Ainsi, disons simplement, pas avec le même état d’esprit entre la fois précédente et maintenant. La tête calée sur ce bras reposant autour de son épaule, je me sens heureuse. Mes doigts caressent distraitement, doucement sa peau, son cou… Alors, oui, je me sens satisfaite, je me sens simplement légère, bien. Je ne saurais trop décrire. C’est à la fois tellement réel et irréel. Tellement euphorique et… oui, simplement euphorisant. Néanmoins, à force de pousser cette réflexion sur le bonheur, mon esprit en vient à buter sur un détail. Un détail plutôt imposant. Loin de n’être seulement détail au final. Je ne saurais trop dire si cela renverse la vapeur, en fait, non, elle vient juste le voiler. Et, j’espère qu’en l’extrayant de ma tête, le voile pourra être levé et laisser cette sensation précédente m’éprendre et m’envelopper entièrement sans jamais plus pouvoir se résorber ou quoique ce soit d’autres. Je me mets à hésiter, à balbutier, presque bégayer. La nervosité cavalant dans mes veines, agitant mes muscles, mon pied qui se fout à marteler le sol jusqu’à ce sa main ne vienne se poser sur ma cuisse et paralyser tout ça. Ma jambe se calme, ma nervosité s’apaise, comme domptée. Ca m’en étonne presque et j’ancre d’autant plus mes prunelles émeraudes dans l’azur des siennes. Son calme apparent me rassure et me calme à mon tour. Je frémis légèrement sous son touché. Je veux faire quoi ? Hm, potentiellement, absolument rien. C’est ça ma réponse. Mais, j’ai comme l’impression que c’est impossible. Ne rien faire serait tellement plus simple car ca ne force à aucune décision sauf celle de laisser couler, attendre, voir et aviser. Cependant, est-ce que nous disposons réellement de ce luxe là ? Je ne sais pas. Aussi, je me pince les lèvres, silencieuse, dans l’espoir qu’il poursuive. Il m’annonce que sortir de cette petite cage dorée n’est pas dans ses plans, que les miens doivent être sensiblement pareil, et il n’a pas tord, alors… retour à la case départ. Ou à l’envoyeur. C’est exactement ma réponse précédente: rien, attendre et laisser couler. Du coup, le fait qu’il me propose cela comme une option me laisse perplexe. J’arque un sourcil, moyennement convaincue. Parce que je sens le coup foireux. Oui, je fais quoi si, par exemple, en allant à l’un de ces rendez-vous que la production de fake lover a organisé, je la croise ? Je ne suis vraiment pas frivole de l’improvisation. Alors, je veux savoir ce qu’il en est pour pouvoir réagir le plus normalement possible. Loxias me tend la cigarette que je cale entre mes lèvres et il reprend la parole. J’inspire longuement avant d’expirer en hochant la tête pour acquiescer à ses questions pourtant rhétoriques. Il ne termine pas et, étrangement, je n’insiste pas. Une seconde file, peut être moins, il reprend de lui-même. J’écoute, j’essaie de chasser mes pensées, j’essaie d’écouter d’une oreille nouvelle et objective, j’essaie de ne pas interpréter à tord. J’essaie de comprendre et intégrer cette situation compliquée qu’est la leur, cette situation à laquelle je suis plus ou moins liée et mêlée maintenant, mais aussi à la situation qu’est la notre. Je l’entends me dire qu’il l’aime et qu’il l’aimera toute sa vie, et j’arrive à l’accepter parce que je n’ai jamais eu une définition fermée de l’amour, parce que ma définition de l’amour n’est pas celle qu’on entend un peu partout. Et, ma réponse au casting de l’émission me revient en tête. Et, au fond, de moi, je me dis que j’ai raison de penser comme ça, d’avoir cette vision là, de voir les choses ainsi et de les avoir toujours vu ainsi… Il évoque cette prêtresse jalousie. Cette perfide et joueuse jalousie. Mes traits ne bougent pas, mon regard s’en va seulement fixer un autre point que ses prunelles saphirs capables de me faire chavirer. Même si ? Non, je n’aurais pas la fin. Je soupire doucement avant que sa supplique ne me parvienne et qu’il ne me retire la cigarette entièrement consumée, le mégot, que je m’apprêtais, inconsciemment, à recaler entre mes lèvres. J’accuse un léger mouvement de surprise. Son front trouve le mien. « Oui » je souffle contre sa peau ébauchant un sourire avant qu’il ne m’enchaine avec un monologue qui tiendrait sur deux pages A4 sans déconner. Mais un monologue qui m’arrache un rire. Ce que j’en pense ? Hm… je ne sais pas ce qui est le pire, avoir l’idée d’un tel programme ou l’approuver et l‘imaginer prendre forme, vie. Vous voyez maintenant ce que j’en pense ? Son nez frôle le mien, j’affiche un sourire, et j’ouvre la bouche pour répondre mais, à nouveau, il ne me laisse en placer une que ses lèvres se déposent sur les miennes. « T’es barge, complètement barge… » je murmure à quelques infimes millimètres de ses lèvres, ma paume libre reposant contre sa joue. Ce n’est même pas de l’affliction, loin de là, une simple constations qui ne change en rien la donne. Parce que je le savais déjà, tout ça. Je rêve où il essaie de me faire ‘culpabiliser’ ou m’amener à lui sauter dessus. Il ne va pas me la faire à moi celle-ci ! Un nouveau baiser échoue sur mes lèvres fébriles, pas pour me déplaire, dégageant quelques mèches de sur mon visage, chevelure qu’il chahute. Et, un sourire malicieux prend possession de mes lèvres. « Tu serais incapable d’attendre… » je lui lance ensuite dans un murmure, et d’une voix volontairement basse, trainante, suave. Je ne questionne pas j’affirme, je joue et je provoque. Je provoque de cette main, ces doigts qui, en partant de sa joue, glisse lascivement, légèrement, dans son cou, son torse, son ventre sur lequel elle s’attarde, pianote, avant de disparaitre dans son dos que mon bras entoure, jouant de promiscuité. Mes rétines ancrées dans les siennes guettant le moindre signe de faiblesse. Un léger silence s’installe. Un silence fébrile et fragile qu’il rompt en me parlant de fatigue. J’arque un sourcil traduisant un: est-ce que j’ai l’air fatiguée, sérieusement ? Pas le temps de répondre qu’il projette déjà de me mettre au lit. Je ris. « Je me sens pourtant revitalisée » je lui confie caressant tendrement sa nuque, mon visage rivé vers lui, alors qu’il s’emploie à passer un bras sous mes genoux et me soulever. Je passe le second bras autour de son cou, en prenant soin de bien rabattre le drap pour l’aider à ne pas perdre notre cocoon nem géant. « Han, qu’il fait chaud la dedans » je constate lorsqu’on passe les baies vitrées en sourire complice aux lèvres. Mon corps regagne le lit, le sien aussi. Il me recouvre, et je tire d’autant plus sur drap et plaid pour l’en recouvrir également avant d’aller me blottir contre lui. On avait dit: jamais. Je me cale sur mon flanc, ma tête posée contre son épaule, et mon bras reposant sur son torse. La seconde d’après je l’entends quémander de la bouffe à Carmen via combiné interposé. J’échappe un rire à sa façon de faire. « C’est aussi comme ça que tu lui as demandé pour les préservatifs ? » je demande un sourire amusée aux lèvres. Non parce qu’à ce compte là c’est limite étrange qu’elle ait accédé à sa requête… Comme là, présentement. « D’ailleurs ! » je m’exclame soudainement comme frappée par la lumière divine. « Tu ne m’as jamais dis ce que signifiait: chamsi. Pourtant c’est vraiment pas la première fois que tu me le dis. Tu penses bien que je veux savoir » je lui fais mutine avec cet air de première de la classe, le large sourire colgate en prime. A ce moment là, un truc me revient. « Hm, reprend le combiné et précise lui que tu ne manges pas de porc Loxias » Oui, je passe légèrement du coq à l’âne. En fait, je laisse mes pensées venir, sortir, sans aucun ordre logique ou un lien cohérent. Tant pis. Je mets ça sur le compte de la fatigue et de mon cerveau éreinté.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:54

Changer de sujet pour ne surtout pas rester sur cette impression de précarité, précarité des sentiments, précarité de l’équilibre d’une relation. Ce n’est pas le cas, qui plus est, je sais absolument où j’en suis, je sais absolument où je vais, mais toutes les vérités n’étant pas forcément bonnes à dire, surtout pas la première nuit, j’aimerais autant pouvoir profiter de celle-ci comme il se doit, et évoquer les légers détails contrariants un peu plus tard. Alors je l’implore, l’intégralité de mon visage se faisant de nouveau caresse, et s’en allant au contact du sien, puis je me lance, après son accord quasi-tacite, dans une tirade de laquelle je ne parviens à me dépêtrer, évoquant un planning de copulation pour le moins serré, voir même carrément impossible à tenir sachant que les laboratoires d’analyses médicales ouvrent rarement avant neuf ou dix heures du matin. Mais soit, mon but n’était pas vraiment de le mettre en application, mais plus de lui faire comprendre à elle, à quel point j’ai besoin de faire vite, à quel point c’est handicapant, pour moi, de me retrouver sanglé dans cette prison de latex. J’veux pas, j’peux pas. C’est aussi inconfortable qu’incommodant, lorsqu’il faut s’arrêter en plein vol pour enfiler ce truc en plastique, ou lorsqu’il faut rompre le charme, pour s’en débarrasser au plus vite. Et puis, oui, elle n’a pas tort, j’ai pas envie de quoique ce soit entre nous, aussi infime soit-il. Je veux pas, parce qu’à mes yeux, c’est antonyme de confiance, c’est comme si je la suspectais de quelque chose, comme si j’imaginais qu’elle pouvait être assez sotte pour s’offrir au premier venu, sans protection, comme si je doutais d’elle, tout simplement, ou que je sous-entendais qu’elle ne devait pas me faire confiance. Ce n’est pas le cas, je sais qu’elle n’a rien à craindre moi, tout comme je sais que je n’ai rien à craindre d’elle, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais. Pourquoi attendre, alors, puisqu’on sait que c’est sérieux ? Pour le plaisir incommensurable qu’apporte le latex ? Elle m’accuse d’être incapable d’attendre, et quelque part, elle n’a pas tort, seulement si elle me le demandait, je le ferais, malgré ses subterfuge grossiers, comme sa voix trainante, ou ses paumes caressantes qui descendent encore et toujours plus bas, trop bas. Mon palpitant manque plusieurs battements, et mes sourcils se froncent. Joue pas à ça, Nora, pas alors que le ciel vire au bleu marine, et que le soleil ne tardera plus à se pointer. Le bas ventre contracté, je préfère ignorer cette sensation et me concentrer sur autre chose, comme son regard fatigué, ses paupières lourdes qui refusent, pourtant, de se fermer. Je repense à la soirée qui vient de s’écouler, une soirée durant laquelle on s’en est allé, durant laquelle nous nous sommes retrouvés projeté face caméra, dans un mode télévisuel dont nous ne connaissions que la version édulcorée, une soirée durant laquelle elle s’est trouvée sacrée, grande gagnante, candidate la plus aimée, la plus admirée, la plus enviée, une soirée que je suis venu ponctuer d’une manière plus qu’éreintante. Je tente de l’amener à capituler, mais elle résiste, affichant un air surprit, tout d’abord, puis allant jusqu’à prétendre être totalement revitalisée. Je n’irais pas jusqu’à dire que je la connais parfaitement, mais je sais encore faire la différence entre le ton trainant qu’elle emploie pour singer la sensualité, et le ton trainant de la nana clairement en manque de sommeil. Alors je la soulève, sans trop lui demander son avis, et l’entraine vers l’intérieur qu’elle trouve trop chaud, et juge bon de me le faire savoir. Je lève les yeux au plafond sans, toutefois, parvenir à réprimer le sourire qu’elle fait naître sur mes lèvres. « Et encore, c’est rien. Attends demain, 4h53... » Je rétorque en la jetant sur le lit sur lequel je la laisse rebondir deux fois, avant de la rejoindre tout en m’emparant du téléphone. Pour quelqu’un qui avait chaud, je trouve qu’elle se laisse couvrir bien docilement, et qu’elle s’emploie un peu trop spontanément à en faire de même pour moi, avant de venir s’y blottir, contre moi, au contact de ma peau. Le combiné contre l’oreille, j’informe Carmen de l’état de mon estomac, pendant que Miss J’ai-pas-sommeil, la joue écrasée contre mon torse, se moque de ma façon de faire. Une paume sur le combiné, afin d’éviter à Carmen d’assister à ça, je réponds : « C’est toi qui a demandé à Carmen pour les capotes, moi je me suis contenté de lui montrer pour définir la taille... » l’air de rien, les doigts de ma main libre venant jouer délicatement sur sa tempe, avant de se perdre dans ses cheveux. Je descelle à nouveau les lèvres pour répondre à Carmen qui me hurle dans l’oreille, lorsque Nora enchaine sur tout autre chose. Elle se perd dans une explication visant à me demander la signification de Chamsi. Je tente de lui intimer le silence, d’un index pointé contre mes lèvres, mais puisqu’elle est échouée sur mon torse, elle ne voit rien de ce qui se passe au-delà, au-dessus. Carmen s’impatiente, m’informant que nous ne sommes pas les seuls clients de l’hôtel, et qu’il faudrait songer à cesser de monopoliser son temps et son attention, mais Nora n’en a pas fini avec moi et reprend la parole pour la énième fois en quinze secondes, passant une nouvelle fois d’un sujet à un autre sans aucune transition en me demandant de reprendre le combiné que j’ai toujours en main pour informer une Carmen à qui je n’ai encore rien eu le temps de commander, que je ne mange pas de porc. Il y aurait presque de quoi se moquer pendant une bonne partie de la journée, si sa façon de prendre soin de moi, de penser pour moi, n’était pas si mignonne. « Une seconde, Carmen, excusez-moi... » j’informe mon interlocutrice, attirant le regard curieux de Nora qui relève enfin le menton vers moi. « C’est dingue ce que tu peux être bavarde quand t’es crevée, Chamsi...» Je me moque doucement, en caressant son visage de ma main libre. « Chamsi qui, soit dit en passant, signifie “ma petite crêpe fourrée au latex” en arabe... Mais j’aime quand tu te soucies de moi, comme ça. » Mes doigts glissent jusqu’à son menton que j’amène à ma bouche. Un tendre et éternisant baiser plus tard, je ramène le combiné jusqu’à mon oreille. « On pourrait avoir deux petits déjeuners king size avec absolument de tout sauf du porc ? Vous avez de croissants ? Pas les trucs anglais tout sec, hein, mais les vrais croissants pur beurre dorés et croustillants sur le dessus, et tout tendre à l’intérieur ? Et de la gelée de coing, aussi ! Jus d’oranges pressées, et hum... des oeufs. Mais surtout pas de bacon ! Dieu me regarde... Et ce serait possible d’avoir ça genre dans dix minutes grand max ?... Hum... Oui, oui... Faites au mieux... Ok... Oh et, Carmen !! C’était medium, en fait. C’est bien comme taille, ou pas ? » j’attends une petite seconde avant que la tonalité me réponde, et que je lance un dernier « Allô ? » sans trop y croire. « Elle a raccroché. » j’informe Nora en haussant les épaules, avant de reposer le combiné sur son socle, et de me laisser glisser complètement sur le matelas, pour me retrouver à sa hauteur, sa tête se calant dans le creux de mon épaule. « Pourquoi tu refuses de dormir ? » je l’interroge doucement, en passant un pouce sur une pommette. « Je ne bougerais pas d’ici... Plus jamais. » je tente de la rassurer en partant en quête de ses lèvres que je trouve, que j’entrouvre, que je savoure. Et puis, je laisse une seconde, une minute, que sais-je, je n’ai plus la notion du temps, en la réintégrant dans l’étreinte de mes bras. Juste comme ça, juste elle et moi, seuls au monde, silencieux mais pas gênés. Mes doigts s’emmêlent et démêlent ses cheveux, et lorsque je sens sa respiration s’alourdir quelque peu, je chuchote « Soleil... Ça veut dire “mon soleil”... » Je ne sais pas si elle m’a entendu. Peut être pas, ou peut être que si. Je ne vérifie pas, mais lorsque des coups retentissent à la porte, je tente de m’extraire du lit le plus discrètement possible, avant de me vautrer lamentablement sur le sol, en cherchant à enfiler mon caleçon trop rapidement. Et lorsque je me hisse à l’aide du matelas, je découvre une Nora parfaitement éveillée, et parfaitement droite. « Désolé... » je grimace en me relevant complètement, le caleçon sur les hanches, avant de disparaître en direction de la porte. Trois minutes plus tard, et pas une de plus, je beugle un « Nooooooora ! » depuis l’entrée de la suite. « Viens te montrer à Carmen, qu’elle s’assure que t’es en vie et parfaitement épanouie ! » du moins, je l’espère sinon la saucisse de dinde avec laquelle elle me menace risque bien d'atterrir quelque part où elle n’a pas lieu d’être.
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:54

Il prend soin de me rappeler que je suis celle qui a demandé les préservatifs. Je me pince les lèvres, pas faux. Plutôt vrai même. Mais, c’est surtout la suite qui m’interpelle. J’écarquille les yeux en relevant le visage vers lui. « Lui montrer ?! » je répète interloquée avec une expression hébétée au visage. Oui, vous pensez bien que dans toute ma candeur et innocence c’est un scénario assez libidineux, limite pervers, qui se déroule jusqu’à me rappeler de la tonne de boite avec laquelle il s’était ramené et je secoue la tête. Et, je crois même que c’est exactement la réaction qu’il souhaitait en jouant d’ambigüité. « Tsss » je lâche levant les yeux au ciel en réintégrant ma place initiale, affichant une légère esquisse. Puis, je l’entends converser avec Carmen à l’autre bout du fil. Enfin, converser est un bien grand mot quand me parviennent, en différé, ses hurlements. Cela dit, après sa requête, persuadée qu’il a raccroché, je commence à me répandre et déverser en questions avant de lui rappeler qu’il ne doit pas oublier de lui faire part, à Carmen, de son régime alimentaire particulier et, c’est seulement là, que je comprends qu’il est encore au téléphone avec elle. Ses doigts inclinent ma tête de sorte que mon visage lui fasse face. Il m’accuse d’être un trop plein bavarde en mode crevée. J’affiche une petite moue désolée, coinçant ma lèvre inférieure entre mes dents, confuse. Néanmoins, il prend soin de m’informer de la signification de « Chamsi » J’arque un sourcil peu convaincue. « Bluff ! T’aurais jamais osé m’appeler comme ça… là-bas » et toutes ces fois là. Je termine évoquant le nid de manière floue, comme un souvenir brumeux alors que bien ancré dans notre mémoire. Le long et tendre baiser qu’il me donne me donne raison, j’ose le croire et je savoure plus que réceptive. Je ne relève même pas le fait de me soucier de lui qui semble l’étonner ou juste qu’il apprécie, et qui me semble absolument naturel. Soit. Il finit par se détacher, je reste à sa hauteur, et il débite un flot de parole faisant office de commande. Je me fous à agiter une main vers la négative, devant son visage, en l’entendant commander pour deux. J’essaie de lui faire comprendre que je ne mangerais pas, pas maintenant, j’ai pas faim. Sauf s’il comptait manger pour deux, ce qui est sensiblement différent, ce qui me fait sourire et reposer ma joue sur son torse… La minute d’après, je pouffe de rire en l’entendant parler de taille de préservatif. « Sans blague » je lui rétorque quelque peu railleuse. C’est clair qu’elle aurait été ravie de discuter taille avec toi si elle n’avait pas eu d’autres clients, t’inquiètes chaton, c’est rien. Après quoi, il s’enfonce un peu plus sous les draps me rejoignant. Une fois à ma hauteur, je lui lance un nouveau sourire amusé, avant de lui dérober un baiser et finalement déposer ma tête contre son épaule. Puis, là, douche froide… enfin, disons que je ne m’attendais pas à ce qu’il voit et parvienne à interpréter ça ainsi… « De peur que tu disparaisses… » je murmure spontanément, le visage rivé vers le sien alors que sa peau effleure la mienne. « …comme dans un mirage, pouf… » je poursuis d’une voix basse et passablement ensommeillée, les doigts qui s’écartent soudainement dans les airs à la façon d’un magicien jetant un sort. « …un rêve désaxé, une illusion perfide, une chimère en plein désert… un enchantement qui s’estompe… » je termine dans un murmure, mes entrailles frémissants sensiblement, d’une voix lourde. Lourde de fatigue, lourde de sommeil. Et, je cligne des yeux, une fois, deux fois, avant que sa voix ne s’élève, effleure ma peau, et glisse doucement jusqu‘à mon oreille. Sa voix me rassure, ses lèvres m’apaisent. Je tends le cou, mes doigts caressent délicatement sa joue, mes lèvres cèdent face aux siennes, mon cœur s’affole, ma respiration tangue… je savoure, je m’épanche, je m’en délecte… Une minute, peut être moins ou plus, je ne sais pas, sa bouche se détache de la mienne, la mienne qui tente vainement de la retenir avec cette petite voix dans ma tête qui quémande encore un peu de temps, encore un peu de ce contact enivrant et exaltant. Juste un peu plus… Et, ses bras prennent le relai m’accueillant, se refermant sur moi dans une étreinte salvatrice et protectrice qui me garde de tout et contre tout. Je ferme les paupières, mes bras entourant également son corps. Je sens ma joue s’échauffer au contact de son épiderme, et, comme pour tempérer, je me mets à effleurer régulièrement, doucement, une zone sur son bras reposant sous le bout de mes doigts. Quelques minutes filent, je sens mes muscles se relâcher, mon corps se laisser aller, mon angoisse en demi-teinte s’évaporer… Ses caresses dans mes cheveux ont un effet anesthésique, presque hypnotique, si bien que je sens Morphée venir me séduire de son sommeil de plomb, venir m’assommer d’une soudaine et virulente vague de fatigue. Une vague intense, puissante, dévastatrice. Et moi, lui résister de moins en moins. Comme de larges filaments qui étreignent mon corps et le bercent. A moins que ce ne soit le marchand de sable qui s’en vient de me recouvrir toute entière de son sable soporifique, somnifère. Les grains venant glisser sur mon enveloppe fragile abrutissant, endormissant, étourdissant chaque infimes pores, chaque muscles, chaque articulations, pénétrant un peu plus la chair pour atteindre les fibres, les os, tout… Ma respiration s’alourdie et mon esprit tourne au ralenti. Sa voix raisonne comme dans un écho lointain dans ma boite crânienne. Le sens met du temps à me parvenir mais y parvient quand même. Mon agitation précédente n’est plus qu’un vaste souvenir, mon corps s’engourdit et s’alourdit contre le sien. Et l’unique pensée qui se diffuse est celle qui vise à libérer encore plus mon esprit et ma conscience en me répétant que je suis bien là, contre lui, que nous sommes bien et que je voudrais voir cet instant s’éterniser… Je rends les armes progressivement, ou peut être les ai-je déjà rendu, j’en sais rien je m’en fous. Cependant, lorsqu’un quelque chose tombe dans un bruit sourd au sol, je reprends une conscience accrue de la situation et j’ouvre brusquement les yeux, guettant, chassant vivement aussi bien les dégâts qu’ont causé Morphée et son pote le marchand de sable. Je me rends également compte que ce qui git sous moi n’est plus le corps de Loxias mais le matelas. Il a disparu de mon champ de vision. Je me redresse légèrement prête à hurler au complot, au mirage, au leurre, à…l’utopie lorsqu’il réapparait progressivement. D’abord, ses mains sur le lit, sa tête, son visage, puis son corps tout entier et sa voix. La pression redescend, marre de cet ascenseur émotionnel qui ne cesse de faire des siennes en moi, j’ébauche un sourire lorsqu’il s’excuse, avant de secouer sensiblement la tête lui faisant comprendre que c’est inutile. Je remarque le tissu qui le recouvre, je le regarde s’éloigner et lance faiblement un « Où vas-tu… » si faiblement qu’il n’entend pas. Je soupire doucement, je sais qu’il va revenir, alors je me permets de refermer les yeux et remonter, dans un mouvement lent, le drap sur mes épaules, me blottissant dedans. Quiétude et légèreté reviennent assiéger mon corps, mon esprit, peut être bien mon âme aussi. Très certainement même jusqu’à ce qu’il hurle mon prénom. Ca me fait l’effet d’un réveil qui sonne trop tôt, d’un réveil qui sonne beaucoup trop fort aussi. Je sursaute légèrement, m’éclaircissant la voix prête à beugler un: quoi en doublant voire quadruplant chaque voyelles. Mais, il me devance et me demande de venir rassurer Carmen sur mon état de santé et compagnie. Là, j’ai presque envie de répondre que j’ai la flemme, que je suis crevée, que j’ai envie de sombrer, que je la rassurerai un autre moment. Puis, que dans tout les cas s’il avait eu raison de moi j’aurais été consentante alors, au fond, oui ce n’est pas si grave, tout autant que ca ne la regarde pas peu importe les directives, les ordres qu’elle a reçu d’un quelconque supérieur. Je règle ma vie comme je l’entends, je fréquente qui je veux et ainsi de suite… Ainsi avoir participé à une émission de téléréalité ou l’avoir gagné ne changera absolument rien à cela. Aussi, je traine d’autant plus dans le lit longtemps, décidée à ne finalement pas me lever lorsque j’entends Carmen s’impatienter, grogner, et menacer d’entrer. Je lâche un soupir avant de me redresser. Une fois assise sur le lit j’ai l’impression d’accuser un lendemain de soirée trop arrosée. Je fronce les sourcils, glissant jusqu’au bord du lit, posant pied à terre. « Je dois passer par la case salle de bain pour me refaire un visage ou c’est pas la peine ? » je lance sur un ton qui souhaite se faire plaisantin, mais surtout pour faire patienter la réceptionniste en m’accordant quelques secondes avant de me mettre en équilibre sur mes pieds. Je tire le drap avec moi, je le passe autour de mon buste comme on s’enveloppe dans une serviette de bain, laissant l’étoffe tomber dans un espèce de halo de lumière aveuglant, agressant mes rétines fatiguées avant de recouvrir le reste de mon corps. J’avance quelque peu chancelante, trainant de fatigue. En passant devant un miroir, en plus de louper un battement, une main s’affaire automatiquement à aplatir, dompter, mes cheveux ébouriffés, chahutés témoignant d‘une nuit agitée, hm, très agitée… En arrivant derrière Loxias, mes doigts glissent légèrement dans son dos meurtri avant de se déposer sur son ventre, mes bras l’entourant. Je dépose furtivement, discrètement, mes lèvres entre ses omoplates avant de lancer « Je vais bien Carmen, très très bien même » depuis le dos du brun. J’aurais dû m’habiller, j’aurais peut être dû m’habiller… soit. « Je pense même qu’il est inutile que vous vous inquiétez constamment ou davantage, je vais bien, je ne peux qu‘aller bien maintenant. » j’ajoute avant de décaler légèrement la tête pour lui décocher un sourire radieux dont j‘ai le secret. Fatigué, mais radieux. Parce que oui, comment la convaincre et la rassurer si je reste planquée derrière Loxias ? J’aperçois aussi l’aliment qu’elle pointe sur lui, je me retiens de rire des fois qu’elle mette les potentielles menaces, qu’elle forcément dû lui faire, à exécution. « Hm, posez votre arme Carmen... D’ailleurs, hm, à ce propos,… serait-il possible d’avoir un second pass ? » je lui demande, tant qu’à y être autant y aller et tire un peu plus sur la corde, battant des cils avec un air innocent. D’un côté, vu nos plans de ne pas quitter la suite jusqu’à ce qu’on nous foute dehors c’est plutôt inutile mais comme je lui avais promis de demander, je m’exécute. Le regard suspicieux de la vieille hispanique fait un rapide aller-retour entre moi et Loxias. Je comprends la question muette qu’elle me catapulte à l’esprit. Je me tâte à lui mentir genre: ouais, je viens d’arriver y’a quelques heures mais j’ai déjà perdu le mien, tu vois le délire ? Normal, j’ai besoin d’un second quoi. Ok, je laisse tomber le mensonge et j’hoche la tête solennel. « Oui » pour lui, je ne termine pas ca me semble assez évident. Puis, un silence s’étire. Pas que j’ai envie de me débarrasser de la réceptionniste mais c’est que… on a pas vraiment le temps. Le soleil va bientôt se lever, et mon sommeil s’impatiente. « Tu…devrais aller manger, non ? » je fais à l’intention de Loxias, levant les yeux vers lui avec un air complice et légèrement insistant qui tente de communiquer silencieusement mais surtout discrètement avec lui, lui faire comprendre ce qui traine dans mon esprit et qui ne peut en sortir. Approuve, comprend, fais quelque chose, n‘importe quoi !! Parce qu’au pire, je m’occupe de Cerbère, et au mieux, elle comprendra qu’il est temps pour elle de prendre congé. Surtout me laisse pas crever dans ce silence ou elle comprendra le subterfuge, enfin ’’subterfuge’’ hein.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:55

Sa respiration s’apaise, sa tête se fait plus lourde contre mon épaule, puis mon torse à mesure qu’elle se recroqueville, qu’elle se cale contre contre moi, et que mes bras se referment sur son corps frêle, à ma merci. Mes doigts s’attardent, mes doigts s’égarent, mes doigts redécouvre son dos, ses reins, sa hanche, sa nuque, sa joue, et mon regard suit, profitant de se drap qui s’arrête à la naissance d’un fessier, pour observer, contempler, ce qu’elle n’a fait que dérober à ma vue jusqu’alors. Est-ce que je suis fatigué ? Je suis mort ! Me je suis également tiraillé par la faim, et la douleur cuisante dans mon estomac me refuse tout repos. J’ai beau sentir mon corps éreinté s’enfoncer toujours plus dans la chaleur du matelas, dans la quiétude de ses draps, je sais également que le sommeil ne viendra pas. Et tant mieux ! Je ne suis absolument pas pressé, bien au contraire, l’observer, la caresser, la contempler, la cajoler, je pourrais faire ça toute la nuit, voir toute la vie si seulement je n’étais pas bassement humain. Alors, je repense à ce qu’elle vient de me confier, sa peur instinctive de s’endormir pour, au réveil, découvrir que tout ceci n’était l’oeuvre que de sa frustration poussant son imagination à toujours plus réalisme, la conduisant à une folie douce, un rêve éveillé qu’elle ne voudrait plus quitter, un imaginaire dans lequel elle se serait enfermée. Et quelque part, je comprends. Je comprends et j’en viens à culpabiliser, parce que c’est ma faute, parce que c’est moi qui ai rendu cette peur possible, parce que c’est moi qui ai tiré sur le fil encore et toujours plus, jouant avec le point de rupture, sans jamais lui permettre de céder, tel un tortionnaire sadique, un tortionnaire dément et psychotique, un tortionnaire aimant... N’est-ce pas pire ? L’ai-je conduit aux portes de la folie ? Mes doigts caressant son grand front, je m’en veux tellement. J’aimerais qu’elle comprenne, j’aimerais qu’elle sache que malgré la difficulté, la complexité de notre situation, elle n’en demeure pas moins totalement légitime, et que jamais je ne la quitterais, à moins qu’elle me chasse, à moins que ce ne soit pour revenir bien vite. Comme lorsque des coups retentissent à la porte et que je sais qu’il me faut la quitter, quitter son corps, quitter ses bras. Ça a beau être tout à fait temporaire, j’ai quand même un mal de chien à me défaire de cette étreinte, à me faufiler, comme un voleur, hors de ces draps. Alors je me contorsionne pour qu’elle ne le remarque pas, pour qu’elle ne se rende compte de rien, ainsi je n’aurais plus qu’à revenir très vite, et reprendre ma place l’air de rien, sans qu’elle n’ait conscience de rien, qu’elle n’ait pas à ouvrir les paupières sur un lit vide de moi. Malheureusement, mon habilité à me hisser hors du matelas s’avère être à la hauteur de ma maladresse à enfiler un caleçon précipitamment, tout en cherchant à avancer en même temps. Mes genoux entravés par le tissu se cognent, se croise, mes tibias se chevauchent et je me retrouve à provoquer ma propre chute, de tout mon long, m’écrasant comme une sombre merde sur la moquette, dans un bruit sourd et un gémissement de désespoir teinté de surprise. J’ai à peine eu le temps de déplacer main et bras, histoire de m’éviter la perte des dents du bas. Après un court moment de flottement, je m’aide, je m’accroche au matelas pour me redresser, le caleçon remonté afin de ne pas reproduire l’expérience. Je murmure de vagues excuses en le remarquant parfaitement éveillée, assise dans le lit, semblant passablement... soulagée ? Je ne comprends pas, je ne cherche pas non plus, j’ai pas le temps, faut que je fasse vite, le lit me manque déjà. Aussi je me précipite hors de la chambre pour gagner l’espèce de salon attenant, donnant sur la porte d’entrée. Je m’attendant, en l’ouvrant, à découvrir un groom en livrée aux couleurs de l’hôtel, comme c’est l’usage, mais à la place, c’est Carmen, dans toute sa splendeur qui me fait face. Les phalanges blanchies de trop serrer la poignée du charriot qu’elle pousse, elle me jette un regard plein de méfiance, avant de sonder au-delà de ma personne, vers le fond de cette pièce où, je suppose, elle espère -en secret- découvrir le cadavre d’une Nora baignant dans son sang. « Je n’ai pas fini d’abuser d’elle, elle peut encore servir. D’autant que j’ai encore trois boîtes de capotes, j’voudrais pas jeter... » dis-je, nonchalant, en m’emparant d’une bout de brioche tranchée, qui me faisait de l’oeil depuis son charriot. Mais à peine ai-je le temps d’en détacher un bout pour le conduire jusqu’à mes lèvres, que la quinqua -ou sexa ?- se jette sur une de ces drôles de saucisses ornant une assiette, pour me pointer avec cette arme flageolante. « Où est-elle ? » grogne-t-elle, menaçante, prête à bondir dans le salon pour aller chercher par elle-même. C’est comme ça que je me retrouve à appeler Nora pour qu’elle vienne rassurer la vieille femme, et qu’elle lui évite de saccager la chambre façon chien renifleur des stup. Sauf que la réponse ne vient pas, sauf que plus un bruit de parvient d’au-delà la porte coulissante restée ouverte. Je me tourne à moitié, tentant de planquer mon inquiétude, tendant l’oreille en direction de la chambre... « Nora ? » j’implore à moitié, un sourire de façade plaqué sur les lèvres. « Elle arrive. » j’assure à Carmen arborant une moue et un hochement de tête à peine exagéré. Sauf qu’elle n’arrive absolument pas, et que l’hôtesse d’accueil m’ordonne de la laisser passer, tentant même de forcer le passage façon belier, un pied frottant le sol, les naseau crachant des gerbes de fumée... À moins que ce ne soit que dans ma tête. Toujours est-il qu’elle en devient clairement effrayante et que lorsque j’entends la voix de Nora, mon soulagement est réel. Elle demande si elle doit passer par la salle de bain, et je lève les yeux au plafond. N’a-t-elle donc aucune conscience de l’urgence de la situation ? Je risque ma peau à chaque seconde, là. « Contente-toi de venir... » je rétorque, mon sourire crispé toujours dirigé vers Carmen. Parce que c’est pas tout ça, mais j’aimerais manger et retourner me coucher, pas forcément dans cet ordre, d’ailleurs. Je jette un coup d’oeil inquiet aux rideaux tirés, appréhendant toute forme de luminosité, sauf que celle qui arrive me satisfait plus que prévu. Nora drapée de lumière vient d’apparaitre, et glisse dans notre direction. Je me retourne vers Carmen, haussant plusieurs fois le sourcil, un sourire niais aux lèvres. Et oui, elle est belle, hein ? Et oui, elle est mienne, hein ? La pointe de ses doigts dans mon dos me fait frissonner de douleur et de plaisir mêlé, et bientôt se sont ses lèvres qui viennent me soigner, me panser, et je souris tendrement, attrapant les bras qui m’entourent et m’encerclent, pour y promener mes propres doigts, sur toute la longueur, allant, venant, repartant, revenant, tandis qu’elle s’emploie à rassurer une Carmen qui n’en finit plus de se tordre le cou façon danse Bollywood pour attraper une regard que Nora lui refuse encore. Et moi, comme un connard, je ne peux m’empêcher de sourire avec fierté quand je l’entends l’informer qu’elle va très très bien et qu’elle ne pourra qu’aller bien maintenant. Et oui, Carmelita, et c’est grâce à moi ! Haha ! Puis, brusquement, sa tête émerge de derrière mon épaule, afin d’achever de rassurer la vieille femme, et... demander un deuxième pass ? Heu... C’était peut être pas le moment idéal, là ? Si ? J’sais pas... Disons que j’aurais préféré me débarrasser bien vite de Carmen, plutôt que de lui offrir un nouveau cheval de bataille. D’ailleurs, son regard se fait suspicieux, et semble chercher à sonder mon âme, puis se braque sur Nora toujours planquée derrière moi. Petite joueuse. J’hoche la tête en même temps que Nora, ce qui, vu de l’extérieur, doit nous donner l’air passablement con, mais qu’importe, oui le pass est pour moi, et non, ce n’est pas discutable ! Bon, y a moyen qu’on nous laisse vivre notre vie librement, ou bien un jury devra délibérer sur notre cas la prochaine fois que je devrais aller pisser ? Mais Carmen ne dit rien, Carmen se contente de nous scruter. Je ne sais pas ce qu’elle attend, mais clairement elle nous fait perdre notre temps. Nora doit en prendre conscience aussi, puisqu’elle me lance un appel à l’aide sous forme d’invitation à m’en aller manger. Et oui, ça devient assez urgent sachant qu’il ne doit plus me rester qu’un tout petit quart d’heure. « Tout à fait ! » je lance, presque surpris, comme si je m’en souvenais seulement maintenant. Alors, je m’emploie à récupérer le charriot que je tire jusqu’à moi, le dégageant du seuil de la porte. Porte dont j’attrape le battant, l’air de rien, Nora toujours accrochée à moi, autour de moi. « Merci bien, Carmen. Ce fut un plaisir... » j’annonce en donnant l’impulsion nécessaire à la porte pour qu’elle s’en aille se fermer d’elle-même. « Bonne nuit ! » je lance, avec un petit signe de main, juste avant que la porte lui claque au nez. Je ne prends pas le temps d’attendre pour vérifier qu’elle ne frappera pas à nouveau ou quoi, je bloque la porte à l’aide de la table d’appoint se trouvant sur le côté de l’entrée, geste partiellement inutile, mais totalement symbolique, puis je me retourne, glissant un index entre le drap et la poitrine de Nora, tirant légèrement mais suffisamment pour que le tissu se détache et glisse d’un coup jusqu’à ses pieds. « Voilà qui est bien mieux, tellement mieux ! » j’annonce en la détaillant, un sourire satisfait aux lèvres, avant de déposer ses dernières sur les siennes dans un bref baiser, et d’entrainer le charriot jusqu’à la chambre où j’ai bien l’intention de prendre mon petit déjeuner façon pacha. « Bon ! Organisation, organisation ! » je scande face au matelas. « La bombe à poil côté droit, et la bouffe à gauche ! » Je lui lance un regard, tout en lui indiquant son côté, avant de pousser le charriot jusqu’à mon côté du lit, puis de me jeter sur le matelas avec bonheur, savourant presque la douleur cuisante de mon dos contre les draps. On s’en fout, j’aime ça tant ça appartient à ce moment, cet instant hors du temps, cet instant concrétisant elle et moi, nous... Je me tourne vers elle, roulant sur mon flanc, accrochant ses lèvres, puis me redressant sur un coude, le menton dans la paume. « Pourquoi tu veux pas manger ? T’es amoureuse, c’est ça ? Paraît que ça coupe l’appétit... Ça doit être pour ça que je crève la dalle ! » dis-je, en me redressant totalement, attrapant l’assiette d’oeuf au passage, pour y tremper le pain de mie dans le jaune que j’éclate. « Mange, Chamsi... Sinon tu devras aller te planquer dans la salle de bain pour le faire quand le soleil sera levé, et je t’assures qu’avaler ses oeufs assise sur la cuvette, c’est pas ce qu’on a fait de mieux... Mange, sinon Carmen me tuera. » j’use d’arguments plutôt convaincant, en lui tendant mon assiette entamée, pour m’emparer d’une assiette de muffins recouvert de marmelade, dans ma frénésie boulimique. « Et rapproche-toi, t’es trop loin. » je gronde, sourcils froncés, en m’enfilant le verre de jus d’orange d’une traite. « Souviens-toi du périmètre que tu ne dois pas quitter. » j’insiste en désignant mon abdomen de ma saucisse de dinde, avant d’en faire disparaitre un bout entre mes lèvres, le tout ponctué d’un regard implorant bien trop criant de vérité pour être feint. Ce même regard que je fais glisser, inquiet, jusqu’aux rideaux de plus en plus lumineux, bientôt trop lumineux. Alors je m’en retourne vers le charriot, attrapant banane et café, envisageant de tremper la banane dans le café... Pourquoi pas ?
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:55

Tourne dans ma tête que je me sens de plus en plus fatiguée. Une vieille rengaine qui assomme mes muscles et mes reliquats de volonté. Rester debout est fatiguant en fait. Et, c’est seulement maintenant que je m’en rends compte. Parce que oui, depuis le début, ou presque, ce sont les bras de Loxias qui me soutiennent et me transportent. Alors, faire l’effort de se tenir en équilibre, supporter tout son poids en sentant l’attraction terrestre nous attirer vers le bas, la subir est difficile en plus d‘être éreintant. Surtout quand on a l’impression que sa tête pèse des tonnes, limite plus que le reste de son corps. Alors ma solution n’est autre que Loxias. Loxias vers lequel je me dirige, auquel je m’accroche. Loxias qui me répond en délicates caresses, Loxias que je remercie en baiser. Un seul cette fois ci. Je me retrouve aussi à dévisager la vieille hispanique depuis son dos marqué à vif, un sourire aux lèvres. Un sourire qui se veut rassurant. Un sourire qui se veut insistant. Mais rien, Carmen reste là, à nous dévisager en chien de faïence. J’avoue que je ne comprends pas. Son attitude ou sa suspicion. Envers lui, envers nous. Nous comme une entité composée de deux éléments dont la nature tend à s’allier, se nouer, se lier, se sceller et jamais se défaire. Oui, nous. Lui et moi. Et là, j’ai l’impression d’être une ado de seize ans qui ramène son copain en douce dans sa chambre et qui se fait coincer par la gouvernante. Limite à se faire réprimander. Je nage en plein délire. Si bien que j’en arrive à me pincer discrètement pour réaliser. Mais tout est bien réel, aussi réel que ma tête qui s’alourdit contre son épaule. C’est à ce moment là que je décide de réagir, que je décide de l’ouvrir. Je dévisage alors Loxias avec insistance, mes doigts s’agitent même contre son ventre pour le sortir de sa torpeur, ou de son combat de regard avec la réceptionniste. Quelques minutes filent, des minutes silencieuses et cruciales, et, finalement, mon visage s’illumine lorsqu’il s’exclame. Je me mets également à hocher frénétiquement la tête d’un air solennel. Je ne préfère même pas savoir ou voir l’air, passablement con, qui doit déformer mes traits présentement. Soit. En bon coéquipier, il se charge de tirer le chariot, je reste collée à lui, je me fonds dans son ombre, me décalant simplement pour ne pas le gêner dans le mouvement. Je regarde la bouffe nous dépasser avant de relever les yeux lorsqu’il lui lance gaiement un bonne nuit que je minaude à mon tour avant qu’il ne… noooooooon ! Claque la porte à la gueule ! J’écarquille les yeux scandalisée par son audace. Ma mâchoire s’en décrocherait presque. Presque. Et il se retourne pour me faire face. Je le dévisage longtemps commençant à me demander s’il n’est pas masochiste dans son genre. « Alors ça, elle va mais alors pas du tout, du tout, du tout apprécier ! » je commente d’un air effaré, quoique tiraillée par le rire maintenant et, surtout, m’attendant à ce que la réceptionniste ne défonce la porte, façon taureau attisé par un tissu de rouge qu’on agite sous son nez, d’une minute à l’autre pour lui refaire le portrait par tant d’impolitesse et de grossièreté. Quoique, d’un côté, elle ne l’a pas totalement volé non plus… Par ailleurs, je ne sais pas si ce sont mes paroles qui font de l’écho entre ses deux neurones encore vivants et vibrants mais il se fout à caler une table sous la poignet afin de la bloquer. J’éclate de rire, de bon cœur, puis me calme dans la seconde net, lorsque je sens le drap m’échapper et me dénuder. Je mets environ un quart de seconde à réaliser qu’il vient de me désapper pour la… non je ne compte plus. Il affiche un air satisfait, il me le fait savoir aussi. « Goujat » je commente en levant les yeux faussement exaspérée et accablée par son comportement. Néanmoins, mutine et amusée dans le fond. D’ailleurs… imaginez un peu que j’en fasse de même avec son caleçon… J’aurais l’air de quoi sérieusement ? Ceci dit, inconsciemment ou pas, je sens mon regard aviser et s’attarder le bout de tissu qui le recouvre avant de soudainement secouer la tête et relever les yeux surtout. Puis, serrer les poings pour m’en empêcher aussi. Y’a plus le temps ! Go, go, go. Ah, entre temps, j’ai, quand même, droit à un peu de ses lèvres sur les miennes. A ce moment là, précisément là, j’ai un sourire niais incontrôlé mais satisfait. Après quoi, je ramasse quand même le drap de sorte qu’il ne traine pas au sol puis je le suis en direction du lit. Il appelle à l’organisation, j’arque un sourcil perplexe, attendant la suite. J’ai droit à un nouveau qualificatif qui me fait hausser l’autre sourcil. Bombe à poil… On a vu plus flatteur. Aussi, je lui administre une légère tape derrière le crâne. Je décide aussi de faire ma chieuse, je fais mine de le snober, prenant un air hautain en alignant les pas jusqu’au lit, me glissant sous la couette, dos à son côté gauche. Et je boude. Hum, pas bien longtemps… Appel tacite de son aura tentatrice et vénéneuse, je tourne la tête en sa direction, nos lèvres s’unissent, mon cœur palpite. Pas meilleur remède. Aucune volonté, je n’ai absolument aucune volonté, c’est ridicule, s’en est risible ! Et, je finis par me retourner complètement, sur mon flanc, la tête reposant sur mon bras replié. Pourquoi je ne veux pas manger ? Hm, parce qu’il doit être 5h du matin et que mon estomac n’est pas du tout réceptif. Je pouffe de rire en l’entendant m’expliquer le pourquoi du comment qui lie l’amour à la nourriture. « Tu dois être fou amoureux pour t’affamer ainsi tout les jours depuis plusieurs semaines alors… » je sifflote sur le ton de la plaisanterie niaise en le regardant s’agiter et attraper une assiette. « Même pas en rêve ! » je rétorque aussitôt résignée. Manger dans la salle de bain… « Je serais discrète et maligne, j’attendrai que tu ailles prendre ta douche, par exemple » j’explique avec raison, un fin sourire malicieux trônant sur mes lèvres, toujours vautrée entre le matelas et la couette, la tête enfouie dans les oreillers. « Faudra qu’elle me passe sur le corps avant » je réponds pseudo-rassurante d’une voix étouffée par l’amas de plumes dans lesquelles je m’étouffe sciemment à la vue de l’assiette qu’il me tend. Je respire l’air saturé de l’oreiller avant de finalement me redresser et affronter l’œuf dans l’assiette. « Hm, j’peux pas avoir un muffin plutôt ? » je lui lance, affichant une petite mine battant des cils façon bambi. Puis, comme on est jamais mieux servi que par soi même, je tends un bras vers l’assiette entre ses mains, y dérobe une sucrerie. Je la tiens devant mes prunelles qui l’analysent entre l’envie et la gourmandise. Chocolat… J’affiche un sourire presque benêt, fin du duel, je croque dedans sec. Après quoi, à côté, sa voix gronde et estompe mon petit plaisir. Je le regarde de biais, en coin, le muffin entre les deux mains, façon Saint Graal. Un sourire espiègle finit par se dessiner, se peindre sur ma moue qui se veut empreinte d’innocence. Et je pousse le vice en allant moi, mon muffin, et mon assiette m’installer entre ses jambes, non sans avoir, au préalable, asséné une légère tape sur l’une de ses jambes pour qu’elle se détache de l’autre et me fasse de la place. Puis, je cale naturellement mon dos contre son torse. « Périmètre balisé et sécurisé mon Commandant ! » je scande façon militaire, enfournant un nouveau morceau de muffin, avant de reporter mes prunelles sur l’assiette qui repose sur mes cuisses. « Ca, j’en veux décidément pas. Retiens et répète ! Nora ne mange pas salé le matin » je lui fais la leçon mon index dans les airs ponctuant chacun de me mots avant d’aller déposer le plat sur le chariot quelques centimètres à côté. Dans le mouvement, mon regard glisse vers les rideaux qui s’éclairent de mal en pire. Faut sonner l’alerte, l’alarme d’urgence là ! « Bon, attend, ça ne va pas te plaire, mais y’a pas le choix... » j’annonce avant de quitter son torse, m’étaler sur le lit, en travers, la tête dans le vide en quête de l’un de mes sous-vêtement. Ouais, ma culotte. Je l’attrape et l’enfile en me tortillant sur le matelas avant de revenir vers lui. « C’est moins… » indécent pour ce qui suit. Enfin, disons que je préfère prévenir que guérir, c’est qu’on vraiment plus le temps pour gérer les dommages collatéraux. Tu comprends pas vrai ? Je ne termine pas et me contente de m’installer face à lui, sur ses cuisses. J’avise la banane qu’il s’apprête à tremper dans son café, le retenant de justesse. Je décide de prendre les choses en mains. Ou au moins une partie. « Mange, mâche plus vite ! » j’ordonne ensuite en me penchant vers le charriot pour me saisir de tout ce qu’il n’a pas encore gouté ou, dans son cas, eu l’occasion d’enfourner dans l‘urgence de la situation. « Chut, mange » je lui fais en le voyant ouvrir la bouche pour rétorquer, ou que sais-je. J’allie le geste à la parole en allant lui pincer les lèvres pour qu’elles demeurent scellées. Je ris. Et, je me mets à lui tendre les aliments, les plats, les verres, un à un, en l’encourageant à doubler les cadences pour avoir le temps de tout faire descendre, pour avoir la satisfaction du ventre remplit même si la dégustation et compagnie n’est pas au rendez-vous cette fois ci. « Attend… » je marmonne en allant passer délicatement mes doigts sur la commissure de ses lèvres, comme concentrée, tâchant d’essuyer les traces de cette frénésie boulimique. Puis, en bonne assistante que je suis, je prends le relais. « Ouvre la bouche Loxias » usant d’injonction sur injonction mais l’heure n’est pas aux jérémiades. Le soleil se lève menaçant, les rayons taquinent les fenêtres, ricochent sur les rideaux, plongent la pièce dans un halo lumineux…. Oui, pas le temps des lamentations mais bien de l’action. « Souviens toi, je dois m’assurer que jamais la famine ne te touches » je lui sors, un sourire aux lèvres à cette pensée, ce souvenir et aussi afin de mieux faire passer les « ordres » que j’enchaine depuis cinq bonnes minutes désormais, tout en le faisant boire doucement, précautionneusement, le contenu du verre entre mes mains. « Hm, ca va ? » je m’enquis, inquiète au vu de tout ce qui n’est plus sur le chariot, et qui fatalement s’est retrouvé, parfois de force, dans son estomac. Je pose une paume sur son ventre comme si ca allait changer quelque chose, comme si ca pouvait apaiser son estomac agressé et désormais meurtri. « Oh, faut aussi que tu te repaisses de ça ! » je m‘exclame, me penchant vers lui, déposant mes lèvres à plusieurs reprises contre les siennes. Je jette furtif coup d’œil à l’éclairage solaire entre deux baisers. « Tu me pardonnes de t’avoir gavé comme une oie ? J’voulais pas que tu souffres en journée… » je lui fais en affichant des yeux de merlan frit avant de reposer tendrement mes lèvres contre les siennes. Un sourire contre sa bouche. Pas sûre d’avoir le temps pour un baiser langoureux, je me contente de plusieurs. Quoique ne dit-on pas que la qualité doit primer sur la quantité ? Je me recule sensiblement en poussant sur mes mains contre son torse, affiche une moue pensive, les sourcils froncés, pesant le pour et le contre de la chose, jaugeant la chose. J’ai l’impression que mon esprit tourne lentement dans le vide, un vide intersidéral, et j’ai aussi l’impression de plus perdre mon temps en réflexion futile qu‘autre chose. Puis merde ! Et, dans la seconde, mon corps retrouve le sien, mon souffle se mêle au sien, mes lèvres se pressent, avides, presque voraces, ma langue s’en va chercher et taquiner la sienne, mes paumes s’échauffent contre sa peau. Je tangue, je chavire, ou m’apprête à le faire. Il ne faut pas ! Je prends ça pour mise en garde, une alerte avant l’imminente et impérieuse ’’catastrophe’’. Alors, aussi difficile que cela puisse être je me détache de ses lèvres, son corps, de ses bras dont je défais l’étreinte, de ses mains sur mes reins pour les reposer à plat sur ses cuisses après m’être sensiblement éloignée. « Maintenant, tu fais semblant de rester sage et dissimule, refrène tes pensées perverses jusqu’à ce soir » je lui lance le souffle court, haletante, un fin sourire complice au visage avant de m’installer à son côté pour lui faciliter la tâche.

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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ? 06 août 2012 after the end, it's still the end ? 06 août 2012 EmptyDim 21 Oct - 0:56

Dans un hôtel de luxe, dans un palace affublé de ses fameuses cinq étoiles, la moindre des choses que l’on puisse attendre c’est tranquillité et discrétion, totale serviabilité et soumission... Ils ont du se planter au niveau du recrutement de Carmen qui, non contente de ne pas correspondre aux critères physiques de son employeur, se paye le luxe de juger, traquer et harceler sa clientèle. Je me demande si nous sommes les uniques bénéficiaires de pareil traitement, ou bien s’il y en a d’autres dans ce même cas. Mon incompréhensible attachement pour la vieille femme me pousse à imaginer qu’il n’y a que nous, et que c’est envers Nora, et Nora seulement, qu’elle dirige son protectionnisme maladif. Puisque ça part d’un bon sentiment, parce que quelque part ça me rassure, je ne parviens pas à lui en vouloir, pas même un peu. Toutefois, toutes les bonnes choses ayant une fin, c’est sans regret que je lui claque la porte au nez, un sourire aux lèvres, le tout ponctué d’un petit signe de main. Ma brune, effarée, me fait savoir que Carmen n’appréciera pas. Figure-toi que je le sais déjà. Du moins, je m’en doute, mais l’heure tourne, et j’ai pas envie de crever de faim tout le jour à cause d’un excès de sympathie. A la place, l’envie de retrouver mon lit -oui, MON lit-, est bien plus imposante, bien plus pressante, obsédante. Et c’est sans attendre que je pousse le charriot plein à craquer jusqu’au fameux spot de toutes mes envies. J’ai pas de temps à perdre, et je pense que Nora l’a bien compris. Aussi, je m’affale rapidement sur le lit, avant d’opérer une sélection plus qu’approximative, des aliments à m’enfiler. Peu importe l’ordre, peu importe la saveur, comme disait ma mère -et je suppose qu’elle le dit toujours- “dans le ventre, tout se mélange.”. Je prends l’adage au pied de la lettre, et commence par les oeufs que je refile par la suite à Nora, l’accusant de manquer d’appétit à cause de moi. Elle tente de me renvoyer la provocation en me parlant de mon jeûne de ces dernières semaines. « On appelle ça le Ramadan. » je l’informe, un peu absent, en me concentrant sur le choix de l’aliment suivant. « Je trouve ça d’ailleurs assez dingue que personne n’ait rien vu... J’veux dire, y a un type qui bouffe plus dans le nid, du jour au lendemain, et personne ne pense à faire le lien avec le ramadan ? » J’enchaine avec les muffins et un haussement d’épaule, avant de lui faire savoir pourquoi il est important pour elle de manger maintenant. Je la connais, je sais qu’elle s’empêchera de manger devant moi, qu’elle s’affamera pour moi, et il en est hors de question. Sans compter la menace “Carmen” qui, très probablement, me tuera si jamais Nora vient à perdre le moindre gramme. Ma brune trouve une parade, bien évidemment, prétextant trouver le temps de manger lorsque je serais sous la douche. J’hausse un sourcil de perplexité car je me doute qu’elle sera occupée à autre chose, à ce moment-là. Elle prévoit, également, de me servir de première ligne en cas d’attaque carménienne, ce qui revient carrément à une forme de suicide pur et simple. Mais je ne relève pas, puisqu’elle se décide enfin à me faire plaisir, en s’emparant d’un muffin pour le garder un moment captif entre ses mains, tel Gollum et l’anneau. J’observe son petit rituel avec amusement, juste avant de l’accuser d’être trop loin, vraiment trop loin, et de lui rappeler la règle instaurée plus tôt, le fameux périmètre qu’elle ne doit pas quitter, un périmètre dans lequel elle a, elle aura totale liberté, mais un périmètre dans l’espace duquel, elle devra rester. Je contemple son air mutin, et je sais d’avance que la riposte se fomente dans son esprit malade, son esprit malade de moi, son esprit éprit. Et elle ne tarde pas à me donner raison, sa main assénant une tape contre ma cuisse, l’éloignant de l’autre pour venir s’installer dans l’espace créé par ses soins. Je me trouve, bientôt, avec ma proie entre les jambes, entre mes cuisses et mes genoux que je relève pour lui servir d’accoudoir. Oui, je suis l’homme idéal. Je vais même jusqu’à l’aider lorsqu’elle décide de reposer les oeufs en m’informant que le salé c’est pas pour elle, le matin. « Techniquement, n’ayant pas dormi encore, il s’agit de mon diner, là, en fait. » je réplique en m’apprêtant à tremper ma banane dans ma tasse de café. Mais je suis interrompu par une Nora qui, brusquement, se met en mouvement, quittant mon torse pour se répandre sur le côté, en travers du matelas, la tête au-dessus du vide. Mais ce n’est pas vraiment sa tête que j’observe, c’est bien autre chose qui attire mon attention, et comment faire autrement, sérieusement, alors que ses courbes assassines se prélassent sous mon nez. J’en repose ma tasse sur le charriot pour libérer une main qui s’en va, directement, caresser cet arrière-train. Je frôle les creux, les vallées, j’en savoure la douceur au touché, tandis que de mon autre main, je croque dans la banane que j’ai conservé. Ce ni provocation, ni excitation, il s’agit simplement d’une sorte de fascination que je ne parviens à réfréner. D’ailleurs ma main se laisse entrainer, glissant jusqu’à ses reins, remontant sa colonne vertébrale, s’égarant dans sa nuque, juste avant qu’elle ne trouve ce qu’elle cherchait, et qu’elle me surprenne en allant se tortiller pour enfiler ce bout de tissu incongru. « Mais... Qu’est-ce que tu fais ? » je m’exclame, indigné, en la contemplant, impuissant, remettre sa culotte. C’est moins quoi ? J’comprends pas ! Et alors que j’ai la bouche entrouverte dans une expression de réelle surprise, elle en profite pour y caler un bout de banane, tout en revenant contre moi, à califourchon face à moi. J’essaye de parler, de lui demander de me laisser respirer, mais j’ai pas le temps, qu’elle coince déjà mes lèvres entre ses doigts, m’ordonnant de mâcher, d’avaler plus vite. Elle ne me laisse pas le choix, me tendant des aliments, des boissons, les unes après les autres, et après un rapide coup d’oeil en direction des rideaux, je décide de suivre le mouvement, me cramant la langue avec le café qui vient imbiber et noyer le morceau de brioche qui s’est coincée dans mon palet. Je tente d’avaler toujours plus, marquant à peine une pause, lorsque ses doigts frôlent la commissure de mes lèvres. Muffins, donuts, petits pains au lait, fruits, café, jus de fruits, tout se succède dans ma bouche, mon gosier, puis s’entasse dans mon estomac. Je ne me plains pas, contrairement à ce dernier qui commence à se faire entendre, et j’avale le contenu du verre qu’elle tient entre ses doigts, inclinant la tête en arrière comme il se doit. Elle s’inquiète, pose sa main sur mon estomac, et me demande si ça va. « J’crois que je vais vomir... » je confesse, avec une moue désolée. Mais elle n’entend pas ma complainte, et semble s’animer sous la lumière d’une nouvelle idée. Il faut que je me repaisse de ça aussi ? Ça quoi ? Je comprends rapidement de quoi il s’agit, lorsque ses lèvres se posent sur les miennes, à de nombreuses reprises, encore et encore. Oh ça ? Mais ça j’y ai le droit, hein. Ceci dit, je préfère, bizarrement, taire cette information, et profiter de ce qu’elle m’offre, encore et encore. Elle me pose une question, mais je n’y réponds pas, et pour cause, je ne l’entends même pas. Mais bientôt, j’ai envie de plus, beaucoup plus. Je sais que je n’y ai pas le droit, j’ai pas le temps pour ça, mais ma volonté s’amenuise de seconde en seconde, et lorsqu’elle s’arrache à mes lèvres pour se redresser, m’éloignant d’elle de ses mains qu’elle plaque sur mon torse, je m’exclame pour la deuxième fois « Mais... Qu’est-ce que tu fais ? ». Je quémande, j’en redemande, et je ne vais pas tarder à me trouver exaucé. Son corps retrouve le mien, et le baiser qu’elle m’offre alors, n’a plus rien à voir avec le précédent, avec les précédents. Ma volonté s’envole, et sa bouche m'enrôle. Je me laisse faire, ramassant son corps contre le mien, m’enivrant de son parfum. Mais bientôt, elle s’évade, s’envole, et mes bras retombent lourdement sur le matelas, tandis que j’ai la surprise de la découvrir non plus sur moi, mais à côté de moi, si loin, trop loin. Je mesure l’ampleur de la catastrophe qu’on vient de frôler en notant ma respiration haletante que je tente de contrôler, les yeux rivés au plafond. Elle me nourrit en recommandations tellement absurde que j’en lâche un rire nerveux. « Tu me facilites tellement la tâche... » j’assène le ton chargé d’ironie et de sarcasmes. « Mais... T’es au courant que j’ai quand même le droit de te câliner et de t’embrasser, n’est-ce pas ? » je demande, en basculant sur mon flanc, pour l’entourer d’un de mes bras. « La tendresse et l’amour, c’est pas impurs... » je souffle, contre son oreille, ramenant son dos contre moi, mon bras glissant contre sa poitrine, ma main cherchant la sienne, mes doigts s’emmêlant aux siens. Mon regard se pose sur la nette luminosité qui transperce les épais rideaux. À l’intérieur de notre cocon, c’est la nuit, mais dehors il fait jour. Un contraste saisissant qui ne fait que nous séparer un peu plus de cette réalité. « Il est temps de passer au jour suivant... » j’annonce, dans un murmure, ma joue s’enfonçant dans son oreiller à elle tellement nos corps se trouvent étroitement imbriqué l’un dans l’autre. Une de mes jambes glisse entre les siennes, afin de parfaire ce gribouillis de membres masculins et féminin, et je soupire contre sa nuque. « Dors... Je te promets d’être là à ton réveil. » j’échappe d’une voix trainante, sentant tout ce poids sur mon estomac m’entrainer bien trop rapidement vers l’inconscience. Je veux rester éveillé, je le veux, je veux veiller sur son sommeil, et ne me laisser happer que lorsqu’elle aura sombré, que lorsque je la saurais en sécurité. Je lutte, je lutte, tentant de maintenir mes paupières ouvertes, puis acceptant un compromis, les fermant mais juste une minute, une toute petite minute afin de reposer mes yeux. Je tressaute en les rouvrant, avec l’impression qu’il s’est écoulé presque un an. Ça ne fait que quelques instants, mais déjà plus que prévu. Je lutte à nouveau, sentant sa poitrine se comprimer contre mon bras à chaque respiration... Est-ce qu’elle dort ? J’en sais rien, mais je lutte encore. Mes paupières se ferment de plus en plus longuement, et mes phases de conscience s’avèrent de plus en plus courte. Je ferme les yeux, juste une minute, une toute petite minute, et quand je l’ai rouvre à nouveau, je ne comprends plus rien à ce qui m’entoure. La semi-pénombre dans laquelle je me trouve laisse entrevoir un décor que je ne reconnais pas, une femme qui n’a pas sa place entre mes bras... Je panique, je suffoque, mon esprit se précipite, et mes pensées s’entrechoquent. J’accuse un mouvement de recul, mon bras s’échappant de sous ce corps féminin que je reconnais et que je désire, mais qui... Les vapeurs de sommeils s’évaporent, le voile se lève progressivement, et mon palpitant calme son affolement. Droit dans le lit, mon regard se porte tout autour, et mon esprit s’aiguise. Un sourire se pointe sur mes lèvres, à la vue du charriot et ses reliquats de nourriture, puis de ce corps quasi-nu, que je viens de quitter bien trop vite. Le sourire toujours sur ma bouche, je le dépose sur une épaule, doucement, tout doucement, pour ne surtout pas l’éveiller. Et lorsque mes lèvres quittent sa peau, c’est tout mon corps qui suit le mouvement, me séparant des draps, m’échappant du lit, pour aller retrouver cette salle de bain et ce besoin naturel qui m’appelle. Oui, maintenant que je me souviens, je me rappelle aussi les deux litres de jus d’orange qu’elle m’a forcé à boire et qui, à présent, me comprime la vessie. Je m’affaire, le plus discrètement possible, avec la ferme intention de rejoindre le lit rapidement, comme si de rien était, et de profiter encore et encore de cet instant dont j’ai rêvé plus d’une fois, dont le désir m’a flagellé les chairs. Mais alors que je suis occupé à m’asperger le visage, rabattant mes cheveux en arrière, j’entends... J’entends et je comprends. Trop vite, trop rapidement. Un gémissement, un simple gémissement, mon prénom en forme de plainte, de complainte qui m’écartèle les côtes pour accéder à mes tripes et me les arracher. Je ne réfléchis pas, je m’accorde à peine le temps de fermer le robinet d’eau, avant de m’éjecter de la pièce pour me précipiter dans l’autre, vers ce lit où l’affolement me met au supplice. « Je suis là... » je souffle en emprisonnant son visage entre mes mains, le mien gouttant doucement sur le sien, au-dessus du sien. « Je tiens toujours mes promesses, tu devrais le savoir... » Et mes lèvres cherchant et frôlant les siennes, achèvent, je l’espère, de la rassurer. Néanmoins, à l’abris de ses paupières closes, mes sourcils se froncent, et sur mes traits peuvent se lire la douleur que sa panique m’a infligé, celle qu’elle m’inflige encore... Combien de temps ? Combien de temps me faudra-t-il pour cesser de lui faire du mal involontairement, pour rattraper les erreurs et les coups, dommages collatéraux, que j’ai distribué des semaines durant ? Combien ?
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after the end, it's still the end ? 06 août 2012 Vide
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