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C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge.

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Syssoï
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MessageSujet: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyDim 4 Nov - 0:35

Quelque part dans le monde ...

Novembre 2012.


C’est fascinant. Tout est fascinant. De la teinte à la texture, de la douceur à la réaction au passage de mes doigts. Du bout de mes doigts. Juste une caresse légère comme une plume, et des milliers de frissons qui surgissent, ses paupières qui se plissent un peu plus, ses sourcils qui se froissent, et ses lèvres qui s’entrouvrent pour laisser passer une respiration légèrement plus rapide. Et pourtant, elle demeure inconsciente, c’est ce qu’il y a de plus fascinant. Cette réaction n’est pas liée à la partie consciente de son cerveau, c’est chimique, primitif, naturel et incontrôlable. Je ne m’en lasse pas. Serais-je un jour apte à m’en lasser, franchement ? Enroulée autour de moi, ses cheveux répandus sur mon épiderme, je remercie l’invention de la climatisation qui me permet d’en profiter sans avoir à suffoquer et me faire violence pour rester en place sans crever. Le bout de l’ongle de mon pouce remonte le long de sa colonne à nue, et j’observe son nez se froncer. Je m’immobilise, suspendant mon geste le temps que son sommeil gagne, à nouveau, en profondeur. Autour de moi, le décor d’une suite somptueuse, la plus obscènement chère du palace le plus côté du pays, et par les larges fenêtres, la plage et une eau turquoise à perte de vue. Et pourtant, mes yeux délaissent tout ça pour ne se sustenter que de cette peau nacrée, ces tâches de son dont je connais le nombre exact, de celles qui ont trouvé refuge sur ses lèvres pâles et qui semblent narguer les miennes, les mettant au défi de s’y poser sans éveiller leur propriétaire. Mais la réaction à ce geste-là aussi, je la connais. Je sais que même aux tréfonds de son sommeil, elle y répondra, ses lèvres s’animant d’elles-mêmes, et elle finira par s’éveiller sur ma bouche. Oui, sur papier c’est magnifique, c’est romantique, c’est exaltant et presque trop romancé pour être supportable, mais attendez de la voir papillonner de ses paupières lourdes de sommeil pour jeter un oeil sur le réveil digital avant de braquer un regard noir sur ma personne, ça deviendra moins romantique, brusquement. Et l’oreiller que je me réceptionnerais dans la face suivi du désormais traditionnel et célèbre « Tu m’emmerdes, Syssoï ! » achèvera de ruiner l’ambiance de cet instant de tendresse spontanée. Alors je retiens mon envie, la ravale et la cadenasse au fond de mes entrailles. Reste tranquille, mon désir. Il est trop tôt pour madame qui semble, à l’image de mon iPhone, être passée automatiquement à l’heure locale, tandis que moi, j’observe les premières heures de l’aube défiler avec le sentiment d’être en plein milieu de la journée. Quelle heure est-il à Paris ? L’heure de déjeuner, certainement, alors que je n’ai pas encore le droit au petit-déjeuner. Mon estomac grogne, me signifiant que je n’ai pas faim que d’elle. Je jette mon propre coup d’oeil au réveil digital avec l’espoir fou d’une faille spacio-temporelle m’ayant fait perdre deux heures en dix minutes. Mais non, ce con clignote toujours de ses chiffres désespérément bas. Je soupire, ferme les yeux, fourre mon nez dans ses cheveux, et inspire en espérant que son parfum exquis m’apaise suffisamment pour partager son sommeil. Mais rien ne vient, sauf quelques pensées impures. Ma main s’égare sous les draps, ma paume chauffant sa peau jusqu’à sa cambrure, lorsque, brusquement, une alarme se déclenche et me fait sursauter. Pendant l’espace d’une seconde j’imagine qu’elle a installé une alarme anti-vol sur sa culotte, avant de comprendre qu’il s’agit du téléphone de la Suite, celui qui trône fièrement à côté du réveil digital. La belle endormie s’anime, et je panique. L’impression d’être pris la main dans le sac -c’est l’occasion de le dire- s'immisce dans mon esprit tandis que j’étire le corps et le bras pour récupérer le combiné des années cinquante. Je glisse un « Allô ? » inutilement murmuré, tandis qu’un regard émeraude sombre se matérialise sur moi. C’est pas ma faute, semble implorer, le mien, de regard, avant que ma main libre ne glisse le long de son dos en un temps record pour aller se faufiler sous l’exquise dentelle de sa lingerie, et finir sur son non moins exquis fessier, en propriétaire des lieux. Quoi ? Elle est réveillée, maintenant, non ?
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyDim 4 Nov - 11:54

J’avais décidé de profiter de ce lit un maximum, j’imagine que c’est le matelas si confortable qui m’avait fait plonger directement. Je me souviens juste m’être déshabillée, on s’était installée, moi, comme à mon habitude, collée contre Syssoï avant que mes paupières deviennent lourdes et que je ne tombe. Je frisonne de temps en temps et pourtant ce n’est pas à cause de la température, il fait assez chaud. J’ai l’impression d’être sur le point de me réveiller, avant de replonger une nouvelle fois. Une sonnerie bruyante et agressante finit de m’achever, je bouge, et je grogne légèrement –en espérant secrètement qu’il ne réponde pas à cet appel- lorsque j’entends la voix de Syssoï qui me poussent à ouvrir les yeux que je m’étais jurée de garder fermés. Au revoir mon sommeil, adieu Morphée. Je crois son regard, fronçant légèrement les sourcils, un tantinet grognon à cause de ce réveil forcé et peu agréable, je fais presque la moue. « L’heure ... » Je demande d’une voix raque en fermant une fraction de seconde les paupières avant de me soulever légèrement pour apercevoir le réveil, l’information met plus de trois secondes avant que je percute qu’il est super tôt, enfin heure locale quoi. Je me laisse tomber lourdement sur le dos avant d’un coup de main, envoyer valser le combiné que Syssoï tenait en main, je n’ai même pas besoin d’y mettre beaucoup de force, j’imagine que la surprise a dû le lui faire lâcher. Depuis quand on appelle dans les suites à cette heure-là, n’importe quoi. J’entends un bruit sourd, il a du atterrir sur le sol, tant mieux. « Non. » J’annonce avec un ton mi- suppliant, mi- ferme. Il n’y a pas d’allô qui tienne. Je sens la main de Syssoï se faufiler dans un endroit qui n’appartient qu’à lui. Je suis encore un peu dans les vapes, l’esprit légèrement embrumé encore, il va me falloir encore quelques minutes je pense. J’effleure ses lèvres. J’enroule l’une de mes jambes autour de son bassin avant d’enfouir ma tête au niveau de son cou. « On dort ? » Je lui murmure à l’oreille. Qui ne tente rien n’a rien, comme on dit, au moins, j’ai essayé. J’imagine qu’il est réveillé depuis un certain temps, décalage horaire oblige, et qu’il ne pourrait pas patienter encore quelques heures de plus avant de se lever. Je lui demande encore quelques minutes alors, le temps d’émerger complétement. Ma main vient chercher la sienne, celle qui est encore libre, avant de d’entremêler nos doigts et d’emprisonner –comme je peux- sa main dans la mienne. « Encore quelques minutes au moins. » Je négocie avant de poser mes lèvres dans son cou, pour mieux faire passer la chose.

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyDim 4 Nov - 17:02

Une voix chargée de sommeil, un seul mot prononcé, et je n’écoute déjà plus la diatribe de l’interlocuteur à l’autre de bout de la ligne, comme si tout se trouvait occulté par son timbre à elle. Pourtant, celui, chantant, de mon interlocutrice téléphonique n’a rien de désagréable, bien au contraire. Je comprends qu’elle me demande l’heure, mais je n’ai pas le temps de lui répondre que déjà elle s’effondre en s’informant des chiffres clignotant. Ce n’est pas ma faute, encore une fois, j’ai tout fait pour épargner son sommeil quitte à brimer mes instincts et désirs. Ne suis-je pas l’homme parfait ? C’est l’aveu que je me fais en glissant une main jusqu’à une fesse, tout en souriant comme un bienheureux. Je tente de focaliser sur ce que la brune métissée et sensuelle que j’imagine derrière son propre combiné, annonce dans le mien, mais j’avoue que l’accent est à couper au couteau. Elle a appris l’anglais où, au juste ? Dans un clip de Nikki Minaj ? Je fronce les sourcils, me concentre un peu plus, et brusquement... Plus rien. Enfin si, un combiné qui quitte ma main pour voler jusque de l’autre côté du lit et finir sa course en s’écrasant sur le sol en marbre. La main de Gaby flotte encore un instant dans les airs avant de se reposer sur mon torse... Heu... Ma bouche s’entrouvre, mais aucun son n’en sort. C’est elle qui parle, lançant un « Non. » dont je ne suis pas certain de comprendre la signification. Non à quoi ? Au téléphone ? J’observe le réveil qui passe de 8:00 à 8:01, et je n’ai aucun mal à imaginer la réceptionniste trépigner d’impatience en attendant le fameux huit heures tolérable pour entrer en relation avec notre suite. Le combiné a beau être au sol, j’entends encore la voix chantante m’appeler, demander si tout va bien. Je tourne la tête dans sa direction, prêt à gueuler s’il le faut pour qu’elle m’entende, mais les lèvres de Gaby me rappellent à l’ordre, m’attirant vers d’autres occupations, préoccupations et pensées, effleurant à peine les miennes mais parvenant sans mal à court-circuiter toute idée cohérente. Et comme si ça ne suffisait pas, elle m’immobilise, passant une jambe autour de mon bassin, pendant que sa main vient récupérer la mienne, la dernière qui jouissait encore d’une certaine liberté. Et ses lèvres qui colonisent mon cou. « On dort ? » Sérieusement ? J’ai plus du tout envie de dormir, là. « Encore quelques minutes au moins. » Je libère ma main captive de ses doigts afin de pouvoir étendre le bras et appuyer d’un index impérieux sur l’une des clenches du socle du téléphone, coupant définitivement la communication avec la réception. Oui, parce qu’en attendant, le combiné avait beau trainer au sol, ça n’empêchait pas mademoiselle sensuelle d’entendre tout ce qui se disait ou se passait dans cette chambre. « Bébé ? » je l’appelle doucement en me tordant le cou pour poser mon front contre le sien, et pousser doucement dessus pour la déloger de sa cachette. Je veux la voir. « Tu sais que je t’aime encore plus lorsque tu joues à la chieuse insolente, mais j’aime autant que tu ne le sois qu’avec moi, et pas avec le personnel se coupant en quatre pour notre service. » j’annonce doucement à celle que le manque de sommeil a rendu capricieuse. « La pauvre réceptionniste se fait harceler depuis deux longues heures par un notaire parisien qui n’a pas encore compris le concept de décalage horaire, et qui, après avoir essayé de nous joindre sur nos portables respectifs a décidé de s’acharner sur la réception de l’hôtel. Elle a attendu huit heures tapantes pour tenter de nous joindre à une heure décente, et toi tu me forces à lui raccrocher au nez. » j’explique, toujours d’un ton aimable et doux, allant même jusqu’à frotter le bout de mon nez contre le sien. « Tu te sens coupable, là ? » je demande, visiblement amusé, avant de déposer rapidement mes lèvres sur les siennes, puis de me dégager de sous son corps pour m’extraire du lit. « Je vais la rappeler depuis le salon pour m’excuser. Tu peux te rendormir. » Je me redresse et enfile un jean avant d’écraser un baiser contre son front. On a beau se situer au sixième étage de cet hôtel de luxe, et donc à l’abris des regards indiscrets, j’ai pris cette habitude de ne pas me balader nu en dehors de l’enceinte protectrice de mon chez moi. Des restes de mon expérience de télé-réalité, je suppose. Un dernier regard à la rousse alanguie, et je quitte la chambre pour rejoindre le salon mitoyen. Porte refermée, je me laisse tomber dans un de ses fauteuils tout confort pour m’emparer du téléphone de la chambre, tout en faisant jouer mon pouce sur l’écran tactile de l’Iphone que je trouve dans la poche de mon jean. Quatorze appels en absence. Nouveau record.
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Gabrielle
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyDim 4 Nov - 18:18

Il m’appelle, collant son front contre le mien. Je dois être un peu trop fatiguée pour me pas relever le ‘chieuse insolente’, je réprime un bref sourire, je réprime je dis bien, et je l’écoute attentivement. Il m’explique que c’est en parti à cause du notaire qu’on nous appelle si tôt. Bon argument, je l’avoue. D’ailleurs, je vais lui en toucher deux mots au notaire et lui apprendre la définition du décalage horaire aussi. Du coup je regrette mon geste, mais bon, j'ai l'excuse du 'je dormais et je n'aime pas être réveillée brutalement', j'imagine que ça peut toujours marcher. « Tu te sens coupable, là ? » Je fronce un peu le sourcil, avant de soupirer. « Un peu. Beaucoup même. » J’annonce alors avant que ses lèvres ne m’empêchent de continuer, je me décale pour qu’il puisse sortir du lit. Je tire une nouvelle fois sur le drap pour le ramener sur moi tandis que je l’observe s’habiller, tranquillement. Je préfère ne même pas imaginer ce que la réceptionniste pourrait penser là, maintenant, j’irai quand même m’excuser que je descendrais. « C’est trop tard maintenant, j’y arriverai pas. » Je lui réponds avant qu’il s’isole dans le salon. Je m’entoure dans le drap, créant une robe de fortune, avant de m’extirper du lit, à regret tout de même. Je récupère mon téléphone dans ma poche de jean qui traînait en bas du lit. Je le déverrouille et oui, il a raison, on a appelé, j’allume le mode sonnerie avant de regarder les textos aussi, par la même occasion, rien d’alarmant jusque-là. Un de la grande sœur, mince, que j’avais complétement oublié de prévenir, je jette un coup d’œil à la porte du salon, je pense avoir le temps. Je l’appelle, en lui expliquant le pourquoi du comment, j’oublie les frais de communications évidemment, et une chose entrainant une autre, on ne s’arrête plus. Finalement je coupe court en lui promettant de la rappeler plus tard. Je dépose l’iPhone sur le lit avant de me débarrasser de mon drap inutile et d’aller ouvrir la valise. Je tire un short en jean et un débardeur pâle que j’enfile rapidement. Je me dirige vers le salon, entre dans la pièce et je m’installe sur un fauteuil juste en face du sien. Je m’assois en tailleur. « Le problème est réglé ? » Je lui demande, là je parle du notaire. « Tu as eu la réceptionniste ? » Je m’informe, ressentant encore un peu de culpabilité. J’étire mes bras au-dessus de ma tête, allongeant un maximum mon dos, avant de tout relâcher et de braquer mon regard sur lui. Je passe mon bras sur le côté, pour récupérer la boule de poil installée à côté pour ramener Connard sur moi, contre moi.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyDim 4 Nov - 20:56

La boule de poils ronfle, en équilibre sur le dos, les quatre pattes en l’air, remuant légèrement en jappant par instant. Ce chien est sur le point de se transformer en anomalie génétique, je ne suis même pas certain qu’il soit encore conscient de ne pas être humain. Fut un temps, à peine je mettais un pied dans la pièce où il se trouvait, et le voilà qui sautait sur moi pour me rappeler que son bonheur se résumait à ma simple existence. Aujourd’hui, il s’en contrefous, m’observant passer d’un oeil morne, ou tout simplement poursuivant sa sieste comme aujourd’hui. Gaby le gâte trop. Je le gâte trop. On a même du demander un traitement de faveur à la direction de l’Hôtel, et payer un supplément, pour que Connard puisse nous accompagner. Sinon, Gabrielle refusait de quitter Paris. Rien de moins. Et puisque je refusais de quitter Paris sans Gabrielle... Le chien aboie dans son sommeil et je lui jette un regard noir. « C’est ça, fais le malin, tiens. » je grogne une seconde avant que la voix sensuelle de miss réceptionniste se fasse entendre dans le combiné que j’ai coincé entre mon oreille et mon épaule. Je prétexte une maladresse de ma part pour excuser la manière cavalière dont je lui ai raccroché au nez, puis m’empare d’un bloc à l’entête aux armoiries de l’Hôtel, et d’un stylo pour prendre en note les informations qu’elle me doit. J’en profite pour lui demander de s’occuper de la location d’une voiture, et de l’activité surprise que je réserve à Gaby pour cet après-midi. Lorsque je raccroche, le silence reprend ses droits avec, en fond sonore, la voix étouffée d’un Gaby s’exprimant en français. Sa soeur certainement. Ou sa mère. Dans un cas comme dans l’autre, je sais que j’ai tout mon temps, brusquement. Je soulève à nouveau le combiné, et m’empresse de composer l’indicatif de la France suivi du numéro de portable du notaire que j’ai affiché sur mon iPhone. Autant profiter de l’international de l’Hôtel plutôt que d’offrir une petite fortune à Bouygues Telecom. J’achève la conversation, et repose le bloc notes noirci de mon écriture illisible, lorsque ma rousse entre dans le salon toute habillée. Je penche la tête sur le côté, visiblement déçue qu’elle n’ait pas conservé sa précédente tenue, celle qui offrait la quasi totalité de sa peau à mon regard. « Le problème est réglé ? » me demande-t-elle en récupérant le chiot qui se transforme en peluche à son contact. Serais-je jaloux du chien ou de Gabrielle ? « Tu as eu la réceptionniste ? » Je relève les yeux vers elle et défroisse mes sourcils. « Oui, mais je vais devoir lui offrir mon corps pour faire pardonner ton caprice. » j’annonce, très sérieusement avant de récupérer le bloc-note pour l’informer des dernières nouvelles. « Le notaire a eu son contact au téléphone hier matin, et hier soir il nous avait déjà trouvé trois propriétés à visiter, d’où son impatience à nous joindre. Il y en a une, selon lui, qu’on doit visiter de toute urgence. Y a beaucoup de monde sur le coup. » Je détache le feuillet où est noté l’adresse et me lève pour le lui donner. « J’ai demandé une voiture. L’employée de l’agence immobilière nous attends pour 10h. Tu commandes le petit-dej pendant que je prends une douche rapide ? » je l’interroge avant de me pencher au-dessus d’elle pour récupérer ses lèvres. À croire que j’arrive pas à m’en passer plus de quelques minutes. Je n’attends pas sa réponse avant de disparaître dans la salle de bain, de l’autre côté du salon. J’en ai pas pour longtemps de toute manière.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyLun 5 Nov - 23:34

Il m’informe le plus sérieusement du monde qu’il a pu joindre la réceptionniste mais qu’il fallait donner quelque chose en contrepartie pour pardonner ma brutalité matinale, là, en l’occurrence, son corps. J’hoche la tête comme si je prenais réellement en compte cette demande, je laisse quelques secondes de silence pour me décider avant de rendre finalement le verdict. Verdict non négociable évidemment. « Malheureusement pour elle, et heureusement pour moi, cela ne sera pas possible. Affaire classée. » Je décrète en pinçant doucement les lèvres en un sourire faussement désolé, avant d’écouter la suite, bien plus intéressante. Il continue d’agiter le stylo sur le papier, donc trois propriétés dont une à visiter absolument. Je suis chargée de faire monter le petit dej, enfin de m’occuper d’appeler le service de chambre plutôt pendant qu’il filera à la douche. Je réceptionne ses lèvres en douceur avant d’acquiescer avant de m’emparer délicatement de sa note. « A vos ordres. » Je siffle alors que je le regarde s’éloigner avant de me reconcentrer sur mon chiot qui réclame mon attention en reniflant le papier que venait de me donner Syssoï que j’éloigne par mesure de précaution, du coup. Je prends le téléphone et appelle le service d’étage pour nous faire monter le petit déjeuner dans la suite. Je commence la commande en français pour finir, un brin hésitante, dans la langue locale. Je me dis que cela va revenir rapidement. En attendant que le tout soit monté, je chasse Connard de mes genoux avant de filer dans la géante salle de bain. Je tire deux serviettes immaculées que je pose sur un rebord. Je me déshabille avant de rejoindre Syssoï sous la douche –qui était censée être rapide évidemment-. « Je ne fais que passer. » J’annonce, amusée, en lui embrassant la nuque, histoire de lui faire comprendre que cela sera rapide. Parce que je nous connais et je sais qu’on est capable de trainer et d’allonger les minutes pour finir en heure même donc, je préviens. Je m’empresse de lui prendre le gel douche pour étaler rapidement avant de me rincer. Je m’attarde encore un peu sous la douche, mes mains s’attardent encore un peu sur le dos de mon russe avant que je sorte. J’enroule ma serviette autour de moi avant de sortir de la salle de bain, ma sortie correspond d’ailleurs parfaitement à l’arrivée du petit déjeuner qu’on pose sur l’une des tables. Je les remercie avant qu’ils ne sortent de la pièce et nous laissent. J’attrape Connard pour éviter qu’il prenne la fuite –au cas où- avant de m’asseoir sur une chaise.

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMar 6 Nov - 1:19

J’ai dit que je n’en avais pas pour longtemps, mais visiblement cette information n’a pas du satisfaire notre dame des rousses, dont je vois la chevelure flamboyante passer la porte. J’hausse un sourcil, perplexe, avant de comprendre en la voyant sélectionner deux épaisses serviettes pour les rapprocher de moi. Non pas une seule, mais deux, ce qui signifie qu’elle ne va pas tarder à... Ha bah voilà, elle est déjà entrain de s'effeuiller, et moi de plaquer ma tête sous le jet d’eau fraîche, paupières plissées pour échapper à ce spectacle qui, malheureusement, se poursuit dans ma tête. « Je ne fais que passer. » m’informe-t-elle tandis que je la sens se glisser derrière moi. Oui, que passer, comme chacun matin et parfois chaque soir depuis un peu plus de huit mois. « A croire que tu ne peux pas te passer de moi cinq minutes. » je rétorque en tentant de réprimer les réactions de mon corps à ses lèvres sur ma nuque. On est le matin, Gaby, et tu sais très bien ce qui se passe le matin... « Tu sais ce qui pourrait être rapide, aussi ? » je demande alors que ses mains parcours mon dos, avant de laisser un rire échapper. Non, même moi j’ai conscience de n’être absolument pas crédible. On n’a jamais été rapide, on ne le sera jamais, et quelque part, tant mieux, même si ça veut dire finir par être systématiquement en retard partout, ça en vaut vraiment le coup. Et là, ça en vaut le coup ? J’ai beau songer à mon estomac en souffrance et à l’agent immobilier entrain de taper de son talon aiguille sur le trottoir, les yeux rivés à sa montre, toutes ces images se trouvent rasées et remplacées par d’autres durant lesquelles Gaby empli tout mon champ visuel. Je suis à deux doigts d’oublier totalement la bouffe, la visite, et le reste, lorsque ma rousse rompt le contact et le charme en sortant de la douche. Elle me tue. Est-ce qu’au moins elle a conscience de ça ? Je l’observe se draper dans sa serviette de dignité, puis retourne me caler la tête sous le jet d’eau. Lorsque je me décide enfin à sortir, la serviette nouée sur les hanche, le service d’étage est entrain d’installer notre petit déjeuné sur la table du salon et Gaby cavale après le chiot pour prévenir toute fugue volontaire ou non. Je m’adosse au mur, conscient d’emmerder Gabrielle en m’exposant de manière si dévêtue, mais que dire de sa propre tenue ? Et lorsque tout le monde a débarrassé le plancher, je me décolle pour rejoindre la table où son choix parfait en matière de petit-déjeuné me saute aux yeux. Pourtant, malgré mon estomac qui réclame son du, je dépasse le siège qui m’est destiné, et contourne la table pour aller me poster juste derrière ma rousse. « T’es certaine d’être parfaitement propre ? Je t'ai trouvé un peu trop rapide à mon goût. » je demande en me penchant en avant, mes mains venant clouer ses poignets contre les accoudoirs. « T’en fais pas, je ne fais que passer. » je souffle à son oreille avant d’y déposer mes lèvres. Ces mêmes lèvres qui s’en vont trainer en suivant l’axe de sa mâchoire, de sa nuque, de son cou, parsemant chaque centimètre d’épiderme de semblant de baisers plus langoureux que chastes, inspirant son parfum avec une avidité non dissimulée. Et lorsque je la sens enfin se tendre, mes lèvres atterrissent rapidement sur son épaule, avant que je me redresse en relâchant ses poignets. « Parfaite. » je souffle, à nouveau, à son oreille, avant de presser le pas pour rejoindre ma place où mon petit-déjeuné refroidit. Et maintenant qu’on est tous les deux sur notre faim, à égalité, c’est avec plaisir que je m’attaque à mon autre faim. La tête du chiot posé sur mon pied et son regard de canin sous-alimenté me rappelle son existence. Je dépose la coupelle de bacon au sol, et le gratifie d’une caresse entre les oreilles, mais je n’existe déjà plus pour lui. Ingrat ! « J’espère que tu n’avais rien de prévu aujourd’hui, tu es ma captive pour la journée complète. » comme tous les jours en fait, lorsqu’on est ensemble, dans la même ville, le même pays, ce qui devrait se résumer à “toujours” désormais. « On va visiter cette propriété, on vidéo-conférence Moore histoire qu’elle donne son avis, on va déjeuner dans le coin, et après j’t’emmène dans les nuages. » J’annonce en finissant mes oeufs. « Enfin, pas de la manière habituelle. » je me corrige rapidement. Sinon ça n’aurait rien d’une surprise, ce serait juste, et bien... habituel.
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Gabrielle
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMar 6 Nov - 17:06

J’entre dans la douche, me collant au dos de Syssoï. « Ça c’est pas nouveau. » Je lui souffle à l’oreille, en souriant. Il le sait en plus donc bon ... Même pas cinq minutes, enfin, j’ai déjà tenu mais quand je le sais non loin de moi ça change tout. Mes mains jouent sur son dos alors qu’il continue. Je me rince rapidement. « Non je ne vois pas. » Je lui lance avant de frôler du bout des doigts ses côtés avant de sortir définitivement et mettre fin à la douche. Je réceptionne plus ou moins le petit déjeuner enfin j’assiste à son installation. J’aperçois du coin de l’œil Syssoï qui sort torse nu, je me retiens de lever les yeux au ciel. Ils s’en vont, nous laissant seuls, je lâche donc Connard qui commençait à s’agiter avant que le russe n’immobilise mes poignets. « Certaine ... » Je souffle avant d’être plus ou moins interrompue par ses lèvres sur ma peau . « ... mais tu peux le vérifier par toi-même. » J’achève difficilement. Ça m’électrise toujours autant, créant de longs frissons tout le long de ma colonne vertébrale. Je me redresse un peu avant qu’il ne finisse avec un baiser sur mon épaule. Ce n’est pas juste ce qu’il fait. Il s’écarte, je suis à deux doigts de l’attraper par la main et de l’attirer une nouvelle fois vers moi. J’imagine qu’il a eu ce qu’il recherchait puisse que je note un sourire assez satisfait sur son visage. Je l’observe et le suit des yeux alors qu’il s’assoit en face de moi. « Ce qui ne change pas tellement en fait. » J’annonce en haussant les épaules avant de m’attaquer à mon œuf. Et puis ce n’est pas comme si j’avais eu le temps de me faire un programme pour aujourd’hui. Connard hérite du bacon, à vrai dire, impossible de résister à son regard. Il est trop intelligent ce chien, il a vite compris comment cela marchait. Je l’écoute lister les choses qui occuperont notre journée, je prends des petites bouchées, tout en hochant la tête à chaque nouveau point. Evidemment il nous faut l’avis de Moore, principalement, mais des autres aussi. Je prendrais des photos avec l’iPhone, vite fait. « Oh. Tu as bien fais de préciser. » J’ajoute amusée avant de me lever, laissant le reste dans mon assiette, pour me rendre dans la salle de bain, je me lave rapidement les mains et les dents aussi. « J’espère qu’elle sera bien. » Je commente inutilement, posant mes mains fraîches sur ses épaules, en faisant allusion à la villa, parce que ça devient rapidement barbant les visites. Alors autant tomber sur la bonne tout de suite. Je le libère pour aller m’habiller une bonne fois, le chien me colle, sur mes traces. Je fais tomber la serviette avant de m’emparer de mes vêtements. Je sors un nouveau short, peu importe, et attrape un haut avant de dompter ma chevelure. « Je suis prête. » J'annonce en haussant la voix, me laissant tomber sur le dos sur le lit, avant de rebondir quelques peu. Je regarde le réveil, on a le temps.

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMar 6 Nov - 20:49

Je n’ai pas encore touché à mes tartines ou mon café que Gaby s’essuie déjà la bouche avant de se lever de table. Elle est sérieuse, là ? Les sourcils froncés, je l’observe quitter la pièce tandis que Connard réclame une deuxième ration. Du coup, il hérite du reste d’oeufs de sa maîtresse, mais je n’en ai pas terminé avec cette dernière. Elle revient quelques minutes plus tard alors que, d’une main je sirote mon café trop chaud, et de l’autre je consulte le journal dans une langue que je ne comprends pas. Ils nous ont apporté Le Parisien aussi, mais j’ai toujours préféré Libération ou Le Monde. Du coup, je suis entrain de me contenter des images, lorsque deux mains fraîches se posent sur mes épaules. « J’espère qu’elle sera bien. » Je sais de quoi elle parle, et je sais qu’elle n’attend pas de réponse, pourtant je m’y emploie en soufflant sur le breuvage. « Si elle n’est pas bien, il perd son job, alors je suppose qu’il aura fait bien attention à nous satisfaire. » J’ai l’habitude de l’immobilier, comme j’ai l’habitude de ne jamais me déplacer pour rien. Mon notaire le sait aussi, et je n’ai jamais eu, pour l’instant, raison de m’en plaindre. Certes il y a une première fois à tout, mais espérons que cette première ne soit pas pour aujourd’hui. Gaby disparaît à nouveau, en direction de la chambre et, une fois mon café terminé, je ne tarde pas à la rejoindre. Elle est prête, du moins c’est ce qu’elle m’annonce en rebondissant plusieurs fois sur le lit. « Tu n’as pas assez mangé. » je la gronde, sourcils froissés, en ouvrant le dressing où tout notre linge a été rangé par une femme de chambre. Pantalon beige -je crois que Gaby appelle ça “chino” ou un truc dans le genre- et t-shirt basique col en V que je superpose l’un sur l’autre pour obtenir l’avis de mon habilleuse officielle. Elle a presque refait l’intégralité de ma garde-robe, alors j’en ai rapidement déduis qu’elle savait mieux que moi. Un hochement de tête plus tard, je laisse tomber la serviette au sol avant d’enfiler boxer et pantalon, ceinture tressée, puis tee-shirt. Je m’installe sur le lit le temps de rouler le bas du pantalon, et jette un coup d’oeil au réveil. 9 heures. Il nous reste une heure, mais je ne connais pas la route pour me rendre sur place. « On emmène Connard pour la visite ? » je demande, une main trainant sur une jambe égarée de la rousse. Je sais qu’elle va vouloir qu’il vienne, mais je sais aussi que ça va être galère pour la suite de mon programme. Tant pis, je m’arrangerais. Ma main se resserre sur sa cheville, et d’un mouvement rapide je la tire en avant, la ramenant vers moi jusqu’à ce qu’elle finisse complètement sur mes genoux. Je l’aide à se redresser pour qu’elle me fasse finalement face, puis, un index glissant une mèche rousse derrière son oreille, je demande avec une pointe d’appréhension « T’es heureuse ? » Ca peut paraître con, mais notre univers à brusquement basculé il y a quelques temps, et notre quotidien s’en trouve totalement transformé. Je l’ai entrainé là-dedans sans le vouloir, sans le demander, et depuis, chaque jour, chaque heure, chaque seconde, je me demande si j’ai fait le bon choix pour elle, je me demande si elle est véritablement heureuse, je me demande si je la mérite encore... Mais l’ai-je jamais mérité ?
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMer 7 Nov - 0:15

Je jette un coup d’œil sur ce qu’il lit, ou plutôt sur ce qu’il ne lit pas, justement. La remarque du russe me fait rire. « Si elle n’est pas bien, il perd son job, alors je suppose qu’il aura fait bien attention à nous satisfaire. » Hum. Je grimace légèrement mais il ne peut pas le voir. « C’est un peu ... radical. » Un peu trop même. Je tente avant de m’éloigner. Syssoï me fait remarquer que je n’ai quasiment pas touché à mon petit déjeuner. Je ne réponds rien et me contente de poser une main sur mon ventre, lui montrant que je ne peux pas en avaler plus maintenant, c’est le matin et je n’ai pas faim. Allongée sur le lit, je peux l’observer, j’observe sa tenue avant de lui donner mon accord d’un simple hochement de tête. Syssoï me demande s’il l’on emmène Connard, la réponse est tellement évidente. « La question ne se pose pas. » Je réponds alors, me relevant sur les coudes pour chercher le principal intéressé des yeux. « Et il ne pourrait pas tenir toute une journée, tout seul, ici. » Je complète alors. Oui, à croire que j’ai créé un monstre capricieux en le surprotégeant. Oui c’est le cas, et Connard n’est jamais resté une fois seul depuis son adoption et ce n’est pas maintenant que cela risque de changer. Il dormait même à la place de Syssoï, c’est pour dire, le choc risque d’être trop grand pour lui. Le chiot débarque dans la chambre et jappe une nouvelle fois, comme pour me donner raison. « Tu vois ! » Je m’exclame le tout accompagné d’un mouvement de main. Il ne peut pas rester seul. Je sens la main de Syssoï sur ma cheville et quelques secondes plus tard, je glisse en avant et je me retrouve sur les genoux de mon russe. Méthode peu délicate mais efficace, c’est sûr. Je m’installe comme je peux, lui faisant face. Je passe mes bras autour de son cou alors que son « t’es heureuse ? » me percute de plein fouet. « Oui, bien sûr. » Je m’empresse de lui répondre, sincèrement, comme s’il s’agissait d’une évidence. « N’en doute pas. » Je lui demande en pinçant les lèvres, si je n’étais pas heureuse je ne serais pas là, avec lui, or ce n’est pas le cas. « Et toi Syssoï, tu l’es vraiment ? » Je l’interroge à son tour en fronçant légèrement les sourcils, parce qu’il a beau s’inquiéter pour le mien, de bonheur, on évoque jamais le sien ou rare. Enfin, pas à voix haute et audible, or s’il a besoin d’entendre que je suis heureuse, c’est la même chose pour moi. J’ai peur qu’il ne se mette à regretter ... J’ai peur de beaucoup de choses en fait. Je croise son regard avant de coller délicatement mon front au sien.

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMer 7 Nov - 1:51

Parfois je m’interroge. Ce chien est-il totalement con, ou incroyablement intelligent ? Je ne sais plus. Il n’y a qu’à le voir se ramener fièrement sur ses pattes trop courte et ponctuer l’affirmation de sa maîtresse d’un bref aboiement pour se questionner. A-t-il entendu, compris, et rappliqué ? Ou bien est-il là totalement par hasard, et aboie-t-il comme un con parce qu’il aime le son de sa propre voix ? Dans un cas comme dans l’autre, c’est inquiétant. Très inquiétant. Dans un sens, c’est peut être ma faute, je n’aurais jamais du lui donner un prénom pareil. Si je l’avais appelé Einstein, on aurait plus de doute. Je lève tout de même les yeux au ciel, parce que cette femme me rend dingue, parce que j’en viens presque à me demander si je ne devrais pas lui faire un enfant pour qu’elle puisse assouvir son instinct maternel sur autre chose qu’un chiot. Mais finalement, je suis aussi taré de ce chien qu’elle, alors... J’accroche sa cheville, et la ramène contre moi. Très néandertalien comme technique, mais je reviens de tellement loin, elle m’a ramené de loin, même s’il demeure quelques restes je crois qu’elle parvient à s’en accommoder. Avec mon aide, elle se redresse et me fait face. Elle a à peine le temps de glisser ses bras autour de mon cou que, déjà, je l’afflige de cette question qui tombe comme une mouche dans le caviar. Est-elle heureuse, vraiment heureuse ? J’ai besoin de le savoir, son sourire au réveil n’est plus une preuve suffisante. À son expression de surprise, je comprends que ma question la dérange autant qu’elle l’étonne. Elle ne veut pas que je doute, c’est ce qu’elle me dit après s’être empressée de me répondre qu’elle était effectivement heureuse. Je sonde son regard un instant, afin de m’assurer qu’elle ne dit pas ça simplement pour me rassurer, simplement pour me faire plaisir, mais je n’y lis que sincérité pure, à l’état brut. « Et toi Syssoï, tu l’es vraiment ? » Sa question me prend par surprise, parce que... Parce que je n’ai pas eu le temps de réfléchir à la réponse qui en découle. J’aurais du, évidemment, et je me demande pourquoi je ne l’ai pas fait. Ai-je peur de la réponse éventuelle ? Peut-être. Sûrement même. Alors je m’accorde une seconde de réflexion, le regard dans le vide, fixant un point imaginaire sur le mur, tandis que le bout de mes doigts dessine des arabesques dans le bas de son dos, où j’ai glissé une main. Suis-je heureux ? Oui. Avant elle, je ne l’étais pas, avec elle, je le serais toujours, malgré la peur de la perdre, malgré la peur de me perdre en elle, elle est ce qui m’est arrivé de mieux. Suis-je complètement heureux ? Non. Comment pourrais-je l’être avec toutes ces déceptions qui me retournent les tripes ? Je n’en veux à personne, si ce n’est à moi-même d’avoir été aussi con pendant si longtemps, d’avoir fermé les yeux, d’y avoir cru, d’avoir donné et encore donné, sans rien attendre en retour, rien du tout, surtout pas coups bas, mensonges, hypocrisies, et mesquineries. Je pensais être assez doué pour cerner les gens, je me suis planté. J’en viens à regretter mon isolement qui m’évitait ce genre de déconvenue, ce genre de blessures et fêlures internes qui vont me ronger encore un moment, et puis mon regard se reporte sur elle, et je comprends que non, je ne regrette rien, ni le mal, ni le bien, surtout pas le mal qui me permet d’encore plus apprécier le bien à sa juste et incroyable valeur. Sans cette expérience désastreuse, je n’aurais pas connu Gaby, ni Moore, ni Elvis, Oona, Artie, et même Lhoas que j’ai redécouvert récemment. Et sans l’exemple lamentable que les autres nous ont offert, nous ne serions pas ici, aujourd’hui, forts d’un nouveau projet, animés d’une même volonté de bien faire. Pour rien au monde je ne renoncerais à ça, pas même en échange d’une amnésie partielle ou d’un retour arrière apte à effacer certaines rencontres, certains échanges. Non, ces rencontres, aussi désagréables soient-elle, m’ont permis d’arriver où j’en suis, de vivre ce que je suis entrain de vivre, et rien que pour ça, j’ai envie de leur dire merci à tout ces cons. Je souris. Franchement. Sincèrement. Je crois que je n’ai plus souris comme ça depuis très longtemps, trop longtemps. « Je n’ai jamais été aussi heureux. » j’affirme alors, au sortir de ma réflexion. Mon sourire s’écrase contre ses lèvres, et mes mains la ramènent contre moi pour que le baiser gagne en profondeur, en douceur et en langueur, à mesure que je perds en respiration et raison. C’est un nouvel aboiement impromptu de Connard qui me rappelle à l’ordre. Sans quitter les lèvres de sa maîtresse, je grogne contre le chiot. « Ce chiot est plus prude que ta mère. » je râle entre deux picorages de bouche féminine. « Mais, il a raison, faut qu’on bouge. » J’annonce, finalement, en me décrochant de ses lèvres pour me lever, la jeune femme toujours dans mes bras que j’ai glissé sous son délicieux arrière-train. Je pourrais passer ma vie comme ça.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyJeu 8 Nov - 0:40

Silence. Il met un certain temps à répondre, j’imagine que la réponse n’est pas aussi simple que je le pensais. Et ça m’inquiète parce que je sais qu’après certains évènements, tout n’a pas été si simple, si facile. On est là pour tourner la page une bonne fois pour toute, et je crois que c’est déjà fait pour nous. Le seul point négatif de cette histoire, c’est ce que cela est atteint Syssoï, normal, il ne pouvait pas y échapper mais j’ai essayé de le soutenir et d’être là autant que je le pouvais. Plus il tarde à me répondre et plus je me tends, attendant une réponse ou un simple regard, un signe, n’importe quoi, je me contente de peu. Je le laisse divaguer tranquillement, et l’observe en silence jusqu’à ce qu’il me délivre, enfin. Je me relâche. « Je n’ai jamais été aussi heureux. » Vraiment ? Son sourire m’indique qu’il dit vrai. Ses lèvres s’écrasent contre les miennes. J’en profite. Je me colle à Syssoï, sa bouche contre la mienne lorsque Connard nous interrompt. Et il a beau avoir tout mon amour, j'ai beau le considérer comme mon amour numéro deux, je soupire cette fois-ci alors que Syssoï grogne. Et une nouvelle remarque à propos de l’attitude très retenue et protectrice de ma mère, ça me fait sourire. D’ailleurs, celle-ci c’est fait à Syssoï donc il exagère un peu quand même. « Bientôt il exigera qu’on fasse chambre à part et il reprendra ta place. » Je murmure avant de l’embrasser une nouvelle fois. Et puis une fois encore. Et puis jamais deux sans trois. Pendant qu’il se lève, mes lèvres glissent des siennes. J’enroule les jambes autour de son bassin tandis qu’il commence à marcher. Connard nous suit, évidemment, sautillant tout autour de Syssoï en essayant d’atteindre mes pieds. Je le regarde faire un peu désespérée quand même. « Tu comptes me porter jusqu’en bas ? » Je lui demande en m’agrippant à lui pendant qu’il traverse le salon, parce que j’imagine déjà ta tête de la réceptionniste en nous voyant descendre, le chiot sur nos traces, aboyant joyeusement. Je pense qu’on s’est déjà assez fait remarquer comme ça. Enfin, avis qui n’engage que moi. Je décroche un bras autour de son cou pour attraper nos deux iPhones qui trainent sur la table. J’ai hâte qu’on récupère la voiture pour aller visiter cette villa, vraiment. « Je conduis. » Je propose doucement sans réellement lui laisser le choix, en fait. Je le vois déjà ouvrir la bouche pour contester. « Techniquement je connais mieux les lieux que toi, donc avantage pour moi cette fois-ci. » Je complète avant de mes lèvres ne colonisent sa mâchoire pour l’empêcher de parler, en général, ça marche bien. Bon, on y va ?

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyJeu 8 Nov - 2:06

Je m’attendais à une réaction hostile de défense de belle-maman, mais une fois encore, Gabrielle me surprend, et m’inquiète, en prenant la défense du chien plutôt que celle de sa génitrice. « Bientôt il exigera qu’on fasse chambre à part et il reprendra ta place. » prétend-elle avant de récupérer les lèvres dont le chiot vient de la priver. Les miennes. Je lui rends son baiser, évidemment, tout en me redressant, la rousse dans les bras, avant de détacher mes lèvres pour jeter un regard méfiant au chien. « Ce jour-là, il sera temps de le faire castrer pour lui rappeler qui est le mâle dominant, ici. » et je ne plaisante qu’à moitié. Je ne vais quand même pas entrer en rivalité avec un chien ! Je suis le plus fort des deux. Pour preuve, je soulève la jeune femme sans effort. Il faut dire qu’elle ne pèse pas lourd. Forcément, vu le peu qu’elle mange. Ses bras s’accrochent, ses jambes s’accrochent, même ses lèvres s’accrochent et s’enracinent. Je n’ai plus rien à faire, elle s’enroule si bien autour de moi, que je peux même la lâcher, elle reste en place, solidement arrimée à mon bassin. Et c’est ce que je fini par faire en arrivant dans le salon, tandis que Connard sautille toujours derrière nous. J’échappe une main pour récupérer des croissants que j’emballe dans une serviette avant de ranger le tout entre nos deux bustes. Pour la route. Mais surtout pour elle. J’insiste pour qu’elle mange. « Tu comptes me porter jusqu’en bas ? » Finit-elle par me demander, alors que je lui réponds par un sourire amusé. « Pourquoi pas ? » Oui, après tout, qu’est-ce qui nous en empêche. C’est d’ailleurs tout naturellement qu’elle récupère nos téléphones sans quitter mes bras, tout comme c’est naturellement que j’enfile mes chaussures et récupère ses ballerines sans la déloger de mes bras. Je suis entrain de fourrer mon portefeuille dans une des poches latérales de mon pantalon, lorsque, brusquement, séisme dans ma proche périphérie : Gaby vient de dire une connerie. À savoir ? « Je conduis. » Whaouu, meilleure blague du jour ! « Techniquement je connais mieux les lieux que toi, donc avantage pour moi cette fois-ci. » insiste-t-elle. Je tente de répondre, ou d’éclater de rire, au choix, mais elle m’en empêche, me clouant le bec de ses lèvres peu subtiles contre ma mâchoire. Je fronce les sourcils, certes, mais ne me gêne pas pour profiter du cadeau. J’incline même un peu le cou en ouvrant la porte menant sur le couloir, juste pour lui offrir plus de terrain de jeu. « T’es consciente que ton pèlerinage dans mon cou ne changera rien au fait que JE vais conduire, n’est-ce pas ? » sait-on jamais, des fois qu’elle ait réellement pensé que j’allais me ramollir avec le temps. Connard suit, et se jette dans l’ascenseur dès que les portes s’ouvrent. Jamais vu un chien aussi accroc aux ascenseurs. Faut dire qu’il est phobique des marches, alors il y a peut être là, une relation de cause à effet. J’sais pas. J’appuie sur le zéro, et profite de l’attente pour réconforter ma boudeuse. « Mon ange... » je geins. Oui, moi, je geins. « ... Je me suis fait plaisir sur ce coup, j’ai loué une Audi R8 Spyder exprès, et tu voudrais me priver de ce bonheur ? » Culpabilisation en mode “à fond”, j’ai appris ça auprès d’un ancien collègue. Regard de Connard (le chien) battu, et bisous doux déposés au coin de ses lèvres. « Au retour, promis. » je souffle contre sa bouche à l’instant même où le “cling” retentit et que les portes s’ouvrent sur un hall d’hôtel dans lequel Connard s’élance en jappant. Au moins, il annonce notre arrivée. J’ai toujours Gaby dans les bras, ses ballerines dans une main, et les croissants coincés entre nos deux ventres, lorsque j’accoste le comptoir du concierge où la réceptionniste tente un sourire maladroit. Elle m’informe que la voiture attend auprès du voiturier, et je décampe sans demander mon reste, passant les portes tambours avec ma fiancée accrochée à mon bassin. Quoi de plus normal ? Ce n’est que lorsque le voiturier nous ouvre la portière passager, que je daigne la relâcher pour la déposer sur son siège, avec les croissants et les ballerines. Les clefs en main, je contourne le véhicule en laissant trainer un doigt sur sa carrosserie, puis m’installe au volant avec un sourire de gosse greffé sur la face. Connard, lui, est au pied de sa maîtresse, pas vraiment inquiet du vrombissement du moteur, roulé en boule, il pionce déjà. On a créé un monstre.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyVen 9 Nov - 0:58

Je préfère relever que la partie concernant le chiot, ça vaut mieux. « Ce jour-là, il sera temps de le faire castrer pour lui rappeler qui est le mâle dominant, ici. » J’esquisse un sourire. « C’est toi, c’est toi mon cœur. » Je réponds, moqueuse quand même en lui tapotant légèrement l’épaule. Il est hors de question qu’il castre ce pauvre chien, ce n’est pas vraiment de sa faute si je lui passe tous ses caprices. Mais je sais que mon russe plaisante, enfin, j’espère hein. J’en viens presque à m’en poser la question, là, maintenant. Mais oui, oui, c’est ça. Il se lève et finit par me lâcher mais je suis tellement agrippée à lui que je ne bouge pas d’un pouce. Il avance dans le salon. Il prend des croissants, mon regard se fait interrogateur. Il a encore faim ? En tout cas, qu’il ne compte pas sur moi pour les manger, qu’on se le dise. Il chope aussi mes ballerines, oui, ça peut être utile en effet. Syssoï est apparemment partant pour me porter jusqu’en bas, j’en profite. « Allons-y alors. » Je l’entraine, bien que je ne bouge pas. Il prend son portefeuille avant que l’on ne quitte la chambre tandis que j’expose mon envie de conduire. Ma tentative ne marche pas et il me le fait clairement comprendre. Je dépose à nouveau un léger baiser dans son cou. « Tu viens de briser tous mes espoirs et mes rêves. » J’annonce, un sourire amusé sur le visage, avant de ponctuer mes dires d’un nouveau baiser. Syssoï semble –en quelques sortes- tenir à conduire cette voiture. La prochaine fois on loue une twingo on verra s’il veut toujours. « Très bien, comme tu veux. » Je souffle, lui cédant, en levant quand même les yeux au plafond. De toute façon je peux difficilement résister au regard qu’il me lance, c’est quand même légèrement injuste comme méthode. Il me promet que je pourrais le faire au retour. « Menteur. » Je glisse parce que rien n’aura changé au retour, je le sais très bien. Peu importe, je m’y fais. On arrive à l’accueil, la réceptionniste nous indique que la voiture est prête et on ne s’attarde pas. Syssoï me dépose sur mon siège, histoire d’être sûr que je ne me rue pas sur le côté conducteur, hm hm. Connard s’installe de mon côté, ça ne m’étonne pas, je me libère des croissants que je pose sur le sol. « GPS ? » Je demande avant de regarder l’heure, oui gps on n’a pas le temps de faire mumuse et de se perdre pour trouver l’adresse exacte. Ce qui est impossible à faire d’ailleurs. Donc j’ouvre l’application correspondante et entre l’adresse avant que cela se met doucement en route. Je tiens d’une main l’iPhone que je mets à portée de Syssoï pour qu’il puisse vérifier le chemin et l’autre main va se poser sur la cuisse. « On accélère. » Je demande en exerçant une petite pression avec ma main.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyVen 9 Nov - 2:15

Elle boude à peine, moi qui m’attendais à devoir user et abuser de mes charmes pour ne pas avoir à dormir sur le canapé, m’en trouve surpris, mais soulagé. Je ne vais pas me plaindre de la voir si docile. Toutefois, connaissant mon attachement aux voitures, et qui plus est aux belles voitures, elle sait qu’elle ne peut pas négocier sur ce plan là. Je lui confirais ma vie une autre fois, là, si on doit crever, je préfère que ce soit moi qui nous envoie dans le décor. Et avec le sourire, en prime. Parce que c’est bien là mon expression faciale récurante. Comme un con, comme un môme. J’observe les divers cadrans, tapote de l’index dessus, pour le style, parce qu’objectivement ça ne sert à rien, puis met le contact et me délecte du chant du moteur prenant vie. Tu sens ? Tu sens ça ? C’est ce que mon regard lui demande en se tournant vers elle. Mais mademoiselle, elle, a les yeux rivés sur son téléphone, ou le mien, je ne sais pas, ce sont les deux mêmes. J’ai perdu tout sens de la propriété depuis elle, et bien souvent, mon téléphone comme mes caleçons, mes chemises, mes t-shirt, mon parfum, deviennent la propriété exclusive de la rousse. Il me semble qu’elle m’a parlé de GPS, mais j’étais trop concentré sur la symphonie du moteur pour y prêter attention. Cela dit, je ne comprends pas trop ce qu’elle cherche sur l’écran de son-mon iPhone ? Ce n’est que lorsqu’elle le tend vers moi que je comprends. Et immédiatement, mon sourire niais se transforme en sourire amusé. L’application GPS, sérieusement ? Je me mords la lèvre pour ne pas rire, pour ne pas me moquer quand tout ce qu’elle m’inspire c’est un élan d’affection spontané. J’aime sa naïveté, sa candeur, autant que j’aime son côté chieuse indisciplinée, j’aime quand elle m’engueule, et j’aime quand elle me colle. Je l’aime un peu trop, peut-être. D’une main, j’attrape la sienne et l’Iphone, que je repose contre ses cuisses, tandis que mes lèvres se posent contre sa tempe. « La voiture est équipée d’un GPS, bébé. » je souffle dans un murmure, avant de m’éloigner d’elle, lèvre toujours coincée entre mes dents, pour mettre en route, du bout de l’index, l’écran tactile au-dessus du lecteur de CD. Immédiatement, une voix chantante se fait entendre, un discours, probablement de bienvenue, auquel je ne comprends rien. J’appuie sur le drapeau français, et tout de suite, tout devient plus clair. « Voilà qui est mieux. » je marmonne. De mémoire, je tape l’adresse fournie par le notaire, et la voix féminine m’informe que le calcul de la trajectoire est en cours. Et pendant ce temps, elle nous balance une musique rythmée qui ne serait pas pour me déplaire si on était en twingo. C’est pas le cas, donc va pour du C2C, cocotte. En attendant, madame s’impatiente, et la main sur ma cuisse, elle pince en m’invitant à accélérer. Vu qu’on est toujours à l’arrêt, ça ne va pas être difficile. « Attache ta ceinture... Et tes cheveux. » j’ajoute en zieutant sa crinière libre. Une décapotable à quelques effets secondaires néfastes. Et pendant qu’elle s'exécute, je desserre le frein à main, et m’insère rapidement sur la route. J’ai hâte d’atteindre la voie rapide pour sortir de ce rythme de tortue et prendre la température du moteur. Mais en attendant, j’en profite, glissant ma main sur la sienne, mêlant mes doigts aux siens. Je n’ai pas à changer de vitesse, alors tant qu’on est en balade façon mémé, je peux tout me permettre, comme ramener sa main à mes lèvres pour en baiser la paume, par exemple, ou encore profiter d’un feu rouge pour m’en aller caresser sa nuque. Mais lorsque les choses deviennent sérieuse et que la voie rapide s’étend sous nos yeux, surplombant la mer qui la borde, ma concentration revient, mes deux mains accrochent le volant, et l’aiguille du cadran de vitesse se met en trembloter en atteignant des hauteurs. Voilà ce que j’aime, la vitesse, l’adrénaline, et le tout savamment dosé, avec ce qu’il faut de concentration et de dextérité, pour ne jamais nous mettre en danger. Mais à une telle vitesse, le plaisir est de courte durée, et bientôt je dois quitter cette ligne droite pour lui préférer un dédale de ruelles à l’aide de la voix féminine qui nous guide toujours. « Ca ne devrait plus être très loin. » j’informe Gaby dont j’ai récupéré la main, scrutant moi-même les environs à la recherche de cette propriété qui a tant fait rêver le notaire. Mais, pour l’instant, je ne vois que des maisonnettes donnant sur rue, et... Brusquement, au fond d'une impasse, un large portail nous bloque la route. Rien de ce qui se cache derrière n’est visible, mais sur le mur, les chiffres 053 tant convoités. Et alors que j’immobilise le véhicule, le portail se met en branle, s’écartant de lui-même pour nous céder le passage et nous révéler, enfin, quel trésor se cache dans ses entrailles.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptySam 10 Nov - 0:40

Il me fait comprendre que l’appli de l’IPhone est inutile, moi j’comprends juste qu’il veut faire joujou avec les options de la voiture surtout, parce que le temps que le GPS démarre et tout, ma méthode était bien plus simple, mais soit, je le laisse faire, c’est lui qui gère. Je m’installe de tailleur, ne pouvant poser mes pieds sur le sol à cause d’un Connard trop gros. Je fais le mettre au régime bientôt ... Je repose son iPhone pendant que Kate, le GPS, commence à parler. « J’aime pas sa voix. » Je commente inutilement, trop chantante, trop joyeuse, trop fausse en somme. Je la passerai bien en mode silencieux celle-là, d’ailleurs. « Voilà qui est mieux. » Français, c’est en effet beaucoup mieux. « J’pensais que tu parlais toutes les langues possibles et inimaginables. » Je lance à voix basse. Il parle couramment français, anglais, russe ... Notre fond sonore est C2C, je n’ai pas à me plaindre. J’attaque silencieusement ma ceinture et tire sur l’élastique de mon poignet, et d’une main experte je rassemble ma crinière en un chignon avant de l’emprisonner. On démarre –enfin ! – doucement vu la circulation. Sa main frôle la mienne de temps en temps, elle s’attarde parfois sur ma nuque, et c’est la fin de toutes ces petites attentions qui me fait dire qu’on arrive aux choses sérieuses. Je l’observe discrètement : air concentré, les deux mains sur le volant, ça me fait doucement sourire. On va vite, trop même, je ne préfère même pas observer le paysage flou, de peur de m’y perdre. Je concentre mon regard sur l’IPhone le temps qu’il ralentisse. Il reprend ma main et je relève la tête au même moment. « Ca ne devrait plus être très loin. » J’hoche doucement la tête. Je suis patience. Je recherche des yeux le numéro de la villa. « Et puis une fois, on sera à l’heure. » J’annonce en apercevant le portail qui ne tarde pas s’ouvrir pour nous laisser entrer. J’attends que Syssoï se gare et immobilise la voiture avant de me détacher et de sortir, libérant le chiot par la même occasion. Je ferme délicatement la portière avant de retrouver la main de Syssoï. L’agent immobilier est là, et suit le court échange de banalités habituelles avant de commencer le plus important, la visite de la villa. On commence par la terrasse, l’extérieur en somme. Une terrasse aménagée toute en bois, avec piscine, bien évidemment, ça en jette. Ca fait classe sans être trop trop luxurieux. J'approuve. On en fait rapidement le tour avant de nous attaquer à l’intérieur, on visite tout d’abord les chambres ...
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptySam 10 Nov - 2:23

Je n’ai pas le temps de m’interroger sur l’exactitude de l’adresse fournie par le GPS et/ou mon notaire, que déjà, le portail s’ouvre devant nous, nous informant, de ce fait, que nous sommes au bon endroit. Ou alors, c’est simplement que les propriétaires sont très accueillants, et auquel cas, on s’en rendra compte rapidement, lorsque j’aurais achevé de me garer dans leur cour. Parce que c’est ce que j’entreprends, redémarrant rapidement pour remonter l’allée en pente. Enfin en montée. Bref, l’Audi grimpe sur les pavés jusqu’à une petite cour où deux autres véhicules sont déjà stationnés. Je me gare à côté d’une Mercedes, tout en jetant un rapide regard à la ronde. Une série de marches grimpe de la cour jusqu’à un sommet qu’on ne peut voir d’ici, mais qui semble se situer derrière le bâtiment en face de nous. Un bâtiment sans autre ouverture que deux portes de garage, à notre niveau. Sur une marche, l’agent immobilier, toute en jambe, s’approche en souriant. Elle me tend une main que je serre, puis fait de même à l’égard de Gaby. Manuela -c’est son prénom- parle couramment français, et c’est pour cette raison qu’elle nous a été envoyé car, n’en déplaise à ma rousse, j’ai beau maîtriser le français, l’anglais, le russe et l’espagnol, quelques langues échappent encore à mon contrôle. Nos doigts entremêlés, Gabrielle et moi suivons la guide dans l’ascension de ces marches qui nous amènent à une incroyable terrasse tout en bois sombre. Une terrasse dont la rambarde n’est pas une rambarde, mais une suite de banquettes encerclant les 110 ou 120 m2, à l’exception de l’endroit où la piscine à débordement déborde -comme son nom l’indique- vers l’océan plusieurs centaines de mètres de falaise plus bas. Des chaises longues en duo squattent le bois, des poufs assortis et gigantesque à même le sol, des palmiers semblent crever le parquet pour s’imposer sur la terrasse, et puis la piscine turquoise et immense. Je fais mine de ne pas être impressionné, alors qu’intérieurement je trépigne comme un gosse. Et brusquement, face à la piscine et à l’immense table en bois, la baie vitrée donnant sur un salon monumental. Murs pourpres, lustre noir, deux larges canapés crème, et des fauteuils Louis XV qui, bizarrement, restent résolument modernes dans cet ensemble. Un écran plat assez improbable, et puis une série de trois marches menant à un palier donnant lui-même sur une porte ouverte laissant entrevoir la salle à manger et sa table en marbre de plusieurs mètres. Manuela tente de nous faire visiter la suite, avec la cuisine, la bibliothèque, la salle de projection, la buanderie, etc... mais Gaby insiste pour visiter les chambres en priorité. Elle a raison. La villa a beau être somptueuse, si le nombre de chambre ou même leur qualité ne convient pas, alors ce sera rédhibitoire. La jeune femme nous conduit vers un escalier menant à l’étage supérieur, et pendant qu’on grimpe, j’appelle Moore en Facetime. Elle répond et s’empresse de me montrer la pluie qui tombe drue dans la cour de mon immeuble, où elle loge. Oui, je sais, il fait moche à Paris. Oui, je sais, mon propre visage hâlé te fout les nerfs. Je souris, et tends le portable devant moi pour qu’elle découvre en même temps que nous. Première chambre, murs noirs, enfin ce que l’on en voit vu qu’ils sont surtout composés de baies vitrées dont une donnant sur une grande terrasse donnant elle-même sur la voie express qu’on distingue serpenter au loin, et puis ce lit king size aux voilages immaculés qui fait hurler un « JE VEUX ! » à mon téléphone. Je jette un coup d’oeil en biais à Gaby et secoue la tête. Nous aussi on veut. C’est Marilyn Monroe façon Wahrol qui nous accueille dans la chambre numéro deux, toute blanche avec, elle aussi, son balcon privatif. La salle de bain compte tellement de miroir, que c’est une infinité de Syssoï qui m’observent. L’horreur. Par contre, lorsque Gaby entre à ma suite, je trouve ça tout de suite plus sympa. La chambre trois est rouge et blanche, et japonisante, et immense, et parfaite pour Moore qui hurle depuis Paris dans mon iPhone. Même la salle de bain est rouge et très “geisha”. La quatrième chambre est verte et noire avec un baldaquin majestueusement royal. Artie s’y sentira comme à la maison. Une cinquième chambre rouge passé. Une sixième noire et sobre. Et enfin, la septième et dernière bleu marine et bleu roi, très classe. J’observe Gaby et recompte mentalement. Sept chambres, quatorze personnes. Est-ce suffisant ? Je jette un coup d’oeil à l’agent immobilier avant de lui demander de nous laisser seuls, et lorsque c’est chose faite, je demande son avis à Moore, qui hurle toujours. Je prends ça pour un “oui” et je raccroche. « Tu en penses quoi ? » j’interroge Gabrielle tandis que les aboiements festifs de Connard nous parviennent depuis la porte fenêtre ouverte donnant sur la terrasse et la piscine. « Lui, il semble approuver le choix du notaire. » Je ne le vois pas, mais je l’imagine très bien entrain de chasser les papillons avant de finir à la flotte, comme toujours.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMer 28 Nov - 23:59

Je veux absolument commencer par les chambres, j’observe en biais l’agent, aucune réaction, bon ça va. Elle nous y emmène rapidement, glissant au passage quelques commentaires sur la superbe terrasse. Coup de cœur pour la première chambre, puis on continue en les visitant une par une, elles sont toutes différentes, une pleine de miroir, une rouge, bleue et compagnie. Leur taille est acceptable, même plus qu’acceptable ! La villa est immense, on peut tenir à quatorze, mais j’imagine qu’on ne sera pas au complet toutes les semaines, enfin, peu importe, au moins on est sûrs d’avoir un lit pour chacun. Je m’écarte de Syssoï pour éviter que mes tympans ne décèdent à cause de la voix –super portante et super forte- de Moore, je le laisse la gérer la chose en restant deux mètres derrière lui. L’agent nous laisse, c’est mieux, je déteste faire les visites, j’ai l’impression d’avoir toujours quelqu’un sur le dos, prêt à tout pour vendre/promouvoir. Moore semble assez enthousiasme, et moi aussi d’ailleurs, finalement il raccroche. « Tu en penses quoi ? » J’ouvre la bouche mais je suis coupée par un Connard peu discret. « Lui, il semble approuver le choix du notaire. » Je souris. « Depuis quand son avis compte déjà ? » Je relève en le regardant. Et après on dit que c’est moi qui porte bien trop d’attention à ce chiot, mais bien sûr. J’essaye tout de même d’apercevoir notre boule de poils blonde, j’ai peur qu’il tombe dans la piscine, même s’il s’est nager, bref. Je me reconcentre sur la question de mon russe. « Elle est bien. » Je lui réponds. Une léger pause de quelques secondes. « On emménage quand ? » J’ajoute histoire qu’il comprenne à quel point la villa m’emballe et à quel point je la trouve somptueuse. Je nous vois déjà dedans. Je suis sûre qu’elle plaira aux autres, en même temps, comment ne pas aimer ? Impossible. Je prends la main de Syssoï pour aller rejoindre l’agent, sur la terrasse, observant silencieusement notre chiot agité. J’écoute un peu la conversation entre Syssoï et l’agent et je finis par partir complétement, préférant scruter la terrasse. Je vais m’asseoir sur l’un des transats, profitant du soleil, parce que oui, ça change de Paris, tout en guettant les réactions du russe et de l’agent. Je perds la notion du temps, je ne sais pas trop combien de temps je reste là, sous le soleil. Finalement Syssoï revient vers moi, je lui demande d’un simple signe de tête si c’est bon, je me doute que tout ne va pas se régler là, maintenant tout de suite, mais juste le fait qu’elle sache que nous sommes plus qu’intéressés, avant d’ajouter : « On décolle ? ».

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyJeu 29 Nov - 23:30

« Depuis quand son avis compte déjà ? » Qui ? Hein ? Ah, le chien ? Je crois qu’elle ne se rend pas bien compte du level de cassage de couilles dont est capable son royal canin. Si son lieu d’habitat ne lui convient pas, qu’importe que ce dernier nous satisfasse, nous, les humains maîtres, il va s’en dire que le Connard fera de notre vie un enfer jusqu’à ce qu’on rende les armes et concède à déménager. Alors oui, son avis compte, bien malgré moi. Toutefois, à l’entendre japper comme un crétin en cavalant après dieu sait quoi, j’imagine qu’il est plutôt satisfait. Tout comme sa maîtresse qui, un oeil soucieux sur le cabot, m’annonce que la villa est bien. Bien que “bien” soit un euphémisme, je connais suffisamment bien ma rousse pour savoir que ce “bien” peut se traduire par “merde alors, c’est possible un luxe pareil ? Elle est pas réelle, elle peut pas être réelle ! Attends, c’est une licorne que je viens de voir traverser le salon ? En fait, c’est la contrée du milieu, c’est ça ? Oooh, des souris qui parlent ! J’veux vivre ici pour toujouuurs !” ou à peu près. La preuve, elle enchaine directement en me demandant quand est-ce qu’on emménage. « Bientôt. » c’est ce que je lui réponds en récupérant sa main, avant d’aller rejoindre l’agent sur la terrasse. Notre sourire doit être communicatif puisqu’il se répand sur les lèvres de la brunette qui doit sentir la bonne odeur de l’argent émaner de nous. Je l’informe de notre intérêt pendant que Gaby s’en va lézarder sur un transat, se sentant définitivement comme chez elle. On parle argent, on parle durée, on parle assurance. Je ne cherche même pas à négocier, la qualité vaut le prix, et puis... On est quatorze, quand même, et pas vraiment dans le besoin. Elle s’éloigne, téléphone à l’oreille, et j’en profite pour m’en retourner vers Gaby. « On décolle ? » Formulation intéressante qui me force à sourire. Si seulement elle savait à quel point elle vient de taper juste. « Elle tient à vérifier si je suis solvable avant de valider notre dossier, on va rire. » je l’informe en posant une fesse sur le bout de son transat, me penchant en avant pour ne rien rater de la réaction de l’agent, arpentant la chambre en long et en large, pendu au téléphone. « Elle est en communication avec la CDC à Paris... » j’annonce, tandis que cette dernière s’approche pour me demander mon nom de famille. « Romanov. » je réponds dans un sourire. « Comme les... » « Comme eux, oui. » je coupe, toujours avec le même sourire. Je l’entends épeler mon nom à l’interlocuteur parisien, puis j’observe son visage se décomposer, ses traits s’avachir sous l’effet de la surprise, et je laisse éclater un rire bref. « C’est toujours mon moment préféré. » Elle lance des coups d’oeil furtifs dans notre direction, mais poursuit sa conversation. Lorsqu’elle revient vers nous, c’est pour s’excuser. « Vous ne pouviez pas savoir. » En fait, si, mais je suis d’humeur indulgente. « Envoyez-nous les documents, dès qu’ils seront prêts, à notre hôtel. » je demande -ou ordonne ?- en quittant le transat, une main tendue vers Gaby. « Nous, on doit décoller. » Je souris un peu trop ? Oui, sûrement. Mais quand je tends les clefs de la voiture à ma rousse, c’est à son tour de sourire un peu trop. « Trouve-nous une plage avec restaurant. » Une petite distance quoi. Généreux, mais pas téméraire, non plus.

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMar 4 Déc - 0:12

Syssoï prend place et m’informe rapidement de l’avancée de la chose, je laisse trainer une main, distraite, sur sa nuque, tout en observant l’agent et son changement d’attitude à l’entente du nom de famille de mon russe. « Et c’est toujours la même réaction ... » Je complète rapidement avant qu’il ne se lève, je suis le mouvement du coup. J’attrape rapidement les clefs, on ne sait jamais, il pourra subitement changer d’avis avant de lui offrir un sourire plus que ravi. On dit au revoir avant de nous éclipser de la villa en sortant par la terra pour aller rejoindre la voiture. Je me plante devant la portière conducteur avant que Connard, la queue battant le sol, s’approche tout content pour apparemment monter de mon côté. Et non, ça ne se passe pas comme cela. Il lève la tête vers moi et met une trente de secondes à comprendre mon immobilisme. Il aboie et fait le tour de la voiture pour monter du côté de Syssoï, je me demande s’il n’était pas un peu mécontent. Je dois être assez dingue. « Tu sais, je dois t’avouer un truc ... » Je lâche, l’air de rien, avant de prendre place et de fermer la portière. « Cela va faire presque un an que je n’ai pas conduis ... » J’annonce, depuis janvier dernier, et c’est comme ça que je prends conscience que je suis une assistée en fait, qui se fait conduire, révélation du jour. Faut croire que j’aime ça aussi. Et puis franchement, tout le temps que j’ai passé à Paris, c’était le métro. « Mais tu me fais confiance ? » Je lance à voix basse, ne lui laissant pas vraiment l’occasion de répondre. J’ai envie de lui dire « et puis c’est qu’une voiture » mais je ne le pense pas, donc je m’abstiens. « Mais bon c’est comme le vélo, ça s’oublie pas. » Je souffle doucement avant d’éteindre la voix de robot féminin du GPS qui m’insupporte au plus haut point. J’attends que le portail s’ouvre pour sortir de la place. Pour le resto au bord de la plage, je ferai au feeling, j’essaie déjà de me concentrer sur ma conduite à brin hésitante. Dix minutes plus tard, on y est toujours, Syssoï qui me dit que des restaurants sur la place, y en a partout, je me contente juste de lui adresser un fin sourire, j’hésite à mettre la musique à fond pour lui faire comprendre mon point de vue. Je me retiens. Cinq minutes plus tard, je décide qu’on est enfin arrivé et je gare la voiture, je sors et je rends les clefs au chef, avant de détacher mes cheveux. Je m’accroche à Syssoï, enfin ma main s’emmêle avec la sienne tandis que l’on foule le sable pour rejoindre l’entrée du restaurant, une trentaine de mètres plus tard. « C’est quoi le programme pour le reste de la journée ? » Je lui demande en levant la tête vers lui.

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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMar 4 Déc - 1:50

Incroyable la rapidité avec laquelle elle s’empare des clefs avant de saluer l’agent en un temps record, pour s’empresser de cavaler hors de cette villa qu’elle semblait ne pas vouloir quitter quelques secondes plus tôt. Elle a tellement peur que je lui reprenne les clefs, qu’elle ne me laisse même pas le temps de réfléchir à la connerie que je viens de faire. Parce que oui, c’en est une, mais à voir le sourire rayonnant qu’elle affiche, je m’en fous de crever dans cinq ou dix minutes, si c’est la dernière image que j’emporte dans la tombe. Je grimace à cette pensée, conscient qu’il y a quelques temps, je détestais et moquais les hommes aptes à sortir des conneries pareilles, des conneries que je pense à présent. Elle rayonne, ok, mais est-ce une raison suffisante pour la laisser nous tuer ? Je me pose la question, marquant une pause d’une fraction de seconde en haut des marches, puis je décide que mes inquiétudes sont infondées, que si elle sait conduire un camion de pompier, elle devrait n’avoir aucune difficulté avec mon petit bijou motorisé. Allez, on la suit. On c’est moi et le chien, ou le chien et moi pour parler bien. Le labrador qui semblait attendre mon verdict interne avant de se lancer à la poursuite de sa maîtresse, insistant pour monter côté pédales, comme un boss ! Contraint et forcé, il revient de mon côté en tirant la tronche, l’oeil noir. Je lui ouvre la portière, et il grimpe directement sur le siège en cuir. J’compte pas, visiblement. Ou je cours derrière, au choix. Gabrielle a un truc à m’avouer. Je relève la tête, portière toujours ouverte, moi toujours sur le sol, attendant que Connard me fasse une place. « Cela va faire presque un an que je n’ai pas conduis ... » Hein ? Connard me regarde, je regarde Connard. Connard jette un coup d’oeil à Gaby, j’en fais de même. Le chiot et moi on s’observe à nouveau puis, tranquillement, il quitte le siège passager pour rejoindre la terre ferme, à mes côtés. « Mais tu me fais confiance ? » Conversation télépathique avec le chien. Est-ce qu’on lui fait confiance ? Connard se relève, recule de deux pas, et se repose sur son arrière-train. Réponse : heu... Non, pas trop, là. « Disons que... » elle ne m’écoute même pas, poursuivant comme si de rien était. « Mais bon c’est comme le vélo, ça s’oublie pas. » Sauf que le vélo monte rarement à 230 km/h, donc non, techniquement, c’est pas tout à fait comme le vélo. Néanmoins, je ne dis rien. Je me contente de récupérer Connard qui grogne et gémit en me voyant le ramener jusque dans l’habitacle du véhicule. Ses griffes sur mes bras nus, je serre les dents, et m’empresse de refermer la portière. La voiture s’ébranle, et je me jette sur ma ceinture de sécurité, tout en tentant un sourire “j’ai toute confiance en ta conduite admirable, mon ange, ai-je le temps d’appeler mon notaire pour lui dicter mon testament ?”. Elle s’en fout, de toute manière, elle est trop concentrée sur l’addition route/pédales/vitesses/rétro, pour m’accorder la moindre attention. Tant mieux. Crispé, j’attends juste de croiser n’importe quel resto, le plus miteux fera l’affaire. Sauf que non, j’ai beau les lui désigner les uns après les autres, elle préfère poursuivre sa route. Elle gagne en confiance, moi un peu moins, mais je me détends un peu, m’offrant même le luxe de réfléchir à ce qu’elle m’a dit plus tôt. Presque un an qu’elle n’a pas conduit ? Je n’ai pas prêté attention au calendrier, mais maintenant qu’elle en parle... L’Audi s’immobilise, et le chien saute par la fenêtre sans attendre. Je n’ai même pas eu le temps d’ouvrir la portière. J’hausse les épaules en guise d’excuses, et m’extrais du véhicule à mon tour. Plage et restaurant, elle a bien choisi. Elle s’approche, s’empare de ma main, comme d’habitude, et je ne peux m’empêcher de penser que cette marque de possession est devenue automatique chez elle. Ça ne me dérange pas. Le chien aboie contre les grains de sable. Normal. « C’est quoi le programme pour le reste de la journée ? » me demande-t-elle tandis que nous entrons dans le restaurant, face à un serveur accourant à notre rencontre. « C’est plus vraiment une surprise si je te le dis. » je réponds, le plus sérieusement du monde, tout en suivant le serveur nous conduisant à une table en terrasse. Il n’y a personne, le restaurant est désert, ou presque. Il faut dire que ces établissements pullulent le long de la côte, et celui choisi par Gaby semble d’un standing pas forcement abordable pour les locaux, bien qu’on se trouve dans le coin le plus riche de la ville. « Dis-moi... » je commence en récupérant la carte tendue par le serveur. « ... Un an, hein ? » Je ne fais pas le décompte, mais je sais que Gabrielle est une experte en date, et qu’elle sait exactement quel jour et à quelle heure tout s’est produit. Moi non. J’ai vécu cette année comme dans un jour sans fin, dans le bon et le mauvais sens du terme. Trop de travail, toujours entre deux avions, squattant un canapé qui n’était pas le mien, avec des gens qui n’en valaient pas la peine, trop long et à la fois trop court, surtout avec elle, les secondes filant à trop vive allure. C’est comme si j’ouvrais les yeux un matin, en réalisant qu’il s’était passé un an en l’espace d’une nuit... Un an... Je jette un bref coup d’oeil discret à la bague qui ne quitte plus son annulaire... Un an... Je suis troublé, et à la fois... serein. Je tente de détourner mes pensées en me concentrant sur la carte. En vain. Je n’y comprends rien. « Tu peux traduire pour moi ? » Je ne parle pas la langue, je la lis encore moins. Il va falloir que je m’y mette, mais en attendant, je lui laisse le soin de choisir mes repas.
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Gabrielle
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyMer 5 Déc - 23:49

Je remarque que Connard redescend de la voiture, très bien, ce geste ne restera pas impuni, je préfère même ignorer le fait qu’il prend la précaution de reculer un peu. Vive la confiance, ça fait toujours plaisir. Je me rappelle juste à temps, que ce n’est qu’un chien, et qu’il fait juste comme Syssoï. D’ailleurs j’attends encore qu’il monte de la voiture. Il tente une espèce de protestation, mais je n’y fais plus attention, je me concentre sur le volant, rouler droit, ça jamais été mon fort, après, le reste, je maitrise. Enfin, ce n’est qu’un petit détail en somme. Je commence à prendre un peu de confiance, je me permets même de regarder un peu ce qui nous entoure, les rues, les passants quand il y en a, finalement c’est une bonne reprise j’ai envie de dire. Je note tout de même que Syssoï et le labrador sont pressés de descendre, ça pourrait presque être vexant. D’ailleurs dès que je coupe le contact, le chien est le premier dehors, ça aussi je le remarque. Peu importe. J’ai fait ma conduite pour la semaine. Je lui rends son bien, ses clefs, rapidement. J’essaie d’en savoir un peu plus sur ce qu’il va nous attendre après, mais monsieur est plutôt bien rodé et fait de ma tentative un total échec. « C’est plus vraiment une surprise si je te le dis. » Il me sort THE argument, je me contente de soupirer, faussement dépitée. « C’est vrai, tu as raison mais ... mais ... » Je tente en attendant l’inspiration divine qui ne vient pas, jamais quand on a besoin d’elle, évidemment. Je pense que si je lui sors « mais j’ai envie de savoir » ça ne marchera pas donc j’abandonne. « ... Un an, hein ? » J’hoche la tête avant d’ouvrir la carte que me tendais le serveur. « Un an en fin janvier, pour être plus précise. » J’ajoute très sûre de moi, en relevant la tête de ma carte, lui souriant doucement. Oui j’ai un agenda dans le cerveau et une bonne mémoire donc ça aide, je lui dirais même l’heure, mais je pense qu’on va s’arrêter là. Il me demande de traduire la carte, ce que je commence à faire avant de m’interrompre. « Un dico serait un bon investissement quand même. » Je lui dis avec un sourire amusé, avant poursuivre vaguement ma traduction. Finalement, je prends l’initiative puisse qu’il ne sait pas ce qu’il veut, et je commande, je ferme brusquement nos deux cartes en attendant que le serveur vienne noter nos commandes. « Moqueca de Peixe. » Je lui annonce, en ajoutant le s’il vous plait justement après, ça passe toujours mieux, il hoche la tête et commence à s’éloigner. Je jette un coup d’œil en biais, puis je préfère assurer le coup parce que je ne suis pas sûre qu’il apprécie parce que il y a du lait de coco, et parfois le mélange ne plait pas, enfin, je préfère ajouter une valeur sûre. « Attendez, attendez des crevettes aussi. » Je lance machinalement avant de me rendre compte que je lui cause en français, mais apparemment il a compris puisse qu’il acquiesce une nouvelle fois avant de définitivement nous quitter.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyDim 9 Déc - 1:35

Je l’écoute me faire le décompte exact du temps passé ensemble, tandis que je tente un décryptage pointu de la carte qui ne me parle absolument pas. Y a même des accents étranges sur les “o”. Comment suis-je censé lire ça ? Un an fin janvier. Je note l’information sans trop y prêter attention, mon cerveau étant très occupé à mon acharnement à lire l’illisible. Je finis par me rendre à l’évidence, si je veux manger, et si je veux manger quelque chose de bon, je me dois de laisser les commandes à Dame Syssoï. Oui, dans ma tête, étant ma dame, elle est... Oui, non, oubliez, c’est pas très important. « Un dico serait un bon investissement quand même. » m’informe-t-elle, moqueuse. J’aimerais bien lui rappeler notre séjour en Russie, lorsque je devais absolument tout lui traduire, mais je m’abstiens. « J’en ai un... à l’hôtel. » information très intéressante, merci Syssoï. Mais c’est vrai, armé d’excellentes résolutions, je me suis offert un dictionnaire. Je le survole pendant mon temps libre, et parfois, le soir, avant de m’endormir, mais il n’y a rien à faire, c’est sur le terrain qu’on apprend le mieux. Aussi, tandis qu’elle traduit en lisant sa carte, je tente de suivre avec la mienne, afin d’apprendre de nouveaux mots. Mais elle va trop vite, et bientôt le flot de ses mots se tarit. Finalement, elle commande pour moi, lorsque le serveur réapparait. Je comprends «poisson», mais rien d’autre. Perdu, je l’observe du coin de l’oeil. Je crois avoir entendu “moquetta” et ça m’inquiète légèrement. Le serveur s’éloigne mais elle le rappelle. Aurait-elle perçu ma détresse ? Des crevettes. Tiens, ça se dit pareil qu’en français ? Trois hypothèses, soit je comprends parfaitement cette langue au point d’avoir l’impression qu’il s’agit du français, soit c’était du français et le serveur nous comprend, soit c’était du français, il a rien compris, et on va se retrouver avec des serviettes en rab. Qu’importe, c’est Gaby qui gère. Je me retourne vers elle, abandonnant le serveur avec notre commande, puis je tends la main vers la sienne pour aller jouer avec ses doigts. « Tu sais qu’on va devoir reparler de ça, n’est-ce pas ? » je finis par reprendre la parole après un long moment de silence. Elle sait de quoi il s’agit, la dernière fois que nous avons abordé le sujet, notre couple a manqué voler en éclats. Elle veut du temps, et nous n’en avons pas. Qui plus est, elle est la seule a trouver un avantage à cette vie là, puisque dans mon esprit, nous sommes déjà ce que ma famille, mon clan, voudrait que l’on soit. Si j’en crois ses calculs, alors nous devrions officialiser notre situation d’ici un mois. Ce ne sera pas le cas, évidemment, puisque je suis parvenu à gagner du temps pour elle, mais... On ne pourra pas repousser indéfiniment, il va falloir... « Fixer une date. » Le vilain mot est lâché, et je la contemple par en-dessous avec crainte. « J’t’en prie, Gaby, est-ce qu’on peut aborder le sujet sans se fâcher pour une fois ? » C’est ma hantise. Parce que malgré tout l’amour que je lui porte, malgré toutes les preuves qu’elle m’offre chaque jour, son obstination et sa frilosité face au mariage me poussent, chaque fois, un peu plus vers l’incertitude.
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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyLun 10 Déc - 0:02

Je me moque gentiment, et il me dit que son dico est à l’hôtel, je souris et le regard d’un air qui veut dire « il est très utile là où il est, effectivement ». Dans un sens tant mieux, comme ça, si je fais une boulette, il ne peut pas comprendre donc bon, ça un côté positif. Cela fait presque un an que l’on se connait, un an que nos chemins se sont croisés. Le temps passe si vite, c’est à la fois rassurant et effrayant, c’est tellement étrange. Un an au mois de Janvier, le 23 même. Une fois le serveur partit, la main de Syssoï appelle la mienne, je glisse mes doigts entre les siens avant qu’il ne prenne la parole. « Tu sais qu’on va devoir reparler de ça, n’est-ce pas ? » J’hoche la tête. « Evidemment. » J’ajoute pour confirmer. C’est inévitable. Il veut qu’on fixe une date, il fallait bien le faire à un moment ou à un autre. « J’t’en prie, Gaby, est-ce qu’on peut aborder le sujet sans se fâcher pour une fois ? » Je relève la tête. Evidemment ... Tout ce que je veux éviter, c’est justement qu’on se prenne la tête pour ça, cela avait bien failli nous détruire une fois. Je n’oublie pas. Je compte rester calme, oui. Je recule et me cale contre le dossier de la chaise. « Oui. » Je réponds simplement. Je commence à faire tourner la bague autour de mon doigt avec mon pouce, je m’y suis habituée depuis, tout en réfléchissant à son « fixer une date ». Je croise les jambes. « Pour la date, commençons par le mois d’abord. Février ? Mars ? » Je tente comme ça. J’exclus déjà décembre parce que le mois est déjà entamé hein, et puis janvier aussi. Je sais déjà qu’il repousse la date pour moi et qu’on a évité d’aborder le sujet trop souvent à cause de ce qu’il s’était passé. Je suis coupée par le serveur qui arrive pour déposer deux grands plats dont un tout en couleurs. Je le remercie, en ne me trompant pas de langue cette fois avant qu’il ne disparaisse aussi vite qu’il n’arrive. Je vérifie, oui, les crevettes sont là, je pousse légèrement le plat vers Syssoï, ainsi qu’une serviette aussi. Je bois un peu d’eau avant que nous revenions à notre discussion principale. Alors ? Je sens le museau de Connard sur mes genoux. Evidemment, dès qu’il sent la douce odeur de la nourriture, j’y ai le droit, à ça, plus ses yeux suppliants. Je préfère vriller mes yeux à ceux de mon russe que ceux du chiot, normal, dommage pour lui. « Et en Russie ? » Je demande en soufflant.


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MessageSujet: Re: C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge. EmptyLun 10 Déc - 2:33

Evidemment... Oui... Autant de mots simples visant à ponctuer ses hochements de tête. Rien de naturel, mais preuve qu’elle est consciente du caractère urgent de cette conversation malgré nos réticences mutuelles à aborder le sujet. C’est très con parce que je l’aime, parce qu’elle m’aime, mais évoquer le mariage nous a traumatisé la première fois, alors, forcément, l’appréhension est palpable, des deux côtés. D’ailleurs, elle a lâché ma main, et s’est reculé dans son siège, s’adossant pour la première fois depuis notre arrivée. Je ne suis pas spécialiste en langage du corps, mais là, quelque chose me dit que le message est criant d’évidence. Et mes doigts qui martèlent en rythme, le bord de la table, ne laisse pas filtrer une attitude plus apaisée. Elle joue avec sa bague. Et ça, qu’est-ce que ça veut dire ? Et pourquoi suis-je, brusquement, si observateur ? Peut-être parce qu’elle ne parle pas. Moi non plus. Je ne sais pas quoi dire, et puis, j’ai parlé en dernier. Elle croise les jambes. Je le sais, parce que son pied frôle la jambe un court instant. Elle semble soucieuse. Je devrais peut-être repousser cette conversation à plus tard ? Lorsqu’elle sera ivre, par exemple ? « Pour la date, commençons par le mois d’abord. Février ? Mars ? » Finalement, elle a prit la parole, et je l’observe sans un mot. Je ne comprends pas... J’ai lu sur son visage le cheminement de sa pensée, et... Je dois m’être trompé, elle ne peut pas parler de février ou mars 2013, n’est-ce pas ? Elle évoque 2014. Oui, elle doit forcément évoquer 2014. Pourtant, il me semble que... J’entrouvre les lèvres pour lui poser la question, mais le serveur m’interrompt en apportant nos plats. Je n’y prête absolument aucune attention, mon regard restant rivé sur Gabrielle. Il y a quelques mois elle se trouvait trop jeune pour se marier, trop jeune pour se fiancer, alors comment pourrait-elle avoir changé aussi radicalement de conception au point de fixer une date pour dans trois mois ? Elle pousse une assiette vers moi, et une serviette aussi, et je m’empare d’une fourchette machinalement, sans parvenir à porter mon regard ailleurs que sur elle. Le serveur nous a quitté, enfin je crois. Elle m’observe, elle aussi, ses lèvres trempant dans son verre d’eau. « Et en Russie ? » souffle-t-elle face à mon mutisme. Evidemment en Russie. Qu’imagine-t-elle, qu’on peut se marier entre deux témoins en plein air ? Je fronce les sourcils, et récupère mon verre d’eau à mon tour. « Quand tu parles de février ou mars, tu parles de 2013 ?! Parce que, pour le coup, là ce serait un peu... Précipité. » J’hésite sur le dernier mot, ne sachant pas quel adjectif choisir pour ne pas la vexer, le sujet étant trop conflictuel pour ne pas faire attention à l’emploi des termes. « Je m’attendais à ce que tu me fournisses une date pour dans plus d’an et que je doive négocier pour la rapprocher un peu, je ne m’attendais absolument pas à ce que tu sois prêtes à sauter le pas si rapidement. » Et la surprise qu’elle peut lire sur mes traits n’a rien de feint. Voir même le ravissement. Cela dit, je sais qu’il sera de courte durée, lorsqu’il me faudra lui rappeler le type de mariage pour lequel elle a signé. Connard me signale sa présence, mais je l’ignore, préférant jouer avec ma nourriture du bout de ma fourchette. « Outre le fait qu’on est occupé ici pour le trois voir quatre prochains mois, il ne faut pas oublier qu’il s’agit du genre de cérémonie qui se prépare assez longtemps à l’avance... » je me racle la gorge, incapable de la regarder de peur de ce que je pourrais lire dans son regard, justement. « En Russie, à la Cathédrale, selon le rite orthodoxe, et... avec beaucoup de monde. » Trop de monde à mon goût, d’ailleurs, mais je ne peux pas décider de ces choses-là. Je suis déjà parvenu à interdire certaines pratiques, comme la retransmission télé façon Kate et William, mais je ne peux pas renoncer à tout ce que mon “rang” exige. « D’ailleurs, il faudra bien six mois pour la confection de ta robe. » je lance, en espérant aborder un sujet plus attrayant à ses yeux. Par contre, je n’évoque pas les bijoux qu’elle devra porter, sachant le mal que j’ai déjà eu à lui faire enfiler cette bague. Le collier des Romanov et la tiare, entre autres, on en parlera quand elle sera ivre.
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