7h00 du matin, j'étais déjà levée en plus, aujourd'hui par contre Marcus a eu la chance d'être tiré directement du lit, d'ailleurs, toute la villa l'a entendu, c'était charmant. On se prépare rapidement et on embarque dans des hélicos pour ensuite les avions. On aime le changement. Certains en profitent pour rattraper et grappiller quelques instants supplémentaire de sommeil. Moi, je reste les yeux collés au hublot, sans rien voir, j'suis trop fatiguée pour faire attention à ce qui nous entoure. Je sais qu'on se rend au "Berceau de l'Humanité", ça fait classe dis comme ça. Ensuite, c'est le bus, je reste la tête appuyée sur le siège devant moi. J'ai juste hâte d'arriver pour pouvoir enfin sortir, j'me sens pas trop bien, moi et les transports ça fait deux. La chose s'arrête et je fais partie des premières -ci ce n'est la première- à me lever de mon siège tel un ressort, j’attrape mon sac et je le précipite à l'avant du bus pour sortir. Enfin de l'air frais. Je préfère zapper la grotte car trop de monde, tue le monde. J'ai déjà du mal à vivre à 19 alors pas question s'il y a des touristes. Je ne sais pas ce que font les autres, mais ils tardent un peu trop à mon gout. Du coup, je me mets en marche pour le lac, tranquillement, sac à dos en vrac sur l'épaule. En route !

« Kumbaya, my lord, kumbayaaaa ! » Ca c’est moi, dans le bus, tâtant des percussions sur l’appui-tête de mon voisin de devant. Pourquoi ils chantent pas les autres ? Vas-y, sont tous morts ! Même que Eléa tire sur le vert, un peu. Moi je pète le feu. C’est le résultat du - par +. Pas assez dormi, puis trop dormi dans l’avion. Un cocktail un peu explosif qui me donne des faux airs de... bah, Marcus, en fait. « Allez, tous ensemble ! » Je tente tout de même, avant de reprendre les seules paroles que je connais, les seules qui existent, je crois. Grosse, grosse désillusion face au silence le plus complet, hormis quelques insultes, je crois. Et le bus qui s’immobilise. Rien à foutre, je brandis mon majeur par-dessus les rangées de sièges, avant de bousculer mon frère pour qu’il se magne de sortir. Y a Eléa qui devance tout le monde, j’crois qu’elle va vomir et personne ne la calcule, c’est ça qu’il y a de bien avec notre bande, on est super soudés, super proches, et... « Putain, vas-y, bouge ! » j’gueule contre mon frère qui s’accroche à ses accoudoirs. J’crois qu’il est persuadé que cette petite sortie éducative n’est autre qu’un génocide de masse. Il veut pas sortir, il veut repartir avec le bus plutôt que de crever sous le cagnard avec juste un sandwich et une bouteille d’eau. Hautement improbable lorsqu’on sait qu’il fait pas plus de 10° et que l’eau douce ne manque pas dans le lac en contre-bas... Mais bon, Zadzad, quoi. « J’y vais sans toi, tant pis. » je conclue en l’escaladant. Enfin en l’enjambant, mais vu comme il est chiant, ça ressemble à de l’escalade. Je ne m’inquiète pas pour lui, dans quinze secondes il sera sur mes talons. En attendant je profite des dix degrés qui me donnent presque envie de me foutre en tee-shirt. Presque. Bon, je commence par quoi ?

Excursion ? C'est pas genre réservé aux pièces maîtresses ça ? Ah ban non semblerait que non puisqu'on nous somme de nous lever alors qu'il est genre super tôt et que je me suis couché genre super tard. Je peine à me lever donc mais bon quand on sait qu'il nous attend deux heures d'avion... c'est bon rattrapé ma nuit. Puis y a le bus, putain l'autre con qui gueule là il peut pas arrêté je l'insulte le dédé autant que j'en suis capable parce que l'à j'ai juste envie d'une chose c'est : dormir. Qu'est-ce que j'en ai à foutre moi du berceau de l'humanité. « Ferme la Amédée t'es soûlant! » Je gueule du fond du bus, parce que je suis une rebelle alors je suis forcément au fond. J'ai pris appuie sur l'épaule de Lis durant tout le voyage, avion ou car du pareille au même je ne regarde même pas le paysage qui nous entoure je m'en fiche je veux juste mon lit et mon mec à coté pour me tenir chaud. Arrivé à destination faut attendre encore qu'ils bougent tous leur cul pour pouvoir sortir de ce truc et une chose de plus dans ce monde que je déteste les voyages en bus. Je tiens mon sac par une lanière à la main tandis que je foule le sol suivit de près par Lisandro. Je le regarde, il me regarde. Je crois que la grotte ça lui dis bien. Je lui fais une grimace significative. En somme j'ai pas l'intention d'aller dans cette grotte mais je vais pas le retenir pour autant. Je passe une main dans mes cheveux puis je m'allume une clope décidant de rester là un petit instant avant de commencer à descendre vers le lac. Chose qu'à déjà fait la petite brune. « Elle te fait la gueule ta meuf ? » Je questionne le connard du car, y a toujours un connard dans le car qui chante des chansons de merdes et bien c'était Dédé.

Et pourquoi je dois me réveiller à sept heures du matin pour aller visiter un grotte ? Rien à foutre que c'est le berceau de l'humanité, je viens d'Harlem moi, la Sibérie coule vraiment pas dans ma veine. Eléa tire les couvertures et je pousse des cris, parce que j'ai pas envie de me lever, alors elle me tape. J'en ai marre d'être un homme battu autant, y a pas un bureau de plainte pour ça ? On prends l'avion, puis le bus. Dans le bus, je ronfle, je bave, je suis tellement dans un autre monde que Amédée s'est transformé en Simba, c'est plutôt chelou comme rêve. Moi, je suis tout devant dans le bus, parce que je suis malade en bus, d'ailleurs j'ai mon petit sachet à mes côtés. Je me réveille quand le chauffeur freine comme un gros débile et que je manque de tomber. Je vais pour descendre du bus, mais y a mademoiselle Eléa qui me bouscule. Je la suis, parce que je sais jamais dans quel sens faut visiter des trucs de ce genre, avec mon petit sac prima luce sur le dos comme un collégien, j'kiffe. Qu'est ce qu'il fait bon ici, c'est affolant, y doit bien faire trente degrés. « Eléa doucement ! Tu marches trop vite. » que je lui cries, en me mettant à trottiner.

Ma meuf ? Quoi ma meuf, qu'est-ce qu'elle a ma meuf ? C'est Mariposa qui s'adresse à moi? Au début j'ai cru qu'elle parlait à un autre, alors j'ai occulté complet, le regard balayant le décor, les doigts s'agitant dans le but de m'allumer une clope -sont sympas ces doigts-. Sauf que lorsqu'elle se plante devant moi, j'ai pas d'autre choix que de comprendre. Par précaution, je me retourne quand même, histoire de voir à qui elle s'adresse. Oh, à moi donc ? "Comment je le saurais ?" j'demande en fronçant les sourcils. Ouai, j'fais bien le rôle du mec qui capte rien. Peut-être parce que je ne capte réellement rien. Marcus nous double en hurlant, et là, j'sais pas si c'est de l'entendre gueuler son prénom ou quoi, mais ça fait tilte. "Qu'est-ce qui te fait croire que c'est ma meuf ?" J'demande, clope au bec en remettant mon sac sur mes épaules. "J'l'aime bien, c'est tout." ou à peu près, quoi. Je fronce les sourcils, puis les défroisse d'un coup. "T'es jalouse, en fait ?" je feins la compréhension soudaine, l'éclair de génie. "T'es jalouse, mon Titi-Rexou ! Viens faire câlin, alleeeez, viens faire câlin !" je m’exclame, comme un connard, en écartant les bras et en me dirigeant droit sur elle. Meilleure technique pour la faire fuir. "Baaah, pourquoi tu pars ?" je gueule tandis qu'elle recule face à mon corps offert. Quand elle se mettra a courir dans la direction opposée, là je pourrais me marrer. En attendant, il branle quoi le frangin ?

Enfin arrivé ! Dix minutes de plus et je ne tenais pas ! Je me sens vraiment pas super bien, je crois que c'est le cocktail hélico plus avion qui m'a surtout été fatale, avant le bus qui m'a achevé, si jamais je tenais encore, bam ! J'avance à une foulée plutôt raisonnable. « Dépêche toi ! » Je lui lance tout en me retournant. Je me stoppe quand même parce que sinon il va me suivre dix mètres en arrière tout en continuant de gueuler mon prénom. Je le vois dépasser Amédée et Maripo, j'ai même le temps d'apercevoir le brunet ouvrir ses bras vers la candidate, élan d'affection soudain, qui sait. Je pose mon sac par terre le temps qu'il débarque, j'ai même le temps d'enlever un pull, j'aime bien cette température, ça nous change du négatif. « Maaarcus. » Je m'impatiente, il a des petites jambes où quoi ? Il fait exprès de traîner, j'en suis sûre à genre 99 pourcents, toujours présent pour m'agacer. Il arrive enfin à ma hauteur, ce n'est pas trop tôt. « Tu sais que tu n'es pas obligé de me suivre, n'est-ce pas ? » Je l'interroge alors parce que je ne suis pas bien sûre qu'il est compris qu'on était vraiment libre de nos mouvements. S'il veut aller voir la grotte, qu'il ne m'attende pas, je n'irai pas, trop de monde.

J'ai manqué de peu de louper le départ pour la première excursion de l'aventure. Il faut dire que j'ai un problème avec les horaires et la ponctualité en général. Sauf que là si l'hélicoptère était parti j'aurais été condamnée à louper la première sortie de l'aventure. Je voulais profiter de l'expérience à fond alors, j'avais employé les grands moyens : trois réveils. J'étais tout de même arrivée jusqu'à temps pour monter dans l'hélico et recevoir mon sac à dos Prima Luce. Le voyage en hélicoptère était sympathique, j'avais finis ma nuit pour être en pleine forme en arrivant sur le site. Nous étions censé marcher jusqu'à un lac, sac à dos sur les épaules et emmitouflée dans ma parka j'avançais en compagnie des autres, retrouvant le rythme des marches que je faisais régulièrement chez moi. Je me rapprochais rapidement d'Elea alors que Marcus lui demandait de ralentir. "Tu vas trop vite pour eux, tu vas les tuer avant qu'on soit arrivé, c'est une façon comme une autre d'arriver jusqu'en final." Je commente avec un sourire amusé. "On voit que tu as une sacrée condition physique."

"Qu'est-ce qui te fait croire que c'est ma meuf ?" Enfin il a comprit ce que je voulais dire. Qui se détendre hein je dis ça juste comme ça parce qu'ils sont souvent ensemble et que je crois que la petite elle aime bien le Amédée mais je suis pas entrain de dire qu'ils sont réellement ''ensemble''. Alors je hausse les épaules désinvolte tirant sur ma clope. Il l'aime bien c'est tout. « Te sens pas obligé de te justifié, je disais ça comme ça. » Que je lui lance non sans trouvé la situation particulièrement intéressante. Pourquoi il se justifie au faite ? Ce serait si terrible qu'elle soit sa meuf ? Pour lui ou pour elle ? "T'es jalouse, en fait ?" Oh non qu'est-ce qu'il me fait là, ses yeux s'écarquille et son sourire va avec, genre il est sous acide ou bien ? Titi-Rexou ? Un câlin ? Je fronce le nez me reculant instinctivement je veux pas de son câlin moi il est fou. Il sait très bien ce qu'il fait, meilleur moyen de me faire fuir demander de l'affection. Qu'il est con. « Putain t'as pris quoi dans tes miel pops ce matin ? De la mdma ? » Je lui lance traînant mon sac par sa lanière commençant à descendre à pas tranquille vers le lac me tenant à bonne distance de Cucus, la meuf à dédé et Ember avec un E.

Je suis encore tout mou, c'est la fatigue qui doit faire ça. Je suis pas habitué à me lever aussi tôt, même quand c'était des sorties en famille, ma mère me réveillait le dernier, parce que sinon j'étais chiant tout le long du voyage. Dans le bus, j'avais pas faire le darwa, je le ferais surement au retour le soir. Je cours après Eléa, mais j'ai l'impression d'avoir les jambes coupés, vu que j'ai pas pu les bouger depuis un petit moment. « Mais attends moi, j'ai mal au jambe. » Ouais, je couine comme un môme, parce que moi j'aime pas ça les randonnées en tout genre et le fait de marcher pour rien. Elle me dit ensuite qu'on est pas obligé de rester tous ensemble. « Ouais, mais c'est plus marrant que d'être seul. » Quand je la rattrape enfin, je remarque qu'il y a une blonde avec elle et je reconnais Ember. Quand je suis enfin à sa hauteur, je sors de ma poche la brochure du site qu'on nous a donné et je regarde un peu tout le charabia qui est écrit à la fois en russe et en anglais. Pourtant, c'est incompréhensible. « Vous pensez qu'on peut aller nager dans le lac ? » que je leur demande, avant de sourire aux filles. « Vous êtes mignonne avec vos sacs, en dirait des collégiennes en voyage de classe. » puis je me retourne et je vois Marisupo, toujours avec son incroyable sourire au lèvre. Ironie quand tu nous tiens. « Marisupo, viens avec nous. Tu vas te perdre sinon. » que je cries en faisant un grand signe de bras.

Je me réveil comme une fleur aux aurores, je prends même le temps de me laver les cheveux et de pomponner un peu. Je relève mes cheveux et j’enfile de quoi être confortable toute la journée. Je suis surexcitée, gonflée à bloc, trop pressée. Du coup, je pends même pas le temps de m’occuper de Jason. Je descends les marches quatre à quatre, attrapant rapidement un petit encas dans la cuisine. Je me souci même pas de savoir qui est debout ou pas, je fonce. J’arrive devant les hélico et là je trépigne d’impatience. Je ne suis jamais monté dans un de ces engins et c’est tout ce dont j’ai envie tout de suite. Je colle mon visage contre la vitre et je ne loupe pas une miette du vol, pareil dans l’avion. Le truc le moins cool c’est le bus, je commence à en avoir du trajet et d’être assise, j’ai envie d’arriver vite vite vite, je tiens plus sur mon siège, je gigote, j’ai chaud, j’en peux plus et Amédée me donne mal à la tête à chanter comme ça. Mais enfin, on arrive et je me rue à l’extérieur, trainant derrière moi le sac à dos fournis par l’émission qui doit faire presque ma taille. Je le lance dans les trois petites marches et je respire enfin. Il fait super bon ici, ce qui me permet de me défaire de la grosse doudoune. Je vois un petit groupe s’éloigner, je regarde sur la petite brochure fournis, je crois qu’ils vont vers le lac. Je sais pas trop ce que j’ai envie de faire en premier. Du coup, je reste planter là, j’essaie de me décider.

Surprise, une excursion. J'avais toujours aimé ça étant petite alors bon j'avais plutôt hâte de commencer. Surtout que le site promettait bien des choses. Et puis personnellement, me lever tôt, ça me dérangeait pas et puis ça me permettait de voir un peu leurs têtes le matin, vu que la moitié n'est pas levée avant 10h. J'avais décidé de ne pas trop m'habiller chaudement étant donné que la température serait déjà plus élevée une fois là bas. Et j'avais raison puisque quand le bus arriva enfin à destination, la chaleur commença à se faire sentir. Amédée se faisait déjà engueuler de tous les côtés tandis que Mariposa râlait de son côté. Marcus commençait à faire son show la routine quoi. En attendant, moi j'avais besoin de prendre l'air sinon j'allais finir par vomir sur tout le monde. « Dîtes, si vous tenez à vos fringues, écartez vous, je crois que je vais vomir. » dis-je subitement à Amédée et Mariposa. Puis je m'avance rapidement histoire de rejoindre Eléa à la tête du groupe. Mon sac était plus lourd que les autres, étant donné que j'avais décidé de prendre Satan avec moi. Oui Satan, le chiot d'Amédée. Sauf que depuis que je l'avais rencontré au début de l'aventure, il me suivait à la trace et je n'avais pas pu le laisser tout seul. Du coup, sa tête dépassait du sac et il commençait à s'agiter. « Satan, calme toi ! » dis-je en soupirant. J'étais vraiment trop sentimentale parfois.

Je suis à l'arrêt lorsqu'Ember me rattrape et me parle de les tuer en marchant ainsi. Euh ... je crois qu'ils exagèrent, j'suis malade, je viens de m'arrêter, et je marche encore trop vite ?! On doit pas vivre dans le même monde. Je lui réponds par un vague sourire, j'ai un peu la nausée en fait, donc pour la condition physique là, pas vraiment. Et Marcus se plaint. Cette fois-ci, je me sens obligée de répondre. « Il n'y a jamais rien qui va aussi avec toi ! » Je lui lance en faisant un large geste des mains. « As-tu réellement besoin de permission pour faire ce qu'il te plait Marcus ? » Je lui demande en arquant un sourcil tant sa question me surprend, d'habitude, l'autorisation, il se l’octroie lui-même. Et il fait l'inverse si on lui dire "tu ne dois pas" juste pour faire chier, donc la question est réglée non. Amaranthe nous rejoint. Je rêve où je vois la tête de Satan qui sort du sac de la blondie. Je me concentre un instant sur lui, non, c'est bien ce chiot là, je ne confonds pas. « T'sais qu'il y tient beaucoup à ce chiot, fais y attention. » Je lâche à l'égard d'Amaranthe, en plus, il est dans un sac, le pauvre. En tout cas, jamais l'idée de ramener Jason Jr me serait venue à l'esprit. J'ai envie d'une clope. « Continuez sans-moi, je vous rejoins. » Je leur dis en reculant avant de chercher mon briquet et co.

C'est que je commence à la connaître, ma T-Rexou. Son mode d'emploi est simple, finalement, si je veux obtenir quelque chose d'elle, il me suffit de réclamer l'exact contraire. Elle me soule avec Eléa, j'veux qu'elle arrête de m'en parler et au mieux, qu'elle se casse ? Il me suffit de m'approcher en réclamant un gros câlin de chez mamie. Elle est dupe, quoi ? une petite seconde ou deux, durant lesquelles elle recule réellement, mais pas plus. Pas grave, l'intention est là. Au moins, elle ne me casse plus les couilles avec ma meuf. Elle commence même à s'éloigner franchement en tirant son sac derrière elle, tandis que je suis toujours entrain d'attendre le Zadzad des montagnes. Elle continue de me parler, ou plutôt de râler après moi, et l'autre n'apparait pas. Putain, il me soule, tant pis, il me rattrapera. “Nop, du poppers, pourquoi ?” je réponds à Maripo, en alignant mon pas sur le sien, quelques mètres derrière elle. Où on va, au fait ? Y a Marcus qui l'appelle, du coup j'imagine qu'on va vers le lac, c'est ça ? Y a quelqu'un qui compte aller dans la grotte ou pas ? Tant pis, j'suis le mouvement en silence, trainant allègrement derrière le groupe qui semble s'être formé autour d'Eléa, justement. Marcus rale, Ember parle, Amaranthe parade. Rien de neuf au Royaume Prima Luce. J'observe les gens sans faire gaffe. Y a Eléa qui zieute le sac d'Amaranthe, mais elles sont trop loin encore, j'vois pas ce qu'elles branlent. Et puis la première s'arrête tandis que la seconde continue. Et inévitable, T-Rex et moi, on déboule à sa hauteur. Elle est vraiment blanche, non ? Pas sûr que la clope soit l'idée du siècle dans ces conditions. “File-moi ton poignet.” je l'intercepte, sans m'arrêter, l'obligeant à reprendre sa marche. “Le gauche.” je précise, alors qu'elle s'apprête à me refiler le droit. Je récupère le bon, je pose trois doigts à la perpendiculaire, note la délimitation, puis retire le tout, avant d'enfoncer mon pouce à l'endroit précis que je viens de calculer. “Met ton pouce à la place du mien, appuie bien dessus en respirant doucement. D'ici une minute ou deux, la nausée sera passée.” je lui explique en retirant mes doigts et en libérant son poignet. Elle connait pas ça, la danseuse ? Pourtant, c'est un danseur qui m'a apprit ça, du coup je croyais que c'était un peu le genre de sagesse qu'on s'enseigne discrètement, les soirs, autour des pointes. “Heeeeey !” oui, ça y est, je viens enfin de remarquer ce qu'il y a de louche dans le sac d'Amaranthe, droit devant. “Pourquoi il bouge ?” C'est une blague ou quoi ? Y avait vraiment du poppers dans mes céréales ?

Une sortie : En voila une excellente idée ! Excursion nous voilà !! Et fallait bien dire qu'avec le vacarme installé par Ember dans la chambre avec ses millions de réveils, Shay était certain de ne rien louper. Il s'était préparé comme à son habitude, n'avait pas lésiné sur les couches et avait signaler à Ember qu'il l'attendait en bas étant donné qu'elle était clairement plus lente. Très vite, toute la troupe se trouva à bord d'un hélicoptère. Ce n'était pas la première fois qu'il voyageait de la sorte mais le paysage en contre bas était tout à fait différent. Il passait des désert du Nevada, aux pleines enneigée du bout du monde. Deux extrêmes au visuel parfait. Une fois sur place, une bout de marche devait être fourni. Bien que l'effort sous la couche de vêtement et alourdi d'un gros sac à dos était plus rude à fournir, Shay tenait bien la cadence. Tout était question de bonne condition physique. Et ça ... il avait toujours. Ouais pas si papi que ça hein ! Il ota son écharpe alors que la température ici était légèrement plus douce. En passant tout près de Gaia, immobile et hésitante, il dit : Ca va miss ?
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Si j'avais su qu'en lui adressant la parole je me retrouverais à faire le chemin avec lui je me serais peut être abstenue. Le pire c'est que mon but c'était même pas de le faire chier, c'est juste qu'ils ont l'air bien ensemble non ? Franchement si ça finit en amourette je serais pas étonné, mais après il fait ce qu'il veut. Après tout peut être qu'il préfère les mecs, ouais non. On continue de marcher en silence, c'est mieux ainsi. « Marisupo, viens avec nous. Tu vas te perdre sinon. » Putain il me gave à m’appeler comme ça, j'ai les narines qui frétillent. « Je crois que je préfère me perdre. » Je déblatère lasse. Non mais il croit quoi que je vais lui courir après ? Non je suis bien là à mon rythme avec dédé qui fait je ne sais quoi. Eléa qui refait le chemin en sens inverse je sais pas ce qu'elle veut je la regarde légèrement elle semble pas bien la petite. Heureusement elle est pas entrain de se plaindre parce que là je crois que je l'aurais facile tué pour ça. Je les observe tous les deux, je vous jure je suis certaines qu'il seraient bien ensemble. Ils s'aiment bien, ça semble simple entre eux enfin d'apparence alors pourquoi il me fait la gueule à chaque fois que j'en parle ? Je fronce les sourcils, il lui fait quoi ? Ah c'est un genre de truc d’acupuncture non ? Je termine ma clope que j'écrase pas terre, rien à foutre et je me décide enfin à porter mon sac comme il se doit, lanière sur l'épaule. “Pourquoi il bouge ?” Je sais qu'il s'adresse pas à moi mais techniquement je suis encore là alors ben forcément je l'entends. C'est quoi qui bouge ? Ah le sac de la blonde numéro je ne sais plus combien, j'ai l'impression qu'il y en a des tonnes de blondes dans ce jeu. « Passager clandestin. » Je murmure détaché commençant à avancer plus vite histoire de les laisser tranquille. Je sais pas j'ai rien à faire dans un trio, un duo c'est déjà limite. Et puis je crois qu'elle m'aime pas trop sa meuf, comme beaucoup ici. Je regarde derrière nous, il s'est perdu dans la grotte Lisandro ou bien ? Ça me plaît cet endroit par contre j'ai pas envie de marcher là j'ai juste envie de me poser dans un coin, dessiner ou lire tranquille quoi.

Bon franchement c'était pas l'excursion du siècle mais ça valait le coup quand même d'aller voir ça. Mais apparemment le conducteur du bus avait un problème avec la conduite parce qu'il avait fini par nous rendre tous malade. Moi sa va, je reprenais petit à petit des couleurs mais Eléa était super blanche et je n'aimais pas trop ça. Bien sûr, elle avait remarqué Satan. En même temps, qui ne l'aurait pas vu ? Ce satané chien se faufilait partout. « Je le sais bien mais j'avais pas prévu de le prendre avec moi ! Mais il se faufile dans tous les recoins ce chien. Je pensais pas qu'il serait capable de se mettre là dedans. Il est vraiment particulier.  » dis-je exaspérée. Bah oui, on me file mon sac et je le trouve dedans, ma bouteille d'eau envolée. Alors qu'est-ce que je suis sensée faire moi ? Bon d'accord, mon sac est ouvert, il a de l'air mais va falloir que je trouve vite fait un coin ou le poser, histoire qu'il se défoule un peu, le pauvre. « Vaut mieux que je reste avec toi. T'a pas bonne mine. » dis-je plus inquiète qu'autre chose. Mais avant que j'ajoute quelque chose, je vois Amédée et Maripo nous rejoindre. Il a dü remarquer qu'Eléa n'allait pas bien puisqu'il se chargea tout de suite d'elle, comme un pro d'ailleurs. « Wow ! T'a appris ça où ? » Super, l'astuce. Mais le sac recommençait encore et encore à bouger et Amédée ne manqua pas de le remarquer. Je savais pas comment il allait le prendre mais tant pis. Enlevant mon sac de l'épaule, j'extirpais avec difficulté le petit Satan, totalement surexcité de voir son maître. Mariposa, elle, elle avait déjà deviné. « Ah ça... Il s'est faufilé discrétos dans mon sac. » dis-je en guise d'excuses. Je savais pas pourquoi je le faisais mais je trouvais ça normal. Et maintenant que je l'avais dans les bras, il commençait à me lécher partout et essayer de léchouiller Eléa et Amédée au passage tandis que Maripo s'éloignait toute seule. « Mariposa ! » criais-je subitement. « Reste pas toute seule enfin ! » Oui parce quoique puisse penser les autres, c'était la première fille que j'avais rencontré au tout départ. Et même si elle aimait pas grand monde, moi je l'aimais bien cette fille.

Black-out. Total eclipse of ma tête. Coma cérébral. Y a plus rien qui passe entre mes deux oreilles à part du vent. Des bourrasques, même. Faut dire que j'viens de me prendre un putain de Larsen dans les tympans, va falloir que je m'en remettre. Cherchez pas à me faire parler de ce qu'il vient de se passer, j'peux pas, j'sais pas, c'est quoi mon nom déjà ? Y avait deux brunes, et puis d'un coup une blonde. Un sac qui bouge, et... et là c'est le drame. Trop de bavardages tue le bavardage. Satan, dans le sac. What ? Mon chien dans un sac inconnu ? Mon chien à plus de 300 bornes de la maison, sous un climat qui n'est pas le sien ? C'est quoi l'excuse, là ? Et mon chien, par définition amorphe et con, qui joue les surexcité de la langue ? Ok, c'est lui qui a bouffé mes céréales au poppers ? Mariposa recule d'un centimètre, et blondie hurle immédiatement comme si elle se trouvait à 5000 bornes de là. Voilà. Encéphalogramme plat. Pas le sien -enfin, sûrement, si- mais le mien. Seul réflexe : accrocher le poignet de Mariposa. Non, non, non, tu t'en vas pas, tu restes là, et... “Tue-moi.” je souffle. Oui, s'il te plait, vas-y, tue-moi, ou réveille-moi, fais ce que tu veux mais, par pitié, sors-moi de cette réalité alternée. Encore une fois, qu'est-ce que Satan fout là ?

Je m'écarte des autres, il y a trop de monde autour de moi. Je me sens pas bien, et mon premier réflexe est d'allumer une cigarette, ça craint. Amédée et Mariposa passent à ma hauteur, j'dois apparemment être à l'article de la mort puisse que le candidat me demande mon poignet, le gauche, ce que je fais sans discuter. Je l’observe faire, sans comprendre. Je suis un peu septique mais je l'écoute avec une grande attention. J'obéis en plaçant mon pouce exactement au même endroit que lui, puis Amédée semble découvrir le sac super étrange d'Amy, effectivement, Marip lui répond. Et Amaranthe essaie de se justifier. Puis Amaranthe commence à crier, du coup, je lui ôte le chiot des bras, un poids en moins pour elle. Amédée a l'impression d'halluciner, mais non, Satan est bien là. « T'as peur pour lui ? » Je lui demande en posant finalement le chiot par terre, il n'est pas con, il reste à côté de nous. De toute façon, maintenant qu'il est là, on va s'en occuper, mais ça me fait un peu peur qu'Amy ne se soit pas aperçu du chien dans son sac. J'sais pas, il doit au moins faire 5 kilos, elle pensait que c'était la bouteille d'eau qui pesait autant, sérieusement ? J'écoute la demande d'Amédée à Marip. « Tu peux le faire, mais pas devant le chiot, il est trop jeune. » Je lance avec un léger sourire, ouais, la technique d'Amédée fonctionne en fait !

De trois on passe à quatre puis cinq sans vraiment comprendre pourquoi ni comment. La dernière fois que j'ai parlé avec la blonde elle me paraissait moins... barbie sait parler. Elle parle, elle parle encore et toujours. Fort, avec des gestes, des mimiques. Bon sang je vais faire une overdose. Du coup je m'éloigne mais faut croire que ça lui plaît pas j'ai quoi fait deux pas et elle me hurle dessus. Je dois pas rester toute seule ? La sérieusement je préfère être seule. Je crois que mon cerveau va se mettre en mode off tout seul tellement c'est … trop. « Ben... » Je commence alors qu'Amédée s'empare de mon poignet quoi comment ça je dois rester là ? Non pitié !!! Je suis pas très truc de groupe, les soirées sa passe mais là j'ai l'impression d'être agglutiné contre ces gens.“Tue-moi.”  Ouais c'est exactement ce que je pensais. « Je crois que je vais te laisser dans la merde là et me suicider un peu plus loin. » Un peu plus loin parce que le chien est trop jeune selon la petite. Je tente de m'en aller une fois de plus mais bon faut croire que j'ai réellement pas le choix. Je lui lance un regard noire. « Je vais vraiment finir par croire que quelqu'un fait passer de l'acide en douce. » Je laisse échapper. Ils sont tous en mode pile électrique. « Bon Amanda. » C'est comme ça qu'elle s'appelle non ? Je me souviens plus. « Tu peux parler moins fort. » Ou pas parler du tout mais ça je le tait parce que... parce que. « Et tant qu'on y est t'as autre chose dans ton sac. Ou tu vas nous refaire un tour de magie façon lapin qui sort du chapeau ? » Plus de surprises. « C'est bon tu peux lâcher mon poignet s'il te plaît. » Je lance à Amédée en y mettant les formes. Putain j'ai envie de me barrer, pourquoi je reste d'ailleurs ? Je suis peut être en quête d'un minimum de vie sociale. Sauf que ça doit se faire sous mes termes d'où les petites recommandations à Amanda.

J’ai l’impression que le trajet dure une éternité. Et vas-y qu’on doit grimper dans un hélicoptère, puis prendre l’avion. Il est où le paquet de cacahouète d’ailleurs ? Et enfin on se retrouve tous entassés dans un bus parasité par la présence d’un Amédée un peu trop euphorique. J’en peux plus. Tête collée contre la vitre froide, je baille et prie qui veut bien m’écouter de le faire taire. Par pitié. Au moment où je commence à me demander si j’arriverais à lancer ma bouteille d’eau jusqu’à son joli visage, on s’arrête enfin. Je récupère mes affaires lentement pour sortir du bus dans les bons derniers. Je m’étire et plisse les yeux en me retrouvant confrontée au soleil de début de matinée. Plusieurs candidats s’en vont déjà en excursion, prenant le chemin opposé aux grottes. Drôle de façon de faire pour une visite de ces fameuses grottes justement. Il suffit qu’une personne se décide à se mettre en mouvement et évidement ils commencent tous à se suivre les uns les autres pour rester entre eux. Pour ma part, je les voie suffisamment tout au long de la semaine pour leur préférer les touristes. Voir de nouvelles têtes, même si ce n’est que brefs aperçus, me fera le plus grand bien. Dans le centre météorologique, on est tous les uns sur les autres, une excursion à l’extérieure de l’échiquier ne peut que me faire le plus grand bien. Je commence à m’éloigner, seule puisqu’ils vont tous de l’autre côté, passant devant le vieux barbu (SHAY) et la petite blonde (GAIA) qui restent quant à eux en plan. Je fais quelques pas, avant de m’arrêter dans un élan de sociabilité. « J’vais voir à quoi peut ressembler le berceau de l’humanité, si ça vous dit... » j’informe les deux candidats, dans un haussement d’épaule, avant de me remettre doucement à marcher.

Je respire cet air qui pourrait être presque chaud si je venais pas de Polynésie. Et je suis enfin contente d’être arrivée, j’ai envie de tout voir, mais je me rends compte que ce sera pas forcément possible dans le temps imparti. Alors je suis là, en tournicoté ma petite brochure dans tous les sens et à lever la tête de temps à autre vers le groupe qui s’éloignent. Je sais pas si j’ai envie de les rejoindre, je voulais faire la grotte moi. Mais en même temps, je me baignerais bien aussi dans le lac. Du coup, je suis en pleine tergiversation avec moi-même quand une voix me tire de mes songes. « Oui, ça va et toi Shay ? » je lui réponds un grand sourire aux lèvres. « Tu vas faire quoi, toi ? » je m’enquis, histoire de savoir, des fois que j’aurais envie de le suivre. Et je n’ai même pas le temps d’attendre sa réponse que je vois Ringo qui arrive à notre hauteur. Elle nous propose de la suivre. Pourquoi pas, je ne lui ai jamais vraiment parlé, ça pourrait être une bonne occasion. Je jette un œil à Shay pour voir ce que lui veut faire, mais pour l’instant je n’en sais rien. Jusqu’à ce que j’entende des grognements provenant du bus. Je me retourne et je distingue Zadig qui se bas avec je ne sais trop quoi. « Partez devant moi, j’arrive. » Je leur lance en les regardant s’éloigner. Moi j’attends Zadzad, je crois qu’il a besoin de compagnie.

Apparemment j'avais dû crier plus fort que prévu puisqu'Amédée semblait avoir complètement perdu la raison. Il se demandait sans doute pourquoi le chien était là. Moi aussi je me posais cette question. Mais on nous avait filé le sac à la descente de l'avion et c'est là que je l'avais vu. Du coup, j'étais coincée. Eléa a la bonté de m'enlever le chien des mains et le pose à côté de nous tandis qu'Amédée demande à Mariposa de l'aider. Comme à son habitude, elle refuse et je l'écoute jusqu'à ce qu'elle s'adresse à moi. « Amy. » grimaçais-je. Cela faisait déjà deux semaines qu'on était là, j'aurais quand même pensé qu'elle aurait retenu un peu les noms de tout le monde. « Si t'aurais pas essayé de t'esquiver en douce, j'aurais pas eu besoin. » dis-je, limite sur la défensive. « Non, sa va je crois que c'est tout. Il est assez lourd comme ça. » expliquais-je en jetant un œil au chiot qui tournoyait autour de nous. « J'espère juste que le climat va pas le chambouler. » dis-je plus inquiète qu'autre chose.