ZADIG - MARDI 2 - 3H00
Depuis que je suis dans l’émission je n’ai même pas eu le droit de pénétrer dans la suite royale, elle était toujours prise et c’était ma plus grande frustration. C’est pourtant moi, la seule vraie reine de cette émission. La petite impératrice Gaïa. Mais maintenant c’est différence, surtout parce que je suis en finale, signe que le public me considère ne serait-ce qu’un tout petit peu, ou alors c’est de la pitié et dans ce cas-là, je ferais comme si c’était de l’adoration. Une nouvelle fois, technique de l’autruche (technique infaillible). Malheureusement pour moi, Eléa ne s’est toujours pas lassée de cette pièce dont elle a usé et abusé et je ne parviens pas à y dormir pour de bon. Chaque soir, je guète les allers et venus dans cette pièce pour savoir si enfin je pourrais y poser ma valise. Et ce soir, je crois que c’est le grand soir. Je n’ai pas vu Eléa de la journée et elle n’a même pas mis les pieds dans la chambre. Je suis persuadée qu’elle me la laisse. Je décide donc d’y filer, au pire elle viendra dormir avec moi. Et je reste pantoise devant tant de beauté et de luxe. Je crois bien n’en avoir jamais vu autant. Je sais même plus où poser mes yeux tant ça brille. J’aurais été vraiment cruche de rater ça. Je me dirige vers la salle de bain où la grande baignoire ronde me fait de l’œil. Je me glisse dedans, me prélassant dans un bain chand et mousseux. C’est délicieusement parfumé, c’est doux, c’est beau. Je ne sors de l’eau que lorsqu’elle est bien froide et que ma peau est fripée, m’enroulant dans des serviettes chaudes et moelleuses. Je traine comme ça, visitant ce qui me semble avoir la taille de ma propre maison alors qu’il ne s’agit que d’une chambre. Puis j’enfile un peu pyjama et je me glisse dans les draps. Que personne ne dérange sa majesté sous peine qu’on lui coupe la tête. C’est tout sourire que je ferme les yeux, mais j’ose pas m’endormir de peur de ne pas profiter de tout ça dans mon sommeil. Je me contente de rêver à ce qu’aurait été ma vie si j’avais été une vraie princesse, avec un beau prince charmant et pas un vieux crapaud méchant.