Miranda ▬ Camilla, bouge-toi ! Ca commence !
Camilla ▬ Ouais, j’arrive

Une scène de la vie comme tant d’autres aux Etats-Unis : deux sœurs passant leur soirée à regarder leur série télévisée préférée. Pour elles, c’est cette toute nouvelle série appelée Vampire Diaries mais pour d’autres, ce serait Esprits criminels ou encore Urgences…. Les deux sœurs s’installèrent confortablement sur le canapé. Après avoir apporté le pop-corn à Miranda, Camilla posa ses jambes sur celles de sa sœur.

Miranda ▬ Hé ! A ton aise !
Camilla ▬ Quoi ? Je t’ai quand même fait et apporté du popcorn pour que tu puisses te consoler de ne pas pouvoir être dans les bras de Damon !
Miranda ▬ Oh oui ! Ce serait mon rêve : être à la place d’Elena, un vrai bonheur !
Camilla ▬ Moi, je préfèrerais la place de Meredith Grey : Dereeeeeeek !

Camilla leva les yeux au ciel, rêvassant des bras moelleux que devaient être ceux de Derek Shepherd.

Miranda ▬ Arrête ! J’suis sûre que tu adorerais être aussi à la place d’Elena.
Camilla ▬ Pas faux ! Après tout, elle a droit à deux beaux gosses, elle !

Les deux sœurs se mirent à rigoler avant de reprendre leur sérieux puisque la série recommençait. Pendant tout l’épisode, elles passèrent du rire aux larmes jusqu’aux lamentations en se disant que la brune avait vraiment de la chance. Elles passèrent un bon moment comme toujours lorsqu’elles étaient devant leur télé à regarder une série qu’elles adoraient…. Quarante-cinq minutes plus tard, Vampire Diaries prit fin et chacune des deux sœurs, après un long moment, allèrent dans leur chambre pour se mettre à rêver des bras de Damon pour l’une et de Derek pour l’autre….

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Elles ne pensèrent jamais un seul instant que ce à quoi elles rêvaient allait se réaliser. Cependant, les choses sont bien plus compliquées que cela. Les deux sœurs, comme tous les habitants de Salem se retrouvèrent coincées dans le corps de leur personnage de séries préférées. Vous qui ne croyiez pas aux sorcières, détrompez-vous puisque la ville est victime d’un sortilège de plusieurs sorcières. Leur but : leur permettre de voler la force vitale des habitants, ce qui les rendrait plus puissantes que jamais. Jamais ces habitants ne rencontreraient ces sorcières, elles ont le contrôle total sur votre sommeil… Ils n’ont même pas conscience qu’ils ne sont pas ces personnages de séries….

Vous aussi, vous avez toujours rêvé de faire partie de l’équipe de Grisom ? Ou de flâner aux côtés des Desperate Housewives ? Ou encore de combattre le mal avec les plus célèbres sorcières : les Halliwell ou les Experts ? Et bien votre rêve est devenu votre réalité…. Ou peut-être est-ce un vrai cauchemar ? Venez faire un tour à Melting Town.

LE CONTEXTE.

« les mots peuvent, à la fois, infliger une blessure et porter remède. »

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Les Trois Balais - 4 octobre 1973.« Les quatre whisky pur-feu de ces messieurs... » soupira la tenancière des Trois Balais en écrasant son plateau sur la vieille table du fond. Comme un seul homme, les quatre sorciers levèrent leur verre. Rosmerta lorgna leur trogne pas fraiche : pour sûr, ces drôles-là avaient déjà écumé tous les troquets du Pré-au-lard avant de débarquer dans son auberge. « A la santé de Dumbledore ! » claironna le plus petit en avalant son breuvage cul-sec. « Je croyais qu'on fêtait mon anniversaire ! » s'indigna son voisin, les yeux éternellement vissés au postérieur de Rosmerta. « Des ivrognes comme toi, Flick, y'en a treize à la douzaine. Mais un sorcier comme Dumbledore... J'ai entendu dire qu'il pouvait changer une miche de pain en or en clignant des yeux. » « Tu crois vraiment tout ce qu'on te raconte, toi. C'est pas une miche de pain, c'est un chausson orthopédique. » corrigea le type à sa droite. « Et puis cesse d'encenser ce vieux croulant ! Ne me dis pas que tu adhères à sa propagande à la con d'harmonie des peuples et d'égalité sorciers-moldus ? » « J'oubliais que môssieur Ashborn excusait les meurtres perpétrés sur les moldus au nom de leur prétendue race casi animale. » s'esclaffa le nabot en levant la main pour commander une nouvelle tournée. « Commencez pas à vous faire remarquer, on va encore se faire lourder... » « Mais tout à fait ! Buter un moldu, c'est un peu partir à la chasse au sanglier. Pas vrai, Cet' ? » sourit-il en donnant l'accolade au quatrième. L'homme le repoussa d'un vague geste agacé, l'esprit accaparé par quelque nébuleuse considération. De-ci, de-là, dans le pub, on se râclait la gorge, on tendait l'oreille. Il y avait de ces conversations, même alcoolisées, qui passaient rarement inaperçues par ces temps troublés. « Parfois, je me demande pourquoi je traîne encore avec un type dans ton genre. » « Parce que tu sais qu'au fond, toutes ces idées foireuses, c'est ta bonne-femme qui te les a mises dans la tête. Pour une fois, tu ferais mieux d'écouter ton vieux copain. » Il se pencha sur son ami et fit peser sur lui son haleine putride. « Dumbledore est mort. L'avenir est ailleurs. L'avenir, mon frère... C'est Voldemort. »
Tout à coup, le temps suspendit son vol. Les visages se figèrent, glacés par les mots crachés avec tant d'impudence. Tous n'avaient plus d'yeux que pour la bouche insolente, comme si le mage invoqué allait s'en échapper d'un moment à l'autre. « Quoi ? Qu'est-ce que vous avez tous ? » Et en dépit de sa mine rieuse, le malaise sembla le gagner tout à coup. Pour se donner une contenance, il grimpa péniblement sur la table et brandit son verre déjà vide. « C'est un nom qui vous fait peur ? Bande de crétins ! Moi je n'ai pas peur, il y a bien longtemps que j'ai quitté les jupes de ma mère ! » Alors le dénommé Cetus se leva à son tour, avec lenteur, sans jamais lui accorder un seul regard. « Assis. » siffla t-il. Ashborn marqua une pause, jaugeant sa propre marge de manoeuvre dans la stature tendue de son ancien camarade de Serpentard. Il allait la fermer, il n'aimait guère le contrarier. Mais pas avant une ultime provocation. « Voldemort ! » glapit-il, savourant son effet sur la foule. De sa voix aigre, il se mit à scander le patronyme, encore et encore, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus trace de vie sur leurs visages. Alors seulement, la figure émaciée de l'autre consentit à se pencher sur l'enfant. « T'as vu leur tête, Cet' ? T'as vu ces... » Mais Ashborn ne discerna rien de connu dans les prunelles sombres de l'homme au moment où il l'abattit. La vie le quitta en même temps que sa tête se fracassait sur le plancher. Une femme hurla, quelque part. Comme dans un rêve. Cetus Crabbe enjamba la silhouette pétrifiée pour l'éternité pour envelopper la salle de son nouvel empire. « Quelqu'un d'autre a l'intention de souiller le nom de Lord Voldemort avec sa langue d'immonde sang-mêlé ? » demanda t-il, presque affable. Le silence seul lui répondit, religieusement respecté par les sorciers, devenus statues de cire. Bien après son départ, le pub conserva son allure de tableau figé dans l'instant.
« Une chose terrible est en marche, Flick. Une chose terrible. »

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