J'ai envie d'être bien tranquille au chaud et le meilleur endroit pour ça, c'est bien entendu les sources chaudes. Je suis d'humeur à faire tout est n'importe quoi et avec Jan on a fait des paris. Il m'a dit que je serais jamais cap de me balader à poil devant les caméras, du coup pour lui prouver que si, je me déshabille et cache avec mes mains mes bijoux de familles avant de me mettre à courir dans la neige complètement à poil en direction des sources. Putain, je caille, j'ai les dents qui commencent à claquer et tout le bordel. Quand j'arrive enfin au niveau des sources chaudes, je me mets à crier. « BANZAIIIIIIIII » puis je saute telle une boulette canon dans l'eau et j'éclabousse tout ce qui a aux alentours. Je me sens soudainement mieux, la chaleur de l'eau me brûle la peau, mais c'est mieux que les brûlures que commençaient à me faire le froid. Je ressors enfin la tête de l'eau et je remarque enfin que y avait Amédée dans l'eau et je souris, même si lui semble pas très content. « Ta vu le saut ? Je suis sûr que j'ai battu un record à ce niveau. » Ouais, c'était quand même le meilleur saut que j'ai fait depuis mes débuts dans ce jeu.

J'ai enfin tenté et réussi une percée, quittant mes deux Cerbère pour prendre la poudre d'escampette. Oh, pas bien loin, hein, mais quand le moindre aller-retour aux chiottes se transforme en visite de groupe, ça devient vite problématique de trouver un peu de temps pour soi, et rien que pour soi. J'ai beau aimer être entouré, j'ai aussi besoin d'être en tête à tête avec moi-même, parfois. Et voilà un parfois qui se pointe, un parfois qui se précipite vers la sortie et trace sa race le plus loin possible, jusqu'à reprendre sa respiration près de... tiens, j'suis où ? Les sources chaudes ? Première fois que j'y fous les pieds depuis le début de l'aventure. Ok, très bien, c'est un signe, faut tout tester. J'ôte mes fringues, et une fois en boxer, je file rapidement vers la flotte. Visiblement, je suis pas le seul à avoir eu cette idée puisque, j'ai à peine posé mon cul dans l'eau que j'entends un cri en provenance des tréfonds de l'Histoire se dirigeant droit sur moi. Premier et seul réflexe : je me tasse. Position de la boule. Le ciel va me tomber sur la tête. En l'occurrence, c'est pas le ciel, juste Marcus qui fini en bombe dans la flotte, provoquant un tsunami dans ma tronche. L'autre, il ressort juste pour s'extasier sur sa connerie. Battre un record ? “De saut à la perche, surement, ouai.” j'râle un peu. Oui, parce que j'ai pas vu grand chose, mais j'ai quand même eu le temps de constater qu'il avait le cul à l'air, donc le manche aussi. “D'ailleurs, c'est vrai ce qu'on dit ?” j'demande en plissant les yeux comme si ça allait m'aider à discerner ce qui se cache sous la surface de l'eau chaude et fumante.

Amédée est trempé, mais j'ai pas pu m'empêcher de faire un saut pareil, la dernière fois c'était Mariposa qui était là et elle avait déjà pas apprécié que je me pointe en toute discrétion, alors là, c'était juste une arrivée en fanfare comme je les aime. Je demande au brun si j'ai réussi à battre un record et il me parle de saut à la perche. Je fronce les sourcils, parce que je comprends pas. Il est teubé ou quoi ? J'avais aucune perche, j'ai juste sauter comme un gros taré, rien de plus. Puis voilà qu'il me demande si c'est vrai ce qu'on dit, je m'avance alors vers lui, en position du lotus dans l'eau, la tête à peine sortie. « Quoi ? On dit quoi ? Que je suis le plus beau de cette émission ? J'en doute pas une seconde. » puis je me relève prenant une pose de mannequin comme si quelqu'un me prenait en photo. « Soit pas jaloux mon petit, je t'apprendrais à me ressembler. Première chose à faire, achète toi beaucoup de crème de bronzage et fais des uv. » Ouais parce que la couleur de ma peau sa en fait beaucoup sur ma beaugosité.

On dit quoi ? Moi, je dis rien, mais 'on' dit que... surtout les meufs, en fait. C'est le genre légende urbaine, quoi. Le black anaconda. J'suis pas jaloux, hein, la mienne est tout à fait normale, et elle me convient très très bien. Mais je suis curieux. Il parait que Zézé en a une énorme ! Qu'en est-il de Cucus ? Il me parle de beauté, j'crois qu'il a pas pigé que je me préoccupais juste de son zob. Pour le reste, j'suis pas objectif, bien que ma balance personnelle pencherait plus du côté de Jan, niveau beauté incontestable. Un peu trop incontestable, d'ailleurs. Zéro défaut, c'est juste chiant, non ? Ha, et visiblement je dois être jaloux. De quoi ? On parle toujours de sa beauté, ou bien il a enfin capté que j'évoquais son zob ? Non, son physique, toujours, puisque je dois bronzer. “Parce qu'un blanc peut pas être beau ?” je demande, en m'adossant à la roche, tranquille, relax, détendu du gland. “Attention, tu vas finir par passer pour un raciste.” Ouai, ouai, c'est le seul truc qui me casse un peu les couilles, en fait. Nous, on a pas le droit de sortir une phrase pareille -à savoir : si tu veux être beau comme moi, commence par investir dans de l'eau de javel- sans que ça vire au drame, mais eux ont l'autorisation de faire de l'humour sans qu'on est le droit de se plaindre. En l'occurrence, Marcus est différent, il est pas fier d'être black, il est fier d'être Marcus, tout simplement. “Mais... Je parlais de ton zob, en fait.” je finis par préciser, en désignant du menton la partie toujours immergée. “C'est vrai ce qu'on dit ?” j'me répète, non ?

Est-ce que j'ai déjà dit qu'un blanc pouvait pas être beau ? Regardez Amédée, il passerait surement dans une pub pour chaussure. Ouais, je le vois bien dans une pub de chaussure, vraiment quoi. Ouais, c'est un bogoss, faut pas qu'il panique le type. Moi raciste ? Quand il me dit ça je me mets à ricaner en m'agitant dans l'eau comme si j'étais pris de spasme. « Tu veux que je chante black and white pour te prouver que je suis pas raciste ? » que j'arrive à lui dire entre deux rires. J'arrive à me calmer quand il me dit qu'il parlait de mon sexe. Quoi ? Pourquoi il me parle de Junior lui ? Il me demande si c'est vrai ce qu'on dit dessus et là j'ai un déclic dans mon cerveau, il a fallu du temps, mais c'est enfin arrivé. « Ahhhh ! Je crois que j'ai compris ce que tu veux dire. » lui dis-je, avant de me mettre à sourire, genre bogoss life. « Je sais pas si c'est vrai pour tout les blacks, mais moi je suis fier de Junior. » que je lui dis en me dandinant, toujours le grand sourire fixé sur mes lèvres avant de me rassoir sur dans l'eau. « Et toi ? Tout va bien à ce niveau là ? » Non mais je l'interroge au cas où il pourrait avoir un complexe d'infériorité, ça peut arriver. Ça me ferait bien rire, même si j'oserais pas rigoler devant Amédée.

Black and white ? Laquelle ? Celle de Michael Jackson, avec les têtes qui tournent et tout ? Ha bah oui, pour le coup, j'aimerais bien voir ça, tient. Enfin, lorsqu'il aura fini de rire, hein, parce que pour l'instant, il est un peu occupé à se foutre de ma gueule. Ok, j'm'en fous, j'reste digne. Bras croisés sur le torse, j'attends qu'il termine pour lui reposer ma question. Alors, c'est vrai ce qu'on dit ou non ? Il capte toujours pas, puis... Ô miracle, un éclair de compréhension traverse ses traits. C'est d'ailleurs assez étrange à observer, Marcus qui tilte. Et comme si son visage ne parlait pas assez pour lui -c'est dingue un mec aussi expressif ! il a bouffé le mime Marceau à la naissance, le gars !- il en rajoute une couche, m'informant verbalement qu'il croit avoir compris. “Oui, j'ai vu, ouai.” je précise en désignant sa tronche. Visiblement, lui répond à la norme de la légende urbaine. Marcus est bien monté, donc, et la Terre entière le sait. Oui, oui, tu me remercieras plus tard, Cucus ! T'inquiètes. Et moi ? Si je vais bien à ce niveau-là ? Machinalement, j'baisse les yeux vers mon boxer que je ne vois pas. Pas grave, je visualise très bien la chose. “Ca va.” je réponds en haussant les épaules. “Je bas pas des records, mais ça me convient très bien.” Ouai, j'suis honnête. Je suis pas Rocco, mais je n'en éprouve aucune honte pour autant. Personne ne s'est jamais plaint, donc j'imagine que ma virilité se porte bien. Non, j'vais pas la sortir pour la mesurer à celle de Cucus, c'était juste de la curiosité. “Tu crois que ça vient d'où, cette particularité ? Genre, y a un gêne commun à la couleur de l'épiderme et la taille du zob ? Plus t'es foncé, plus t'es membré ?” j'sais pas, j'propose. “C'est comme le rythme ! J'pige pas c'te mauvaise coordination de mouvement commune au ti-pex... Moi j'dis, y a une logique divine là-dessous, et on a toujours pas capté laquelle.” parce que forcément il y a une raison, un but à tout ça... et on galère.